Lejournalisme sportif, oujournalisme de sport, est une spécialité dujournalisme qui a pour objet lacouverture médiatique des événements liés ausport.
L'information sportive présente un caractère particulier au sein duchamp journalistique. Celle-ci présente en effet une ambivalence entre sa nature commerciale qui suppose une exclusivité pour son acquéreur et son caractère informatif qui suppose une liberté d'accès par tous[1].

L'histoire du journalisme sportif débute dans le domaine de lapresse écrite. Le premier journal consacré à l'actualité du sport est le bimensuelLe Sport, journal des gens du monde fondé parEugène Chapus et publié à partir de[2]. Entre et, laFrance voit la fondation de vingt-six titres depresse sportive.
De manière générale, ces premiers journaux mettent l'accent sur les disciplines ducyclisme, de l'athlétisme et sur lessports de pleine nature qui connaissent un développement considérable auXIXe siècle. Plusieurs compétitions de cyclisme sont même organisées par des entreprises de presse ou des journalistes sportifs. Ainsi, en,Théodore Vienne crée la courseParis-Roubaix,L'Auto-Vélo organise la courseParis-Brest-Paris à partir de puisL'Auto organise leTour de France à partir de[3].
Tout comme en France, l'histoire du journalisme sportif auxÉtats-Unis commence dans le domaine de lapresse écrite auXIXe siècle. Le quotidienThe New York Herald, publié entre et, est l'un des premiers quotidiens à inclure des pages consacrées au sport. En, le quotidienThe New York World devient le premier journal à disposer d'un département entièrement consacré au sport.
Les années à voient l'augmentation du nombre de pages consacrées à la couverture du sport au sein de la presse écrite. La proportion de pages consacrées au sport au sein d'un journal passe ainsi de 0,4% en 1880 à 20% en 1920[4]. Les publications d'alors se concentrent essentiellement sur lecommentaire sportif et la diffusion des résultats des différents matchs. C'est aussi à cette époque que sont installées les premières loges pour la presse (press box en anglais) sur les terrains de sport.
Au niveau professionnel, la notion de journalisme sportif couvre en fait plusieurs métiers.Animateur,présentateur,journaliste,journaliste reporter d'images,commentateur ou encoreconsultant sont autant de métiers pouvant être exercés en journalisme sportif[5]. De même, il est possible d'exercer la profession sur plusieurs médias :presse écrite eten ligne,télévision,radio.
Dans la plupart des pays, les professionnels du journalisme de sport s'organisent collectivement sous la forme d'associations (par exemple, enFrance, l'Association internationale de la presse sportive qui regroupe diverses associations de lapresse sportive) ou desyndicats (enFrance, il existe l'Union des Journalistes de Sport en France qui regroupe 3 100 adhérents en[6]). Certaines disciplines sportives disposent également de leurs propres associations réservées aux journalistes.
Les compétitions sont régulièrement retransmises à la télévision, toujours en direct pour que l'issue du match soit inconnue[7]. Les médias se concentrent sur les compétitions internationales[8]. Elles sont souvent commentées par un duo composé d'une personne investie et d'un journaliste fournissant des explications moins teintées d'émotion[9]. À partir des années 1990, la paire est complétée par un ancien sportif pouvant apporter son point de vue, ainsi que des anecdotes. L'essor de la télévision et le changement de structure des trios se traduit par une augmentation du nombre de commentateurs sportifs : chezCanal+, ils sont trois journalistes en 1984 (Michel Denisot,Charles Biétry etRoger Zabel) pour 65 consultants en 2005[10].
Le temps consacré aux émissions sportives à la télévision est en constante augmentation : 22 900 heures en 1998 dans le monde pour 556 118 heures en 2004. La majorité de ces émissions est diffusée sur des chaînes thématiques payantes, tandis que les volumes des programmes sportifs restent stables sur celles en clair[11]. Les groupes de communication internationaux se font concurrence pour obtenir les droits exclusifs sur chaque compétition internationale, ce qui peut avoir des conséquences directes sur le sport. Par exemple, auxJeux olympiques d'été de 2008, certaines épreuves d'athlétisme ont lieu en pleine nuit pour satisfaire les spectateurs des États-Unis, dont les chaînes ont payé le plus d'argent[12].

