Le général de division Joseph Chabran. | ||
| Naissance | Cavaillon,Comtat Venaissin | |
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| Décès | (à 79 ans) Avignon,Vaucluse | |
| Origine | ||
| Allégeance | ||
| Arme | Infanterie | |
| Grade | Général de division | |
| Années de service | 1792 –1814 | |
| Conflits | Guerres de la Révolution française Guerres napoléoniennes | |
| Distinctions | Comte Commandeur de la Légion d'honneur Chevalier de Saint-Louis | |
| Hommages | Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile,27e colonne. | |
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Joseph Chabran, né le àCavaillon dans leVaucluse et mort le àAvignon, dans le même département, est ungénéral français de la Révolution et du Premier Empire.
Il est professeur de mathématiques[1] chez lesPrêtres de la doctrine chrétienne[2] et habiteDraguignan à plusieurs reprises.À une date indéterminée, il épouse une habitante deDraguignan, Louise Colla, fille d'Antoine Colla, médecin et lieutenant particulier de sénéchaussée. Louise Colla habitait 41 rue de l'observance à Draguignan.[réf. souhaitée]
Il embrasse avec chaleur la cause de la liberté et entre dans la carrière des armes au moment où les puissances coalisées menacent de franchir les frontières françaises. Élu capitaine au5e bataillon de volontaires des Bouches-du-Rhône le à l'âge de 29 ans[2],[3], il fait en cette qualité sa première campagne à l'armée d'Italie. En mai1793, il obtient le grade de capitaine-adjoint provisoire à l'état-major de cette armée, combat avec distinction à l'affaire de Pérus, à celle deLignières[2], et devient chef de bataillon adjudant-général provisoire le 8 ventôsean II, puis adjudant-général chef de brigade le 27 prairialan III. Chabran se signale surtout aupassage du pont de Lodi le 22 floréal suivant. Il est, avec les générauxMasséna,Dallemagne, et le chef de bataillon Dupas, un des officiers de l'armée française qui décident du succès de cette journée.
Après avoir donné de fréquentes preuves de valeur à labataille de Lonato, à laprise de Corona, aucombat de Montebaldo, il mérite d'être cité honorablement dans les rapports du général en chef pour sa brillante conduite àRoveredo. Élevé au grade degénéral de brigade provisoire à la suite de cette affaire le 18 fructidoran IV, il combat ensuite vaillamment à laprise de Bassano. Le 26 ventôsean V, il se distingue de nouveau aupassage du Tagliamento, et y soutient, avec deux bataillons de grenadiers, les mouvements du corps de cavalerie commandé parMurat. Le gouvernement confirme sa nomination provisoire au grade de général de brigade le 4 prairial suivant. Lors de l'insurrection deVérone, le général Chabran se porte rapidement sur cette ville, s'en empare de vive force, fait un exemple sévère du chef de l'insurrection, mais il se montre aussi modéré que généreux envers les habitants, que les lois de la guerre livraient à sa discrétion. L'habileté dont il fait preuve en cette circonstance difficile détermine le gouvernement à lui confier une mission plus épineuse encore.
Le 26 vendémiairean VI, il est chargé de réprimer les désordres qui éclatent dans le département desBouches-du-Rhône, ainsi que dans celui desAlpes. Il parvient à calmer les passions auxquelles ces malheureuses contrées sont en proie, en alliant la fermeté aux moyens de conciliation. Le gouvernement lui décerne un sabre d'honneur sur la lame duquel étaient gravés ces mots :« À l'adjudant-général Chabran, avec le brevet de général de brigade, pour les batailles de Lodi, Lonato, Roveredo etTrente le 10 vendémiairean VI ». En l'an VII, il a ordre de se rendre à l'armée d'Helvétie, sous les ordres deMasséna, concourt le 7 ventôse aupassage du Rhin, se porte sur l'ennemi qui se retire dans la direction deCoire, culbute d'abord ses colonnes à la baïonnette, et secondé par la charge brillante que fait le7e régiment de hussards, achève ensuite de mettre les Autrichiens dans une déroute complète. Il prend le généralAuffenberg qui les commande, 3 000 prisonniers, 3 drapeaux, 16 pièces de canon, un grand nombre de caissons, les magasins considérables de farine et de fourrages sont les trophées de cette journée, dans laquelle le général Chabran fait des prodiges de valeur.
Le 12 floréal suivant il engage une action qui n'est pas moins heureuse. Il occupe la position de Luzisteig, lorsque 2 000 Autrichiens, qui ont débouché par Fläsch cherchent à tourner cette position. Chabran les laisse s'engager dans ces lieux difficiles, puis se mettant à la tête d'un bataillon de la409e demi-brigade d'infanterie de ligne, il attaque impétueusement cette colonne, la force à mettre bas les armes, et fait 1 300 prisonniers.
