Baronnet |
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Naissance | |
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Décès | |
Nationalité | |
Activités | |
Père | Friedrich Augustus Wernher, of Frankfurt(d) ![]() |
Mère | Elisabeth Weidenbusch(d) ![]() |
Conjoint | Alice Mankiewicz(d)(à partir de) ![]() |
Enfants |
Jules Charles Wernher ( -),1erbaronnet, est un magnat britannique d'origine hessoise, spécialisé dans l'industrie de l'extraction de diamant. Collectionneur d'art, il fut par ailleurs victime d'une escroquerie sensationnelle à laBelle Époque, l'affaire Lemoine[1],[2] (1909).
Né àDarmstadt, dans leGrand-duché de Hesse, où son père est attaché à la cour grand-ducale, il entre dans une banque deLondres en tant qu'étudiant, sert dans la cavalerie prussienne au cours de laguerre franco-allemande de 1870-1871, et rencontre àParis le diamantaireJules Porgès.
Julius Wernher avait eu pour premier employeur Théodore Porgès, le cousin deJules Porgès. Théodore avait épousé Mathilde Weisweiller, proche du baronHenri de Rothschild, dont elle devient la nièce après un mariage. Son père, le baron de Weisweiller, était représentant de la famille Rothschild àMadrid[3].
Porgès envoie Wernher àKimberley, où il est élu au conseil d'extraction et y gagne une position importante et une grande fortune. Après la découverte de diamants dans la région duWitwatersrand, il étend ses opérations auTransvaal. En1888, il devient l'un des quatre associés de la sociétéDe Beers Consolidated.
Il s'installe à Londres comme associé dePorgès et, quand ce dernier se retire en1889, est créée la sociétéWernher, Beit & Co, la plus grande entreprise d'extraction de diamants.
À part quelques visites occasionnelles enAfrique du Sud, il passe le reste de sa vie en Angleterre.
En 1906, il apprend par le courtier en pierres précieuses Henry Feldenheimer qu'un inventeur français, Henri Lemoine, a découvert le moyen de fabriquer dudiamant synthétique. Ce dernier prétend s'appuyer sur les travaux d’Henri Moissan et a racheté un puissant générateur électrique à un atelier de larue Lecourbe : il fait une première démonstration devant Wernher et ses associés, puis refuse une première offre de10 000 livres pour son brevet. Au cours de l'année 1908, il obtient de la De Beers un investissement de1 000 000 livres pour construire une usine opérationnelle àArgelès-Gazost ; mais Lemoine construit en réalité une centrale électrique àArras-en-Lavedan, dont il revend le courant aux communes environnantes. Wernher et ses associés se rendent un jour de façon impromptue en France, découvrent le pot-aux-roses et portent plainte pour escroquerie auprès de la Sûreté nationale. Ils obtiennent de laXe chambre du tribunal correctionnel de la Seine la condamnation d'Henri Lemoine à six ans de prison pour extorsion de fonds[1],[2]. L'écrivainMarcel Proust, en témoin de son temps, a commisplusieurs pastiches restituant l'ambiance des sessions du tribunal et l'écho de ce fait-divers dans la presse de l'époque[4].
Wernher est également un célèbre collectionneur, propriétaire des domaines deBath House (en), et deLuton Hoo dans le comté deBedfordshire. Il achète Luton Hoo en 1903, et le fait aménager par le décorateur françaisGeorges Hoentschel ; il y entrepose sa collection d'objets d'art et de tableaux anciens. Vendu par les héritiers de Wernher à la fin des années 1990[5], Luton Hoo est désormais un hôtel de luxe. Une partie de la collection a été dispersée et le reste, qui provient pour l'essentiel de l'époque où Wernher habitaitBath House (en), est exposé àRanger's House, àGreenwich Park, dans la banlieue de Londres[6].
Il est mort le en laissant la plus grande fortune sud-africaine, estimée à cette époque à 11 millions de livres sterling.
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