Article premier de laDéclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français) Wszëtczi lëdze rodzą sã wòlny ë równy w swòji czëstnoce ë swòjich prawach. Mają òni dostóne rozëm ë sëmienié i temù przënôlégô jima pòstãpòwac z drëdzima w dëchù bratélstwa.
Lecachoube, oukachoube, (autonyme :kaszëbizna oukaszëbsczi jãzek) est unelangue dugroupe slave de la famille deslangues indo-européennes. Le mot cachoube vient dekassub qui désigne un manteau que portaient lesCachoubes. Cette explication ne fait cependant pas consensus (voirOrigine du nom).
Faisant partie de la branche nord-occidentale des langues slaves, c’est la seule langue poméranienne[3] encore réellement parlée, les autres (lepolabe, leslovince ou vieux-poméranien, les langues des tribus slaves dePoméranie occidentale, de part et d’autre de l’Oder) étant deslangues éteintes. Le cachoube a failli disparaître à cause des politiques d’assimilation successivesallemande, puispolonaise (surtout sous le régime communiste d’après-guerre)[4].
DansLe Tambour, l'écrivain allemandGünter Grass décrit comment la mère et l'oncle du protagoniste Oskar Matzerath doivent pratiquer leur langue presque secrètement.
Cachoubie - carte de l'aire linguistico-culturelle cachoube d'aujourd'hui
Le cachoube est parlé dans le nord de laPologne dans une partie de la province dePoméranie (« terre du bord de mer »), à l’ouest de l’agglomération deGdańsk. L'utilisation du cachoube est relativement plus fréquente dans les cantons de Gdańsk (Gduńsk),Gdynia (Gdiniô),Wejherowo (Wejrowò),Puck (Pùck),Lębork (Lãbòrg),Bytów (Bëtowò),Kartuzy (Kartuzë),Kościerzyna (Kòscérzna) etChojnice (Chòjnice).
Les Cachoubes n’ont pas le statut de minorité nationale ou ethnique mais de groupe linguistique[5], laCachoubie n’ayant jamais existé politiquement, même en tant que région autonome. Entre 250 000 et 300 000 personnes parlent ou comprennent le cachoube. Environ 60 000 personnes le parlent à domicile, le plus souvent en zones rurales, mais le nombre de personnes qui appartiennent à la mouvance culturelle cachoube est plus important, environ un demi-million d’habitants. Les administrations locales peuvent utiliser le cachoube, depuis2005 seulement, à titre de langue complémentaire à la langue officielle, lepolonais.
Le cachoube se rapproche du vieux-polonais et en a gardé de nombreux mots ainsi etphonèmes. En revanche, contrairement à une opinion courante, le cachoube n’a intégré qu’à peine 5 % de motsallemands dans son vocabulaire, et ces emprunts sont souvent anciens et communs au polonais.
S’il existe de nombreux dialectes locaux du cachoube (presque chaque canton a son dialecte), il est possible de distinguer le cachoube du nord et le cachoube du sud.
Le cachoube écrit est proche du polonais à cause d’emprunts de vocabulaire et à une syntaxe similaire. Lalittérature cachoube utilise, depuis leXVe siècle, l'alphabet latin, d'après le modèle polonais.
En revanche, le cachoube parlé diffère très nettement du polonais, d'importantes différences existant entre les phonèmes, l’utilisation des prépositions, le vocabulaire, la formation des mots et les déclinaisons. Les règles d'accentuation sont également très différentes, comme notamment de la chute des voyelles dans les syllabes non accentuées. Les divergences phonétiques sont telles qu’un Polonais ne comprend pas d’emblée le cachoube, qui lui paraît difficile, et il comprend plus facilement d’autres langues slaves, comme leslovaque ou letchèque.
Le cachoube est enseigné dans une cinquantaine d’écoles primaires et une dizaine de lycées, et environ 6 000 élèves suivent l’enseignement de la langue. Depuis 2005, le cachoube est une matière à option de lamaturité (l'équivalent dubaccalauréat français).
Le linguiste allemand duMecklembourgFriedrich Lorentz (1870-1937) a réalisé d’importantes recherches sur la langue et a publié plusieurs ouvrages sur l’orthographe et la grammaire et un dictionnaire de cachoube-poméranien. Le linguiste polonais deCracovieStefan Ramułt(en) (1859-1913) a publié un ouvrage sur ce même sujet.
Page du dictionnaire cachoube de Stefan Ramułt, édité àCracovie en1893