Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Joseph Fouché

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirFouché.

Joseph Fouché
Illustration.
Joseph Fouché, duc d'Otrante.
Fonctions
Président de la Commission de Gouvernement

(15 jours)
MonarqueNapoléon II
GouvernementCommission Napoléon II
LégislatureChambre des représentants
PrédécesseurAucun
SuccesseurCharles-Maurice de Talleyrand-Périgord
Ministre de l'Intérieur

(3 mois et 2 jours)
MonarqueNapoléonIer
GouvernementPremier Empire
PrédécesseurEmmanuel Crétet
SuccesseurJean-Pierre Bachasson
Ministre de la Police

(2 mois et 17 jours)
MonarqueLouis XVIII
GouvernementTalleyrand-Périgord
PrédécesseurJean Pelet
SuccesseurÉlie Decazes (Seconde Restauration)

(3 mois et 2 jours)
MonarqueNapoléonIer
GouvernementCent-Jours
PrédécesseurJules Anglès
SuccesseurJean Pelet

(5 ans, 10 mois et 24 jours)
MonarqueNapoléonIer
GouvernementPremier Empire
PrédécesseurLui-même
SuccesseurAnne Savary

(3 ans, 3 mois et 5 jours)
MonarqueNapoléon Bonaparte
GouvernementDirectoire
Consulat
PrédécesseurClaude Sébastien Bourguignon
SuccesseurLui-même
Sénateurd'Aix

(1 an, 9 mois et 26 jours)
Groupe politiqueMajorité Ministérielle
Député français

(10 mois et 13 jours)
Élection22 août 1815
Circonscription4e collège électoral de la Corrèze
Groupe politiqueMajorité Ministérielle
Prédécesseurnouvelle législature
SuccesseurLouis Alexandre Marie Valon du Boucheron d’Ambrugeac

(25 jours)
Élection12 mai 1815
CirconscriptionLoire-Inférieure
Groupe politiqueIndépendant
Prédécesseurnouvelle législature
Successeurnouvelle législature
Président du Club des jacobins

(8 jours)
Député de la Convention

(3 ans, 1 mois et 19 jours)
Élection7 septembre 1792
CirconscriptionLoire-Inférieure
Groupe politiqueMontagne
Prédécesseurnouvelle législature
Successeurnouvelle législature
Biographie
Titre completDuc d'Otrante
Date de naissance
Lieu de naissanceLe Pellerin (France)
Date de décès (à 61 ans)
Lieu de décèsTrieste (Autriche)
SépultureCimetière deFerrières-en-Brie (Seine-et-Marne)
NationalitéDrapeau de la FranceFrançaise
Parti politiqueGirondin
Montagnard
Indépendant
PèreJoseph Fouché
MèreMarie-Françoise Croizet
ConjointBonne-Jeanne Coiquaud (1)
Ernestine-Gabrielle de Castellane-Majastre (2)
Professionhomme politique
DistinctionsOrdre national de la Légion d'honneurGrand Croix de l'Ordre de la légion d'honneur
Ordre de la Couronne de WurtembergOrdre de la Couronne de Wurtemberg
ReligionCatholicisme,Athéisme

Signature de Joseph Fouché

Image illustrative de l’article Joseph Fouché
Chefs du gouvernement français
modifier 

Joseph Fouché, ditFouché de Nantes,duc d'Otrante, comte Fouché, est unhomme politiquefrançais, né le auPellerin, près deNantes, et mort le àTrieste, alors possession italienne de l'Empire autrichien. Personnage complexe qui a fasciné de nombreux auteurs[1], Fouché est particulièrement connu pour son implication dans la répression violente de l'insurrection lyonnaise en 1793, et pour avoir été ministre de la Police sous leDirectoire, leConsulat, l'Empire et laSeconde Restauration.

Biographie

[modifier |modifier le code]

Années de jeunesse et de formation (1759-1792)

[modifier |modifier le code]

Une famille de gens de la mer

[modifier |modifier le code]

Joseph Fouché[2] est le fils de Marie-Adélaïde Croizet (1720-1793), fille d'un fabricant de poulies pour navires[3], et de Julien Joseph Fouché père (1719-1771),capitaine de navire, fils d'un marin breton et petit-fils d'un charpentier de marine. Installée près de Nantes, et d'origine modeste, sa famille connaît une première et récente ascension sociale grâce à la carrière de son père. Ce dernier, qui commence commematelot de2e classe[4], finitcapitaine de marine marchande et commandant d'unbricknégrier, à une époque où lecommerce triangulaire est en plein essor en France, particulièrement depuis leport de Nantes. Les revenus générés par les expéditions négrières lui permettent même d'acheter uneplantation àSaint-Domingue, dans laquelle travaillent des esclaves noirs. Joseph Fouché père décède[5] le au retour d'un voyage de traite[6]. Son fils n'a alors que 12 ans.

