Un journaliste peut travailler sur des sujets généraux ou se spécialiser dans certaines questions. La plupart des journalistes ont tendance à se spécialiser et, en collaborant avec d'autres journalistes, rédigent unarticle ou mettent en forme unreportage qui couvre l'actualité. Par exemple, unjournaliste sportif couvre les nouvelles dans le monde du sport, mais ce journaliste peut aussi faire partie d'unjournal qui couvre d'autres sujets[N 1].
Le travail du ou de la journaliste consiste principalement à recueillir des informations puis écrire des articles ou publier desreportages (écrits, audio, photo ou vidéo), en consultant lesdépêches des agences de presse et la documentation de son entreprise, en interrogeant des spécialistes ou des témoins, à qui il garantit laprotection des sources d'information des journalistes.
On utilise le terme dereporter ou de grand reporter quand il ou elle se déplace sur le terrain,reporter de guerre lorsqu'il s'agit de couvrir des zones de conflit[N 2]. Il estchroniqueur ou rubricard quand ses articles sont publiés sous forme de rubrique dans un journal, et spécialisés dans un domaine particulier et même decritique pour certains d'entre eux:littéraire,dramatique,cinéma,musical,d'art,gastronomique. Il estéditorialiste oubillettiste, s'il doit mettre en avant une opinion, le plus souvent celle de son entreprise. Lorsque le journaliste effectue des enquêtes longues et approfondies sur des sujets difficiles, il estjournaliste d'investigation[N 3].
Lessecrétaires de rédaction, qui assurent un travail d'édition en relisant et réécrivant au besoin les articles, ont aussi le statut de journaliste professionnel, tout comme leur pendant dans l'audiovisuel, les chefs d'édition, ainsi que les présentateurs, photographes de presse, dessinateurs, iconographes, journalistes reporters d'image («JRI») et documentalistes de presse.
La profession se décline ainsi sous de nombreuses facettes:
Les articles L7111-3 à L7111-5 du Code du travail précisent qu'est « journaliste professionnel toute personne qui a pour activité principale, régulière et rétribuée, l'exercice de sa profession dans une ou plusieurs entreprises de presse, publications quotidiennes et périodiques ou agences de presse et qui en tire le principal de ses ressources »[2]. Ces publications peuvent être électroniques. Tout journaliste professionnel est couvert par laConvention collective nationale de travail des journalistes. PourRémy Rieffel, sociologue spécialiste des médias, cette définition est assez floue, et mêmetautologique. Il souligne que les limites de cette profession sont floues depuis son origine[3].
L'exercice du journalisme est libre en France et n'est pas réservé aux journalistes professionnels. Il peut être exercé, par exemple, dans le cadre d'un média associatif ou autre, à but non lucratif et donc non enregistré à laCommission paritaire des publications et des agences de presse. Toutefois, ces journalistes-là ne bénéficient pas de la protection du statut de journaliste professionnel.
Laloi Brachard, inspirée durapport Brachard, a créé dès1935 unstatut de journaliste professionnel, qui accorde au moins un mois de salaire par année d'ancienneté en cas de licenciement et uneclause de cession (démission avec les mêmes indemnités) en cas de changement d'actionnaire de l'entreprise de média. Laloi Cressard a donné en1974 les mêmes droits aux journalistes pigistes, rémunérés au prorata de la longueur des articles.
Lescorrespondants locaux de presse n'ont pas le statut de journaliste professionnel et ne sont pas couverts par laCCNTJ dans la mesure où leur fonction est exercée en complément d'une autre activité professionnelle.
Les médias sont souvent qualifiés dequatrième pouvoir, par allusion auxtrois pouvoirs constitutionnels, dans le processus de la formation de l'opinion publique et dans l'influence que la révélation de ces faits peut avoir dans les prises de position descitoyens[N 4]. Les faits, analyses ou commentaires qu'ils rapportent sont porteurs de sens, par exemple dans le domaine de lapolitique, de l'économie ou de laculture. La couverture de ces domaines est définie collectivement par des rédactions, encadrées par les responsables nommés souvent par les propriétaires de ces médias d'où la revendication par les syndicats de journalistes pour obtenir l'indépendance des rédactions. LeSNJ, leSNJ-CGT,FO, laCFTC, et l'USJ CFDT ont rédigé à l'automne2007 la pétition nationale[5] pour l'indépendance des rédactions[6], dans le sillage du combat mené par les journalistes des quotidiens économiquesLes Échos etLa Tribune, en2007, lorsqueLVMH a vendu le second pour racheter le premier[7].
