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Joseph Bass né le àGrodno[1] (aujourd'hui enBiélorussie) et mort le àSevran[2],[3], est unrésistant juif français, d'origine russe, fondateur du groupe d'action contre la déportation, appelé aussi le "Service André". En 1941, il est interné aucamp du Vernet. Il s'évade et rejoint àMarseille le groupe de résistants duMusée de l'Homme.
Joseph Bass[4],[5],[6],[7] est né en 1908 à Grodno (Hrodna), aujourd'hui enBiélorussie[8]. Dans les années 1930, il s'engage au sein du « mouvement socialiste libertaire »[9].

En 1941, Joseph Bass est interné aucamp du Vernet[8].Lecamp du Vernet d’Ariège est uncamp d'internement français situé dans la commune duVernet enAriège, sur le bord de laroute Nationale 20, au nord dePamiers (Ariège).
Joseph Bass s'évade du Camp du Vernet. Il rejoint à Marseille le groupe de résistants dumusée de l'Homme[8].
Il interacte avecLéon Poliakov et legrand-rabbinSchneour Zalman Schneersohn qui dirige un home d'enfants. Il devient leur professeur dedessin industriel[8].
Avec l'occupation de Marseille par les Allemands et le début des rafles, Joseph Bass crée le "Service André". Il cherche des cachettes hors de la ville, fabrique des faux-papiers, accompagne jusqu'à la frontière ceux qui essaient de rejoindre l'Espagne. Il utilise ses propres fonds jusqu'à sa rencontre avecMaurice Brenner représentant l'American Jewish Joint Distribution Committee (Joint) de France qui décide de financer son action[8].
Il est en contact avec legrand-rabbinRené Hirschler,Angelo Donati, le grand-rabbin de MarseilleIsraël Salzer, lePère Marie-Benoît, capucin, lePère Bremond[10],[11] jésuite à Nice, le pasteurMarcel Heuzé, de Marseille[8] (mort àRavensbrück en 1945[12]), le Père de Parseval, prieur du couvent des dominicains, le frère Marcolin, son collègue,Alfred Daumas[13], prêtre du diocèse de Nice.
En automne 1942, Joseph Bass rencontre le pasteurRoland Leenhardt (reconnu commeJuste parmi les nations en 1991)[14] et le pasteurJean-Severin Lemaire (survivant deMauthausen et deDachau[15]) (reconnu commeJuste parmi les nations en 1976)[16], qui lui parlent duChambon-sur-Lignon (Haute-Loire). Il prend contact avec le pasteurAndré Trocmé (reconnu commeJuste parmi les nations avec son épouseMagda Trocmé en 1984)[17] et coordonne une filière pour amener des centaines de Juifs et les cacher sur le plateau du Chambon[8].
Après l'armistice de Cassibile, signé secrètement le 3 septembre 1943 àCassibile, un village proche deSyracuse enSicile, entre le royaume d'Italie et les forces alliées, et le départ de l'armée italienne, Joseph Bass s'installe aux environs deSaint-Étienne, dans l'Auberge des Musiciens[8].
Il engage une résistante non-juive,Hermine Orsi, qui a sauvé 45 enfants restés seuls après l'arrestation du pasteurDaniel Trocmé, neveu d'André Trocmé, arrêté et déporté[8].
Les activités deLéon Poliakov au sein du « Réseau André d'action contre la déportation » dirigé par Joseph Bass[18] consistent principalement à fabriquer des faux papiers, à convoyer des Juifs en danger de la zone sud vers le plateauprotestant duChambon-sur-Lignon pour les mettre en sécurité et à transporter des armes vers les maquis juifs actifs sur le plateau auvergnat[18].
Il fait venir le grand-rabbinSchneour Zalman Schneersohn et ses élèves dans la région de Saint-Étienne pour les mettre à l'abri des arrestations et de la déportation[8].
À Nice, il y a l'équipe "Sixième"-"Education physique" (du mouvement des Jeunesses sionistes, MJS) et d'autres équipes dont le "Service André" fondé par Joseph Bass[19].
Ce dernier avait recruté une infirmière qui avait rendu des services à des œuvres juives et il recommande que le groupe des MJS prenne contact avec elle. Le mardi 23 septembre 1943[20], lerésistantClaude Gutmann a deux rendez-vous, dont un au couvent des Jésuites, 8 rue Mirabeau à Nice.
Seules deux personnes sont au courant de ces rencontres: l'infirmière et Denise Caraco (Denise Siekierski-Caraco[21]) ("Colibri"), cheftaine E.I de Marseille qui travaille avec le "Service André"[22]. Elle fait le guet[19].
Une Citroën noire "traction avant" intercepte Claude Gutmann. Pour le deuxième rendez-vous rue Mirabeau, les Jésuites ont juste le temps de prévenir de la souricière[19].D'autres personnes en contact avec l'infirmière sont arrêtées[19].
Henri Wahl, responsable de la Sixième accourt à Nice. Il n'arrive pas à entrer en communication avec Claude Gutmann qui est maintenu au secret. Il guette à la sortie de la prison. Il suit le convoi qui amène Claude Gutmann à la gare de Nice. Il siffle l'appel scout pour que Claude Gutmann se manifeste. De Drancy, clandestinment, Claude Gutman fait parvenir le message qu'il a entendu le sifflet, qui le réconforte[19].
Claude Gutmann est envoyé ausous-camp deMonowitz, où il travaille dans une usine de margarine. Il retrouve des amis de la Sixième:Roger Climaud,Jacques Feuerstein etRoger Appel. Ils se retrouvent à l'appel du soir et s'encouragent mutuellement. Roger Climaud qui survit témoigne que Claude Gutmann est formel: la trahison venait de l'infirmière. Il n'a pas parlé sous la torture[19].
Selon le témoignage deJean-Paul Blum, un survivant, ancien E.I. deStrasbourg, Claude Gutmann est en vie et en bonne forme au moment de l'évacuation du camp le 18 janvier 1945. Il espêre s'en sortir vivant. Il survit le trajet à pied (60 km dans la neige, par -40 degrés Celsius) jusqu'àGleiwitz mais non à la suite : le voyage dans les wagons à bestiaux jusqu'àBuchenwald, d'une durée de 8 jours, avec pour seule nourriture de la neige fondue. Claude Gutmann est mort dans lesMarches de la mort (Shoah) en janvier 1945[19].
Durant l'hiver 1943-1944, Joseph Bass prend contact avecLucien Lublin de l'Armée juive afin de créer unmaquis au Chambon[8],[23].
L'entraînement a lieu àChaumargais[8].
Le 8 février 1944, Joseph Bass est arrêté par laGestapo. Il réussit à s'évader[8].
Il écrit destracts enrusse, entatar et enallemand pour démoraliser l'armée allemande et les soldats russes qui y sont incorporés[8].
En août 1944, il est présent lors de la reddition de 4 000 soldats auPuy-en-Velay (Haute-Loire)[8].