Après la défaite deJuba Ier[4],César fait une entrée triomphale àZama. L'année46 av. J.-C. est celle d'un triomphe total pour Rome, notamment contre les Numides et les Pompéiens[5].
Selon certains auteurs[réf. nécessaire], le jeune Juba n'aurait pas été élevé par Octavie mais parCalpurnia Pisonis, la dernière épouse deCésar[8]. Juba s'attira l'amitié de son protecteur qui lui offrit des occasions de se distinguer et de s'élever au rang des autres princes. Octave lui accorda le droit de cité romain. Juba prit alors les noms et prénoms de son protecteur (Gaius Iulius) qu'il transmettrait plus tard à ses affranchis, mais qu'il allait s'abstenir de porter après avoir reçu le titre de roi[réf. nécessaire].
À la sixième année de son règne, en 19av. J.-C., Juba II épousaCléopâtre Séléné II, fille deCléopâtre, reine d'Égypte, et deMarc Antoine. Cette dernière avait été élevée en compagnie de son frère jumeauAlexandre Hélios par la sœur d'Octave,Octavie, épouse répudiée deMarc Antoine. Cléopâtre Séléné fut couronnée à son tour en raison de son ascendance maternelle et fut officiellement associée au pouvoir sans qu'il y ait toutefois partage territorial d'autorité. Ce territoire, malgré certaines amputations au profit des colonies romaines, s'étendait donc de l'Atlantique à l'ouest, à l'embouchure de l'Ampsaga (Oued-el-Kebir) à l'est et comprenait les régions deSétif au sud ainsi qu'une partie des territoires desGétules du sud-estalgérien ettunisien.
Le rétablissement de ce vaste royaume, supérieur en superficie à celui deMassinissa à son apogée, ne constitue pas pour autant un recul dans la politique coloniale romaine. Il marque seulement une pause.Auguste abandonne moins à Juba la propriété que l'usufruit de son royaume, disposant des territoires, les divisant, les morcelant à sa guise, sans que le roinumide ne manifeste la moindre résistance, tellement son esprit, par l'éducation qui lui avait été dispensée, était obnubilé par l'obéissance à Rome.
Juba II implante sa capitale dans l'ancien comptoir phénicienIol ou Jol qui est renomméCaesarea (actuellementCherchell, en Algérie)[11]. Il a alors 25 ans lors de sa prise de pouvoir en 25 av. J.-C. et les monnaies sont frappées en son nom avec la mention « IVBA REX8 ». La date du mariage entre Juba et Séléné n'est pas connue[11], cependant l'effigie de la reine apparaît à l’année 20 av. J.-C. sur les pièces de monnaie avec la légende « ΚΛΕΟΠΑΤΡΑ ΒΑΙΛΙΑ »[11].
Il a également exploré d'autres zones géographiques, telles que les montagnes del'Atlas,Madère et lesîles Canaries. De même, la valeur et la qualité de la monnaie maurétanienne ont été reconnues dans le monde antique. L'historien grecPlutarque le décrit comme l'un des meilleurs hommes d'État de son temps.
Toujours désireux de prouver l'ancienneté de ses origines, il fit remonter sa généalogie àHercule qui épousa la Libyenne Tingis (à l'origine de l'étymologie de la ville deTanger), fille d'Atlas et veuve d'Antée dans lamythologie grecque[réf. nécessaire].
Juba II a écrit des livres engrec et enlatin sur l'histoire, l’histoire naturelle, lagéographie, lagrammaire (latine,grecque,berbère,assyrienne,égyptienne), la peinture et le théâtre. Seuls des fragments de son œuvre ont survécu, laissant des témoignages de celui-ci dans les œuvres d'autres auteurs (Voir citations et références). Il a également compilé une importante bibliothèque avec une multitude de thèmes, qui ont sans aucun doute complété sa propre production prolifique.
Son guide sur l'Arabie a eu beaucoup de succès àRome, écrivant également sur lesAssyriens, sur laLibye et une histoire de Rome. Concernant la grammaire, il a écrit sur la corruption du lexique et les similitudes. Dans l'art, à propos de la peinture et une histoire du théâtre. Quant à la faune, sur les animaux toxiques et les physiologies[réf. nécessaire].
En 1982, un chasseur de trésors nommé Burrows a affirmé avoir trouvé un site archéologique de première importance dans l'Illinois, laGrotte de Burrows. Malgré l'absence de preuves, les artefacts prétendument issus de ce site ont suscité l'écriture du livreThe Lost Treasure of King Juba: The Evidence of Africans in America before Columbus (2003), par l'auteurFrank Joseph, spécialiste de l'archéologie mystérieuse, qui y affirme qu'une flotte numide du roi Juba II a traversé l'Atlantique pour accoster aux actuelsÉtats-Unis d'Amérique bien avant Christophe Colomb ou les Vikings. Malgré sa fragilité, cette hypothèse a rencontré un certain succès populaire.
↑AiméBonpland, Alexander vonHumboldt et Karl SigismundKunth,Nova genera et species plantarum :quas in peregrinatione ad plagam aequinoctialem orbis novi collegerunt /descripserunt, partim adumbraverunt Amat. Bonpland et Alex. de Humboldt ; ex schedis autographis Amati Bonplandi in ordinem digessit Carol. Sigismund. Kunth ..., sumtibus Librariae Graeco-Latino-Germanico,,(lire en ligne).
↑Il parle de « monumentum commune regiae gentis »,Gabriel Camps, « Nouvelles observations sur l'architecture et l'âge du Medracen, mausolée royal de Numidie »,CRAI, 117-3, 1973,p. 470.
Leveau Ph.,Caesarea, "Ivbae regia" et les "basileia" des rois de Maurétanie, inColtelloni-Trannoy M., Philippe Leveau Ph., Satre S. (éd.),Caesarea à l’époque des rois de Maurétanie : Témoignages épigraphiques sur la cour de ses rois et la population de leur capitale, CNRS, Paris, 2024, p. 21-116.
Jean Mazard,Corpus Numérum Mauretanieque, Arts et Métiers graphiques,1955.