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| Jules Ferry | |
Jules Ferry. | |
| Fonctions | |
|---|---|
| Président duSénat français | |
| – (21 jours) | |
| Élection | |
| Prédécesseur | Philippe Le Royer |
| Successeur | Paul Challemel-Lacour |
| Président du Conseil des ministres | |
| – (2 ans, 1 mois et 9 jours) | |
| Président | Jules Grévy |
| Gouvernement | Ferry II |
| Législature | IIIe(Troisième République) |
| Coalition | GR-UD-UR-CG |
| Prédécesseur | Armand Fallières |
| Successeur | Henri Brisson |
| – (1 an, 1 mois et 18 jours) | |
| Président | Jules Grévy |
| Gouvernement | Ferry I |
| Législature | IIe(Troisième République) |
| Coalition | UR-GR-CG |
| Prédécesseur | Charles de Freycinet |
| Successeur | Léon Gambetta |
| Ministre des Affaires étrangères | |
| – (1 an, 4 mois et 10 jours) | |
| Président | Jules Grévy |
| Gouvernement | Ferry II |
| Prédécesseur | Paul Challemel-Lacour |
| Successeur | Charles de Freycinet |
| Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts | |
| – (8 mois et 30 jours) | |
| Président | Jules Grévy |
| Gouvernement | Ferry II |
| Prédécesseur | Jules Duvaux |
| Successeur | Armand Fallières |
| – (5 mois et 29 jours) | |
| Président | Jules Grévy |
| Gouvernement | de Freycinet II |
| Prédécesseur | Paul Bert |
| Successeur | Jules Duvaux |
| – (2 ans, 9 mois et 6 jours) | |
| Président | Jules Grévy |
| Gouvernement | Waddington de Freycinet I Ferry I |
| Prédécesseur | Agénor Bardoux |
| Successeur | Paul Bert |
| Maire de Paris | |
| – (6 mois et 21 jours) | |
| Prédécesseur | Étienne Arago |
| Successeur | Joseph Vautrain(président du conseil municipal de Paris) |
| Sénateur français | |
| – (2 ans, 2 mois et 13 jours) | |
| Circonscription | Vosges |
| Député français | |
| – (18 ans, 9 mois et 3 jours) | |
| Élection | 8 février 1871 |
| Réélection | 20 février 1876 14 octobre 1877 21 août 1881 4 octobre 1885 |
| Circonscription | Vosges |
| Législature | Ire,IIe,IIIe etIVe(Troisième République) |
| Groupe politique | Gauche républicaine(1871-1885) Républicains progressistes(1885-1889) |
| – (1 an, 3 mois et 12 jours) | |
| Élection | 23 mai 1869 |
| Circonscription | Seine |
| Groupe politique | Gauche |
| Biographie | |
| Nom de naissance | Jules François Camille Ferry |
| Date de naissance | |
| Lieu de naissance | Saint-Dié (France) |
| Date de décès | (à 60 ans) |
| Lieu de décès | Paris (France) |
| Nature du décès | Infarctus du myocarde |
| Sépulture | Cimetière rive droite de Saint-Dié-des-Vosges |
| Nationalité | Française |
| Parti politique | Républicains modérés |
| Fratrie | Charles Ferry |
| Entourage | Abel Ferry(neveu) |
| Diplômé de | Faculté de droit de Paris |
| Profession | Avocat |
| modifier | |
Jules Ferry, né le àSaint-Dié (Vosges) et mort le àParis, est unhomme d'Étatfrançais.
En 1870, après la chute duSecond Empire, dont il était opposant, il est membre dugouvernement provisoire et, pour quelques mois,maire de Paris. C’est dans le cadre de cette dernière fonction qu’il contribue à réprimer les insurgés de laCommune de Paris.
Plusieurs fois ministrede l’Instruction publique etdes Beaux-Arts entre 1879 et 1883, il est l’auteur deslois instaurant l’instructionobligatoire etgratuite. Ainsi vu comme le promoteur de « l’écolepubliquelaïque, gratuite et obligatoire », il est considéré après sa mort comme l’un des pères fondateurs de l’identité républicaine.
Il estprésident du Conseil des ministres de 1880 à 1881 et de 1883 à 1885, sous la présidence deJules Grévy. Montrant un fort engagement pour l’expansion coloniale française, en particulier dans lapéninsule indochinoise, il doit quitter la tête du gouvernement en 1885 en raison de l’affaire du Tonkin. Il se présente ensuite à l’élection présidentielle de 1887, lors de laquelleSadi Carnot lui est préféré.
Mort à 60 ans des suites d’uninfarctus du myocarde, trois semaines après avoir été éluprésident du Sénat, il est inhumé à Saint-Dié-des-Vosges.