L'acte de naissance de Joseph Fouché fils, daté du auPellerin, en Loire-Atlantique, indique : « Fils de Joseph Fouché, capitaine de navires, et de Marie Françoise CROUZET (AD 44), parrain François GOUY marraine demoiselle Jeanne CROUZET ».

Élève puis enseignant à l'Oratoire

[modifier |modifier le code]

Ayant d'abord envisagé de faire la même carrière de capitaine que son père, il en est empêché par sa santé fragile. Il entre alors au séminaire de l'Oratoire deNantes où il reçoit lesordres mineurs ; les idées répandues chez les Oratoriens sont celles desLumières, et il en ressortathée[7]. En 1782 il devient professeur de sciences — il est considéré comme un bon professeur[8] — au collège de l'Oratoire deNiort, puis enseigne dans lescollèges deVendôme,Saumur,Juilly etArras en 1788.

C'est à Arras qu'il fait la connaissance deRobespierre à l'académie desRosati, société littéraire et loge para-maçonnique. Il devientfranc-maçon dans la logeSophie-Madeleine-Reine de Suède d'Arras en 1789[9] et ne quittera jamais la maçonnerie, puisque entre 1805 et 1810 il est membre de la logeLes Citoyens réunis (devenue ensuiteLes Cœurs unis) deMelun, ainsi que, de 1805 à 1813, grand officier d'honneur et grand conservateur de la Grande Loge symbolique générale duGrand Orient de France[10].

Il est préfet des études chez les Oratoriens de Nantes lorsqu'éclate laRévolution française. Il en embrasse la cause avec ardeur, et, en il est élu député à laConvention de la ville de Nantes.

Révolution française (1792-1799)

[modifier |modifier le code]

En mission dans l'Ouest et le Centre

[modifier |modifier le code]

À laConvention, il fait partie ducomité d'instruction publique. Il appartient au parti desGirondins, avant de voter la mort lors duprocès de Louis XVI et de basculer vers les bancs desMontagnards.

Fouché est envoyé en mission dans l'Ouest et le Centre, et devient un propagandiste ardent de l'esprit révolutionnaire, organisant laGarde nationale à Nantes, et recrutant des volontaires contre lesvendéens.

Il effectue une intense entreprise dedéchristianisation de laNièvre et de l'Allier. C'est au cours de ses missions dans le Centre et laBourgogne que se manifesteront certaines dérives : destructions d'églises, croix brisées, pillages de trésors d'églises,autodafés de livres pieux et de vêtements sacerdotaux, etc.

SelonEmmanuel de Waresquiel, ces écarts eurent pour conséquence en partie la renaissance catholique de laRestauration et duSecond Empire.

Le « mitrailleur de Lyon » (1793-1794)

[modifier |modifier le code]

Sur proposition deBarère,Jean-Marie Collot d'Herbois etMontaut sont nommés par la Convention pour remplacerDubois-Crancé, qui avait pourtant déjà pris le contrôle de l'insurrection lyonnaise.

Fouché, alors dans laNièvre, est prié de les rejoindre le :« Le salut de la patrie vous appelle àVille-Affranchie, partez, votre patriotisme nous répond de votre zèle et de la fermeté avec laquelle il faut opérer dans cette ville rebelle. » Et il lui conseille de rapporter discrètement son arrêté ordonnant de verser auxcomités de surveillance l'or et l'argent monnayés, manière d'en laisser la destination à sa discrétion[11].

Fouché est ainsi chargé de faire exécuter le décret qui ordonnait la destruction de la ville de Lyon, et il encourage les cruautés qui furent commises alors. A cette occasion, il gagne le surnom de « mitrailleur de Lyon », pour avoir substitué à laguillotine, jugée trop lente, l'exécution de masse des habitants jugés suspects par la mitraille (des canons tiraient sur des groupes de plusieurs dizaines de condamnés). 1 683 Lyonnais sont tués, victimes de la répression de Fouché. Le 2frimaire (), il écrit avec Collot d'Herbois, à la Convention :

« On n'ose pas encore vous demander le rapport de votre premier décret sur l'anéantissement de la ville de Lyon, mais on n'a presque rien fait jusqu'ici pour l'exécuter. Les démolitions sont trop lentes, il faut des moyens plus rapides à l'impatience républicaine. L'explosion de la mine et l'activité dévorante de la flamme peuvent seules exprimer la toute-puissance du peuple. Sa volonté ne peut être arrêtée comme celle des tyrans, elle doit avoir les effets du tonnerre. Signé Collot d'Herbois et Fouché[12]. »

