Julie Frances Christie est née le[3],[4] dans uneplantation de thé, leSinglijan Tea Estate, àChabua, dans la région de l'Assam, enInde britannique. Sa mère, Rosemary (née Ramsden), est uneartiste peintre d'originegalloise, et son père, Francis « Frank » St John Christie, dirigeait la plantation de thé où elle a grandi. Elle a un frère cadet, Clive, et une demi-sœur plus âgée (décédée), June, issus de la relation de son père avec une cueilleuse de thé indienne ayant travaillé dans la plantation. À l'âge de six ans, elle est envoyée chez unemère adoptive afin de pouvoir fréquenter un couvent en Angleterre[5]. Ses parents se séparent lorsque Julie est enfant et, après leur divorce, elle passe du temps avec sa mère dans la campagne du Pays de Galles[6].
Elle est baptisée dans l'Église d'Angleterre et fait ses études dans le couvent de Notre-Dame (Convent of Our Lady school), un pensionnat catholique deSt Leonards-on-Sea, dans leSussex de l'Est, après avoir été renvoyée d'une autre école conventuelle pour avoir raconté une blague osée qui a touché un public plus large qu'elle ne l'avait prévu. Après avoir été invitée à quitter le couvent de Notre-Dame, elle a fréquenté la Wycombe Court School deHigh Wycombe, dans leBuckinghamshire, où elle vit avec une mère adoptive à partir de l'âge de six ans[6]. À l'école de Wycombe, elle a joué le rôle dudauphinCharles dans la pièceSainte Jeanne deGeorge Bernard Shaw. Elle se rend àParis à 16 ans pour terminer sa scolarité et apprendre le français[7] avant de tenir un poste de lecteur d'anglais au lycée Marie-Curie deTarbes. Elle retourne ensuite en Angleterre et étudie à laCentral School of Speech and Drama de Londres[7],[8].
Julie Christie fait ses débuts professionnels sur scène en 1957, dans des rôles à l'écran et à la télévision britannique. C'est dans la sérieA for Andromeda(en) (1961) sur laBBC qu'elle se fait remarquer le plus tôt. En lice pour le rôle deHoney Rider dans le premier film de la série desJames Bond —James Bond 007 contre Dr No sorti en 1962 —, elle est récusée par le producteurAlbert R. Broccoli au motif qu'elle a une poitrine trop petite[9].,
Christie a joué dans deux comédies pourIndependent Artists :Ma douce tigresse (1962) etLa Merveilleuse Anglaise (1962). Son rôle le plus marquant est celui de Liz, l'amie et la maîtresse potentielle du personnage éponyme joué par Tom Courtenay dansBilly le menteur (1963), pour lequel elle est nommée auxBAFTA. Le réalisateurJohn Schlesinger n'a choisi Christie qu'après qu'une autre actrice,Topsy Jane, eut abandonné le projet[10],[11]. Sur l'impulsion duVogue britannique, elle est immédiatement promue au rang d’égérie de la mode, le magazine la décrivant comme« l'une des meilleures choses dans le film »[12]. Christie a joué le rôle de Daisy Battles dansLe Jeune Cassidy (1965), un film biographique du dramaturge irlandaisSeán O'Casey, coréalisé parJack Cardiff etJohn Ford (non crédité).
Dans le drame historique et romantiqueLe Messager (1971) deJoseph Losey, Christie tient le rôle principal aux côtés d'Alan Bates. Le film remporte laPalme d'or duFestival de Cannes 1971. Elle a obtenu une deuxième nomination à l'Oscar de la meilleure actrice pour son rôle de tenancière de bordel dans le western postmoderneJohn McCabe (1971) deRobert Altman. Le film a été la première des trois collaborations entre Christie etWarren Beatty, qui l'a décrite comme « la personne la plus belle et en même temps la plus nerveuse que j'aie jamais connue »[6]. Le couple a eu une relation très médiatisée mais dilettante entre 1967 et 1974. Après la fin de leur relation, ils ont retravaillé ensemble dans les comédiesShampoo (1975) etLe ciel peut attendre (1978).
Ses autres films au cours de la décennie sont legiallo britanno-italien tourné àVeniseNe vous retournez pas (1973) deNicolas Roeg, inspiré d'une histoire deDaphné du Maurier, dans lequel elle partage l'affiche avecDonald Sutherland, et le film de science-fiction horrifiqueGénération Proteus (1977), inspiré du roman éponyme deDean Koontz et réalisé parDonald Cammell.Ne vous retournez pas en particulier a été plébiscité, Christie ayant été nommée pour leBAFTA de la meilleure actrice dans un rôle principal, et en 2017, un sondage de 150 acteurs, réalisateurs, écrivains, producteurs et critiques pour le magazineTime Out l'a classé comme le plus grand film britannique de tous les temps[25]. Selon le critique françaisOlivier Père : « À l’époque de sa sortie,Ne vous retournez pas retint surtout l’attention en raison d’une scène d’amour jugée particulièrement réaliste. Entièrement construite sur des effets de montage, qui mélangent les étapes successives d’une relation sexuelle banale, c’est aujourd’hui l’élément le plus daté du film. En revanche,Ne vous retournez pas est passionnant parce qu’il mêle des influences d’horizons divers, sorte de synthèse entre un cinéma intellectuel et un autre plus trivial. Il apparaît clairement que Roeg, petit héritier de la modernité des années 60, voudrait être comparé àAlain Resnais dans son approche cinématographique du temps, du deuil et de la mémoire. D’un autre côté, le cinéaste britannique débarqué en Italie pour y réaliser ungiallo, sous-genre typiquement transalpin mêlant sadisme, fantastique et enquête policière, a sans doute vu les films deMario Bava et quelques autres avant de commencer le sien »[26]
Elle fait partie du jury international lors de laBerlinale 1979[28]. La projection du filmVoyage au bout de l'enfer y fait scandale, relativement à laguerre du Viêt Nam. Jugé insultant vis-à-vis desVietnamiens, le film provoque le départ de la délégation soviétique et d'autres pays socialistes. Julie Christie abonde dans leur sens et estime que le film est raciste et « décrit comme une populace étrangère subhumaine le peuple d’un petit pays (opposé) à un envahisseur doté de moyens énormes… »[29],[30].