Jules François Camille Ferry est le fils de Charles-Édouard Ferry, avocat, libre-penseur, et d’Adèle Jamelet[1], et le petit-fils de François-Joseph Ferry, maireindépendant de la ville deSaint-Dié (Vosges) de 1797 à 1815 et en 1816. Il a une sœur et un frère, respectivement, Adèle (1826-1871) etCharles (1834-1909)[2].
Il est issu d'une famillecatholiquevosgienne defondeurs de cloches, originaire d'Anould (Vosges) puis établie à Saint-Dié en1718[3].Les Ferry sont à la tête d’une tuilerie en 1794[réf. nécessaire].
Élève au collège de Saint-Dié jusqu'en1846, puis au lycée impérial deStrasbourg (actuellementlycée Fustel-de-Coulanges), où sa famille s'est installée en 1846, Jules Ferry est ensuite étudiant à la faculté de droit deParis, ville dans laquelle réside sa famille à partir de 1850.
Jules Ferry devient un avocat réputé et se passionne pour la chose publique, se spécialisant rapidement dans la défense des républicains.
Il collabore régulièrement aux journauxLa Presse,Le Courrier de Paris,Le Temps, et est un pamphlétaire reconnu à l’époque[4].
Le, lesfrancs-maçons donnent une grande solennité à sa réception par leGrand Orient de France au sein de la loge « La Clémente Amitié ». Il y est reçu en même temps qu'Émile Littré et queGrégoire Wyrouboff, autres disciples d'Auguste Comte. Dans une lettre adressée àCharles Cousin[5], président de la loge, celui-ci déclare :« Ayant à faire une confession intellectuelle devant ceux qui veulent bien m'admettre parmi leurs frères, je déclare adhérer aux principes de philosophie morale que j'ai trouvés, il y a une quinzaine d'années dans les livres du fondateur de la philosophie positive. »[6] Une grande publicité est faite au discours que Littré prononce à cette occasion, et la presse en donne un large écho. Par la suite, Ferry appartient à laloge « Alsace-Lorraine ».
La même année, Jules Ferry épouse la fille de l'industrielCamille Risler, Eugénie Risler, de dix-huit ans sa cadette, issue d'une famille protestante et républicaine ayant fait fortune dans l'industrie àThann en Alsace, et dont la dot est de500 000 francs. Le mariage est célébré dans la mairie du8e arrondissement de Paris. Cette union offre à Ferry un accès au réseau de la haute bourgeoisie locale et parisienne.Charles Risler, frère de la mariée devient maire du7e arrondissement de Paris sept années plus tard[7].

Le couple fait construire un chalet suisse, résidence secondaire, sur les contreforts dumassif forestier du Kemberg àSaint-Dié, mais réside le plus souvent àParis, dans l'hôtel particulier construit par le frère de Jules,Charles Ferry au 1rue Bayard. Sans descendance directe, Jules Ferry reporte toute son affection sur son neveuAbel Ferry, qu'il adopte, en le faisant son unique héritier[8].

Opposant actif auSecond Empire, Jules Ferry connaît la notoriété en publiant en1868 une série d'articles pamphlétaires humoristiques contre lepréfet de la SeineHaussmann, fustigeant la gestion opaque du financement de sestravaux parisiens :Les Comptes fantastiques d’Haussmann[note 1],[9]
Il est éludéputé républicain de la6ecirconscription de Paris en.
Ennemi déclaré de l'Empire, républicain convaincu, Jules Ferry prend place aupalais dans le groupe des opposants, avecCharles Floquet,Émile Durier,Ferdinand Hérold,Anne-Charles Hérisson,Jean-Jules Clamageran,Amaury Dréo,Clément Laurier,Léon Gambetta. Il est impliqué dans le fameux procès des Treize en1864 ; avecGarnier-Pagès etHippolyte Carnot, treize républicains[note 2], qui s’étaient réunis chezGarnier-Pagès peu avant des élections àParis, sont arrêtés pour réunion non autorisée et condamnés à500 francs d’amende[10].
Le, il devient membre dugouvernement de la Défense nationale. Nommémaire de Paris le[11],[12], il a la charge d'assurer le ravitaillement de lacapitale assiégée par l'armée prussienne. SelonKarl Marx, il tire fortune de cette fonction[13]. Les restrictions alimentaires qu'il impose lui valent les surnoms de « Ferry-Famine » et « Ferry l'affameur ». Une commission mixte de l'enseignement est instaurée[14],[15]. Celle-ci[16] est composée de femmes et d'hommes compétents en matière d'instruction. Dans les rapports de cette commission, figure déjà l'affirmation de gratuité et d'obligation présente dans leslois scolaires promulguées sous son ministère.