Dans l'exercice de son mandat, Fouché est aussi accusé de dilapidations et dedétournements. Ainsi, cet arrêté pris par lui et son collègueAlbitte :

« Les représentants du peuple envoyés à Commune affranchie pour y assurer le bonheur du peuple requièrent la commission des séquestres de faire apporter chez eux deux cents bouteilles du meilleur vin qu'ils pourraient trouver, et en outre, cinq cents bouteilles de vin rouge de Bordeaux, première qualité, pour leur table[13]. »

Rappelé à Paris le 7germinal (), Fouché réintègre la Convention le 17germinal (), qui renvoie son rapport aucomité de salut public. L'ex-représentant en mission justifie alors la violence de la répression lyonnaise en disant que « le sang du crime féconde le sol de la liberté et affermit sa puissance ».Robespierre aurait battu froid Fouché lors d'une entrevue privée à en croire lesmémoires deCharlotte Robespierre[14], texte publié quarante ans après les faits afin de réhabiliter son frèreMaximilien en campant celui-ci comme« doux, compatissant et martyr[15]. ». À l'encontre de cette« tradition, soigneusement entretenue par certains historiens en général favorables à l'action de Robespierre », l'historienMichel Biard relève que leComité en général etl'Incorruptible en particulier ne sont pas hostiles à la sévère répression lyonnaise, comme l'attestent divers écrits de Robespierre : une lettre« qui stigmatise [la] trop grande indulgence » des précédentsreprésentants en mission envoyés à Lyon, et deux discours, l'un non daté (contreFabre d'Églantine) et l'autre du23 messidoranII[16].

Par la suite, après le reflux de laTerreur, Fouché cherche à rejeter la faute surCollot d'Herbois[réf. nécessaire].

Se justifiant devant lesJacobins, il parvient à se faire élire à la présidence du club le 16prairial (), en l'absence de Robespierre. Toutefois, quand des délégations deNevers et duMorvan viennent accuser Fouché, Robespierre l'attaque ouvertement auxJacobins. Chassé des Jacobins le 24prairial () sous l'influence de Robespierre, Fouché sait alors, comme il l'écrira dans ses Mémoires, « qu’il avait l’honneur d’être inscrit sur ses tablettes à la colonne des morts ».

Se battant avec énergie pour sauver sa vie, il participe activement au complot qui aboutit à lachute de Robespierre et joue un rôle décisif, au cours de la nuit du 8 au9 thermidor, dans les négociations avec les chefs de laPlaine, leur promettant la fin de la Terreur pour prix de leur alliance.

De 1795 à 1799

[modifier |modifier le code]

Après le9-Thermidor, marginalisé, il est durement attaqué à la Convention le 27thermidoran III () oùJean-Marie François Merlino prend sa défense. Il se rapproche deGracchus Babeuf qui a formé un groupe d'opposition auxThermidoriens. Menacé après les insurrectionsdu 12 germinal et du1er prairial an III, il obtient la protection deBarras et bénéficie de l'amnistie debrumairean IV.

Discrédité, sans emploi, il vit quelque temps d'expédients. Chargé d'une mission dans lesPyrénées-Orientales pour la délimitation des frontières franco-espagnoles, il est employé ensuite par leDirectoire dans sapolice secrète. Puis il fait des affaires avec les banquiersOuvrard etHainguerlot, et obtient, grâce àRéal, une participation dans une compagnie de fournisseurs aux armées.

Représentant du Directoire enRépublique cisalpine — où son comportement, comme à Lyon, Nevers etMoulins, est des plus douteux (enrichissement personnel) — puis enHollande, il devientministre de la Police le 2 thermidor an VII ().

Ministre de la police durant le Consulat et l’Empire

[modifier |modifier le code]
Joseph Fouché,duc d'Otrante.

Il déploie dans ce poste une grande activité, ainsi qu'une sagacité rare, et rend service àNapoléon Bonaparte lors ducoup d'État du 18 brumairean VIII (), ne prenant aucune mesure contre lui.

En qualité de ministre de la Police, il fait arrêter les Directeurs lors ducoup d'État du 18 Brumaire. Sans avoir confiance en sa probité, lePremier Consul le maintient dans son poste et il obtient ainsi son portefeuille de ministre, ministère qu'il réorganise, cumulant la direction de la police et celle de la gendarmerie.

Fouché,parvenu de l'Empire, se distingue par son cynisme et ses abus de pouvoir dans la gestion du médiatiqueenlèvement du sénateur de Ris, dans laquelle il fit condamner deux innocents pour se sauver. Deuxgentilshommes royalistes, lemarquis de Canchy et le comte de Mauduison, sont accusés à tort par Fouché. En effet, Fouché avait, quelques années auparavant, embrassé une fille de force dans une auberge. Canchy et Mauduison, nobles et élégants, avaient sauvé cette jeune femme, couvrant de honte ce Fouché qui n'était encore à cette époque ni parvenu ni ministre. La rancœur personnelle que Fouché leur avait conservée les fit condamner à mort.