Il existe un grand nombre de prix de journalisme. Parmi ceux-ci, leprix Albert-Londres créé en1932 et décerné pour la première fois en1933, qui couronne chaque année les meilleurs « grands reporters »francophones[N 6]. Leprix Pulitzer est un prix américain décerné par l'Université Columbia de New York et remis à des personnes, journaux, magazines, revues ou agences de presse dans les domaines suivants : journalisme, littérature, fiction et musique. Ces domaines sont divisés en catégories spécifiques — 15 pour le journalisme. Il est considéré comme l'un des plus prestigieux du monde.
Le métier de journaliste, longtemps réprimé par lacensure royale s'est épanoui plus vite dans lespays anglo-saxons. EnFrance, il devient un symbole de la liberté lors laProtestation des 44 journalistes du 26 juillet 1830, déclic et temps fort desTrois Glorieuses. Il a vu ses effectifs augmenter fortement à la fin duXIXe siècle mais n'est devenue une activité professionnelle vraiment reconnue que dans lesannées 1930, lorsqu'un consensus s'est dessiné après des révélations tardives sur l'affaire Arthur Raffalovitch[10], un scandale médiatico-financier lié auxemprunts russes, dont le placement massif auprès des épargnants français fut facilité par la corruption de nombreux médias.
Dans les années 2000, le web change la pratique journalistique. Il permet aux journalistes, hommes et femmes, de s'exprimer différemment sur leurs blog avec des textes plus longs. Certains peuvent réaliser des reportages alors qu'ils n'ont pas le statut de journaliste[19]. Le web a donné les outils du journaliste aux citoyens[20]. Des enquêtes collaboratives dejournalistes d'investigation de grande ampleur traitent de gigantesques fuites de documents, comme lesPandora Papers. Ces journalistes enquêteurs sont regroupés au sein duConsortium international des journalistes d'investigation. Afin de tenter de démonter lesinfox (fake news) les rédactions mettent en place des cellules de journalistes dédiées. Exemple, l'AFP Factuel qui est désormais présent dans plusieurs dizaines de pays, sur tous les continents, et dans dix-huit langues, dont le français, l'anglais, l'espagnol ou le portugais[21].
En2019, environ 35 000 personnes détiennent lacarte de presse en France, dont près de la moitié sont des femmes (48 %)[22]. Cette carte n’est pas une condition sine qua non pour être considéré comme journaliste[23]. La féminisation du métier n'est cependant pas encore synonyme de parité dans les médias[24].
Dans les pays qui promeuvent laliberté de la presse, aucun diplôme n'est exigé pour exercer la profession de journaliste. Un stage dans un ou plusieurs médias peut toutefois être requis.
En principe, il est demandé au journaliste d'avoir conscience de ses responsabilités sociales et politiques vis-à-vis de la société (critère dedéontologie), de posséder une pensée logique et analytique, de disposer de créativité ainsi que d'avoir le sens des contacts humains. Cependant les journalistes polyvalents tendent à devenir de moins en moins nombreux. Des connaissances techniques sont de plus en plus souvent nécessaires (quand elles ne sont pas exigées), en raison de la complexité croissante des sujets traités. Les journalistes intervenant sur des sujets « pointus » tels que les sciences, surtout dans la presse généraliste, ont rarement reçu une formation substantielle sur ces sujets ; un journaliste doit alors posséder une capacité à comprendre et à retranscrire en termes intelligibles par le plus grand nombre une informationa priori « difficile », afin qu'elle ne demeure pas réservée à un cercle d'initiés[25].
Statut professionnel et écoles de formation dans le monde
EnAfrique francophone, l'école supérieure de journalisme des métiers de l'internet et de la communication[26] est la première école de journalisme et de communication à intégrer de façon structurée les métiers du web dans son curriculum. Elle se veut, au-delà des offres de formation, un centre panafricain d'excellence et un lieu de réflexion sur les médias et la communication, à l'heure destechnologies de l'information et de la communication (TIC), desmédias en ligne et desréseaux sociaux.
