Ses travaux ont ouvert la voie à d'autres sujets et objets de recherche dans le champ des représentations, à en mesurer les enjeux, et à poser les premières pierres desétudes trans francophones avecMaud-Yeuse Thomas depuis 1996 avec leurs premières collaborations durant lesséminaires Q deSam Bourcier notamment.
Elle exerce une activité militante dans différentes associations, projets et actions ayant pour but la promotion et la défense des droits des personneslesbiennes, gaies, bisexuelles et trans.
Karine Espineira naît àSantiago du Chili le,assignée garçon à sa naissance[1], d’une mère française d'origine gréco-russe et d’un père chilien[2]. Dès l'âge de six ans, elle prend conscience qu'elle est une fille[1]. Sa famille fuit le Chili en 1974, et s'installe à Marseille, puisManosque[2]. En 1987, elle se sort miraculeusement d'un accident de la route ayant occasionné une trentaine d'opérations chirurgicales[1].
En 1996, elle s'engage comme bénévole dans l'Association du syndrome de Benjamin, dirigée par Tom Reucher (où elle rencontre sa future compagneMaud-Yeuse Thomas[1]) tout en menant satransition de genre, une« transition express », parce qu'elle refuse le suivi psychiatrique[2]. C'est en Belgique, en 1998, qu'elle se fait opérer, et elle change d'état civil quelques mois plus tard[1]. AvecMaud-Yeuse Thomas, elle rejoint l'association le Zoo, du sociologueSam Bourcier, et participe auxSéminaires Q qui sont publiés dans l'ouvrageQ comme Queer aux éditions GayKitchCamp en 1998[1].
Durant la période 1996-1999, elle écrit dans la revue3 Keller duCentre Gay et Lesbien de Paris[1] ; elle travaille sur la maquette deLesbia Magazine[1], participe à la communication de la première marcheExistrans etcrée le journal associatif trans intituléL'Identitaire[réf. souhaitée] [le terme n'a rien en commun avec l'usage qui en fait aujourd'hui par des mouvements conservateurs] de l'ASB avec Maud-Yeuse Thomas, Tom Reucher et Ionna Mayhead.
Durant les années 2000, elle occupe les postes de chargée de communication et de formatrice multimédia dans le domaine de l'insertion sociale et professionnelle àMarseille[1] à Champs Visuels puis Transition.
En 2003, elle participe au projet européenEqual SolimarLes Discriminations raciales à l'embauche[3].
En 2005, elle est cofondatrice de l'association trans Sans Contrefaçon avecMaud-Yeuse Thomas[2]. L'association s'engage dans la production de courts-métrages dans l'esprit DIY (Do it yourself) et milite avec leGroupe Activiste Trans (GAT). Elle entre aux conseils d’administration desUniversités d’été euroméditerranéennes des homosexualités (2005-2008) et du Centre Évolutif Lilith (2006-2007) de Marseille. Elle coorganise la journée du à Marseille, dans le cadre de la Journée internationale de solidarité avec les Lesbiennes Gais Bi et Trans d’Iran[4],[5].
Durant la période 2005-2008, elle réalise des montages de courts métrages :Le Kissing (un kiss-in), court-métrage de6 min 38 s, 2005 ;Gare aux trans !, court-métrage de3 min 51 s, 2006 ;Transgénérations, court-métrage de16 min 57 s, 2006 ;Transgénérations - version 2, court-métrage de19 min, 2008[réf. souhaitée]. Elle est aussi consultante (créditée au générique) pour le documentaireL'Ordre des mots de Cynthia Arra et Mélissa Arra[6].
De 2010 à 2020, elle enseigne à l'étranger, comme en Argentine à l'université nationale de Córdoba (UNC) dans le cadre du Doctorado en Estudios de Género (2017)[9] et donne de nombreuses conférences comme conférencière invitée (Argentine, Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, Italie, Suisse), et/ou dans le cadre de missions culturelles duministère de la culture via sesambassades de France (Chine, Cuba, Japon, Québec)[3].
