Pour les articles homonymes, voirJulien.
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Lecomte Julien,Yulian,Olbán ouUrbain[1] (enberbère :Yulyan ouUlban,latin :comes Julianus,espagnol :Don Julián,Conde de Ceuta,arabe :يليان,Īlyan Attanji) est le gouverneur deCeuta (Septem), dans l'exarchat de Carthage. Il entretenait des relations d'amitié avec les chefsWisigoths de lapéninsule Ibérique avant de s'allier auxmusulmans[2]. Selon certains récits, Yulyan aurait été aidé parTariq ibn Ziyad pour venger l’honneur de sa filleFlorinda déshonorée par le roi wisigothRodéric[3],[4].
Selon les chroniqueurs arabes, Julián a eu un rôle important dans laconquête omeyyade de l'Hispanie, événement clé dans l'histoire de l'islam, dans laquelleAl-Andalus tient une place prépondérante, et dans l'histoire de ce qui devait devenir l'Espagne et le Portugal. Le comte Julien apporte une aide appréciable aux Arabes en leur fournissant des navires permettant le débarquement des forcesarabo-berbères placées sous le commandement du commandant berbèreTariq ibn Ziyad, en.
L'existence de ce personnage dereligion chrétienne reste mystérieuse : il semble qu'au moment de la conquête duMaghreb par le wali omeyyade de Kairouan,Musa ibn Nusair, qui étend ainsi l'autorité ducalifat deDamas jusqu'au détroit deGibraltar, Julien étaitgouverneur de quelques villes de l'extrême sud de l'Andalousie actuelle pour le compte des rois wisigoths, et, enAfrique du Nord, deTanger et deCeuta.
Le Maghreb, à l'époque romaine, était divisé en 2 grandes régions, laMaurétanie tingitane, et laMaurétanie césarienne. Les habitants de la Maurétanie, étaient des Berbères, appelés "Maures", dulatinMaurii. Après lachute de l'Empire Romain d'Occident, la gouvernance de la Maurétanie est passée sous le contrôle, toutefois partiel, deConstantinople (Byzance).
Vers le milieu duVIIe siècle, le comte Julien était nommé parConstantin IV à Constantinople pour gouverner la région desGhomaras, en Maurétanie Tingitane : Le comte Julien est devenu, alors, le gouverneur de ce territoire. Sa capitale était "Ceuta", qui n'est autre que la traduction espagnole du nom originel "Septem".
Julien est parfois considéré comme un vassal deRodéric, roi desWisigoths. Certaines sources font de lui unwisigoth, d'autres unbyzantin, et d'autres unberbère desGhomara qui fut l'un des derniers bastionschrétiens d'Afrique du Nord. Selon Ibn Khaldoun, Yulian était un princemasmoudien[5].Luis García de Valdeavellano note d'autres possibilités, expliquant que son origine est incertaine mais qu'il était probablement unBerbère de confessionchrétienne.
« Nous ne sommes pas certains s'il s'agissait d'un Berbère, d'un Wisigoth ou d'un Byzantin; En tant que «comte», il a peut-être été le souverain de la forteresse deSeptem, autrefois partie du royaume wisigothique; ou il a peut-être été un exarque ou un gouverneur au nom de l'Empire byzantin: ou, comme il semble plus probable, il a peut-être été un Berbère qui était le seigneur et le maître de la tribu catholique berbèreGhomaras[6],[7]. »
Julien détenait (en plus de la Tingitane) une grande partie de ce que les romains appelaient la "Bétique". D'après Ibn Abdal Hakam, il possédait au delà de Ceuta , "Al-khadra" soit Algesiras et l'actuel Cadix. Les chroniques d'Alfonso le font aussi maître de Ceuta et d'Algesiras. D'autres sources espagnoles lui donnent aussi les villes de Carthagène , Tarifa, Gibraltar et toute la Maurétanie Tingitane[8]. Ainsi le comte Julien se rend complètement indépendant des byzantins et forme son propre état : "Sous l'empereur byzantin Maurice (582-602), elle devient la capitale de la Maurétanie seconde (Ceuta) qui comprend Septem, les îles Baléares et le territoire byzantin d'Espagne. Le comte Julien , gouverneur sous Constantin IV , s'y rend indépendant [...]"[9]. En 682, Oqba tente d’assiéger Tanger ( Ses conquêtes n'ont jamais pu, en réalité, dépasser l'Oued Chélif) mais ici, il est arrêté et partiellement repoussé. Luis Garcia de Valdeavellano écrit : « Dans leur lutte contre les Byzantins et les Berbères, les chefs arabes avaient considérablement étendu leurs possessions en Afrique, et au début de l'année 682, Oqba Ibn Nafi atteignait les côtes de l'Atlantique, mais il fut incapable d'occuper Tanger, car il a été contraint de rebrousser son chemin vers les monts de l'Atlas par un homme que l'histoire et la légende ont retenu sous le nom de comte Julien. »[10].En 709, presque toute l'Afrique du Nord est sous le contrôle du califat omeyyade. La seule exception possible estCeuta. Moussa Ibn Noçeïr tente de l'assieger en lançant plusieurs assauts,mais en vain. Il se fait repousser par les maures du comte Julien et ses meilleurs troupes se feront tuées par la vigile défense de Julien[11]. La seule résistance sérieuse que les Arabes rencontrèrent fut le fort de Septem Fratres (Ceuta), qui résista jusqu'en 711, et les tribus maures locales (Berbères) dans l'arrière-pays[12].
Au-delà des légendes qui entourent les circonstances relativement obscures dans lesquelles se déroulent les premiers épisodes de laconquête musulmane de la péninsule Ibérique, plusieurs documents indiquent assez clairement (« au-delà de tout doute raisonnable », selon l'historienespagnolPedro Chalmeta) que le débarquement des forcesarabo-berbères placées sous le commandement deTariq ibn Ziyad a bénéficié de l'aide d'un chef byzantin, connu dans les sources arabes sous le nom « Youlyân », et dans l'historiographiechrétienne sous celui de « comte Julien ». Certaines sources Arabes de l'époque indiquent clairement que le comte Julien était le gouverneur byzantin de Ceuta. Ceuta et Tanger étant les deux derniers bastions byzantins au Maroc avant l'arrivée des musulmans.
Fidèlevassal des roisÉgica (687-700) etWittiza (702-710), il a pris, après la mort de ce dernier, le parti du princeAgila (« Akhila » pour les Arabes), écarté du trône deTolède au profit du prétendantRodéric.
S'étant soumis aux musulmans, qui lui enlèventTanger mais laissent momentanémentCeuta sous son gouvernement, Julien a alors pris part aux tractations engagées parAgila avec les Arabes, les incitant à franchir ledétroit de Gibraltar pour aller soutenir dans la péninsule les prétentions de ce prince. Julien a notamment apporté une aide appréciable aux Arabes en leur fournissant des navires permettant, en juillet-août710, le succès du raid de pillage dirigé parTarif ibn Malik (qui laisse son nom à l'actuelleTarifa), puis celui, infiniment plus décisif, du débarquement des forces arabo-berbères placées sous le commandement deTariq ibn Ziyad, en avril711, débouchant sur labataille de Guadelete en juillet711.
Des sources chrétiennes et arabes expliquent par ailleurs l'attitude de Julien en faisant état de la présence de sa fille, Florinde, à la cour du roiRodéric àTolède ; violée par le roi, la jeune fille aurait averti son père de cette humiliation en lui faisant parvenir un œuf pourri; ainsi prévenu, Julien livre la péninsule aux berbères pour venger l'affront fait à sa fille. Cet épisode est généralement considéré comme légendaire.