Il prouveque l'attentat de la rue Saint-Nicaise (1800) est le fait des royalistes, alors que Bonaparte est persuadé de la culpabilité des républicains jacobins. Décidé néanmoins à donner des gages au Premier Consul, il fait arrêter et interroger plusieurs anciens « septembriseurs » durant l'enquête[17].

En 1802, alors que Bonaparte cherche à obtenir le pouvoir à vie, Fouché tente de manœuvrer leSénat contre celui-ci[18]. Inquiet de sa puissance, Bonaparte supprime son ministère le 26fructidoran X (), après des critiques deTalleyrand, son ennemi de toujours, et des frères de Bonaparte. Il conserve un rôle dans l'arrestation dePichegru,Moreau et duduc d'Enghien.

À titre de compensation,Napoléon lui offre un siège auSénat conservateur, lasénatorerie d'Aix et un million deux cent mille francs de gratification.

Il redevient ministre de laPolice en juillet1804 et le reste jusqu'en juin1810.Comte d'Empire en1808, il est fait duc d'Otrante en1809 pour sa gestion remarquable de l'Empire en l'absence du souverain. Joseph Fouché etCharles-Maurice de Talleyrand-Périgord étant fâchés, c'estAlexandre Maurice Blanc de Lanautte (1754-1830), comte d'Hauterive, qui les raccommoda au cours d'un déjeuner qu'il organisa en 1809, dans sa maison de campagne àBagneux près de Paris[19].

Fouché est à nouveau disgracié, pour avoir essayé de soumettre des propositions de paix avec l'Angleterre auprès du ministreArthur Wellesley. Il fomente alors un complot, avec pour complice Talleyrand, pourtant son rival de toujours. Il subit la colère de Napoléon comme Talleyrand en pour avoir entamé des pourparlers secrets avec la Grande-Bretagne, il est alors disgracié (1810).

Après lacampagne de Russie, il est nommé, à la faveur d'un retour en grâce, gouverneur desProvinces illyriennes en1813, poste difficile. Une fois dans les Provinces, il y montre de la modération, il y plaide pour l'abolition totale du servage, joue pleinement son rôle de gouverneur, en organisant des réceptions pour les notables locaux, et en s'intéressant aux problèmes de la population. Il ne s'enfuit deLaibach (aujourd'huiLjubljana) que quelques jours avant l'arrivée desAutrichiens, pour continuer à faire croire à la population qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter.

Fouché trahit de nouveau l'Empereur avecJoachim Murat en1814, et se trouve àParis pour offrir aucomte d'Artois (le futurCharles X) la lieutenance générale du royaume après la défaite impériale. Toutefois, il refuse les offres d'emploi de la monarchie rétablie, qui tente alors de le faire arrêter. Soupçonné de comploter avec les républicains durant la première Restauration, il retrouve le ministère de la Police lors des Cent-Jours, tout en ménageant les royalistes.

L'homme-clef des Cent-Jours

[modifier |modifier le code]

Étant à nouveau ministre de la Police pendant lesCent-Jours, il manœuvre pour préparer la transition, prévoyant la défaite impériale. Il est alors l'homme-clé du gouvernement, l'Empereur étant au combat.

Après la défaite deWaterloo, il devient président dugouvernement provisoire et négocie avec les puissances alliées, dont l'Angleterre. Il manipule les républicains et les monarchistes, négocie avec les forces diverses qui déchirent le pays, pour maintenir l'ordre et la continuité de l'État.

Jugeant que la monarchie est le régime qui permettra au mieux à la France de retrouver sa souveraineté, il remet sur le trôneLouis XVIII, et, le, il devient son ministre.

« Ensuite, je me rendis chez Sa Majesté : introduit dans une des chambres qui précédaient celle du roi, je ne trouvai personne ; je m'assis dans un coin et j'attendis. Tout à coup une porte s'ouvre : entre silencieusement le vice appuyé sur le bras du crime, M.de Talleyrand marchant soutenu par M. Fouché ; la vision infernale passe lentement devant moi, pénètre dans le cabinet du roi et disparaît. Fouché venait jurer foi et hommage à son seigneur ; le féal régicide, à genoux, mit les mains qui firent tomber la tête de Louis XVI entre les mains du frère du roi martyr ; l'évêque apostat fut caution du serment. »

— François-René de Chateaubriand,Mémoires d'outre-tombe

Unecabale puissante des anciens émigrés est alors déclenchée contre lui. Le roi le nomme, pour l'éloigner, ambassadeur àDresde (Royaume de Saxe).