En 2010, elle est cofondatrice de l'Observatoire des transidentités (ODT), un site indépendant d’information, de productions de savoirs et d’analyses sur les questions trans, inter et les questions de genre[1]. Le site et la revueCahiers de la transidentité sont fondés par Maud-Yeuse Thomas, Arnaud Alessandrin et Karine Espineira. L'ODT s’appuie sur un réseau d’acteurs-actrices de terrain, d’associations-partenaires et d’universitaires ; Maud-Yeuse Thomas et Karine Espineira sont responsables du site et de la revue. La même année, elle participe au tournage du documentaireMes questions sur les trans (2011)[10],[11],[12] deSerge Moati, diffusé le1 surFrance 5.
En 2011, elle rejoint l'équipe de la coordination de campagne internationale Stop Trans Pathologization (STP 2012)[13],[14]. Les objectifs de campagne sont le retrait du trouble d’identité de genre des nomenclatures internationales. En 2013, la campagne compte 370 groupes et réseaux répartis en Afrique, en Amérique Latine, en Amérique du Nord, en Asie, en Europe et en Océanie. En 2014, les groupes GATE (Action globale pour l'égalité trans) et STP, se sont rapprochés dans un travail commun face à l'OMS, afin de discuter les éventuels changements de la CIM-11[15].
De 2015 à 2017, elle a bénéficié de l'allocation de recherche « Genre Inégalités Discrimination - Île-de-France[16] »,Institut Émilie-du-Châtelet, Alliance de recherche sur les discriminations, d'une recherche post-doctorale intitulée « Politiques transféministes : alliances et conflits entre mouvements trans et féministes », en sociologie et science politique au LEGS, UMR 8238[17],CNRS/université Paris-VIII Vincennes Saint-Denis, sous la direction d'Éric Fassin. Elle est actuellement membre associée au LEGS, université Paris 8.
En 2019, sa première recherche sur les représentations (publiée en 2008[18]), figure dans les 15 textes cultes pour comprendre les questions LGBT[19] parLes Inrocks.
Dans ses activités académiques comme dans des entretiens donnés à des médias (télévision[39],[40], radio[41],[42],[43] et presse écrite[44],[45],[46]), elle rend compte des conditions de vie des personnes trans, des dichotomies entre représentations et réalité des vécus trans, des effets desdiscriminations, ducissexisme et de lacisnormativité.
Le 16 novembre 2019, elle reçoit le Grand Prix du Gala Arc-en-Ciel[48],Conseil québécois LGBT, reconnaissant la contribution de personnes à la promotion et à la défense des droits des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles et trans sur la scène internationale.
KarineEspineira, « La médiatisation des politiques transgenres : du statut de contre-public à l'inégalité de la représentation »,Revue française des sciences de l'information et de la communication,no 4,(DOI10.4000/rfsic.695,lire en ligne)
KarineEspineira et Maud-YeuseThomas, « Les trans comme parias. Le traitement médiatique de la sexualité des personnes trans en France »,Genre, sexualité & société,no 11,(DOI10.4000/gss.3126,lire en ligne)
« L'inscription médiatique de l'intersexuation et de la transidentité dans la thématique des tests de féminité en télévision », dans Laetitia Biscarrat et al. (dir.),Quand la médiatisation fait genre. Médias, transgressions et négociations de genre., Cahiers de la transidentité, hors-série, Paris, L'Harmattan, coll. « Cahiers de la transidentité », 2014, p. 164-179.