Le premier jour de l'insurrection de laCommune de Paris, le, adversaire résolu desfédérés, auxquels il ne peut résister, il fuit la ville. Cependant, il conserve officiellement la fonction de maire jusqu'au[11]. Il encourageAdolphe Thiers à employer la manière forte et à récupérer les canons desgardes nationaux, dans la nuit du au, initiative qui déclenche une journée insurrectionnelle et le départ de Thiers de Paris àVersailles[17].
Aux élections du, il est élu député des Vosges à l'Assemblée nationale avec le soutien de son frère Charles Ferry[18] : il conserve son mandat de député jusqu'en 1889. Il est chargé de négocier la frontière sur la ligne de crête vosgienne, se montrant intransigeant sur ses principes[19]. C’est une expérience douloureuse, car les négociateurs dissèquent son arrondissement natal et l’Alsace, où avait vécu une partie de sa famille, rejoint désormais leReich allemand, tout comme la Moselle.
Dans la région de Saint-Dié, il fait aussi face à un avocat républicain,Albert Ferry, sans lien de parenté, qui cherche lui-aussi à s'implanter dans le département ; il devient d'ailleurs maire de Saint-Dié en 1880, un mandat que Jules Ferry n'a jamais brigué[18]. Chef de file de la majorité départementale des Vosges, candidat républicain en face deLouis Joseph Buffet, Jules Ferry est élu le conseiller général dans le canton duThillot. Le jeune vice-président duconseil général suscite l'ire des autorités administratives.Adolphe Thiers décide, afin de le protéger, de l'éloigner des Vosges, encore occupées par les troupes prussiennes, en l'envoyant àAthènes résoudre, avec rang d'ambassadeur, le différend entre lesgouvernements grec, français etitalien au sujet desmines du Laurion[20] (1872–1873).
À son retour en France, Jules Ferry devient l'un des chefs de l'opposition républicaine, jusqu'à l'élection deJules Grévy à la présidence. Il est réélu député en 1876 puis en 1877 dans l'arrondissement de Saint-Dié ; en 1881, il fait redécouper l'arrondissement pour satisfaire son rival Albert Ferry : ceux-ci obtiennent chacun une victoire aux législatives et Jules Ferry siège au sein de laGauche républicaine, en opposition à Gambetta[18].

Ministre de l'Instruction publique du au dans lecabinet Waddington, Jules Ferry attache son nom auxlois scolaires. Ses premières mesures sont :
Président du Conseil du au, il poursuit la mise en place des lois sur l'enseignement, avec :
De nouveau ministre de l'Instruction du au (ministère Freycinet), il continue son œuvre scolaire, notamment avec laloi relative à l'obligation et à lalaïcité de l'enseignement () ; ce texte, suite logique de celle portant sur l'obligation scolaire, est uneobligation d'instruction et non de scolarisation.
Il est de nouveau président du Conseil du au, en même temps que ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts jusqu'au, date à laquelle il est remplacé parArmand Fallières. Il rédige une lettre circulaire aux instituteurs, le, trois jours avant de confier le ministère de l'Instruction à Fallières. Cettelettre contient des recommandations très importantes en matière d'éducation morale, nécessaire pour « communiquer la sagesse du genre humain, […] une de ces idées d'ordre universel que plusieurs siècles de civilisation ont fait entrer dans le patrimoine de l'humanité ». Il présente cet enseignement de la morale comme l'objet central de la mission de l'instituteur, "ce qui fait la dignité de la profession", mais incite les enseignants à respecter scrupuleusement l'autorité des parents, en particulier en matière religieuse, qui relève de la sphère privée.
Ferry, anticlérical mais pas antireligieux, s'opposant ainsi aux positions d'Émile Combes, ne souhaite pas dans un premier temps imposer un monopole en matière d'éducation ; il laisse subsister l'enseignement confessionnel, mais savolonté de laïcisation fait qu'il est exécré par la presse cléricale qui l'appelle « Ferry sansDieu »[21].
Alors que l'orthographe devient une discipline scolaire dans les écoles au cours duXIXe siècle, Jules Ferry et Ferdinand Buisson, qui rénovent ensemble le système éducatif à partir de 1880, tentent de lutter contre cette vague orthographique pour lui substituer un enseignement du français plus riche et vaste. En effet, après de la guerre de 1870, le niveau culturel des Français (en géographie, en histoire ou leurs connaissances des grands écrivains français) comparé à celui des Prussiens, est montré du doigt. Avec Jules Ferry, entre officiellement à l'école l'enseignement « de la langue française », qui fait la part belle à l'étude des grands auteurs français, l'explication de texte et la récitation de poésie, exercice jusqu'alors inconnu (arrêté du). Avant, seuls les enseignements de l'orthographe et de la grammaire étaient prévus. Or le temps scolaire est limité et ce nouvel enseignement se fait au détriment de l'orthographe et de la grammaire. Jules Ferry et Ferdinand Buisson seront accusés de faire baisser le niveau d'orthographe des Français[22].
