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LeJugement dernier (ouJour du Seigneur, ou encoreJugement universel) est, dans lesreligions abrahamiques, le jour où se manifestera aux hommes le jugement deDieu sur leurs actes, leurs paroles et leurs intentions.
Le devenir des damnés et des justes n'est pas le même selon tous les textes. Selon laBible et leCoran, larésurrection des morts est un préalable au jugement divin qui sera prononcé le même jour pour tous.
L'idée d'un jugement divin après la mort apparaît, avant le judaïsme, en Égypte et dans lareligion zoroastrienne[1], mais il ne s'agit pas d'un « jugement dernier », intervenant pour tous en même temps, à la fin des temps.
Dans laTorah, l’eschatologie juive est pauvre. Elle est plus riche dans lesNeviim et lesKetouvim et encore plus développé dans lejudaïsme rabbinique. Il existe deux choses : le jugement dernier dont parle leLivre de Daniel (7.26Puis viendra le jugement, et on lui ôtera sa domination, qui sera détruite et anéantie pour jamais.) et Yom Hadin, le jour de la fête annuelle deRoch Hachana.
Dans la Torah il est écrit à propos duJour du Seigneur (de YHWH : יוֹם-יְהוָה, Ésaïe 13.6, 13.9, Joël 1.15, 2.1, 2.11, 3.4, 4.14, Amos 5.18, 5.20, Abdias 1.15, Sophonie 1.7, 1.14, Malachie 3.23) , par exemple en Ésaïe 13.9 :« Oui, il arrive implacable, le jour du Seigneur, jour d'emportement et de violente colère, qui réduira la terre en solitude et en exterminera les criminels. »
Certains midrachim (récits allégoriques) parlent de Yom HaDin, décrivant Dieu siégeant sur Son trône, tandis que les livres contenant les actes de toute l'humanité sont ouverts pour « révision », et que chacun passe devant Lui pour évaluation de ses actes[2].
Le Jugement dernier pour les chrétiens est le jour où les humains seront jugés selon leurs actes et paroles[3]. Il est à distinguer dujugement particulier de l'âme après la mort. En effet, les actions d'une âme ne s'arrêtent pas nécessairement au moment de la mort physique[4].
Jésus de Nazareth a mentionné un jour de jugement, à propos des Judéens qui refuseraient d'entendre la nouvelle relative auRoyaume de Dieu :« Le sort de la ville deSodome sera plus supportable au « jour de jugement » que celui de cette ville. » (Matthieu 10:15).
Dans le Nouveau Testament, il est écrit aussi du jour du Seigneur, (1 Co 5:5, 2 Co 1:14, 1 Th 5:2, 2 P 3:10, Ap 1:10,1 Ti 3). Ainsi dans la deuxième épître de Pierre on peut lire :« Or, le jour du Seigneur viendra comme un larron dans la nuit ; en ce temps-là les cieux passeront avec fracas, et les éléments embrasés seront dissous, et la terre, avec les œuvres qui sont en elle, sera entièrement brûlée. »
Ce jour du Jugement correspond au chapitre 20 de l'Apocalypse, jour oùSatan sera jeté dans l'étang de feu avec l'Antéchrist. Ce jour-là, la terre disparaît et les hommes sont jugés :« Puis je vis un grand trône blanc, et celui qui y était assis. La terre et le ciel s'enfuirent de devant sa face, et leur place ne se retrouva plus. Je vis aussi les morts, grands et petits, qui se tenaient devant Dieu ; et les livres furent ouverts. On ouvrit aussi un autre livre, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d'après ce qui était écrit dans les livres. »
Le théologien médiévalPierre Abélard a distingué la séparation entre le Jugement individuel et le Jugement dernier : le premier a lieu après la mort, et concerne l'âme, tandis que le second se passe lors du retour du Christ, avec le corps.
La tradition chrétienne occidentale fixe symboliquement le jour du jugement au25 mars, qui correspond à la fête de l'Annonciation[5].