Fin de vie

[modifier |modifier le code]

Il est frappé par laloi du 12 janvier 1816 pour avoir tout à la fois voté lamort de Louis XVI et accepté une fonction pendant les Cent-Jours. Il est à ce titre exilé en tant querégicide ; il aurait alors éprouvé le besoin de publier une sorte de plaidoyerpro domo justifiant son action politique, mais dans une certaine indifférence en France ; « L'insupportable tombeau du pouvoir, c'est celui-là : être oublié. Le temps vous a mangé » (Jean-François Deniau à propos de labiographie de Fouché par Stefan Zweig,Survivre, 2004).

Il meurt en exil àTrieste en1820, assisté par le princeJérôme Bonaparte qui, sous ses ordres et sa surveillance, brûle, durant cinq heures, tous ses papiers, très compromettants pour lui et pour beaucoup ; cet autodafé fit disparaître une partie de l'histoire du Directoire, du Consulat et du Premier Empire.

La sépulture de Joseph Fouché au cimetière de Ferrières-en-Brie.

Le, ses cendres sont transférées au cimetière deFerrières-en-Brie, enSeine-et-Marne, où il avait acheté un château qui sera plus tard la propriété du baronGuy de Rothschild.

Les papiers personnels de Fouché sont conservés auxArchives nationales sous la cote 187AP[20].

Mémoires de Fouché

[modifier |modifier le code]

On a fait paraître sous son nom en1824 desMémoires, d'un certain intérêt sur le plan historique, mais déclaréesapocryphes par sa famille qui, protégée par lemaréchal Bernadotte, devenuroi de Suède, deviendra suédoise (seul titre ducal non suédois de Suède). Toutefois, à la suite des travaux deLouis Madelin,Michel Vovelle pense que cesMémoires sont probablement de la main de Fouché[21].

Caractère de Fouché

[modifier |modifier le code]
Cette sectionne cite pas suffisamment ses sources (septembre 2017)
Pour l'améliorer, ajoutezdes références de qualité et vérifiables (comment faire ?) ou le modèle{{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

Fouché, dont la carrière apparaît comme une suite d'intrigues, d'abus et de trahisons, possédait une présence d'esprit, un sang-froid et un aplomb remarquables.

Il sut, d'autre part, protéger bon nombre deMontagnards de la vindicte consulaire et impériale : il empêcha l'exil deBertrand Barère, montra l'inanité des accusations pesant sur l'ancien directeurPaul Barras, sauva la tête deFlorent-Guiot compromis dans la conspiration dugénéral Malet, fit accorder des pensions àCharlotte de Robespierre, sœur de Robespierre dont il était amoureux, et à la veuve de Collot d'Herbois, témoignant ainsi de son attachement sinon à des principes, du moins à certaines amitiés contractées durant la Révolution.

Il faut aussi souligner un important rôle facilitateur dans le retour des émigrés nobles sous le Consulat : ainsi Chateaubriand écrit à propos de son retour à madame de Staël « Fouché a été très bien dans mon affaire et même à peu près le seul »[22], il souhaitait se créer une clientèle d'obligés en même temps que se ménager des entrées dans la haute noblesse mais aussi être protégé lors d'un éventuel retour de la royauté toujours possible.

Ministères

[modifier |modifier le code]

Au début des Cent-Jours, lassé du ministère de la Police, Fouché demandera à devenir ministre des Affaires étrangères, mais Napoléon préférera nommer à ce poste le généralCaulaincourt.

Décorations

[modifier |modifier le code]
Source
« Cote LH/1006/86 »,base Léonore,ministère français de la Culture

Armoiries

[modifier |modifier le code]
FigureBlasonnement
Armes ducomte Fouché et de l'Empire (),Sénateur (28fructidoranX :Sénatorerie d'Aix),Ministère de la police (1799-1802,1804-1810, -, -),Ministère de l'Intérieur ( -),Légionnaire (), puis,Grand officier (25prairialanXII :), puis,Grand aigle de la Légion d'honneur (),

D'azur, à une colonne d'or, accolée d'un serpent du même, accompagné de cinq mouchetures d'hermine d'argent (2, 2 et 1) ; aucanton des ComtesMinistres.[24]

1erduc d'Otranteet de l'Empire (),

D'azur à la colonne d'or, accolée d'un serpent du même, semé de cinq mouchetures d'hermine d'argent, deux deux, et une ; au chef des ducs de l'Empire brochant.[24],[25],[26],[27],

Descendance de Joseph Fouché

[modifier |modifier le code]
Cette sectionne cite pas suffisamment ses sources (juillet 2022)
Pour l'améliorer, ajoutezdes références de qualité et vérifiables (comment faire ?) ou le modèle{{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

Joseph Fouché épousa en1792 Bonne-Jeanne Coiquaud (1763-1812), fille d'un notaire nantais[28]. De cette union naquirent :

Parmi ses descendants figureVirginie Coupérie-Eiffel, mariée en 1985 au chanteurJulien Clerc.