KarineEspineira et MarikaMoisseeff, « Introduction au dossier Freaks en tous genres : corps mutants, cyborgs, métamorphoses & fantastiques »,Genre en séries,no 11,,p. 1–16(DOI10.4000/ges.1022,lire en ligne)
KarineEspineira,« L’inscription médiatique de l’intersexuation et de la transidentité dans la thématique des tests de féminité en télévision », dans Arnaud Alessandrin, Karine Espineira, Laetitia Biscarrat et Maud-Yeuse Thomas,Quand la médiatisation fait genre. Médias, transgressions et négociations de genre, Paris, Editions L'Harmattan,coll. « Cahiers de la transidentité » (no Hors-série),, 256 p.(ISBN978-2-343-04197-1,lire en ligne),p. 164-179
KarineEspineira,« Le sein dans une perspective transgenre & intersexe », dans Martine Sagaert et Natacha Ordioni,Le sein: Des mots pour le dire, Toulon, Université de Toulon - Laboratoire Babel,, 240 p.(ISBN978-2955423509),p. 179-198
KarineEspineira,« Sésame, ouvre-toi : constituer un corpus audiovisuel pour l’étude des transidentités », dans Sarah Lecossais et Nelly Quemener,En quête d'archives : bricolages méthodologiques en terrain médiatiques, Paris, INA Éditions,, 202 p.(ISBN978-2-86938-250-3),p. 76-86
KarineEspineira,« "La médiatisation des « enfants et ados trans" : des écrans TV aux chaînes YouTube, se raconter et s’affirmer au présent », dans Annie Pullen Sansfaçon et Denise Medico,Les interventions affirmatives auprès des enfants et jeunes trans : perspectives multidisciplinaires, Montréal, Presses Universitaires de Montréal,,p. 62-77
↑Un film de Cynthia Arra & Mélissa Arra, documentaire, France,75 min,4:3, 2007. Site du film :« L'ordre des mots ».
↑Karine Espineira,La construction médiatique des transidentités (thèse de doctorat en sciences de l'information et de la communication), Nice, Université Nice Sophia Antipolis,(présentation en ligne).
↑ClovisMaillet, « Quitter le cis-tème/ Transidentités et transitudes : se défaire des idées reçues de Karine Expineira et Maud-Yeuse Thomas »,Spirale : arts • lettres • sciences humaines,no 280,,p. 73–76(ISSN0225-9044 et1923-3213,lire en ligne, consulté le).
↑KarineEspineira, « La médiatisation des politiques transgenres : du statut de contre-public à l’inégalité de la représentation »,Revue française des sciences de l’information et de la communication,no 4,(ISSN2263-0856,DOI10.4000/rfsic.695,lire en ligne, consulté le).
↑KarineEspineira et Maud-YeuseThomas, « Études TransInterroger les conditions de production et de diffusion des savoirs »,Genre, sexualité & société,no 22,(ISSN2104-3736,DOI10.4000/gss.5916,lire en ligne, consulté le).
↑Karine Espineira, "Enjeux et tensions entre savoirs trans et savoirs sur les trans : Savoirs situés et injustices épistémiques", dans Thérèse Courau, Julie Jarty et Nathalie Lapeyre (dir.),Le genre des sciences Approches épistémologiques et pluridisciplinaires, 2022, p. 121-132.(ISBN9782356878649).
↑« Débat : Transgenre, la fin d’un tabou ? », plateau débat, émissionLa soirée continue,France Télévisions,France 2, 22 novembre 2017.
↑« Mon fils voudrait être une fille », reportage,Les maternelles : Les enfants transgenres,France Télévisions,France 5, 22 octobre 2016.
↑« Les mauvais genres : trans et féministes », Un podcast à soi épisode 25,Arte Radio, 16 avril 2020.
↑« Les transidentités, racontées par les trans »,LSD, La série documentaire,France Culture, 4 épisodes : « Histoire inédite d'une mobilisation », 27 août 2018 ; « Sous le joug médical : l'invention d'un symptôme », 28 août 2018 ; « Uniques en leur genre », 29 août 2018 ; « libertés, égalités, transidentités », 30 août 2018.
↑« Nuit trans »,Tous les chats sont gris,France Inter, 6 mai 2014.
↑« Nous connaissons depuis très longtemps le visage de la transphobie »,Le Monde, tribune avecMaud-Yeuse Thomas, 9 avril 2019.
↑« À quand un #MeToo des femmes transgenres ? », TV5Monde, Terriennes, 8 novembre 2019.
↑« La révolution du genre » (dossier),Le Nouvel Obs, n° 2838, p. 23-26, 27 mars 2019.