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Joseph Storck (,Guebwiller,District de Haute-Alsace -,Biarritz,Pyrénées-Atlantiques)[1] est unenseignant français qui sauve de nombreux élèvesjuifs durant laSeconde Guerre mondiale, résistant qui reçoit à titre posthume le titre deJuste parmi les nations le, dumémorial de Yad Vashem (Jérusalem,Israël).
Joseph Storck est le fils d'Émile Storck et Maria Million. Émile Storck est contremaître aux Établissements Grün [F.J. Grün à Guebwiller (Machines de filature)][2]. Il est l'ainé d'une famille de neuf enfants[3].
En 1912, Joseph Storck étudie à l'école préparatoire, puis à l'école d'instituteur deColmar,Haut-Rhin.
En, il est mobilisé et sert dans l'artillerie sur lefront russe jusqu'en 1918.
Après laPremière Guerre mondiale, il termine ses études àAix-en-Provence et obtient un poste d'instituteur. Il enseigne dans plusieurs communes de laHardt et du Piémontvosgien.
En 1923, il enseigne à l'annexe de l'École normale de Colmar.
En 1928, il devient professeur de lettres. Il est nommé à Colmar. Il devient professeur agrégé en 1931, àCarcassonne,Aude.
En 1933, il devient censeur au lycée deBelfort.
En 1935, il devient proviseur auLycée Gérôme deVesoul.
En 1938, il devient proviseur au lycée Gay Lussac àLimoges.
En 1940, Joseph Storck est mobilisé sur le front de laLorraine et enBelgique, comme commandant debatterie d'artillerie.
De 1938 à 1944, Joseph Storck est proviseur dulycée Gay-Lussac (Limoges). Il sauve de nombreux pensionnaires juifs en leur donnant de fausses identités fabriquées dans son imprimerie clandestine. Il les cache lors des perquisitions de laGestapo et de lamilice[3].
Parmi les élèves que Joseph Storck sauve durant laSeconde Guerre mondiale se trouveLazare Landau, futur professeur à l'Université de Strasbourg: « J'avais 12-13 ans à l'époque, se souvient le professeur Landau. Joseph Storck, qui avait même proposé de m'intégrer dans sa famille pour me protéger, ce que mes parents ont refusé, m'a caché dans un réduit le jour où lamilice me recherchait. » Un autre élève juif, Marcel Mangel, sera plus connu plus tard sous le nom deMarcel Marceau. Au début de 1943, la Gestapo multiplie les arrestations et les déportations durant des mois Joseph Storck place les jeunes en danger dans des familles d'accueil. Il interdit l'accès du lycée à la police de Vichy.
En, 11 élèves membres d'une organisation résistante (le Septième barreau) sont arrêtés et internés au camp deNexon (Haute-Vienne). L'administration universitaire deClermont-Ferrand lui donne l'ordre d'exclure immédiatement les élèves. Le, Joseph Storck et monsieur Font, professeur d'histoire, prennent leur défense devant leconseil de discipline, qui refuse l'exclusion et s'en tient à leur suspension provisoire. L'administration ne suit pas l'avis du conseil de discipline. Malgré cela Joseph Storck leur rend visite au camp et organise la correction de leurs devoirs avec des professeurs volontaires. Il obtient qu'ils sortent du camp pour passer des examens[3].
Au printemps 1944, Joseph Storck apprend que laGestapo va contrôler tous les élèves à la recherche d'enfants juifs. Il s'efforce de trouver tous les motifs possibles pour exclure les élèves juifs du Lycée. Par ce moyen, il évite que les élèves soient présents lors des contrôles. Il sauve ainsi un grand nombre d'élèves juifs[3].
A la même période, des élèves de terminale volent des couvertures dans un dépôt allemand pour lesmaquis de la région. Ils sont surpris par laFeldgendarmerie et remis à laGestapo. Joseph Storck s'y rend pour expliquer qu'il ne s'agit pas d'un acte deRésistance mais d'un vol de la compétence des autorités judiciaires françaises. À la suite de sa démarche, les élèves sont remis aux autorités françaises et transférés à la maison d'arrêt deLimoges[3].
A la libération de Limoges, il entre aucomité départemental de libération et propose les 11 anciens lycéens du réseau Septième barreau pour lamédaille de la Résistance française[3].
En 1944 Joseph Storck devientinspecteur d'académie en Alsace, d'abord àAltkirch, puis à Colmar.
Après sa retraite, il est élumaire de Guebwiller, en 1971. Il ne conserve cette position que durant deux ans, à cause de problèmes de santé.
Il meurt en àBiarritz et est inhumé à Guebwiller.
Joseph Storck épouse Emma Tschaen, née le à Guebwiller et morte le[3]. Ils ont trois enfants : Raymonde (née en 1929), Daniel (né en 1936) et Françoise (née en 1944).