Après son rôle dans le film franco-britanniqueFahrenheit 451 deFrançois Truffaut, Christie revient au cinéma français avecLes Quarantièmes rugissants (1982) deChristian de Chalonge, dans le rôle de Catherine Dantec qui attend auFinistère avec inquiétude le retour de son mari navigateur en solitaire (Jacques Perrin). Ce dernier se dira peu satisfait du film, fait « cahin-caha, sans harmonie », malgré la présence de Julie Christie « une formidable actrice »[33].
En 2001, Christie incarne une éminente égyptologue anglaise dansBelphégor, le fantôme du Louvre deJean-Paul Salomé aux côtés deSophie Marceau,Frédéric Diefenthal etMichel Serrault. Le film enregistre 3 228 795 entrées en Europe[37] malgré des critiques globalement très négatives, qui jugeait que le film abusait des effets spéciaux et était d'une piètre qualité[38]. En 2002, Christie est à l'affiche deSnapshots dans lequel un hippie vieillissant (Burt Reynolds) et une belle jeune femme (Carmen Chaplin) se rencontrent àAmsterdam et trouvent l'amour. L'histoire entre Chaplin et Reynolds reflète la relation entre Reynolds et le personnage de Christie dans leur vie antérieure, qui est racontée sous forme deflashbacks[39].
Christie a joué le rôle principal dansLoin d'elle (2006), un film sur un couple canadien marié depuis longtemps et confronté à lamaladie d'Alzheimer de la femme. Inspiré par la nouvelleL'ours traversa la montagne d'Alice Munro[41], le film est le premier long métrage réalisé par l'actrice canadienneSarah Polley, dont Christie a déjà été la co-vedette. Elle a accepté le rôle, dit-elle, uniquement parce que Polley est son amie[42]. Polley a déclaré que Christie avait aimé le scénario mais qu'elle l'avait d'abord refusé parce qu'elle était ambivalente à propos du métier d'actrice. Il a fallu plusieurs mois de persuasion de la part de Polley pour que Christie accepte finalement le rôle[43].
En juillet 2006, elle est membre du jury du28e Festival international du film de Moscou au cours duquel le film suédoisOm Sara(sv) est récompensé[44]. Présenté pour la première fois auFestival international du film de Toronto le dans le cadre du Gala du TIFF,Loin d'elle reçoit des critiques élogieuses de la part de la presse spécialisée, dontThe Hollywood Reporter, et des quatre quotidiens torontois. Les critiques ont souligné son interprétation ainsi que celle de son partenaire, l'acteur canadienGordon Pinsent, et la mise en scène de Polley. L'interprétation de Christie a suscité un engouement pour les Oscars, ce qui a conduit le distributeur,Lions Gate Entertainment, à acheter le film au festival pour le sortir en 2007 afin de renforcer l'engouement pendant la saison des prix.
Christie a fait le commentaire envoix hors champ d'Uncontacted Tribes (2008), un court métrage pour l'organisation non grouvernementale britanniqueSurvival International, qui présente des images inédites de peuples éloignés et menacés[47] ; elle soutient depuis longtemps cette ONG et, en février 2008, a été nommée sa première « ambassadrice »[48] ; elle est apparue dans un segment du filmNew York, I Love You (également 2008), écrit parAnthony Minghella et réalisé parShekhar Kapur, avecShia LaBeouf comme partenaire de jeu, ainsi que dans1939 (2009), qui raconte l'histoire d'une famille britannique au début de laSeconde Guerre mondiale.
Christie a joué une version « aguichante etbohème » du rôle de la grand-mère dans la réinterprétation gothique duChaperon rouge deCatherine Hardwicke (2011)[49]. L'année suivante, elle est à l'affiche du thriller politiqueSous surveillance (2012), où elle a partagé la vedette avecRobert Redford etSam Elliott. En 2017, elle prête sa voix à Christine âgée dans la comédie rurale d'Isabel CoixetThe Bookshop[50].
Au début des années 1960, Christie sort avec l'acteurTerence Stamp[51],[52]. Elle vit avec Don Bessant, lithographe et professeur d'art, de décembre 1962 à mai 1967[53], avant de sortir avec l'acteurWarren Beatty pendant sept ans (1967-1974)[6]. Christie a également eu des relations amoureuses avec le musicienBrian Eno, le producteur de disquesLou Adler, le réalisateurJim McBride et le photographeTerry O'Neill[53],[54].
Christie s'est mariée au journalisteDuncan Campbell ; ils vivent ensemble depuis 1979[55], mais la date de leur mariage est contestée. En, plusieurs médias ont rapporté que le couple s'était discrètement marié enInde deux mois plus tôt, en novembre 2007[56], ce que Christie a qualifié d'« absurdité », ajoutant : « Je suis mariée depuis quelques années. Ne croyez pas ce que vous lisez dans les journaux »[57].
À la fin des années 1960, ses conseillers adoptent un stratagème très complexe pour tenter de réduire ses obligations fiscales, ce qui donne lieu à l'affaireBlack Nominees Ltd v Nicol (Inspector of Taxes). L'affaire a été entendue par le juge Sydney Templeman (qui est devenu plus tard Lord Templeman), qui a rendu un jugement en faveur de l'administration fiscale, estimant que le stratagème était inopérant[58].