Pour ce qui concerne l'éducation des jeunes filles, Jules Ferry pense qu'elle doit être spécifique afin d'être accordée à leur rôle social particulier. Il refuse pour cette raison lamixité scolaire[23]. Tout en ne voyant aucune raison de douter de l'égalité d'aptitude intellectuelle entre les sexes, il n'en tire pas pour conclusion que les femmes doivent recevoir un enseignement identique à celui des hommes. Sa vision a notamment pour conséquence des cours en travail manuel très différents entre les filles (couture, cuisine) et les garçons (travail du bois). Le secondaire féminin créé parCamille Sée avec l'appui de Jules Ferry se distingue lui aussi nettement du secondaire masculin et privilégie un enseignement de lettres et de langues modernes[23].
Limite de la politique scolaire inspirée par Jules Ferry : en 1870, le militant républicain déclarait à propos de l'opposition entre les classes qui ont reçu l'instruction et celles qui ne l'ont pas reçue : "je vous défie de faire jamais de ces deux classes une nation égalitaire, une nation animée de cet esprit d’ensemble et de cette confraternité́ d’idées qui font la force des vraies démocraties, si, entre ces deux classes, il n’y a pas eu le premier rapprochement, la première fusion qui résulte du mélange des riches et des pauvres sur les bancs de quelque école »[24] Mais le responsable politique des années 1880 ne remettra pas en cause l'existence des deux ordres d'enseignement dont il hérite, l'un réservé aux couches sociales privilégiées, scolarisées de la11e au baccalauréat au "petit lycée" puis au lycée, payants et accordant une fonction de distinction importante à l'enseignement du latin, l'autre, concernant environ 95 % d'une classe d'âge, scolarisant gratuitement les couches populaires à l'École primaire, de 7 à 13 ans, voire un peu plus pour la minorité poursuivant en école primaire supérieure en vue d'obtenir le brevet élémentaire. Scolarisation distincte selon le milieu social qui, malgré quelques évolutions, perdurera pour l'essentiel jusqu'à la seconde moitié duXXe siècle.

Jules Ferry se montre un partisan actif de l'expansion coloniale française[25]. Il est surnommé « Tonkinois » par ses adversaires politiques et une partie de l'opinion publique hostile à l'expansion coloniale.
On retrouve notamment l'empreinte de Ferry enTunisie, dont il obtient le protectorat le par letraité du Bardo, et àMadagascar. Il lance l’explorateurPierre Savorgnan de Brazza à la conquête duCongo (1879), dossier qui lui est fatal lors de sa seconde présidence du Conseil. Il s'était d'ailleurs réservé le portefeuille des Affaires étrangères.
Les conservateurs sont opposés à la colonisation, qu'ils accusent de détourner hors du territoire les investissements, tandis que les progressistes y sont favorables pour des questions idéologiques. Lagauche républicaine etradicale deGeorges Clemenceau y est opposée également, parce que les aventures colonialistes détournent l'attention des provinces perdues d'Alsace-Lorraine. Jules Ferry, du parti desRépublicains modérés se proclame alors fervent promoteur de la colonisation. Le gouvernement Ferry tombe principalement sur cette question d'une idéologie semble-t-ilraciste (anachronisme), pour le moins en contradiction avec l'Article Premier : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. »). Sur cet anachronisme on peut citer que son adversaire politiqueCamille Pelletan que l'on qualifierait aujourd'hui d'antiraciste utilisait lui-même le terme de race et se qualifiait d'« écrivain de race ». On voit que ce terme avait à l'époque le sens de vocation, archétype, et pas encore le sens actuel qui se cristallise principalement lors de la déviance nazie. De fait, Jules Ferry prononce les mots de « race supérieure » et « race inférieure »[26].Les positions s'inversent diamétralement en trois ou quatre générations.[pas clair]
Ayant obtenu d'un vote de la Chambre les crédits nécessaires à la conquête duTonkin, il provoque une extension du conflit à laChine.
Ferry prononce un discours dontCharles-André Julien a pu dire qu'il était« le premier manifeste impérialiste qui ait été porté à la Tribune »[27].
