Reconstitutionpaléoartistique du nord de l'Allemagne au Jurassique. On y voit deuxCompsognathus à l'avant-plan et unArchaeopteryx sur une branche à droite, ainsi qu'unBrachiosaurus (en marron clair) à l'arrière-plan.
Le naturaliste allemandAlexander von Humboldt propose, en 1795, le terme de « calcaire ou terraindu Jura » pour désigner la série à dominance calcaire des monts du Jura, correspondant aux sédiments riches en fossiles déposés au fond des mers de l’ère secondaire. Sa place stratigraphique au sein du Secondaire, entre le Trias et le Crétacé, est établie par le géologueAmi Boué en 1829. La même année[4], le géologue et naturaliste françaisAlexandre Brongniart érige cet ensemble lithologique en système, sous le nom de Jurassique d’après les calcaires trouvés dans lemassif jurassien[5].
Restitutionpaléoartistique d'un milieu terrestre au Jurassique.
Reconstitution de lapaléogéographie il y a 155Ma).Reconstitution de lapaléogéographie il y a 200Ma).Reconstitution de la paléogéographie il y a 220Ma.Marnes du Jurassique dans le sud d’Israël.
Les enregistrements géologiques enEurope de l'Ouest sont nombreux et riches, ils indiquent la présence de mers tropicales peu profondes, la plus grande partie du continent est submergée durant de longues périodes. En revanche, les sites datant du Jurassique enAmérique du Nord sont parmi les plus pauvres duMésozoïque sur ce continent avec très peu d’affleurements. Bien qu’unemer épicontinentale, laSundance Sea ait laissé des dépôts marins en Amérique du Nord, la majorité des sédiments dans cette région sont d’origine continentale[10]. On trouve aussi des affleurements du Jurassique enRussie,Inde,Amérique du Sud,Japon,Australasie,Maghreb,péninsule Arabique, etc.
Le premier de plusieursbatholites massifs se met en place le long de la côte Ouest de l’Amérique du Nord, l’orogenèse est très active le long de cette côte[11].
Au Jurassique, pas plus qu'auTrias, il n’existe aucun indice depériode glaciaire : le climat était généralement plus chaud que celui d'aujourd'hui, d'environ 5 °C à 10 °C, avec un taux dedioxyde de carbone atmosphérique plus élevé. Des fossiles d'arbres proches des océans polaires de l'époque témoignent d'un climat tempéré sinon chaud[12]. Lesdropstones et lesglendonites dans le nord-est de laSibérie depuis le Jurassique inférieur au Jurassique moyen indiquent des hivers froids comme dans les zones tempérées actuelles[13]. Les isotopes des sédiments montrent que lesabysses de l'océan étaient probablement à 10°C contre 2°C aujourd'hui, et des récifs coralliens poussaient de 10° de latitude plus au nord et au sud qu'aujourd'hui. Lazone de convergence intertropicale (ZCIT) existait probablement au-dessus des océans, créant de vastes zones desavanes sèches et semi-désertiques dans les basses latitudes[12].
Le début du Jurassique a probablement été marqué par un pic thermique correspondant à l'extinction et à l'éruption du Trias-Jurassique de laprovince magmatique centre atlantique. La première partie du Jurassique a été marquée par l'intervalle froid duJurassique inférieur entre 199 et 183 millions d'années. Il a été terminé par le pic des températures mondiales d'environ 4 à 8°C pendant la première partie duToarcien correspondant à l'événement anoxique océanique du Toarcien et l'éruption des grandes provinces ignées duKaroo-Ferrar dans le sud duGondwana, avec l'intervalle chaud du Toarcien s'étendant jusqu'à la fin de la période il y a environ 174 millions d'années[13].
Lesornithischiens sont moins nombreux et plus petits que les saurischiens. Toutefois, lesStégosaures et de petitsornithopodes jouent un rôle écologique important. Dans les airs, lesptérosaures dominent et remplissent plusieurs niches écologiques occupées de nos jours par lesoiseaux.
Les conditions climatiques arides duTrias déclinent régulièrement durant le Jurassique, plus spécialement aux latitudes élevées ; le climat chaud et humide permet le développement de jungles luxuriantes qui couvrent une grande partie des terres[19]. Lesconifères continuent à dominer la flore, ils constituent le groupe le plus diversifié et la majorité des arbres. On trouve parmi eux desAraucariaceae,Cephalotaxaceae,Pinaceae,Podocarpaceae,Taxaceae etTaxodiaceae ainsi que les groupes maintenant éteints desCheirolepidiaceae et desBennettitales aux latitudes plus basses[20]. LesCycadophytes, lesGinkgoaceae,Cyatheales etfougères sont aussi communs. Les Ginkgos sont principalement présents dans les latitudes moyennes et dans l’hémisphère nord tandis que lesPodocarpaceae le sont dans l’hémisphère sud[19].
Au début duXXe siècle, l'écrivain françaisFernand Mysor consacre plusieurs écrits au Jurassique. Son romanLes Semeurs d'épouvante, paru en 1923, a pour sous-titreRoman des temps jurassiques et met en scène un aventurier et une aventurière qui se retrouvent projetés par hypnose dans le passé jusqu'au Jurassique, où ils affrontent notamment unMegalosaurus[21]. Mysor compose également plusieurs poèmes regroupés sous le nom dePoèmes des Temps jurassiques.
Le mot « Jurassique » a été utilisé pour le titre du roman deMichael CrichtonJurassic Park, paru en 1990, puis pour le titre du filmJurassic Park deSteven Spielberg qui adaptait librement le roman en1993, ainsi que ses diverses suites. Le nom est cependant trompeur, car leTyrannosaurus rex, figure de proue du film, et quelques autres espèces de dinosaures qui y sont représentées, sont des animaux ayant vécu durant leCrétacé et non au Jurassique.