En 1966, il se rend enLituanie, où il fait connaissance deTomas Venclova à qui il dédiera son poèmeLithuanian Nocturne (1973)[7],[8].
Constamment surveillé, il est expulsé d'URSS en. Après un bref séjour àVienne, où il est accueilli parW. H. Auden, il s'établit auxÉtats-Unis. À l'instar deVladimir Nabokov, il écrit des articles enanglais, regroupés plus tard dans le recueilLoin de Byzance.
Brodsky entame ensuite l'écriture de poèmes enlangue anglaise et traduit durusse certaines de ses compositions, arrivant à retrouver les acrobaties rythmiques et verbales des versions originales. Il publie par ailleurs ses travaux dans les plus grandes revues littéraires des États-Unis.
Accédant à la citoyenneté américaine en1977, il enseigne à l'Université du Michigan et devient une figure marquante des milieux intellectuels new-yorkais. Ce statut accroît son prestige international et lui permet de donner des conférences dans le monde entier.
L'œuvre de Brodsky doit beaucoup à la tradition pétersbourgeoise desacméistes et plus encore à la poésie anglophone (particulièrement lespoètes métaphysiques tels queJohn Donne) à qui il emprunte l'inquiétude métaphysique, la préciosité de la forme et la versification savante. Laprosodie, lamétrique et larythmique de ses compositions se veulent plus libres au fil du temps. On retrouve dans ses strophes alambiquées un hommage à la poésie élisabéthaine dont il reprend le jeu desrejets etcontre-rejets et de rimes finales ou intérieures. Il a aussi souvent recours à l'enjambement et auxmétaphores. Sa poésie fait de la parole la preuve absolue de l'existence humaine. Elle constitue une réflexion dense sur la langue (syntaxe,versification,étymologie,symbolique, musicalité) et conjugue inspiration du quotidien, méditation, visionéthique, épique etcosmogonique.
En1990, il épouse une étudiante russo-italienne, Maria Sozzani, rencontrée alors qu'il donne un cours àParis, dont il aura une fille, Anna.
Joseph Brodsky meurt àNew York, le, des suites d'unecrise cardiaque. Il est enterré sur l'île de San Michele, l'île-cimetière deVenise. Joseph Brodsky aimait particulièrement l'Italie et trouvait excellente la traduction de ses poèmes enitalien, qui utilisait le même système de rimes que celui de la poésie russe.
Parmi ses recueils de poèmes, on noteLa Procession (1962),Collines (1962),Isaac et Abraham (1962),Élégie à John Donne (1963),Gortchakov et Gorbounov (1965-1968),La Partie du discours (1977),Nouvelles Stances (1983),Uranie (1987),Paysage avec inondation (posth.1996). Il est également l'auteur de pièces de théâtre telles queLe Marbre (1984) etDémocratie (1990). Il a aussi signé quelques essais critiques commeLoin de Byzance (1988) puis uneHistoire duXXe siècle (1986).
E. Carrère, dans sa biographie d'Édouard Limonov, rapporte à plusieurs reprises le mépris que cet écrivain russe éprouvait pour Brodsky. Ainsi, selonun article desInrockuptibles,« Chez Limonov, c’est un rejet épidermique, lié à son histoire. Il n’éprouve que jalousie et mépris pour les hérauts de la dissidence russe, émigrés comme lui mais plus lus, plus reconnus. Il envie Joseph Brodsky, prix Nobel de littérature en 1987, crache surSoljenitsyne et sur la "sainte Trinité"Mandelstam-Pasternak-Tsvetaeva. »
(en)Autobiographie sur le site de lafondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — leNobel Lecture — qui détaille ses apports)