Après une formation universitaire en génie et en économie, il devient professeur à l'université complutense de Madrid, puis il travaille comme ingénieur.
Il intègre le PSOE en et se fait élire cinq ans plus tard au conseil municipal deMajadahonda, dans la banlieue deMadrid. Entre et, il est haut responsable auministère de l'Économie et des Finances, d'abord comme secrétaire général, puis commesecrétaire d'État. Il est élu en député de Barcelone.
Il remporte en la primaire socialiste pour la désignation du chef de file électoral auxélections générales de 2000 face au secrétaire général du PSOEJoaquín Almunia. Il est alors promu porte-parole dugroupe parlementaire socialiste. Il renonce au bout d'un an, en raison d'un scandale lié à d'anciens collaborateurs du ministère des Finances.
À l'occasion desélections européennes de 2004, il conduit la liste socialiste, qui arrive en tête du scrutin. Il est ensuite choisi commeprésident du Parlement européen pour la première moitié de la législature. Il ne se représente pas en et abandonne alors la vie politique. Il y fait son retour en, étant l'un des principaux opposants au projet d'indépendance de la Catalogne.
Il devient président de l'Institut universitaire européen deFlorence, enItalie, en. Il est forcé à démissionner de ce poste en avril 2012 à la suite d'accusations deconflit d'intérêts[1],[2]. Il avait en effet omis de déclarer, en violation des règles de l'Institut, qu'il occupait parallèlement un siège auconseil d'administration de la compagnie énergétiqueAbengoa[1]. Borrell reçevait 300 000 euros par an en tant que membre du conseil d'administration d'Abengoa, poste qu'il occupait depuis juillet 2009, date à laquelle il a quitté le Parlement européen. Des chercheurs de l'Institut l'ont accusé de vouloir favoriser les intérêts de l'industrie de l'énergie dans le cadre de ses fonctions[1].
Cinq ans plus tard, il est élu conseiller municipal deMajadahonda, près deMadrid, et devient en même temps responsable de la politique fiscale du gouvernement pré-autonome de lacommunauté de Madrid.
Reconduit auCongrès des députés auxlégislatives de 1993, il conserve son portefeuille, avec le titre de « ministre des Travaux publics, des Transports et de l'Environnement ». C'est la première fois dans l'histoire gouvernementale espagnole qu'un département fait explicitement référence à l'environnement.
Il est cependant contraint de renoncer tout juste un an plus tard, le, du fait du manque d'appui de l'appareil du parti et d'un scandale autour d'unefraude fiscale présumée de deux de ses anciens collaborateurs au ministère de l'Économie et des Finances[7].
Cinq semaines plus tard, le, Josep Borrell est élu président duParlement européen au premier tour de scrutin, par388 voix contre 208 au libéral polonaisBronisław Geremek et51 suffrages au communiste françaisFrancis Wurtz[9].
Dans le cadre des troubles politiques qui suivent leréférendum de 2017 sur l'indépendance de la Catalogne, il se positionne contre l'indépendance, en prenant la parole à la fin d'une manifestation[11]. En2019, alors qu'il est interviewé en tant que ministre des Affaires étrangères parDeutsche Welle, il s'emporte contre le journaliste à l'évocation de la question catalane et interrompt l'interview avant de revenir sur avis de ses conseillers[12].
Le secrétaire d'État américainMike Pompeo rencontre Josep Borrell au Département d'État américain à Washington, D.C., le1er avril 2019.
Le, trois jours après lerenversement de Mariano Rajoy par le socialistePedro Sánchez, Josep Borrell fait savoir qu'il accepte la proposition de ce dernier de diriger la diplomatie espagnole. Il prend ensuite le titre deministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération[13]. Il prête serment avec l'ensemble de ses collègues trois jours plus tard et prononce la formule du serment dans son énoncé officiel, c’est-à-dire qu'il dit le« consejo de ministros » alors que la plupart de ses collègues disent le« consejo de ministras y ministros » en référence à la majorité de femmes siégeant au sein du gouvernement[14].
Il s'engage contre leséparatisme catalan et ordonne aux diplomates espagnols de contre-attaquer face aux arguments séparatistes dans les médias étrangers, rompant avec la position du gouvernement précédent[15].
Conférence de presse de la réunion informelle des ministres de la défense de l'Union européenne, le 13 janvier à Brest.
