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Jules Catoire, né le àBeaurains (Pas-de-Calais)[1] et mort le àArras (Pas-de-Calais), est un syndicaliste,résistant et homme politique français.
Jules Eugène Édouard Catoire naît à Beaurains le, fils de Jules Joseph Catoire, comptable, et d'Amélie Odile Delaigle[1].
Il fait ses études primaires au collège saint-Joseph d'Arras. Ses parents fuient le département lors de l'exode qui suit l'invasion de la région par les Allemands en 1914. Il est ouvrier agricole, garçon épicier. En 1917, Jules Catoire est engagé comme surveillant au collège deVillers-Bretonneux, dans laSomme[2].
Jules Catoire est mobilisé au33e régiment d’infanterie d’Arras dès 1918 puis au509e régiment de chars de combat à Lille, il est promu sous-lieutenant en[3], puis démobilisé en[2].
Il se marie en avec Jeanne Ringeval (1904-1992), le couple donne naissance à deux enfants[2].
Toute sa vie est marquée par son engagement soutenu de syndicaliste chrétien.

Il meurt le, à l'âge de 89 ans.
Jules Catoire rencontre l’abbé Paul Six au secrétariat social de Lille, puis le directeur des Œuvres diocésaines d’Arras, le vicaire général Paul Hoguet. Démobilisé en, Jules Catoire entre au secrétariat de l’Union des Œuvres catholiques et sociales et le reste jusqu'en 1924. Il est l'un des premiers militants-fondateurs, avecJules Pruvost, de la CFTC-Mines, fondée le àAllouagne, qui s'appelle d'abord « Syndicat libre des mineurs », et qui devient le fer de lance de l'Union départementale CFTC (confédération française des travailleurs chrétiens) du Pas-de-Calais, avec de fortes personnalités commeLouis Delaby etLouis Beugniez. De 1924 à 1936, Jules Catoire est secrétaire général de l’Union départementale des syndicats libres du Pas-de-Calais[3] puis il est le secrétaire délégué de 1925 à 1950 de la Fédération des syndicats chrétiens des mineurs. Élu membre du bureau confédéral de la CFTC en 1934, il en est le vice-président de 1936 à 1945[3].
Pendant la guerre, il fait partie de la délégation nationale des syndicalistes chrétiens qui rencontre des responsables de la CGT (Confédération générale du travail) afin de préparer les échéances sociales de l'après-guerre[4].
À la fin de la guerre, il est l'un des fondateurs du journalNord-Éclair à Roubaix[2]
Sa carrière politique prend fin avec sa défaite aux élections de 1958. Il s'investit dès lors dans des activités caritatives. À partir de 1964, après la scission intervenue au sein de laconfédération française des travailleurs chrétiens (séparation de l'aile gauche qui va former laconfédération française démocratique du travail C.F.D.T.), il travaille à la défense de la C.F.T.C. « maintenue ». Il anime également le groupe de spiritualité des parlementaires français, qu'il a créé avecNoël Barrot en 1956 et va, à ce titre emmener plus de trois cents parlementaires français à Rome rencontrer le papeJean Paul II, en audience privée, en février-[5].
Mobilisé comme capitaine de réserve, ce que Jules Catoire est depuis 1935, au509e régiment de chars de combat[2] à Maubeuge puis dans un régiment de chars de combat en Bretagne,il reste sous les drapeaux du au. Il réagit à l'appel dugénéral de Gaulle :« J’ai entendu personnellement l’appel du 18 juin, nous étions là entre officiers, occupés mais pas encore prisonniers. De Gaulle nous apparaissait comme le sauveur militaire du pays et De Gaulle aussi était des chars, le père des chars (...), il y avait une certaine fierté de notre part, c’était un gars des chars qui prenait l’étendard »[6].
Opposé à lacharte du travail du 4 octobre 1941 durégime de Vichy, très vite, il s'implique dans larésistance syndicale en participant à la survie clandestine de la CFTC, officiellement dissoute en. Dans la résistance, il porte le nom de code « Dartois »[4], témoignage de son attachement à sa région d'origine, Plus tard, aidé notamment parJoseph Sauty, Louis Delaby et Joseph Martin, il sera responsable de la diffusion desCahiers du Témoignage chrétien pour le département du Pas-de-Calais[7]. Il assurera également la diffusion du journal clandestinLa Voix du Nord du mouvementVoix du Nord et s'engage aussi en 1943 au sein de l'Organisation civile et militaire (OCM) dans leNord-Pas de Calais. Il sera nommé, plus tard, liquidateur du réseau « Témoignage chrétien ». Les paquets de journaux clandestins parvenaient à la centrale syndicale de Lens dans les camions dusecours national. Recherché par lagestapo avec son fils, il se réfugie dans les mines jusqu'à la Libération. Il est choisi comme secrétaire ducomité départemental de libération du Pas-de-Calais, dont il est l'un des fondateurs[2], en 1944[5], puis cède son poste àGuy Mollet[4].
À lalibération, il est délégué par son syndicat pour siéger à l'Assemblée consultative provisoire (1944-1945).
Jules Catoire est conseiller municipal d'Arras de jusqu'en 1949[2].
Il est élu député duMouvement républicain populaire du département du Pas-de-Calais en 1946 et le reste, constamment réélu, jusqu'en 1958.
Il est le porte-parole de son mouvement à l'Assemblée Nationale lors des grands débats sur la nationalisation des mines du Nord-Pas-de-Calais, et contribue à la mise en place d'un statut des mineurs tenant compte des difficultés du métier[4]. Il prend une part importante aux débats aboutissant à la création desHouillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais et de juin 1946 à 1950, année où il démissionne, il en est le vice-président[2].