Veuf, Joseph Fouché épousera en1815[29] Gabrielle-Ernestine de Castellane (1788-1850). Aucun enfant ne naîtra de cette union. Gabrielle-Ernestine s'occupera de quelques-uns des enfants nés de la première union de son mari.

Dans les arts et la culture populaire

[modifier |modifier le code]

Littérature

[modifier |modifier le code]

La postérité ne lui a pas été favorable : aucune rue en France ne porte le nom de Joseph Fouché à ce jour. Cependant le personnage a beaucoup fasciné les romanciers.Stefan Zweig lui a consacréune copieuse biographie.Honoré de Balzac lui a plusieurs fois attribué le rôle du « méchant » (Les Chouans,Une ténébreuse affaire) et selon Zweig, Balzac aurait été le seul à reconnaître son génie tortueux[30]. DansLe Chevalier de Sainte-Hermine d'Alexandre Dumas, il est décrit comme une hydre, un être laid et malfaisant[31].

Joseph-Liberté Fouché, l'un des fils de Joseph Fouché, souhaitant se démarquer de son père, a dilapidé sa fortune après sa mort. Au point qu'il négociera auprès de son notaire, à qui il devait de l'argent, une remise de dette en échange d'une partie des archives de son père[32].

Après la biographie deLouis Madelin datant de 1901 et couronnée par l'Académie française, l'écrivainStefan Zweig s'intéresse surtout aux ressorts psychologiques de Fouché tandis que l'historienJean Tulard, spécialiste du Premier Empire, apporte sa connaissance de l'épopée napoléonienne pour décrire les relations entre l'empereur et son ministre. L'historienJulien Sapori a constitué, en une "Société d'Études sur Fouché et son temps" avec une douzaine d'autres historiens, dontBernard Hautecloque,Michel Kerautret,Michelle Sapori,Éric Vial, etc. Leur but est, sinon de réhabiliter Fouché, du moins de combattre sa légende noire en replaçant ses actes dans leur contexte. L'autre but de cette société est aussi la rédaction, et la publication d'unDictionnaire Fouché, destiné à éclairer tous les aspects de la vie du personnage et de son époque[source secondaire souhaitée].

En 2014,Emmanuel de Waresquiel publie une biographie intituléeFouché : les silences de la Pieuvre après découverte de nouveaux fonds d'archives. Il y aborde le contexte familial de Fouché ainsi que les aspects psychologiques du personnage, entrant parfois en désaccord avec d'autres historiens[33].

Théâtre

[modifier |modifier le code]
L'acteurArnold Moss interprétant Fouché dansLe Livre noir,film d'Anthony Mann (1949).

La pièce de théâtreLe Souper, deJean-Claude Brisville, écrite en 1989, relate un souper — peut-être imaginaire — entre Fouché etTalleyrand, la veille du retour deLouis XVIII sur le trône, le. Cette pièce à succès (critique et public) a étéadaptée au cinéma en1992 parÉdouard Molinaro, avec les deux mêmes interprètes :Claude Brasseur dans celui de Fouché etClaude Rich dans le rôle de Talleyrand (Rich obtint leCésar du meilleur acteur en 1993 pour son interprétation de Talleyrand).

Au théâtre encore, dans la comédieMadame Sans-Gêne, deVictorien Sardou etÉmile Moreau, Fouché est l'un des principaux protagonistes.

Filmographie

[modifier |modifier le code]
Voir la catégorie :Acteur ayant incarné Joseph Fouché.

Le personnage apparaît aussi dans plusieurs films qui dépeignent son rôle sous l'Empire Français ainsi que sous la restauration et les manigances avec Talleyrand et d'autres contemporains.

Cinéma

[modifier |modifier le code]

Télévision

[modifier |modifier le code]
Téléfilm
[modifier |modifier le code]

1972 :Les Fossés de Vincennes dePierre Cardinal avecAndré Dumas ;

Série
[modifier |modifier le code]