Lors de leur réunion enConseil européen du, les chefs d'État et de gouvernements européens le proposent commehaut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité en remplacement de l'ItalienneFederica Mogherini, en fonction depuis cinq ans[16]. En tant que membre de la Commission, sa nomination et celle du collège des commissaires sera soumis à l'approbation du Parlement européen[17]. PourEUobserver, la nomination de Josep Borrell au poste de haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et de vice-président de la commission a été « l'une des nominations les plus surprenantes » d'Ursula von der Leyen en raison de la carrière de ce dernier « entachée par plus d'un événement controversé »[18].
En novembre 2018, il est condamné à une amende de 30 000 euros par la Commission nationale espagnole des marchés de valeurs (CNMV) pourdélit d'initié dans le cadre de la vente en 2015, pour le compte d'un tiers, son ex-épouse selon la presse, de 10 000 actions du groupeAbengoa, au bord de la faillite et dont il était administrateur[19]. Le groupe d'énergies renouvelables avait annoncé le lendemain se diriger vers le dépôt de bilan, ce qui avait entraîné une chute de son titre en Bourse[19]. Le leader du PartiPodemosPablo Iglesias appelle alors à sa démission[20].
Par la suite, un journaliste a demandé le dossier complet via le portail Transparence pour connaître les détails de l'enquête de la CNMV. La Commission nationale du marché des valeurs mobilières a refusé de communiquer le dossier des sanctions contre Josep Borrell, l'organisation ne publiant même pas certaines parties du dossier, en dépit du fait que le Tribunal national et la Cour suprême ont donné raison à Transparency et ont jugé que celui-ci n'était pas confidentiel[21].
En novembre 2018, alors qu'il est ministre des Affaires étrangères de l'Espagne, il déclare que lesAméricains « n'ont eu qu'à tuer quatre Indiens pour obtenir l'indépendance », suscitant un tollé et des accusations de racisme[22],[23]. Il finit par s'excuser[15].
En décembre 2019, il critique la supposée lenteur de lajustice belge dans le cadre de la procédure d'extradition d'une activistebasque vers l'Espagne, déclarant que « si cela dure depuis des années, on ne devrait pas être surpris que d'autres choses se produisent »[24]. Le ministre de la Justice belgeKoen Geens qualifie cette déclaration de « déplacée »[24]. LaCommission européenne se distancie par la suite des propos de Borrell, les qualifiant de « personnels »[25].
Enfévrier 2020, lors d'un débat auParlement européen, il critique les jeunes mobilisés contre leréchauffement climatique, déclarant « c’est très bien de sortir manifester contre le changement climatique tant qu’on ne te demande pas de contribuer au coût », et évoque un « syndromeGreta »[26].Legroupe des Verts du Parlement européen dénonce des propos scandaleux de la part d'un haut représentant de l'Union européenne, après quoi Borrell finit par présenter ses excuses[27].
En octobre 2022, il compare l'Europe à un jardin et le reste du monde à une jungle, suscitant des accusations de racisme[28]. À la suite de ces propos, le gouvernement desÉmirats arabes unis convoque le chef de ladélégation de l'UE àAbu Dhabi pour demander des explications[29].
Le 19 janvier 2023, les eurodéputés se prononcent pour l’inscription despasdarans sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne. En vain. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell affirme étrangement : « C’est quelque chose qui ne peut être décidé sans un tribunal. Une décision de justice est nécessaire. Vous ne pouvez pas dire : “je vous considère comme un terroriste parce que je ne vous aime pas”. »[30].
Le 19 janvier 2024, en visite à l'Université deValladolid, J. Borrell déclare que"le Hamas a été financé par le gouvernement israélien pour tenter d'affaiblir l'Autorité palestinienne du Fatah."[33],[34]
Dans un communiqué de presse duService européen pour l'action extérieure, le 15 novembre 2024, considérant qu'Israël ne respecte pas le droit international à Gaza, Josep Borrell déclare que la stratégie adoptée par l'Union européenne dans le cadre de la guerre à Gaza nécessite une nouvelle approche et annonce avoir proposé« aux États membres de l'Union européenne d'interdire les importations en provenance des colonies illégales et de suspendre le dialogue politique avec Israël », considérant que« nous ne pouvons pas continuer comme si de rien n'était »« après une année de demandes ignorées de la part des autorités israéliennes concernant le respect du droit international dans la guerre de Gaza »[35],[36]. N'ayant pas obtenu le soutien de l'unanimité des États membres, il affirme le que« la plupart des États membres ont estimé qu’il était préférable de continuer à entretenir des relations diplomatiques et politiques avec Israël, de sorte que la proposition n’a pas été prise en considération, comme prévu »[35].
Divorcé de la Française Caroline Mayeur, avec qui il a eu deux enfants, Josep Borrell est actuellement le compagnon de l'ancienneministre de l'EnvironnementCristina Narbona.