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| Nom de naissance | Karin Michèle Viard |
|---|---|
| Naissance | (59 ans) Rouen (France) |
| Nationalité | Française |
| Profession | Actrice |
| Films notables | voir filmographie |
Karin Viard est uneactricefrançaise née le àRouen (Seine-Maritime).
Elle est l'une des actrices françaises les plus plébiscitées.[non neutre] Nommée treize fois aux Césars, elle en a remporté trois.
Après des débuts difficiles dans lesannées 1980, l'actrice connaît une ascension rapide durant ladécennie suivante, passant de petits rôles remarqués, comme dansTatie Danielle (1990) etDelicatessen (1991), à des rôles de premier plan dans des films commeLa Nage indienne (1993) ouLes Randonneurs (1997), qui lui valent ses deux premières nominations aux Césars. Mais c'est le premier rôle poignant dans le drameHaut les cœurs ! (1999), qui assoit définitivement son talent et lui permet d'obtenir leCésar de la meilleure actrice et leLumière de la meilleure actrice en 2000.
Deux ans plus tard, à la suite deEmbrassez qui vous voudrez (2002), qui lui vaut cette fois leCésar de la meilleure actrice dans un second rôle, elle multiplie les seconds rôles, dans des registres divers : le drameParis (2008), la comédiePotiche (2011) et la comédie dramatiqueVingt et une nuits avec Pattie (2015) lui valent ainsi d'autres nominations aux Césars dans cette catégorie. Mais c'est le drameLes Chatouilles qui lui permet d'emporter une seconde fois la récompense.
Ses performances dansLe Rôle de sa vie (2004),Polisse (2011),La Famille Bélier (2014) etJalouse (2017), lui valent d'autres nominations auxCésar de la meilleure actrice.
Karin Michèle Viard est la fille d'un directeur deplate-forme pétrolière et elle passe ses premières années àOran enAlgérie où son père travaille. Elle a quatre ans quand ses parents divorcent. Elle est envoyée avec sa sœur Nadège àSainte-Marguerite-sur-Duclair, près deRouen, chez ses grands-parents maternels, tapissiers-décorateurs à la retraite. Ils élèvent les deux filles, même si elles retrouvent leur mère pendant les vacances[1],[2].
Enfant, Karin Viard n'a pas d'admiration spéciale pour les actrices mais adore des acteurs comme l'AméricainSpencer Tracy[3]. Elle est marquée par le rôle deQuasimodo tenu parAnthony Quinn dansNotre-Dame de Paris deJean Delannoy[4]. Son rêve de devenir comédienne est alimenté par ses grands-parents qui l’emmènent voir desopérettes. Étant tapissiers, ils avaient d'ailleurs travaillé pour leThéâtre des Arts de Rouen[5]. À 14 ans, Karin Viard participe à l'atelier théâtre duClub Med où sa mère est employée[1].
Elle habite àBois-Guillaume[6] et prend des cours de théâtre auConservatoire d'arts dramatiques de Rouen aux côtés, notamment deValérie Lemercier,Alexis Desseaux etFranck Dubosc, sous la direction deJean Chevrin[réf. souhaitée]. Ensuite, elle décide de partir étudier la comédie àParis à 17 ans, une fois sonbaclittéraire obtenu avec mention[5],[2] à l’institution privée Rey de Rouen. Pendant cette période, elle fait des petits boulots, comme vendeuse auxGaleries Lafayette ou serveuse dans unBurger King[2].
Karin Viard a souvent abordé la période difficile qu'elle a connue à l'adolescence et lorsqu'elle était jeune adulte. Ayant très peu confiance en elle, elle a connu laboulimie de17 à 28 ans. Elle s'est affranchie de ses complexes après la naissance de ses deux filles[7].
De 1992 à 2017, Karin Viard vit avec Laurent Machuel[8], directeur de la photographie, cadreur et ingénieur du son ; de cette union sont nées deux filles, Marguerite (1998) et Simone (2000).
Depuis 2019, elle est en couple avec Manuel Herrero, réalisateur et producteur de films documentaires sur le sport, qu'elle épouse en juin 2022[9].
Remarquée dans plusieurs films engagés commeMa part du gâteau etLes Invités de mon père, elle se définit comme étant degauche mais elle refuse d'étaler publiquement ses convictions politiques ou de prendre des engagements car elle a le sentiment de ne pas assez maîtriser le sujet pour le faire[3].
En 2018, à la suite de la démission deNicolas Hulot, elle signe, sous l'initiative deJuliette Binoche, la tribune contre le réchauffement climatique intitulée « Le Plus Grand Défi de l'histoire de l'Humanité », qui paraît enune du journalLe Monde, avec pour titreL'appel de 200 personnalités pour sauver la planète[10].
En 2021, au cours d'une émission surRTL, elle affirme que la Sécurité sociale n'a pas à prendre en charge ceux qui refusent de se faire vacciner contre laCovid-19[11].
En 2022, elle apporte son soutien lorsque lamaternité des Lilas est menacée de fermeture[12].
ÀParis, Karin Viard suit les cours de théâtre de Vera Gregh et de Blanche Salant, et commence sa carrière de comédienne dans des courts métrages et au théâtre avec des rôles comiques[5]. Elle peine cependant à trouver suffisamment de rôles pour gagner sa vie et doit effectuer à côté divers petits boulots pendant sept ans. Elle est ainsi tour à tour vendeuse, serveuse ou télémarketeuse pour un parti politique[1].
En 1989, Karin Viard obtient tout de même un rôle pour la télévision dans un épisode de la sérieLes Enquêtes du commissaire Maigret. Elle joue ensuite un personnage plus important dans un épisode de la nouvelle sérieMaigret avecBruno Cremer en 1992. En 1989 également, elle est remarquée parÉtienne Chatiliez lors d'une audition pourTatie Danielle. Il lui offre son premier rôle au cinéma[5].
Karin Viard enchaîne ensuite avec un autre second rôle dans un autre film à succès,Delicatessen deJean-Pierre Jeunet etMarc Caro.Tatie Danielle etDelicatessen lui permettent de jouer le même type de femme pulpeuse et rigolote, mais l'actrice souhaite s'illustrer avec des personnages plus complexes. En 1993, son vœu est exaucé avec les premiers rôles deLa Nage indienne deXavier Durringer, etEmmène-moi, deMichel Spinosa. Le premier film lui vaut d'être nommée auCésar du meilleur espoir féminin en 1994. Ce sont ces deux œuvres qui lancent véritablement sa carrière d'actrice et lui assurent la tête d'affiche dans de nombreux autres films[3].