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. Cinq biographies (Madelin,Zweig,André Castelot,Tulard, de Waresquiel) et un dictionnaire lui sont consacrés.
  2. Le patronyme Fouché dérive d'un ancien nom germanique de la racinefulc, « peuple ».Marie-Odile Mergnac,Les noms de famille en France, Archives & culture,,p. 167.
  3. Dictionnaire Fouché, 2019,p. 169
  4. Dictionnaire Fouché, 2019,p. 182
  5. Les circonstances de la mort sont inconnues : accident, scorbut, « fièvres » ?
  6. de Waresquiel 2014,p. 26.
  7. Léon Kammacher,Joseph Fouché : du révolutionnaire au ministre de la police,Éditions du Scorpion,,p. 21.
  8. de Waresquiel 2014,p. 33.
  9. Laurent Kupferman et Emmanuel Pierrat,Le Paris des Francs-Maçons, Paris,,p. 102.
  10. de Waresquiel 2014,p. 51.
  11. Bibliothèque nationale, Manuscrits, Fichier Charavay, lettre du 30 octobre 1793.
  12. Philippe Buchez et Charles-Prosper Roux,Histoire parlementaire de la Révolution, vol. XXX, p. 400.
  13. Buchez et Roux,Histoire parlementaire de la Révolution, vol. XXXII, p. 41.
  14. « Mon frère lui demanda compte du sang qu'il avait fait couler et lui reprocha sa conduite avec une telle énergie d'expression que Fouché était pâle et tremblant. Il balbutia quelques excuses et rejeta les mesures cruelles qu'il avait prises sur la dureté des circonstances. Robespierre lui répondit que rien ne pouvait justifier les cruautés dont il s'était rendu coupable ; que Lyon, il est vrai, avait été en insurrection contre la Convention nationale, mais que ce n'était pas une raison pour faire mitrailler en masse des ennemis désarmés »,Charlotte de Robespierre,Mémoires, rééd. Paris, Nouveau Monde Éditions, 2006, p. 106.
  15. MarcBelissa etYannickBosc, « XIXe-XXIe siècle : légende dorée, légende noire »,L'Histoire,no 433 « Dossier : la chute de Robespierre »,‎,p. 55.
  16. Michel Biard,Collot d'Herbois : légendes noires et Révolution, Lyon, Presses universitaires de Lyon,, 225 p.(ISBN 2-7297-0512-0,lire en ligne),p. 147-148.
  17. de Waresquiel 2014,p. ?.
  18. Emmanuel de Waresquiel,Talleyrand : Le prince immobile, Fayard, 2003,p. 294
  19. Alexis-François Artaud de Montor, Histoire de la vie et des travaux politiques du comte d'Hauterive, Paris, 2e édition, 1839, impr. Adrien Le Clere & Cie, p.265.
  20. Archives nationales
  21. Claude Michaud, « Fouché :Mémoires. Présentation deMichel Vovelle. Coll. « Acteurs de l'Histoire ». 1993 [compte rendu] »,Dix-huitième Siècle, n° 27, 1995, p. 585,lire en ligne.
  22. Emmanuelde Waresquiel,Fouché : les silences de la pieuvre, Paris,Tallandier,, 830 p.(ISBN 978-2-84734-780-7,lire en ligne)
  23. Almanach impérial : pour l'année1810, Testu,(lire en ligne), chapitre 5
  24. a etbSource :www.heraldique-europeenne.org
  25. NicolasRoret,Nouveau manuel complet du blason ou code héraldique, archéologique et historique : avec un armorial de l'Empire, une généalogie de la dynastie impériale des Bonaparte jusqu'à nos jours, etc.,Encyclopédie Roret,, 340 p.(lire en ligne)
  26. La noblesse d'Empire sur http://thierry.pouliquen.free.fr
  27. Armorial de J.B. RIETSTAP - et ses Compléments
  28. Marc Lambron et Laurent Theis, « Si vous avez encore des cadeaux à faire... », surLe Point,(consulté le)
  29. "La Duchesse d'Otrante à Riond-Bosson", Journal de Morges, 8.11.1935,https://scriptorium.bcu-lausanne.ch/s/lUr9zAGORm
  30. SeulBalzac nous dit-il, « a vu de la grandeur dans cette figure originale » et dans son romanUne ténébreuse affaire, il consacre à cet « esprit sombre, profond, extraordinaire » une page entière, le décrivant comme « un singulier génie qui frappaNapoléon d'une sorte de terreur » dont le caractère « se forma dans les tempêtes ». Stefan Zweig,Fouché, Grasset, Les cahiers rouges, p. 58(ISBN 2246168147)
  31. Alexandre Dumas,Le Chevalier de Sainte-Hermine, Phébus(ISBN 2752900961):« - Vous connaissez Fouché, mademoiselle? demanda Hector en s'interrompant.
    - Non, monsieur, répondit Claire.
    - C'est l'apothéose du laid. Des yeux faïence dont les rayons divergent, des cheveux jaunes et rares, un teint couleur de cendre, un nez aplati, une bouche de travers garnie de vilaines dents, un menton fuyant, une barbe de cette teinte rousse qui salit le visage, tel est Fouché »
    , chapitre XVII.
    « Il y avait un homme que Bonaparte détestait, craignait et subissait tout à la fois [...] Bonaparte, en éprouvant cet éloignement, obéissait à cet admirable instinct que les animaux, encore plus que les hommes, ont des choses qui doivent leur être nuisibles.
    Joseph Fouché, ministre de la Police, était en effet une chose laide et nuisible à la fois. Il est rare que le laid soit bon, et chez Fouché, la moralité, ou plutôt l'immoralité, égalait la laideur »
    , chapitre XX.
    « D'une complexion nerveuse, irritable, inquiète, la nature semblait lui avoir fait le regard louche et de grandes oreilles pour lui permettre de voir de deux côtés à la fois et d'écouter de tous les côtés », chapitre XXI.
  32. https://www.youtube.com/watch?v=kuYBaibmUKU Émission « Au cœur de l'histoire » d'Europe 1 consacrée à Joseph Fouché avecEmmanuel de Waresquiel.
  33. Jeanne-LaureLe Quang, « Emmanuel de Waresquiel, Fouché, les silences de la pieuvre »,La Révolution française,no 9,‎(ISSN 2105-2557,DOI 10.4000/lrf.1427,lire en ligne, consulté le)