Dans son discours du, Ferry illustre les présupposés du discours colonisateur d'un pan des républicains sous laIIIe République[28] :
« Messieurs, il y a un second point, un second ordre d’idées que je dois également aborder (…) : c’est le côté humanitaire et civilisateur de la question. (…) Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. (…) Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. (…) Ces devoirs ont souvent été méconnus dans l'histoire des siècles précédents, et certainement quand les soldats et les explorateurs espagnols introduisaient l'esclavage dans l'Amérique centrale, ils n'accomplissaient pas leur devoir d'hommes de race supérieure. Mais de nos jours, je soutiens que les nations européennes s'acquittent avec largeur, grandeur et honnêteté de ce devoir supérieur de la civilisation. »
Inversement, dans une réponse au discours prononcé par Jules Ferry le,Georges Clemenceau s'indigne que l'on puisse s'appuyer sur un « droit des nations dites supérieures ». Il rappelle dans quelle étendue « au nom de la justice et de la civilisation » des violences et des crimes ont été commis. Il considère que la conquête que Ferry préconise, loin d'être un droit ou un devoir, est un abus de la force justifié au profit du seul « civilisateur »[29]. Clemenceau, isolé à cet égard au sein de la gauche républicaine, estime que ces théories servent de prétexte à justifier une politique propice au pillage qui va donc rapidement se montrer contraire auxdroits de l'homme[30].Alexandre Millerand critique également ces« expéditions lointaines », qu'il estime trop coûteuses en moyens humains et budgétaires pour la France[31],[32].

Peu d'hommes politiques de l'époque, quel que soit leur bord, remettent en question l'idée de supériorité européenne (l'Amérique n'en étant vue que comme une excroissance). La droite, illustrée par Thiers[33], réclame que l'on réserve l'argent épargné par les Français à des travaux de développement de la France. La gauche se préoccupe davantage de questions humaines comme lamédecine, lavaccination, l'hygiène, l'éducation, la lutte contre lesféodalités en place et lessuperstitions, mais critique elle aussi Ferry sur les points économiques[réf. nécessaire].
Les grands intellectuels de l'époque étaient favorables à la colonisation, qui permettait selon eux de faire avancer les peuples dits « en retard ».Victor Hugo défend la politique de Ferry au nom des droits de l'Homme ; cela n'a rien d'un paradoxe si l'on suppose que leBlanc est « plus en avance » : il a alors un devoir de civiliser, d'apporter l'évolution aux peuples moins développés, comme jadis lesRomains auxGaulois, exemple cher à Ferry[réf. nécessaire].
D'après l'historienClaude Nicolet, l'attitude de Jules Ferry envers la colonisation répond à la conception comtienne du devoir des forts envers les faibles ; ce devoir consisterait à civiliser des « races », qui, une fois éduquées, ne seraient plus inférieures à celles qui les ont précédées dans le progrès. Il affirme :« Quant à moi, je crois qu'il y a là une loi de la civilisation et quand je vois autour des tapis verts de la diplomatie le cercle des envoyés européens des représentants des vieilles et grandes puissances, s'accroître de quelques visages cuivrés ou noirs, je ne ris pas, je salue le progrès de l'humanité et de la civilisation. »[34]
Néanmoins, le caractère économique (véritable source du débat), occupe l'extrême majorité des propos de Ferry, le :« La concurrence, la loi de l'offre et de la demande, la liberté des échanges, l'influence des spéculations, tout cela rayonne dans un cercle qui s'étend jusqu'aux extrémités du monde. C'est là un problème extrêmement grave. Il est si grave (…) que les gens les moins avisés sont condamnés à déjà prévoir l'époque où ce grand marché de l'Amérique du Sud nous sera disputé et peut-être enlevé par les produits de l'Amérique du Nord. Il faut chercher des débouchés… »
Finalement, l'expansion coloniale pour Ferry se justifie par les intérêts de lagéopolitique française qui veut qu'en tant que puissance, elle ait des points d'appui partout dans le monde :« Je dis que la politique coloniale de la France, que la politique d'expansion coloniale, celle qui nous a fait aller, sous l'Empire, àSaïgon, enCochinchine, celle qui nous a conduits en Tunisie, celle qui nous a amenés à Madagascar, je dis que cette politique d'expansion coloniale s'est inspirée d'une vérité sur laquelle il faut pourtant appeler un instant votre attention : à savoir qu'une marine comme la nôtre ne peut pas se passer, sur la surface des mers, d'abris solides, de défenses, de centres de ravitaillement. (…) Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, (…) c'est abdiquer, et, dans un temps plus court que vous ne pouvez le croire, c'est descendre du premier rang au troisième et au quatrième… »
L'annonce de l'évacuation deLạng Sơn, qui lui vaut le surnom de « Ferry-Tonkin », déclenche une violente opposition parlementaire et desspéculations boursières du printemps 1885, lors de l'affaire du Tonkin. Une dépêcheHavas confond en effet la modesteretraite de Lang Son de l'armée française avec un abandon général du delta dufleuve Rouge. La fausse nouvelle, donnée « de bonne foi »[35] par le généralLouis Brière de l'Isle, fait chuter laBourse de Paris et le gouvernement, « au moment même où arrive une deuxième dépêche minimisant l'importance des combats »[36]. Le, les milieux financiers s'étaient inquiétés, redoutant de lourdes dépenses de guerre, puis découvrant le que le traité de paix franco-vietnamien n’était pas reconnu par laChine[37].