Outre le cycle normal de formation, l'établissement offre aux professionnels africains en activité la possibilité de se recycler et de mettre à jour leurs connaissances dans le domaine très changeant du monde de l'internet, à travers des offres de formation continue.
EnAlgérie, la formation des journalistes est assurée par les universités publiques (départements des sciences de l'Information) et certains organismes tels :
l’École Nationale Supérieure de Journalisme et des Sciences de l'Information d'Alger (fondée en 1964) ;
l’École Supérieure de Journalisme d'Alger (école privée).
Le statut de journaliste professionnel enBelgique est établi par la loi du[29]. Les conditions précisées par la loi sont les suivantes :Nul ne peut être admis à porter le titre de journaliste professionnel s’il ne remplit pas les conditions suivantes :
Être âgé de vingt et un ans au moins ;
N’être pas déchu, en Belgique, en tout ou en partie, des droits énumérés aux articles 31 et 123 sexies du Code pénal et, sous réserve de ce qui est prévu à l’article 2, n’avoir pas encouru, à l’étranger, une condamnation qui, si elle avait été prononcée en Belgique, aurait entraîné la déchéance de tout ou partie de ces droits ;
À titre de profession principale et moyennant rémunération, participer à la rédaction de journaux quotidiens ou périodiques, d’émissions d’information radiodiffusées ou télévisées, d’actualités filmées ou d’agences de presse consacrées à l’information générale ;
Avoir fait, de cette activité, sa profession habituelle pendant deux ans au moins, et ne pas l’avoir cessée depuis plus de deux ans ;
N’exercer aucune espèce de commerce et notamment aucune activité ayant pour objet la publicité, si ce n’est en qualité de directeur de journal, d’émissions d’information, d’actualités filmées ou d’agences de presse.
Leservice public fédéral Intérieur belge délivre le titre de journaliste professionnel (et donc lacarte de presse), sur avis de la Commission d'agréation officielle[30]. Cette commission est composée paritairement de journalistes professionnels et de directeurs de médias.
Le titre de journaliste professionnel en Belgique est réservé, selon les termes de la loi de 1963, aux journalistes qui exercent dans des médias consacrés à l'information généraliste. Cela exclut donc les journalistes qui exercent dans des médias spécialisés. Ceux-ci peuvent toutefois être reconnus comme "journalistes de profession" par l'Association des journalistes de presse périodique[33].
En Belgique, les écoles de formation au journalisme sont les suivantes :
Institut de Journalisme :Bruxelles. Première école de journalisme mise sur pied en Belgique en 1922, elle ferme ses portes à la fin de l'année scolaire 2013[34]
EnChine, en 2014, un « examen idéologique » est mis en place par leParti communiste chinois afin de « contrôler » l'ensemble des journalistes[36]. Ces derniers doivent connaître des règles essentielles, par exemple :
« Il est absolument interdit à des articles publiés de faire état de commentaires contredisant la ligne du parti communiste chinois[37]. »
Ou encore :
« la relation entre le parti et les médias est celle du dirigeant et du dirigé[37]. »
La« liberté de la presse » est un des« sept périls » mis en avant par le Parti communiste chinois dans ledocument numéro 9[38],[39].
En1918 nait lesyndicat national des journalistes (SJ puis SNJ) qui tente de négocier uneconvention collective avec le syndicat de la presse parisienne (SPP4), en vain[40]. Il s'affilie à la Fédération Internationale des Journalistes en1926, pour améliorer les conditions de travail, la rémunérations du journaliste et pour moraliser le métier ; sans cependant réussir à créer unOrdre professionnel, ni un cursus consensuel de formation, face au patronat qui veut préserver ses prérogatives de critères d'embauche et d’attribution du statut de journaliste[40].
