1 Ne sont comptabilisés que les matchs en compétitions officielles, quel que soit le statut (amateur et professionnel). Les matchs amicaux ne sont pas comptabilisés. 2 Matchs officiels.
Surnommé « Kalle», il est considéré comme l'un des plus grands attaquants de l'histoire du football allemand et l'un des meilleurs joueurs de son époque, nommé par deux foismeilleur joueur européen en 1980 et 1981. Comme ses compatriotesFranz Beckenbauer etLothar Matthäus, il a personnifié la domination de l'Allemagne sur le football européen et mondial du début des années 1970 à la fin des années 1980. Néanmoins, à l'inverse de ses compatriotes, il n'a jamais remporté laCoupe du monde de football même s'il est par deux fois finaliste de la compétition en 1982 et 1986, les deux fois en tant que capitaine. Vainqueur duChampionnat d'Europe des nations en 1980 avec l'équipe de RFA, Rummenigge fut aussi l'un des joueurs les plus emblématiques duBayern Munich, avec qui il a remporté laCoupe d'Europe des clubs champions en 1975 et 1976.
Rummenigge commence le football au sein duBorussia Lippstadt, un club de sa ville qui évolue dans le championnat régional amateur de Westphalie. Sa carrière prend son envol en 1974, lorsqu'il est transféré auBayern Munich. Devenu professionnel, Rummenigge se fait surtout remarquer à ses débuts pour son habileté à dribbler et pas particulièrement pour ses capacités de buteur. Il faut dire qu'à son arrivée, c'est surtoutGerd Müller qui joue le rôle de finisseur au club. Même s'il s'impose rapidement comme titulaire au sein de la formation bavaroise, il ne joue pas la finale de laCoupe d'Europe des clubs champions en 1975, remportée par son club. Rummenigge a tout de même participé aux tours précédents de la compétition alors qu'il n'a que 19 ans[1].
Quelques mois après la finale de laCoupe d'Europe des clubs champions 1976, il honore sa première cape internationale à 21 ans contre lepays de Galles. « Kalle » s'impose aussi rapidement en sélection nationale et est l'une des rares satisfactions (avec trois buts inscrits lors de la compétition) de la piteuseéquipe de RFA éliminée lors des phases de poules de laCoupe du monde 1978. À l'époque, le football allemand à l'image duBayern Munich est en déclin:Franz Beckenbauer s'est exilé aux États-Unis,Paul Breitner joue auReal Madrid et les deux joueurs ont pris leur retraite internationale. Quant àUli Hoeneß etGerd Müller, le premier n'arrive pas à récupérer d'une blessure qui va l'obliger à prématurément arrêter sa carrière, le second est au crépuscule de sa carrière.
L'arrivée de l'entraîneurPál Csernai au début de l'année 1979 va donner un nouvel élan au club en permettant à Rummenigge d'exploiter une facette jusque-là insoupçonnée de son jeu. L'entraîneur écarte progressivement le vieuxGerd Müller et imposeKalle comme le véritable buteur de l'équipe, une tâche à laquelle il va se révéler particulièrement brillant. Dès l'arrivée de Csernai, le jeu de Rummenigge se métamorphose : il marque 10 buts en 18 matches de championnat. Lors de la saison 1979-1980, il finit meilleur buteur du championnat avec 26 buts en 34 matches. Cette année-là, leBayern Munich renoue avec le succès en remportant un nouveau titre de champion d'Allemagne. Ce renouveau du club va de pair avec celui de l'équipe nationale. L'équipe de RFA remporte leChampionnat d'Europe des nations 1980 en battant laBelgique en finale. Rummenigge, qui est l'un des grands artisans de ce succès[2], remporte leBallon d'or récompensant le meilleur footballeur européen[1].
La saison 1980-1981 est l'exacte réplique de la précédente : leBayern Munich remporte une nouvelle fois le championnat et Rummenigge est de nouveau meilleur buteur du championnat avec 29 buts et sacré meilleur footballeur européen[1]. L'attaquant forme à l'époque avecPaul Breitner, revenu au club en 1978 (ainsi qu'en sélection), un duo très complémentaire qui sera surnomméBreitnigge par les médias allemands (notamment leBild). LeBayern revenu au premier plan, n'arrive cependant pas à s'adjuger une nouvelleCoupe d'Europe des Champions et échoue en finale de l'édition 1982, battu parAston Villa.
La Coupe du monde 1982 va se révéler comme l'un des grands moments de la carrière de Rummenigge. Très en verve, il inscrit 4 buts lors des poules de qualification. Néanmoins, l'équipe de RFA fait des débuts poussifs en s'inclinant d'entrée de tournoi face à une surprenante équipe d'Algérie (2-1). Mais, ce sont surtout les inimitiés d'une certaine frange du public que les joueurs allemands déclenchent lors de ce tournoi, tout d'abord en étant suspectés d'avoir « arrangé » une victoire de l’Allemagne face à leurs voisinsautrichiens, destiné à éliminer l'Algérie et à permettre leur qualification mutuelle (un match qui sera nommé par de multiples journalistes « match de la honte »); ensuite, par le geste dangereux non sanctionné d'Harald Schumacher surPatrick Battiston en demi-finale contre laFrance.
En 1984, après un nouveau titre de meilleur buteur en championnat allemand (26 buts), il prend à 29 ans, la direction duCalcio et de l'Inter Milan pour un transfert record de 8,5 milliards de lires (l'équivalent de 5,5 millions d'euros aujourd'hui[2]). Ses années milanaises sont mitigées. Handicapé par des blessures, « Kalle » n'arrive pas à s'exprimer pleinement aux côtés d'Alessandro Altobelli malgré des débuts encourageants. De plus, il ne glane aucun titre de ces années milanaises. Néanmoins, il reste indispensable à laMannschaft pour leMondial 86. L'Allemagne s'incline à nouveau en finale contre l'Argentine (3-2). Une fois encore, « Kalle » était diminué. Une fois encore, il avait redonné espoir aux siens en marquant dans les dernières minutes mais cette fois-ci, cela ne suffira pas à empêcher le triomphe desArgentins. Il perd une deuxième finale de Coupe du monde consécutive, la deuxième comme capitaine[3]. Cet échec sera le dernier match de Rummenigge sous le maillot de la RFA.
En 1987, de moins en moins utilisé à l'Inter Milan, il signe auServette FC dans le championnat suisse. Il dispute deux saisons avant de mettre un terme à sa carrière de joueur, après un dernier titre de meilleur buteur du championnat suisse (24 buts). Il prend sa retraite après 15 saisons au plus haut niveau et 45 buts en 95 sélections avec laRFA.
De 1990 à 1994, Karl-Heinz Rummenigge travaille comme commentateur lors des retransmissions télévisées des matchs de l'équipe d'Allemagne de football. En 1991, il est nommé vice-président duBayern Munich aux côtés deFranz Beckenbauer, un poste qu'il garde jusqu'en 2002. Il est nommé par la suite président du conseil d'administration du club. AvecUli Hoeneß etFranz Beckenbauer, Karl-Heinz Rummenigge fait partie actuellement de la direction du club[4]. De 2008 à 2017, il est président de l'Association européenne des clubs. Le, Karl-Heinz Rummenigge, homme fort et figure historique duBayern Munich, quitte ses fonctions de président du directoire bavarois, six mois avant la date prévue. Il passe le témoin àOliver Kahn, l'ancien gardien mythique des Bavarois[5]. Il fait son retour au sein du club bavarois 2 ans plus tard puisqu'il a été nommé comme nouveau membre du conseil de surveillance[6].