Au cours desannées 1990, Karin Viard est sollicitée par de nombreux réalisateurs commeNicole Garcia,Philippe Harel ouCatherine Corsini[1]. Elle obtient le premier rôle féminin de nombreux films au registre souvent léger :Adultère (mode d'emploi) en 1995,Les Randonneurs en 1997 ouLa Nouvelle Ève en 1999. Sa notoriété décolle avec le succès desRandonneurs, réalisant1,5 million d'entrées,« comédie nerveuse »[13], portée par des« acteurs montants »[13], contraints de« suer avec 10 kg sur les épaules »[13], dans les montagnes duGR Corse, le plus sportif dessentiers de grande randonnée, le personnage de Karin Viard y rêvant de son théâtre et d'une idylle dans la langueur d'un club de vacances en bord de mer.
Elle joue aussi dans plusieurs courts métrages ainsi que des films plus graves commeLes Victimes en 1995. Sa participation au premier film deSólveig Anspach en 1999 affirme son statut de nouvelle égérie ducinéma d'auteur[14].Haut les cœurs !, film difficile dans lequel elle incarne une femme atteinte d'uncancer, lui apporte définitivement la consécration et lui permet de remporter leCésar de la meilleure actrice en 2000[1].
L'actrice demeure très active dans les années 2000. En 2003, elle fait partie du jury dufestival de Cannes et elle remporte leCésar de la meilleure actrice dans un second rôle pourEmbrassez qui vous voudrez deMichel Blanc. Néanmoins, elle n'est pas jugée suffisamment « bankable » pour jouer dansBon voyage deJean-Paul Rappeneau et le rôle pour lequel elle était pressentie est offert àIsabelle Adjani[5].