Promu le 5 messidor au grade degénéral de division, il est chargé quelques mois plus tard, de favoriser l'attaque générale entreprise par la droite de l'armée française sur la gauche de l'archiduc Charles. Cette attaque a pour objet de s'emparer dumassif du Saint-Gothard et de forcer les Autrichiens d'évacuer les cantons deSchweitz et d'Uri. Le 27 thermidor, Chabran franchit la Sihl, surprend, repousse les postes avancés sur la rive occidentale dulac de Zurich, s'empare des hauteurs deRichterswil et d'Hirzel, puis bat et détruit presque en entier une forte colonne ennemie qui garde la position entre Lachen et Einsiedeln. Ces opérations favorisent les attaques du généralLecourbe sur tout le cours de laReuss depuis Altdorf jusqu'au Saint-Gothard. Mais les Autrichiens occupent encore le camp retranché qu'ils ont établi à Wohand (?). Chabran l'attaque, l'emporte à la baïonnette, et y est grièvement blessé. C'est dans cette journée que leprince Charles, général en chef de l'armée autrichienne, dit en parlant du général Chabran à ses officiers :« ce général se mire dans ses grenadiers ». En effet, Chabran s'enorgueillissait de la bonne tenue de ses troupes.
À l'époque de la formation de l'armée de réserve destinée à se porter enItalie, lepremier Consul lui confie le commandement de la5e division, composée de 4 à 5 000 hommes. Il pénètre dans lavallée d'Aoste par lepetit Saint-Bernard. Arrivé devant lechâteau du Bard, on le charge du soin de faire le siège de cette place. Il fait monter dans le clocher d'une église des pièces de canon qui battent violemment l'enceinte du fort et déterminent le commandant à capituler. C'est ainsi qu'est assurée la libre communication de l'armée avec la France. Le général Chabran marche aussitôt surIvrée, puis sur la rive gauche duPô, et opère une diversion qui contribue puissamment au succès de labataille de Marengo, gagnée par les Français le 20 prairialan VIII.
Après lapaix de Lunéville, il obtient le commandement duPiémont, et se fait remarquer dans ce nouveau poste par toutes les qualités qui distinguent l'habile administrateur. Il rétablit la tranquillité, fait renaître la confiance dans les esprits, protège la sûreté des routes, et empêche qu'aucun abus, aucun acte arbitraire, ne provoquât de nouvelles révoltes. Appelé, au commencement de l'an XII, à la présidence du collège électoral du département deVaucluse, il est nommé membre et commandeur de laLégion d'honneur les 19 frimaire et 25 prairial de la même année.
Une nouvelle coalition des puissances du Nord s'étant formée contre laFrance,NapoléonIer, prêt à soutenir une guerre dont les résultats devaient être décisifs pour le pays, confie au général Chabran le soin de surveiller les mouvements des Anglais, et le charge de pourvoir à la défense des côtes de l'Océan et des îles qui en dépendent depuisNantes jusqu'à laGironde. Lorsqu'il s'est acquitté de cette importante mission, l'Empereur lui donne le commandement du camp qu'il a établi àSaintes, puis en 1808, celui de la10e division militaire. La sagesse et la modération avec laquelle il exerce ses nouvelles fonctions, le font vivement regretter des habitants deToulon, à l'époque où il est obligé de les quitter pour se rendre à l'armée de Catalogne en1808.
Chabran entre dans cette province à la tête de cette division, et reçoit l'ordre de réprimer l'insurrection qui a éclaté àTarragone, il sort de cette ville où il est parvenu à rétablir la tranquillité, lorsqu'il trouve au village del'Arboç une foule d'insurgés qu'il attaque et met en déroute. Il rencontre de nouveau les ennemis, au nombre de 20 000, à labataille de Molins de Rei, sur leLlobregat. Quoiqu'il n'a que 4 000 hommes à leur opposer, il marche aussitôt contre eux, les culbute et les met en déroute. Nommé peu de temps après gouverneur deBarcelone, le général Chabran se concilie l'affection des habitants de cette ville par une conduite pleine à la fois de sagesse et de fermeté, de courage et de modération. Aussi, à l'époque où il se dispose à rentrer en France, le conseil municipal de Barcelone lui vote-t-il une lettre de remerciement.
Le général Chabran reçoit sa retraite après le rétablissement desBourbons et est faitchevalier de Saint-Louis le, avant d'obtenir le titre de comte le suivant. Retiré depuis cette époque àAvignon, dans le département deVaucluse (il a alors 52 ans), il y vit honoré et estimé. Nommé maire deCavaillon, il meurt à l'âge de 79 ans le à Avignon.