Cette affaire provoquesa chute[pas clair] le[réf. souhaitée].

Jules Ferry est réélu député en. Il continue alors d'être un homme fort du groupe opportuniste. Il s'oppose presque immédiatement àGeorges Boulanger qu'il démasque comme un arriviste, dangereux pour son camp politique puis à partir de la mi-1886, pour la République. Il s'emploie alors à le démettre début 1887 avec le soutien deCharles de Freycinet,Jules Grévy et de la droite. Il y parvient en mai 1887 et face à l'impossibilité de mettre en place un nouveau gouvernement de concentration avec les radicaux sans Boulanger, il choisit de favoriser l'alliance avec la droite deArmand de Mackau[38]. Fin 1887, il finit par voir que cette alliance ne mène nulle part et ne permet pas au gouvernement de gouverner[39].

Lâché par les radicaux, il échoue lors de l'élection présidentielle du face àSadi Carnot. Ce jour-là, le Conseil municipal de Paris avait installé, « en plein hôtel de ville, un bureau révolutionnaire décidé à proclamer la Commune si M. Jules Ferry avait été élu président de la République »[40].
Une semaine plus tard, Jules Ferry est blessé à la Chambre par deux coups de revolver tirés par un fou du nom d'Aubertin. Une balle a atteint le flanc droit, l'autre a causé une blessure apparemment bénigne à la poitrine, au niveau du cœur[41].
À partir de 1888, Jules Ferry réapparait publiquement et de manière plus active contre le boulangisme. Une première fois, à Remiremont le 2 septembre, il appelle à l'union de tous les républicains, ce qui lui attire le mépris de certains desopportunistes. Le 21 décembre, au sein de l'Association nationale républicaine, il prône la modération, la paix religieuse, refuse la révision et la séparation des Églises[pas clair] mais aussi un véritable gouvernement stable[42].
Auxélections législatives du, il est battu parErnest Picot, conservateur etboulangiste, parce que les ouvriers du tissage lui en veulent d'être proche des industriels et écoutent les rumeurs disant qu'il serait proche de Bismarck, beaucoup de ces ouvriers étant d'anciens Alsaciens ayant opté pour la France. Le scrutin est annulé par leConseil d'État pour corruption, sur recommandation de Georges Clemenceau. Jules Ferry ne se représente pas, sur conseil du camp républicain, soutenant la candidature deJean Tricoche[18].
Par ailleurs président duconseil général des Vosges et de l'Association nationale républicaine, il est élu auSénat en 1891 et en devient président le. Sa mort soudaine, 21 jours plus tard, fait de lui le président du Sénat français au mandat le plus court[43].

À partir de, il préside la commission sénatoriale d'études des questions algériennes ; à ce titre, il est l'auteur d'un rapport publié en 1892 sous le titre « Le gouvernement de l'Algérie »[44]. Une délégation qu'il conduit effectue un voyage d’enquête durant 53 jours. Il y découvre les réalités algériennes et les envers de la colonisation[44]. Dans son rapport, il condamne notamment la politique d'assimilation administrative et législative menée jusque-là. Il dénonce l'expropriation du sol natal des indigènes, leur exploitation par les communes européennes et suggère de renforcer la représentation politique des musulmans. Dans ces grandes lignes, les propositions contenues dans le rapport reprennent certains éléments de la politique algérienne voulue parNapoléon III et sont opposées aux positions tenues par Jules Ferry lui-même dans les années 1870[44]. Ces positions lui valent la perte de l'appui desrépublicains opportunistes d'Algérie, qui dénoncent son « excessive bienveillance pour les indigènes »[44]. Le Sénat ratifie le rapport le, mais presque rien des réformes préconisées en faveur des indigènes ne passe dans les faits[44].
Jules Ferry échappe par deux fois, en 1883 et 1887, à des attentats perpétrés contre lui, le second par un déséquilibré[45] partisan de Clemenceau, qui lui laisse une balle dans la poitrine. Cela le handicape jusqu'à sa mort d'unecrise cardiaque au 1rue Bayard, le[46].