En dehors de certains rôles complexes comme sa prestation dansLes Ambitieux en 2007, Karin Viard privilégie les films simples et populaires au cours des années 2000, commeLes Enfants en 2005. De son propre aveu, elle se trouve mauvaise et insignifiante dans des films peu intéressants qui ne lui plaisent pas[3]. Elle est particulièrement déçue parLes Randonneurs à Saint-Tropez. L'actrice décide alors de mieux choisir ses contrats[3].
En 2008, elle revient au théâtre qu'elle avait quitté depuis ses débuts et joue dansLa Estupidez deRafael Spregelburd[5]. Au cinéma, elle n'accepte de travailler qu'avec de bons réalisateurs, même si les rôles proposés sont secondaires. Elle joue ainsi dansPotiche deFrançois Ozon,Polisse deMaïwenn ou encoreParis deCédric Klapisch dans lequel elle campe une boulangère raciste, un rôle bref mais jubilatoire pour la comédienne[3]. Elle retrouve Klapisch pourMa part du gâteau, film engagé dans lequel elle a le premier rôle. Elle précise apprécier ce genre de film militant tout en ayant aussi envie de participer à de gros succès populaires qui lui permettent financièrement de se diversifier vers des films plus confidentiels[3],[15].
DepuisHaut les cœurs !, Karin Viard a été nommée trois fois pour leCésar de la meilleure actrice : en 2005 pourLe Rôle de sa vie, en 2012 pourPolisse et en 2015 pourLa Famille Bélier. SelonLe Figaro, elle est la quatrième actrice française la mieux payée en 2012[16]. Très présente dans le cinéma français, elle n'a néanmoins pas eu d'ambitions internationales car elle ne parle pas l'anglais et rares sont ses films à s'être exportés[17].
En 2019, elle remporte pour la seconde fois leCésar de la meilleure actrice dans un second rôle pour sa prestation dans l'acclamé drameLes Chatouilles.

Karin Viard est une actrice connue pour sa spontanéité et son caractère gouailleur.Nicolas Duvauchelle, son partenaire dansParlez-moi de vous, a dit qu'« on se sent tout de suite à l'aise avec elle. Elle ne minaude pas, elle est vraie, simple et très drôle. »Étienne Chatiliez, qui lui a offert son premier rôle au cinéma, déclare quant à lui : « il y a de la vie chez Karin ! C'est quelqu'un de sain, d'abordable, elle nous raconte un peu tous[5]. »
Karin Viard se distingue aussi par sa capacité à évoluer entre des films totalement différents et à pouvoir jouer une vaste panoplie de personnages sans montrer d'effort apparent. Elle excelle tout aussi bien avec les personnages drôles, décalés ou burlesques, que les personnages sombres ou antipathiques. L'actrice préfère en général les personnages complexes qui ont beaucoup de potentiel comique ou dramatique et peut travailler très longtemps pour préparer un rôle[3]. Sa métamorphose d'un film à l'autre est parfaitement visible dansLa Nouvelle Ève etHaut les cœurs !, sortis la même année et qui ont marqué sa consécration. Dans le premier, elle incarne une femme burlesque, désinvolte et imprévisible, et dans le second, elle est enceinte, atteinte d'un cancer et le crâne rasé[17].
En raison de sa facilité à changer de registre, et pour son aptitude à se rendre immédiatement reconnaissable et accessible pour le spectateur, Karin Viard est parfois comparée àMeryl Streep. Comme l'actrice américaine, Viard sait aussi faire partager au spectateur et au réalisateur son goût et son plaisir du jeu, son intensité dans l'incarnation d'un personnage qui confère à son jeu une authenticité et une présence souvent exceptionnelles[17]. En cela,Cédric Klapisch la rapproche aussi deJeanne Moreau,Catherine Deneuve etIsabelle Huppert[5]. Le réalisateur, qui a tourné à trois reprises avec l'actrice, pense également qu'elle« fait partie de ces acteurs commeFabrice Luchini qui sont à la fois intelligents et sensibles[5] ».
Elle est désignée présidente du jury de la 26ᵉ édition duFestival de l'Alpe d'Huez, en[18].
En 2025 elle est membre du jury du16eFestival Séries Mania.

| Films | Réalisateur | Années | France (entrées) | |
| 1 | Rien à déclarer | Dany Boon | 2011 | 8 150 825 |
| 2 | La Famille Bélier | Éric Lartigau | 2014 | 7 336 297 |
| 3 | Polisse | Maïwenn | 2011 | 2 413 914 |
| 4 | Potiche | François Ozon | 2010 | 2 318 221 |
| 5 | Tatie Danielle | Étienne Chatiliez | 1990 | 2 151 463 |
| 6 | Les Visiteurs : La Révolution | Jean-Marie Poiré | 2016 | 2 125 440 |
| 7 | La Haine | Mathieu Kassovitz | 1995 | 2 042 070 |
| 8 | Paris | Cédric Klapisch | 2008 | 1 723 642 |
| 9 | Le code a changé | Danièle Thompson | 2009 | 1 626 878 |
| 10 | Embrassez qui vous voudrez | Michel Blanc | 2002 | 1 528 784 |
| 11 | Les Randonneurs | Philippe Harel | 1997 | 1 422 318 |
| 12 | Delicatessen | Jean-Pierre Jeunet etMarc Caro | 1991 | 1 407 818 |
| 13 | Le Grand Partage | Alexandra Leclère | 2015 | 1 050 699 |
| 14 | Ma part du gâteau | Cédric Klapisch | 2011 | 1 025 838 |

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