Pour l'eschatologiecoranique, trois évènements caractérisent la fin des temps : "l'anéantissement (fanâ') de toutes les créatures, larésurrection des morts[6],[7](qiyâma) et le rassemblement (hashr) en vue du jugement final. Des signes précédent ces événements et annoncent sa venue. Parmi ceux-ci se trouvent le décrochement du soleil, le scindement de la lune[8]… Plusieurs descriptions différentes du jugement sont faites par les commentateurs, mais rien n’est dit dans le Coran sur la réalisation de cette opération. On trouve seulement des versets qui parlent de « ceux dont les œuvres seront lourdes » comme de « ceux dont les œuvres seront légères » (sourate 7, versets 8-9)"[9].
Quand leciel se rompra et que lesétoiles se disperseront.
et que lesmers confondront leurs eaux, et que lestombeaux seront bouleversés.
touteâme saura alors ce qu'elle a accompli et ce qu'elle a remis de faire à plus tard.
Ô homme ! Qu'est-ce qui t'a trompé au sujet de ton Seigneur, le Noble qui t'a créé, puis modelé et constitué harmonieusement ?
Il t'a façonné dans la forme qu'Il a voulue Non... ! Malgré tout vous traitez la Rétribution de mensonge alors que veillent sur vous des gardiens de nobles scribes.
Qui savent ce que vous faites Les bons seront, certes, dans un jardin de délice et les libertins seront, certes, dans une fournaise où ils brûleront, le jour de la Rétribution incapables de s'en échapper.
Et qui te dira ce qu'est le jour de la Rétribution ?
Encore une fois, qui te dira ce qu'est le jour de la Rétribution ?
Le jour où aucuneâme ne pourra rien en faveur d'une autre âme. Et ce jour-là, le commandement sera àAllah.
— Sourate 82 »
« Et lorsqu'on soufflera dans la Trompe, alors il n’y aura plus de parenté entre eux ce jour-là, et ils ne se poseront pas de questions.
Ceux dont la balance sera lourde seront les bienheureux.
et ceux dont la balance sera légère seront ceux qui auront ruiné leurs propresâmes et ils demeureront éternellement dans l’Enfer.
Le thème du Jugement dernier n'apparaît guère avant leXIe siècle. Le premier exemplaire connu à ce jour fait partie du cycle de fresques carolingiennes (début duIXe siècle) aumonastère Saint-Jean de Müstair, en Suisse, et n'occupe la première place qu'à partir duXIIIe siècle. En Occident, on le trouve d'abord au revers des façades, comme un avertissement aux fidèles, comme dans la mosaïque du XIIe siècle dans l'église deSanta Maria Assunta, à Torcello. Puis il occupe lesrosaces occidentales, c'est-à-dire celles dominant les portails d'entrée de la façade principale des églises orientées (comme à lacathédrale de Chartres ou à lacathédrale de Laon, etc.). Il arrive ensuite sur lestympans (le prototype est le tympan de Beaulieu sur Dordogne en Corrèze), d'abord des portes latérales, puis du portail occidental. Il a une fonction pédagogique.
Dans lemonde orthodoxe, il est représenté sur les fresques extérieures des monastères, comme au monastère deBucovine enRoumanie.
Giacomo Carissimi a composé une Histoire sacrée :Le jugement dernier, à trois chœurs, deux violons, et orgue.
Marc-Antoine Charpentier a composé une Histoire sacrée :Le jugement dernier, (Extremum Dei Judicium), H.401 pour solistes, chœur, 2 dessus instrumentaux, et basse continue (1680).
↑ Leon J. Wood,The Bible and Future Events: An Introductory Survey of Last-Day Events, Zondervan Academic, USA, 2010, p. 49
↑« Bien que la mort fixe la vérité définitive de tel homme, il y aura quelque chose de nouveau quand le monde cessera de souffrir de toute faute, quand donc, pour ainsi dire, toutes les conséquences des actes de cet homme seront tirées, quand sa place dans l’ensemble sera enfin définitivement fixée. Ainsi, pour l’individu, la fin de tout n’a rien d’extérieur à lui, c’est au contraire une réalité qui le touche au plus intime de lui-même »,La mort et l'au-delà : Court traité d'espérance chrétienne, Joseph Ratzinger, p.214.