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Sources primaires

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Chronologies
Précédé parSuivi par
(Pas de prédécesseur)
Président de la Commission de Gouvernement
-
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord
Claude Sébastien Bourguignon
Ministre de la Police
20 juillet 1799 - 13 septembre 1802
Fonction supprimée
Fonction recréée
Ministre de la Police
10 juillet 1804 - 3 juin 1810
René Savary, duc de Rovigo
(Pas de prédécesseur)
Duc d'Otrante
1809 - 1820
Joseph-Liberté Fouché
Jules Anglès
Ministre de la Police
20 mars 1815 - 22 juin 1815
Jean Pelet de la Lozère
Jean Pelet de la Lozère
Ministre de la Police
7 juillet 1815 - 26 septembre 1815
Élie Decazes
Emmanuel Crétet, comte de Champmol
Ministre de l'Intérieur
-
Jean-Pierre Bachasson, comte de Montalivet
v ·m
Directoire()
Événements
Institutions
Directeurs
Ministres
Autres personnalités politiques
Société
Historiens
v ·m
Secrétaire d’État
Armes Impériales
Affaires étrangères
Intérieur
Justice
Guerre
FinancesMarc Michel Gaudin, duc de Gaète (1804-1814)
Marine et ColoniesDenis Decrès (1804-1814)
Police
Trésor
Administration de la Guerre
Cultes
Manufactures et Commerce
poste créé en 1812
Jean-Baptiste Collin, comte de Sussy (1812-1814)
(CONSULAT ←)  Gouvernement précédent ••••• Gouvernement suivant (GOUVERNEMENT PROVISOIRE DE 1814 ←)
v ·m
Gouvernement des Cent-Jours (20 mars - 22 juin 1815)
Sous le règne deNapoléon Ier
Affaires étrangèresArmand de Caulaincourt
FinancesMartin Michel Charles Gaudin
TrésorNicolas François Mollien
IntérieurHugues-Bernard Maret
PoliceJoseph Fouché
JusticeJean-Jacques-Régis de Cambacérès
Marine etColoniesDenis Decrès
GuerreLouis Nicolas Davout
Liste des sous-secrétaires d’État
(← PREMIÈRE RESTAURATION) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (COMMISSION NAPOLÉON II →)
v ·m
CommissionNapoléonII (22 juin - 7 juillet 1815)
Sous le règne deNapoléon II
Membres de la Commission

Joseph Fouché
Président du Conseil
Affaires étrangèresÉdouard Bignon
FinancesMartin Michel Charles Gaudin
TrésorNicolas François Mollien
IntérieurClaude Marie Carnot
PoliceJoseph Pelet de la Lozère
JusticeAntoine Boulay de la Meurthe
Marine etColoniesDenis Decrès
GuerreLouis Nicolas Davout
(← GOUVERNEMENT DES CENT-JOURS) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (TALLEYRAND →)
v ·m
Ministère du prince de Talleyrand  Armoiries de la Restauration
9 juillet — 26 septembre 1815
Sous le règne deLouisXVIII
Affaires étrangèresPrince de TalleyrandLe prince de Talleyrand
Prince de Talleyrand
Président du Conseil
Justice etIntérieurBaron Pasquier
GuerreMaréchal de Gouvion Saint-Cyr
FinancesBaron Louis
Marine etColoniesComte de Jaucourt
PoliceDuc d’Otrante
(← COMMISSION NAPOLÉON II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (RICHELIEU I →)
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Joseph_Fouché&oldid=230337542 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp