| KSR-5 (OTAN : AS-6« Kingfish ») | |
UnTu-16« Badger-G », équipé d'un KSR-5 sous l'aile gauche. | |
| Présentation | |
|---|---|
| Type de missile | missile air-surface decroisière à très longue portée |
| Constructeur | |
| Déploiement | début : 4 décembre 1969 |
| Caractéristiques | |
| Moteurs | Moteur-fusée à ergols liquides |
| Masse au lancement | 3 952 kg |
| Longueur | 10,60 m |
| Diamètre | 92 cm |
| Envergure | 2,60 m |
| Vitesse | KSR-5 :Mach 3 KSR-5 MV : Mach 4.2 |
| Portée | 300 km ~ 700 km |
| Altitude de croisière | KSR-5 : de 18 500 à 22 000 m KSR-5 MV : jusqu'à 40 000 m |
| Charge utile | conventionnelle : 1 000 kg ou nucléaire : 350 kT |
| Guidage | navigation inertielle[1] +radar actif (en phase terminale) ou navigation inertielle +radar passif (en phase terminale) |
| Détonation | impact ou préprogrammé |
| Plateforme de lancement | Tu-16« Badger-G » |
| modifier | |

LeKSR-5 (enrusse :« КСР-5 »), nom de code OTAN :AS-6« Kingfish », est unmissile de croisièreair-surfacesupersoniquesoviétique conçu par les bureaux d'étudesMKB Raduga. Il était essentiellement unKh-22« en plus petit »[2], conçu pour pouvoir être emporté par leTu-16, dont les capacités d'emport étaient trop faibles pour embarquer des Kh-22.
Bien qu'il fût surtout destiné à attaquer les flottes de navires de guerre ennemis, il était aussi possible de l'utiliser contre des cibles côtières ou terrestres durcies (ponts, barrages, centrales électriques, etc.).
À la suite d'une décision du conseil des ministres de l'URSS, prise le, le bureau d'étudesRaduga, fort de l'expérience acquise avec les précédents missilesKS-1,KSR-2 etKSR-11, lance le développement du complexe K-26, basé sur l'emploi d'unmissile de croisièresupersoniqueD5 (enrusse :« Д-5 ») monté sur unbombardier K-26 (Tu-16« Badger »). Conçu comme une arme antinavire et pouvant détruire des cibles terrestres durcies, le D-5 était essentiellement basé sur unKh-22, dont les dimensions et la masse avaient été revues à la baisse, afin de pouvoir équiper le Tu-16. Il était équipé d'un autodirecteur àradar actif et devait pouvoir emporter au-choix une charge conventionnelle M ounucléaire H.
Les tests gouvernementaux de l'ensemble« K-26 / D-5 » eurent lieu entre 1964 et 1968, mais les tests complets avec un Tu-16 ne furent achevés qu'en 1969. Entre-temps, la production du missile avait déjà été lancée, dans les usines du site d'assemblage deDoubna. Le, par ordre du ministre de la Défense de l'URSS, le missile est admis au service actif sur le Tu-16, sous la désignation deKSR-5.
Sur les chaînes de montage, tous les avions-lanceurs Tu-16 furent convertis en« Kompleks-26 » (K-26). Le Tu-16KSR TU-11-2 devenait le Tu-16KSR-2-5-11 (125 exemplaires) et le Tu-16KSR-2A passait au standard Tu-16KSR2-5 (110 exemplaires). Pendant ce temps-là, le Tu-16K-10 de l'aviation navale (AV-MF) devenait Tu-16K-10-26, probablement l'appareil le plus adapté contre les porte-avions, car il pouvait emporter les missiles rapides à haute altitude KSR-5 et les missiles à basse altitudeK-10S.
Il était également prévu d'en équiper les avionsTu-95 et 3M (une version améliorée duMiassichtchev M-4). Un 3M (le № 0503) fut converti en 3M-5 et passa les tests avec succès. Il avait été équipé d'unradar« Rubin-1mE »[2], d'un système decontre-mesuresAzalea et de systèmes de contrôle. LeTu-95M numéroté 0601 devait également être doté d'un radar« Rubin-1Q »[2] et de tous les équipements appropriés, mais la poursuite de son développement fut arrêtée.
Des simulateurs avaient été fabriqués, afin de permettre à de nombreux équipages de s'entraîner sans avoir à utiliser de« vrais » missiles. La formation des navigateurs s'effectuait grâce à l'emploi de trois avions d'entraînement, des Tu-104A convertis en Tu-104SH à cet effet.
En récompense des travaux fournis pour le développement et la mise-au-point du KSR-5, le groupe d'employés du bureau d'études deRaduga, alors dirigé parA. Ya Bereznyak, reçut le prix d'état en 1970.
Développé en 1972, LeKSR-5P, version équipée d'un autodirecteur àradar passif, entra en service en 1973. Le KSR-5 sera utilisé sur les bombardiers à long rayon d'action Tu-16K-26, Tu-16K-10-26, Tu-16KSR-2-5 et Tu-16KSR-2-5-11[2].
Le missile KSR-5 est un missile de croisière supersonique d'une masse avoisinant les 4 tonnes et d'une portée supérieure à 300 nautiques (~555 km). Doté d'un propulseur à ergols liquides, il peut voler à une vitesse de Mach 3,5 à une altitude de 65 000 ft[1].
Son vol se décompose en trois phases principales. Unpilote automatique est utilisé pour la phase de lancement et de montée en altitude, relayé par un système denavigation inertielle ou un pilote automatique avecradio commande prioritaire pour la mi-parcours. Dans le cas d'une utilisation antinavire, la phase terminale du vol est assurée par l'emploi d'un autodirecteur à radar actif, guidant le missile vers le navire ciblé lors de son plongeon final[1]
Il a un taux d'erreur circulaire de 50 m en configuration antinavire, qui peut s'étendre à 1~2 N m lorsqu'il est employé pour une attaque terrestre[1].
Le complexe à longue portée K-26 est constitué de l'avion Tu-16, du missile lui-même, des équipements de commande et de contrôle à bord et du matériel de servitude au sol.
Le missile KSR-5 était de conception classique, avec une structure métallique enacier etaluminium, recouvert de panneaux en acier laminé. Les ailes étaient placées au centre dufuselage et avaient une forme en delta, tandis que les plans de contrôle étaient disposés à l'arrière selon un schéma similaire à celui des avions, comprenant deux plans de profondeur horizontaux et une dérive verticale conférant une stabilité en lacet.
Le carénage de nez du missile, abritant l'antenne du radar est constitué d'unestructure en nid d'abeilles enfibre de verre d'épaisseur variable. À l'intérieur sont placées les antennes duradar actif VS-KN et leurs mécanismes d'entrainement, ainsi que le calculateur du pilote automatique BSU-7[2]. Le KSR-5P, version antiradar du missile, possédait un radar passif VSP-K et un pilote automatique BSU-7N[2]. Le compartiment voisin contient la charge militaire du missile, conventionnelle ou nucléaire, ainsi que tous les systèmes nécessaires à sa mise-à-feu. Viennent ensuite les deux réservoirs d'ergols liquides, comprenant un réservoir de1 010 litres de comburant AK-27P (IRFNA) et un autre contenant660 litres de carburant TG-02 (Hydrazine)[2].
Le compartiment arrière contient les systèmes de pressurisation des réservoirs, les batteries pour les systèmes électroniques (radar,pilote automatique, servocommandes de contrôle), les turbopompes, les actionneurs hydrauliques des gouvernes et les deux chambres de combustion du moteur-fusée S5.33 conçus parIsayev[2]. Ce propulseur est contrôlé par deux programmes différents, appliquant 5 modes de propulsion différents, avec une poussée produite variant de1 120 à7 100 kgp.
Le KSR-5 était tenu sous chaque aile de l'avion porteur par un pylône BD-487. Le Tu-16 était initialement prévu pour pouvoir en emporter deux, mais ce missile était en-fait tellement lourd que les configurations de vol typiques du Tupolev n'en prévoyaient généralement qu'un seul[2]. Le surpoids occasionné par la présence de deux missiles pénalisait en-effet énormément le bombardier en matière de performances et d'autonomie, ce qui aurait rendu inutile sa présence en tant que bombardier à long-rayon d'action.
Le KSR-5 fut employé à bord de plusieurs versions du bombardierTu-16. Lors du retrait duBadger du service, en 1991, le stock de missiles KSR-5 disponibles fut converti en cibles supersoniques pour l'entraînement au tir de défense aérienne[2].
Missiles russes et ex-soviétiques selon leur désignation russe (désignation OTAN : enitalique) | |||||||
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