Le journalisme suit le plus souvent les compétitions et les parcours de sportifs de haut niveau. Il se concentre relativement rarement sur les spécificités de la pratique, montrant plutôt l'image d'un sportif ordinaire étant particulièrement doué dans sa discipline[13].
À partir des années 1980, le paysage se transforme avec la meilleure couverture médiatique par la télévision, qui réduit les titres de la presse écrite quotidienne et donne plus de visibilité aux sponsors des équipes[14]. Les médias sportifs écrits tendent, à partir de cette époque, à dépendre de la télévision, des entreprises sponsors et du milieu sportif lui-même, ce qui mène à une large couverture des sports déjà médiatisés[13] (ousports spectacle[15]) et à une faiblesse relative des travaux d'investigation, surtout dans lapresse quotidienne régionale[13]. Ainsi, certaines disciplines se retrouvent complètement laissées de côté malgré de bonnes performances locales ou nationales, comme l'équipe dekayak française souvent championne du monde et rarement mise en avant dans les médias[8].
Ladéontologie classique des médias s'applique au journalisme sportif[16].
De nombreux médias sportifs appartiennent à des groupes organisateurs d'événements : c'est par exemple le cas deL'Équipe, dont le propriétaireAmaury possède aussiAmaury Sport Organisation qui organise entre autres leTour de France[16]. Plus généralement, les médias sportifs tendent à dépendre fortement de la télévision, des entreprises sponsors et du milieu sportif lui-même, ce qui mène à une large couverture des sports déjà très médiatisés et à une faiblesse relative des travaux d'investigation, surtout dans lapresse quotidienne régionale[16]. Les quotidiens régionaux travaillent donc plutôt sur les affaires individuelles, tandis que les quotidiens nationaux se concentrent plus sur le dopage et les compléments alimentaires[16].
Les journalistes sportifs tendent également à avoir un parti-pris plus assumé que leurs homologues généralistes, notamment sur la question dudopage, surtout pour les affaires originales ou touchant des sportifs connus du grand public. Pour cette raison et à cause de fortes contraintes financières, la couverture journalistique porte sur une seule personne accusée ; elle ne remet que rarement en cause les institutions plus larges ayant pu mener à une campagne de dopage[16].
Le milieu du sport est parfois vu comme moins légitime que d'autres objets d'études pour les journalistes. Les journalistes du sport accèdent donc plus difficilement aux ressources classiques de leurs homologues généralistes[16].
En raison de l'aspect « passion » du métier, les journalistes sportifs vivent des contraintes particulières sur leurs conditions de travail, notamment par le besoin de traiter l'information le plus rapidement possible y compris sur des compétitions dans d'autres fuseaux horaires et par l'urgence des enquêtes[16].
Que ce soit enFrance ou auxÉtats-Unis, lesfemmes n'ont pas toujours eu accès aux métiers du journalisme sportif. Les premières accèdent à la profession qu'à partir du milieu duXXe siècle. AuxÉtats-Unis, il s'agit notamment deJane Chastain (en),Donna De Varona ou encore deJeannie Morris[17]. EnFrance,Marianne Mako est, en, la première femme à occuper une fonction dechroniqueuse dans uneémission sur lefootball[18].
La place des femmes dans la profession reste l'un des enjeux auxquels le journalisme sportif est actuellement confronté. En effet, le manque de diversité sexuelle au sein de la profession est souvent mis en avant dans le débat public car les hommes sont largement plus nombreux que les femmes à occuper un emploi dans le domaine du journalisme sportif. Malgré une tendance à la féminisation du domaine du journalisme sportif et du journalisme en général[N 1], les femmes journalistes sportifs ont tendance à occuper des fonctions de présentatrice ou d'animatrice plutôt que de journaliste ou de commentatrice[19].
AuxJeux olympiques d'été de 2008, certaines épreuves d'athlétismes ont lieu en pleine nuit pour satisfaire les spectateurs des États-Unis, dont les chaînes ont payé le plus d'argent[12]. Les médias poussent également l'utilisation de kimonos de couleur en arts martiaux plutôt que blancs pour qu'ils soient mieux visibles à l'écran, le port du maillot de bain plutôt que du short pour lebeach-volley féminin, ou l'introduction de la règle du portage en touche aurugby parce qu'il est plus spectaculaire[20].
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