De haut en bas et de gauche à droite: Le centre-ville, Temple Bahá'i,Université Makerere,Lac Victoria, maison des travailleurs de Kampala, Mosquée nationale de l’Ouganda
Kampala est lacapitale et la plus grande ville de l'Ouganda depuis 1962. Kampala présente la singularité d'être née d'une capitale précoloniale, le Kibuga, qui abritait le palais –lubiri − du roi (kabaka) duBuganda. Cette capitale africaine était installée sur un site de collines séparées par des marais où se tenaient les marchés[3].
La maison d'Albert Ruskin Cook à Makindye , Kampala. Elle a été construite en 1920. Elle est le lieu de naissance deMuteesa II. Photo décembre 2018.
Avant l'arrivée desbritanniques, le roi duBouganda, le Kabaka, avait choisi la région qui deviendrait Kampala comme son terrain de chasse favori. La zone était composée de nombreuses collines et de marécages. Ce terrain abritait de nombreuses espèces d'antilopes, dont l'impala.
À leur arrivée, les Britanniques renommèrent la région encollines d'Impala. La dérivation en langagebougandais donnaKasozi Ka Mpala (Kasozi ka signifiantcolline de),Ka Mpala ressemblant à un seul mot à l'oreille. Quand le roi allait chasser, les Bougandais (ouBagandas) disaientKabaka a'genze e Ka'mpala (Le Kabaka est parti à Ka'mpala). Le nom de Kampala était apparu. La zone consistait en plusieurs collines : celle de Kampala avait été choisie pour la garnison britannique, celle de Mengo accueillait la cour du roi et de ses dignitaires, avec les cases de la reine-mère (Namasolé) et celles de la reine-sœur (Loubouga)[4], enfin celle deRubaga accueillait la mission catholique et celle de Namirembé était investie par la mission protestante[5].
Kampala a donc grandi comme la capitale du royaume bougandais, dont beaucoup de bâtiments survivent encore, tels que lestombes Kasubi (construites en1881), le parlement bougandais, la cour de justice bougandaise et l'emplacement du couronnement de Naggalabi Buddo.
En 1890, le capitaine Frederick Lugard, administrateur britannique, organisa un forum le long de la colline de Mengo dans la ville, permettant aux Britanniques d'occuper une grande partie du territoire contrôlé par les Baganda, y compris Kampala[6].
En 1894, la ville compte environ vingt-mille habitants[5].
En1962, Kampala prend la place d'Entebbé en qualité de capitale du pays. La plus grande partie de la ville est détruite après laguerre contre la Tanzanie en1978, puis par le renversement de la dictature d'Idi Amin Dada en1979 et la guerre civile qui s'ensuit. La ville est alors reconstruite sur des bases plus saines.
La ville de Kampala est célèbre pour être la ville connaissant le plus grand nombre d'orages par an (242 en moyenne)[8].
À l'instar de nombreuses villes, Kampala prétend avoir été bâtie sur sept collines, bien que ceci ne soit pas tout à fait exact. Voici la liste des sept collineshistoriques :
Mengo : c'est à cet endroit que se trouve le palaisKabaka actuel et la cour de justice bougandaise.
Kibuli : c'est là que se trouve la mosquée de Kibuli. L'islam avait déjà été apporté en Ouganda jusque quelques années (1857) avant l'arrivée des missionnaireschrétiens.
Namirembé : emplacement de la cathédraleanglicane. Lesprotestants furent les premiers chrétiens à évangéliser l'Ouganda.
Nsambya : urbanisée par lespères de Mill Hill. On y trouve l'hôpital Nsambya
Kampala : colline de l'Impala où se trouvent les ruines du fort Lugard. C'est de cette colline que la ville tire son nom.
La physionomie de la ville est profondément marquée par le territoire qui l'entoure : collines au nord, marais depapyrus etlac Victoria au sud.
Le territoire administratif de la ville de Kampala compte aussi de grandes étendues agricoles qui représentent de petites exploitations d'autosubsistance pour ses habitants. L'augmentation du prix des terrains à cause de l'agrandissement de la ville entraîne une forte spéculation foncière sur ces terrains, malgré les efforts de la municipalité pour offrir des logements à des prix abordables pour ses habitants.
Bernard Calas,Kampala : la ville et la violence, Karthala, Paris ; IFRA, Nairobi, 1998, 440 p.(ISBN2-86537-805-5) (texte remanié d'une thèse de doctorat de Géographie, Paris 10, 1994)