Le SNJ a plusieurs fois failli s'affilier auSyndicat général du livre et de la communication écrite CGT, mais cette motion est successivement rejetée en1918,1926 et1937. La profession se veut indépendante des pouvoirs politique et économique et finit, via ses relais parlementaires et gouvernementaux, à obtenir le salariat en1925, et une loi (dite « Brachard »), qui en1935, précise le statut du journaliste. Ce métier acquiert alors le monopole sur le traitement de l'information ; le journaliste est alors salarié (et non auteur ou travailleur indépendant) ; cette loi introduit laclause de conscience, laclause de cession et desindemnités de licenciements et protège le journaliste d'attaques pour corruption, car ce salarié est contrôlé par le patron de presse (Magnat des médias parfois) supposé capable de moraliser la profession[41],[42].
En1936, une « Commission de la Carte » est créée, qui définira et élargira peu à peu les frontières de la profession (Ruellan, 1995) via des suites de décisions et de jurisprudence, l'ajout le plus récent étant celui de "journaliste du Web". Plusieurs grilles de rémunération entretiennent une triple hiérarchie : Paris/province, selon le type de publications et selon les qualifications et l'expérience (Critique etgrand reporter et à l'opposé rédacteur et petit reporter). Après la Seconde Guerre mondiale, le SNJ traverse une crise à la suite du fait que des journalistes ont collaboré avec l'occupation nazie. Le syndicat renait dans le SNJ-CGT. Ce dernier négocie avec la Fédération Nationale de la Presse Française des hausses des rémunérations ; une convention es négociée en1937[40].
La convention de 1937 est dénoncée en1939, mais reste néanmoins appliqué jusqu'en1956 où elle est remplacée par une convention nationale très inspirée de la précédente, avant plusieurs mise à jour en1968 et1976, une refonte en1987 et une extension en1988 (lui permettant d'induire les médias écrits, audio visuels, et les agences de presse)[40]. Ce texte est ensuite complété par des accords (et annexes) successifs sur l'informatisation délimitant les frontières entre journalistes et ouvriers de la Presse (Accords PAO2, PQR, PQD), les classifications, la formation, lespigistes jusqu'à la fin des années 1980. Elle fixe des grilles de rémunérations pour chaque branche (presse quotidienne, hebdomadaire ou spécialisée, nationale, régionale et départementale)[40].
En1948 le SNJ-CGT a éclaté, la plupart des sections décidant l’autonomie vis-à-vis de la CGT, et un retour au SNJ. D’autres sections créent le SNJ-FO[40].
Selon Ruellan[44], en 2007 les limites du métier restent floue, basées sur des critères de temps de travail et de revenus, salariés et employés par une rédaction ou un rédacteur en chef. Cependant note le sociologue Jean Louis Renoux (2011), peu d'auteurs analysent l'organisation du travail des journalistes et la rédaction alors que c'est dans cet espace de travail que se joue l'appartenance ou non à la profession. Si les sujets sont pris, si le stagiaire, ou le maquettiste deviennent journalistes, c'est bien parce qu'un rédacteur en chef ou un directeur de publication ont pris la décision d'employer cet individu et de lui conférer le statut de salarié qui en fait un journaliste par la rémunération et le temps qu'il consacre à ce travail[40].
EnFrance, la profession est très hiérarchisée, avec un prestige et des rangs en fonction du médias (de la presse locale aux télévisions nationales). Elle n'exige pas de diplôme précis, mais laConvention collective nationale de travail des journalistes affirme« l’intérêt des parties contractantes pour la formation professionnelle et souhaite que les débutants aient reçu un enseignement général et technique aussi complet que possible ». Ainsi, une formation « reconnue par la profession » (c'est-à-dire reconnues par laCommission paritaire nationale de l'emploi des journalistes ou CPNEJ) - et d’être titulaire du diplôme de fin d’études - diminue de moitié la durée du stage de deux ans requis pour accéder au statut de journaliste titulaire.
En2021, les quatorze formations reconnues par la CPNEJ sont[45] :
D'autres formations, comme l'Institut supérieur de la communication, de la presse et de l'audiovisuel (ISCPA), institut des médias, présent à Lyon et Paris ou l'École supérieure de journalisme de Paris (ESJ Paris) notamment, créée en 1899 ne sont pas reconnues par la profession, via le dispositif prévu par la Convention collective nationale de travail des journalistes, en raison du choix pédagogique de ne pas assurer le nombre d'heures d'enseignement requis.