Il se distingue à l'Assemblée par sa sensibilité aux questions sociales[2]
Partisan du dialogue, « savoir regarder sans défier », il s'investit dans les rencontres entre les membres de latroisième force[4].
Avec son groupe, Jules Catoire vote contre laCommunauté européenne de défense le. Le, il refuse de voter la confiance augouvernement Mendès-France et participe ainsi à la chute du cabinet[2]
En, il vote la confiance au général de Gaulle, les pleins pouvoirs au gouvernement et la révision constitutionnelle[2].
Jules Catoire va remplir différentes fonctions gouvernementales sous laQuatrième République :
Gouvernement Schuman II(5 septembre - 7 septembre 1948) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous laprésidence de Vincent Auriol | |||||
| Affaires étrangères | Robert Schuman | Robert Schuman | |||
| Vice-président du Conseil | André Marie | ||||
| Justice | Robert Lecourt | ||||
| Intérieur | Jules Moch | ||||
| Finances etAffaires économiques | Christian Pineau | ||||
| Défense nationale | René Mayer | ||||
| Éducation nationale | Michel Tony-Révillon | ||||
| Travaux publics etTransports | Henri Queuille | ||||
| Industrie etCommerce | Robert Lacoste | ||||
| Agriculture | Pierre Pflimlin | ||||
| Outre-Mer | Paul Coste-Floret | ||||
| Travail et Sécurité sociale | Daniel Mayer | ||||
| Reconstruction et Urbanisme | René Coty | ||||
| Anciens combattants et Victimes de la guerre | Jules Catoire | ||||
| Santé publique et Population | Pierre Schneiter | ||||
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| (← MARIE) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (QUEUILLE I →) | |||||
Gouvernement Queuille I(11 septembre 1948 - 5 octobre 1949) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous laprésidence de Vincent Auriol | |||||
| Finances etAffaires économiques | Henri Queuille | Henri Queuille | |||
| Vice-président du Conseil etJustice | |||||
| Affaires étrangères | Robert Schuman | ||||
| Intérieur | Jules Moch | ||||
| Défense nationale | Paul Ramadier | ||||
| Éducation nationale | Yvon Delbos | ||||
| Travaux publics,Transports etTourisme | Christian Pineau | ||||
| Industrie etCommerce | Robert Lacoste | ||||
| Agriculture | Pierre Pflimlin | ||||
| Outre-Mer | Paul Coste-Floret | ||||
| Travail et Sécurité sociale | Daniel Mayer | ||||
| Reconstruction et Urbanisme | Eugène Claudius-Petit | ||||
| Anciens combattants et Victimes de la guerre | Robert Bétolaud | ||||
| Santé publique et Population | Pierre Schneiter | ||||
| Marine marchande | André Colin | ||||
| |||||
| (← SCHUMAN II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (BIDAULT II →) | |||||
Gouvernement Pleven I(12 juillet 1950 - 28 février 1951) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous laprésidence de Vincent Auriol | |||||
| Ministres d'État | René Pleven | ||||
| Justice | René Mayer | ||||
| Affaires étrangères | Robert Schuman | ||||
| Intérieur | Henri Queuille | ||||
| Défense nationale | Jules Moch | ||||
| Finances etAffaires économiques | Maurice Petsche | ||||
| Budget | Edgar Faure | ||||
| Éducation nationale | Pierre-Olivier Lapie | ||||
| Travaux publics,Transports etTourisme | Antoine Pinay | ||||
| Industrie etCommerce | Jean-Marie Louvel | ||||
| Agriculture | Pierre Pflimlin | ||||
| Outre-Mer | François Mitterrand | ||||
| Travail et Sécurité sociale | Paul Bacon | ||||
| Reconstruction et Urbanisme | Eugène Claudius-Petit | ||||
| Anciens combattants et Victimes de la guerre | Louis Jacquinot | ||||
| Santé publique et Population | Pierre Schneiter | ||||
| PTT | Charles Brune | ||||
| Marine marchande | Gaston Defferre | ||||
| Information | Albert Gazier | ||||
| Ministre sans portefeuille | Paul Giacobbi | ||||
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| (← QUEUILLE II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (QUEUILLE III →) | |||||
Gouvernement Queuille III(10 mars - 10 juillet 1951) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous la présidence deVincent Auriol | |||||
| Intérieur | Henri Queuille | Henri Queuille | |||
| Vice-présidents du Conseil | |||||
| Ministres d'État | Jean Letourneau | ||||
| Justice | René Mayer | ||||
| Défense nationale | Jules Moch | ||||
| Finances etAffaires économiques | Maurice Petsche | ||||
| Budget | Edgar Faure | ||||
| Éducation nationale | Pierre-Olivier Lapie | ||||
| Affaires étrangères | Robert Schuman | ||||
| Travaux publics,Transports etTourisme | Antoine Pinay | ||||
| Industrie etCommerce | Jean-Marie Louvel | ||||
| Agriculture | Pierre Pflimlin | ||||
| Outre-Mer | François Mitterrand | ||||
| Travail et Sécurité sociale | Paul Bacon | ||||
| Reconstruction et Urbanisme | Eugène Claudius-Petit | ||||
| Anciens combattants et Victimes de la guerre | Louis Jacquinot | ||||
| Santé publique et Population | Pierre Schneiter | ||||
| PTT | Charles Brune | ||||
| Marine marchande | Gaston Defferre | ||||
| Information | Albert Gazier | ||||
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| (← PLEVEN I) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (PLEVEN II →) | |||||