Il est décidé de lui faire desfunérailles nationales (loi du débloquant un crédit de20 000 francs), mais la famille refuse en raison de son hostilité à l'égard du gouvernement, estimant que Clemenceau, en particulier, a cherché par tous les moyens à discréditer Ferry ; on lui attribue ce cruel portrait de celui dont il renversa le gouvernement en :« Pas un malhonnête homme, mais du point de vue de l'intelligence, en dessous du médiocre. Ces gens-là habituellement ont au moins la parole, ils n'expriment peut-être que du vent, mais ils l'expriment […]. Et si on en a fait un président du Conseil, c'est précisément parce qu'il n'était bon à rien »[réf. nécessaire].
Des obsèques nationales ont cependant lieu le dans la cour d'honneur dupalais du Luxembourg puis un immense cortège conduit la dépouille de Ferry jusqu'à lagare de l'Est d'où un train spécial l’emmène vers les Vosges. Ferry y est inhumé le lendemain dans le caveau familial à Saint-Dié[47],[48], selon son testament« en face de cetteligne bleue des Vosges d'où monte jusqu'à mon cœur fidèle la plainte touchante des vaincus »[note 3].
Élevé dans une famille aisée et catholique, le jeune homme représente la troisième génération d’une famille d’artisans du métier du feu enrichie après laRévolution et engagée dès1789 pour la République.
Le jeune journaliste, polémiste et provocateur, a séduit les opposants aurégime napoléonien par son sens de la dérision et de l’humour. Il faut surtout un grand courage physique ou une terrible insouciance bonhomme pour fronder un régime politique, d’essence dictatoriale, même sur la défensive après1860. Et la facilité d’expression de Ferry déconcerte même les anciens conservateurs royalistes. Ses idées politiques, modérées, sont celles d’un républicain de centre gauche. Le vieuxThiers entrevoit chez ce jeune journaliste formé au droit une grande carrière un peu à son image.

L’homme public sort aigri du siège de Paris et de la révolte de laCommune de Paris. En 1871,Karl Marx émet sur lui un jugement sévère :« […] Avocat sans le sou avant le 4 septembre, réussit comme maire de Paris pendant le siège, à tirer par escroquerie une fortune de la famine. Le jour où il aurait à rendre compte de sa mauvaise administration serait aussi celui de sa condamnation »[13]. L’élu victorieux du Thillot affiche un mépris violent face aux provinciaux siégeant auconseil général des Vosges. Plus tard, assagi après sa crise mystique et amoureuse de l’année 1875, il garde constamment à l’esprit la nécessité d’éduquer les classes laborieuses afin d’empêcher les révolutions fracassantes et fixer surtout les populations rurales à laglèbe, prenant autant modèle sur la précédente politique rurale deNapoléon III que sur les paysans pacifiques et croyants de sa montagne natale. L’homme politique craint les effets dévastateurs de l’exode rural.
À Paris, le responsable politique désormais assagi, plus sûr de sa froide détermination, sait modérer ses colères, impressionne par son écoute calme et s’impose petit à petit parmi les chefs républicains. Les débuts difficiles aux postes de responsabilités politiques et les blessures si vivement ressenties pendant les premiers pas ont laissé des traces indéniables dans les lois ferrystes, comme dans ses conceptions de politiques extérieures pragmatiques où il donne un grand crédit à l’avis des militaires, basés àLa Réunion ou àSaïgon. Il tente un rapprochement avecBismarck. Les contacts amorcés ne peuvent aboutir, les élites politiques françaises refusent de traiter avec l’Empire allemand. Il est probable que Jules Ferry admire la façon magistrale dont les Prussiens avaient réussi à sortir du joug autrichien, en premier lieu par l’ouverture, l’entreprise économique et le savoir technique et scientifique.
La contestation la plus violente que Ferry dut subir provient des partisans du généralBoulanger qui menacent le simple acquis démocratique et la paix chèrement acquise. Jules Ferry, alors au pouvoir, résiste à cette tempête. L’homme est resté un républicain libéral, modéré et conservant une gamme de pensées idéalistes, à l’aune des hommes politiques français.

Émile Erckmann, écrivain, le décrit au début de ladécennie 1870 avec ces deux mots :« le petit gros ». Il souligne ainsi avec cette description physique banale l’aptitude de l’homme politique à passer des salons des Goguel, possesseurs duchâteau de l’Ermitage, aux moindres estaminets pour les besoins de sa campagne à Saint-Dié. L’ensemble des républicains a une réputation de corruption qui n’est nullement infondée[49]. Erckmann semble peu apprécier l’homme public, au style sec du début des années 1870. L’écrivainGeorge Sand a également laissé un portrait au vitriol du politicien.