EnSuisse romande, les journalistes-stagiaires sont engagés durant deux ans auprès d'un média, tout en suivant neuf semaines de formation théorique auCentre romand de formation des journalistes (CRFJ). Les stagiaires passent ensuite un examen de fin de stage. Par ailleurs, au bout de deux ans de pratique journalistique, les candidats journalistes obtiennent le RP (registre professionnel) qui fait d'eux des journalistes professionnels.
Les écoles de journalisme deGenève et deLausanne, établissements dotés de journaux en ligne, encadrées par des professionnels de la presse et des médias délivrent des diplômes d'études supérieures de journalisme et dejournaliste reporter d'images.
En France, l’article 20 de la loi du (loi Hadopi) prévoit que les œuvres du journaliste peuvent être utilisées par le titre dans lequel il travaille sur tous les supports : papier, Internet, téléphones mobiles, etc. Pendant une période de référence, cette utilisation a pour seule contrepartie le salaire. Au-delà, une rémunération supplémentaire est due, déterminée par un accord collectif. Faute d’accord dans un délai fixé par la loi, une commission paritaire présidée par un haut magistrat peut proposer aux parties une solution, c'est laCommission des droits d'auteur des journalistes (CDAJ).
Les syndicats d'employeurs y sont représentés de même que leSNJ, leSNJ-CGT, laCFDT, laCFTC et laCGC, etFO.
La loi du (loi Hadopi reprend le principe de trois cercles concentriques, selon que l'œuvre est utilisée pendant ou après la première publication, et à l'intérieur ou à l'extérieur du titre de la première publication. Ces trois cercles[46] vont ensuite inspirer la réforme duCode de la propriété intellectuelle (CPI). Le troisième cercle inclut deux sous-catégories, selon que l'œuvre est réutilisée dans un titre appartenant à la même « famille cohérente de presse » ou non :
le cercle 1[47] (article L 132-37 duCPI) : pour une première utilisation de ses articles dans le titre de presse et sa période de référence (une journée pour un quotidien, une semaine pour un hebdomadaire, un mois pour un mensuel), le journaliste reçoit déjà un salaire ou une pige. Il ne peut prétendre en plus à des droits d'auteur ;
le cercle 2[47] (article L 132-38 duCPI) : pour une réutilisation dans le même titre de presse, au-delà de la période de référence (par exemple un article laissé sur Internet ou réutilisé dans un supplément), le journaliste peut exiger des droits d'auteur. Il faut dans ce cas unaccord collectif, même si le journaliste a donné un accord individuel. L'événement déclencheur n’est pas le basculement d’un support vers un autre, mais le passage du temps[48] ;
le cercle 3 (article L 132-39 et L 132-40 duCPI) : pour la réutilisation hors du titre de presse, le journaliste peut exiger des droits d'auteur. Deux sous-catégories peuvent être distinguées :
le cercle 3-A (article L 132-39 duCPI) : pour un autre titre d'une même "famille cohérente de presse", à condition que la CDAJ reconnaisse l'existence de cette « famille cohérente de presse ». Il faut dans ce cas un accord collectif,
le cercle 3-B (article L 132-40 duCPI) : pour un autre titre. Il faut dans ce cas unaccord collectif ou bien l'accord individuel du journaliste, même si un déséquilibre qui peut exister, au moment de la négociation, entre l’éditeur et un journaliste isolé, par exemple un pigiste[49].
