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Joseph Boczov ouJózsef Boczor, né Ferencz ou Ferenc Wolf (,Batiz (Hongrie) -, fusillé aufort du Mont-Valérien), est uningénieur chimiste,militant etrésistantcommuniste hongrois, soldat volontaire de l'armée française de libération (FTP-MOI de la région parisienne), fondateur, en 1942, et chef du4e détachement dit des « dérailleurs », puis dirigeant duGroupe Manouchian-Boczov-Rayman de résistants.
Arrêté le 27 novembre 1943, son nom et son portrait sont placardés par lesnazis sur l'affiche rouge avec la description« juif hongrois », aux côtés de huit de ses camarades des FTP-MOI.
Grand spécialiste en explosifs, il s'était aguerri à la vie combattante durant laguerre d'Espagne, au sein desBrigades internationales.
Ferenc Wolf est né àBatiz (aujourd'hui: Botiz, Satu Mare), village appartenant alors à l’empire austro-hongrois. Le père de Ferenc, un juif hongrois, est un prêteur d’argent plutôt aisé[1]. Après leTraité de Versailles, en 1920, le village de Batiz et sa région sont cédées à laRoumanie. La famille Wolf décide de rester dans le village et devient roumaine. Ferenc Wolf peut donc s’inscrire au collège deCluj[2]. Durant ses études il milite au jeuneParti communiste roumain et rencontreAna Pauker, une des dirigeantes du parti[3]. Son diplôme d’ingénieur en poche, il devint permanent du Parti communiste roumain et milita àIași[4]. Il décide de s’engager dans la lutte antifasciste et de combattre en Espagne. Pour protéger sa famille, il change de nom et prend celui de Joseph Boczov[5].
À l'âge de 32 ans, il quitte la Roumanie pour se rendre, à pied, en Espagne, combattre dans les rangs desBrigades internationales[6]. Il perd six mois sur les routes et dans les prisons avant d'atteindre son but. Après la défaite de laRépublique espagnole, il se retrouve interné avec ses camarades de lutte dans les camps d'Argelès et deGurs. Joseph Boczov est le chef du groupe roumain du camp. Avec nombre de ses compatriotes, il est déchu de sa nationalité. En tant qu'apatrides, ils sont déportés vers l'Allemagne. Pendant le trajet en train, il organise leur évasion[7].
Il vient à Paris et, lorsque sont formés les premiers groupes deFTP, il devient le chef du premier détachement FTP-Immigrés, composé d'éléments hungaro-roumains de la région parisienne. Il organise la première attaque à la grenade contre la gare de Belleville où de grandes quantités de marchandises sont stockées dans les dépôts.
Son détachement se spécialise dans le déraillement des trains deSS et de laWehrmacht. Les déraillements, qui se font d'abord à l'aide de simples outils, sont perfectionnés car la surveillance allemande se fait de plus en plus rigoureuse. L'ingénieur-chimiste Boczov, aux prises avec mille difficultés, fait preuve d'ingéniosité et d'initiative. Ensuite, lorsque la lutte clandestine se développe et prend des formes toujours plus élaborées, Boczov, fort de ses connaissances techniques et de son expérience acquise pendant la guerre d'Espagne, devient le chef du4e détachement, qui se consacre à des actions d'envergure contre les chemins de fer utilisés par l'armée allemande[7],[8]. Sa formation de chimiste lui permet de concevoir des mines et des « charges en cisaille » efficaces pour faire dérailler les trains[9].
Filé depuis le par laBrigade Spécialeno 2 (BS2) desRenseignements généraux, Joseph Boczov se cache : à Paris, au 85,rue de Turbigo ; au 1bis,rue de Lanneau ; au 9,rue Caillaux. Le, Joseph Boczov,Léon Goldberg et quatre autres combattants partent en mission pour faire stopper un convoi allemand sur la ligne Paris -Troyes, àGrandpuits près deMormant. Dans la nuit du au, le train déraille, mais ils n'ont pas repéré qu'ils étaient filés par la BS2. Une fusillade s'engage. Trois résistants sont tués ou faits prisonniers, et les trois autres s'enfuient, mais sont repérés. L'étau se resserre.
Joseph Boczov est arrêté le. Accusé d'avoir accompli20 attentats (chiffre éloigné de la réalité), il est traduit devant le Tribunal militaire. Il est fusillé aufort du Mont-Valérien le avec les22 autres membres de l'Affiche rouge[10],[11],[12].
Son nom figure sur l'« affiche rouge » éditée par les Allemands, avec le texte suivant :
« Boczov juif hongrois chef dérailleur 20 attentats »
En 1974 l'administration postale de laRépublique populaire de Hongrie émet untimbre-poste, d'une valeur de trois forint, illustré, sur fond bleu-blanc-rouge, des effigies de trois hongrois« héros de la Résistance française » : Jószef Boczor,Imre Békés etTamás Elek[13].
L'année suivante, le livre "L'Affiche rouge", du journaliste et écrivainPhilippe Ganier-Raymond, paru le 5 mai 1975, quelques mois avant le filmL'Affiche rouge deFranck Cassenti, rappelle l'action des combattants desFTP-MOI duGroupe Manouchian-Boczov-Rayman. Sur ses sept chapitres, un est consacré à Boczov[14], un autre àMissak Manouchian[15], un troisième àThomas Elek[16] et un autre àMarcel Rajman[17].
Le, il est cité« Mort pour la France », ainsi que ses 22 autres camarades, avec l'entrée de Missak et de Mélinée Manouchian lors de la cérémonie de panthéonisation en présence d'Emmanuel Macron, président de la République française. Une plaque portant son nom et ceux des 23 résistants du groupe Manouchian est apposée auPanthéon[18]. Son portrait figure avec les autres camarades du groupe des FTP-MOI de l'Ile-de-France.

La liste suivante des 23 membres du groupe Manouchian exécutés par les Allemands signale par la mention (AR) les dix membres que les Allemands ont fait figurer sur l'Affiche rouge :