Cet homme qui a mené dans l’ensemble une vie privilégiée et parisienne sait parfois être généreux, et le ministre parisien n’a pas oublié ses modestes compatriotes de Saint-Dié ; il a ainsi donné un grand nombre d’ouvrages reliés à laSociété philomatique vosgienne. Après sa mort, conformément à son testament, son corps a rejoint lecimetière de la Côte Calot, à Saint-Dié.
Sa loi de 1882 (école laïque et instruction obligatoire), à cause de l'obligation d'utiliser la seulelangue française, a sérieusement réduit l'usage deslangues locales, en particulier lebreton ou l'occitan. L'enseignement français étant obligatoire, quiconque parlait une langue « régionale » à l'école se voyait puni[note 4],[50]. Les pratiquants ont ainsi développé une certaine honte à parler leur langue maternelle et les militants des langues locales rendent, pour cette raison, souvent coupable l'école de Ferry delinguicide. L'objectif était cependant que tous les Français puissent comprendre les lois et règlements affichés, et aussi manœuvrer ensemble en cas de guerre.
Promoteur de l’école publique, gratuite, laïque, Jules Ferry est l’homme le plus célébré au fronton des 67 000 établissements scolaires français (recensement en 2015) : pas moins de642 écoles, collèges et lycées lui ont donné son nom, devantJacques Prévert (472),Jean Moulin (434),Jean Jaurès (429),Jeanne d'Arc (423),Antoine de Saint-Exupéry (418),Victor Hugo (365),Louis Pasteur (361),Marie Curie (360),Pierre Curie (357),Jean de La Fontaine (335)[51].
Le, l’administration des PTT émet untimbre postal à son effigie dans le cadre du centenaire de l’école publique. La dessinatrice du timbre estHuguette Sainson.
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Gouvernement Ferry II (21 février 1883 - 30 mars 1885) | |||||
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| Sous laprésidence de Jules Grévy | |||||
| Instruction publique et Beaux-Arts | Jules Ferry Président du Conseil | ||||
| Affaires étrangères | |||||
| Intérieur et Cultes | Pierre Waldeck-Rousseau | ||||
| Guerre | |||||
| Justice et Cultes | Félix Martin-Feuillée | ||||
| Finances | Pierre Tirard | ||||
| Marine etColonies | |||||
| Agriculture | Jules Méline | ||||
| Commerce | |||||
| Travaux publics | David Raynal | ||||
| Postes et Télégraphes | Adolphe Cochery | ||||
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Gouvernement Ferry I(23 septembre 1880 - 10 novembre 1881) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
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| Instruction publique et Beaux-Arts | Jules Ferry | Jules Ferry Président du Conseil | |||
| Affaires étrangères | Jules Barthélemy-Saint-Hilaire | ||||
| Finances | Joseph Magnin | ||||
| Guerre | Jean Joseph Frédéric Albert Farre | ||||
| Marine etColonies | Georges Cloué | ||||
| Justice | Théodore-Jules Cazot | ||||
| Intérieur et Cultes | Ernest Constans | ||||
| Commerce etAgriculture | Pierre Tirard | ||||
| Postes et Télégraphes | Adolphe Cochery | ||||
| Travaux publics | Sadi Carnot | ||||
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Gouvernement de Freycinet I(28 décembre 1879 - 19 septembre 1880) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous laprésidence de Jules Grévy | |||||
| Affaires étrangères | Charles de Freycinet | Charles de Freycinet Président du Conseil | |||
| Justice | Théodore-Jules Cazot | ||||
| Intérieur et Cultes | |||||
| Finances | Joseph Magnin | ||||
| Guerre | Jean Joseph Frédéric Albert Farre | ||||
| Instruction publique et Beaux-Arts | Jules Ferry | ||||
| Marine etColonies | Jean Bernard Jauréguiberry | ||||
| Agriculture etCommerce | Pierre Tirard | ||||
| Postes et Télégraphes | Adolphe Cochery | ||||
| Travaux publics | Henri Varroy | ||||
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| (← WADDINGTON) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (FERRY I →) | |||||
Gouvernement Waddington(4 février 1879 - 21 décembre 1879) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous laprésidence de Jules Grévy | |||||
| Affaires étrangères | William Waddington | William Waddington Président du Conseil | |||
| Guerre | Henri Gresley | ||||
| Instruction publique et Beaux-Arts | Jules Ferry | ||||
| Finances | Léon Say | ||||
| Travaux publics | Charles de Freycinet | ||||
| Marine etColonies | Jean Bernard Jauréguiberry | ||||
| Justice | Philippe Le Royer | ||||
| Intérieur | |||||
| Cultes | Émile de Marcère | ||||
| Agriculture etCommerce | |||||
| Postes et Télégraphes | Adolphe Cochery | ||||
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