Les formes de pressions exercées sur les journalistes vont de la simple pression amicale à l'élimination physique. Elles ont pour but l'autocensure ou la manipulation de l'information afin de satisfaire les centres de pouvoir. Les formes de pression les plus courantes sont :
l'assassinat :50 journalistes tués dans le monde en 2020 selon le Baromètre de la Liberté de la Presse publié parReporters Sans Frontières[50] ;
l'emprisonnement :211 journalistes emprisonnés dans le monde en 2013[51]. La même année, la Turquie est le pays dont les prisons renferment le plus de journalistes au monde[51]. SelonCan Dündar éditorialiste turc lauréat du Prix Reporters sans frontières[52] emprisonné enTurquie[53], les principales raisons de l'incarcération des journalistes sont[54] :
l'opposition au pouvoir,
la découverte de corruption du pouvoir,
la politique de la guerre civile,
la découverte de trafics liés aux centres de décision ;
l'enlèvement :54 journalistes sont maintenus en otage à travers le monde en 2015[55] ;
l'agression ;
les violences policières : par exemple enFrance, en couvrant les manifestations desGilets jaunes en 2019, des dizaines de reporters, vidéastes et photographes ont été touchés par des tirs delanceurs de balles de défense, y compris au visage, ou ont reçu des coups de matraque et des jets de grenades. Ils présentent des blessures diverses : fractures, côtes cassées, brûlures et hématomes, etc. Entre le et le,54 journalistes ont été blessés par les forces de police, dont douze sérieusement, selon un décompte réalisé parReporters sans frontières (RSF)[56] ;
la menace et le harcèlement, que ce soit de manière physique ou de l'ordre du cyber-harcèlement[57] ;
les arrestations arbitraires ;
les saisies de matériel ;
les pressions fiscales ;
les pressions financières des annonceurs : la concentration et la financiarisation des médias influe sur la nature des sujets abordés et les conditions de travail avec le renforcement de l'objectif de rentabilité[58] sur celui d'informer
les pressions politiques sur la rédaction : elle se manifestent à travers la nomination des responsables de l’audiovisuel public[58] ou la mise en place de structure dictant aux rédactions les sujets à aborder[59] ;
les pressions salariales : par exemple enFrance, l'appel croissant auxpigistes majoritairement non cartés et non titulaires constitue également une forme de pression empêchant les journalistes d'exercer leur métier selon la déontologie requise[58] ;
la corruption de journalistes[60],[61],[62],[63] : par exemple, les monarchies du Golfe (Arabie saoudite,Qatar,Émirats arabes unis etKoweït) s'emploient, en particulier depuis les années 1990 et 2000, à renforcer leur visibilité à l'international. Les journalistes qui participent à des voyages de presse organisés par ces régimes reçoivent des cadeaux allant du stylo de marque à la montre de luxe, ou à des enveloppes d'argent liquide[64]. Cette pratique de l’enveloppe d'argent liquide, dite « enveloppe brune », est répandue dans certains pays d’Afrique où les salaires sont très bas, comme leNigeria[65].
↑Marianne Mako intègre en 1987 l'équipe de l'émission Téléfoot sur TF1 devenant la première femme journaliste contribuant à une émission sur le football à la télévision française
↑Nellie Bly (1864-1922) est une pionnière du reportage clandestin, une forme de journalisme d'investigation.
↑Citons les exemples, pour l'affaire Dreyfus d'Émile Zola qui publie janvier 1898, dans le quotidienL'Aurore, de l'article intitulé « J'accuse… ! » et deSéverine, journaliste dans plusieurs journaux, qui s'engage aux côtés des Dreyfusards
↑Sophie Huet est la première femme présidente de l'Association des journalistes parlementaires de décembre 2006 à juillet 2017
↑Émile Condroyer reçoit le premier prix décerné en 1933,Alix d'Unienville est la première femme à le recevoir en 1950. Le prix Albert-Londres se décline depuis 1985 en deux catégories : presse écrite et audiovisuel, et depuis 2017 trois, avec aussi une pour les livres.
↑Maxime Vaudano et Pierre Breteau, « Arrestation de Gaspard Glanz : pourquoi les journalistes indépendants sont-ils plus vulnérables ? »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
↑abcdefg ethJean Louis Renoux. Les régulations de la relation d'emploi dans les médias français. Sociologie. Université Paris Dauphine - Paris IX, 2011. Français. tel-00669626
↑Marie Jégo, « En Turquie, deux journalistes poursuivis pour des révélations sur des livraisons d'armes aux rebelles syriens »,Le Monde,(lire en ligne).
↑« Depuis sa prison, le message de Can Dündar à l’Humanité »,L'Humanité,(lire en ligne).
↑« Un plus grand nombre de journalistes sont retenus en otage en 2015 »,Les Échos,(lire en ligne, consulté le).
↑Lodamo Berhanu et Skjerdal Terje S, « Gratifications et enveloppes dans le journalisme éthiopien. Corruption ou formes légitimes d'encouragement professionnel ? »,Afrique contemporaine,no 240,,p. 77-92(DOI10.3917/afco.240.0077,lire en ligne).