1 Ne sont comptabilisés que les matchs en compétitions officielles, quel que soit le statut (amateur et professionnel). Les matchs amicaux ne sont pas comptabilisés. 2 Matchs officiels.
Milieu de terrain endurant, sa carrière débute àTeplice, avant de rejoindre leDukla Prague, obligé d’y effectuer son service militaire. En quinze saisons, il y remporte huit titres de champion. Surnommé le«Chevalier du football» pour son fair-play, il connaît ensuite sa seule expérience à l'étranger en Belgique, à Molenbeek.
Il porte à 63 reprises, pour dix buts inscrits, les couleurs de l'équipe de Tchécoslovaquie. Finaliste de laCoupe du monde 1962 au Chili avec la sélection tchécoslovaque et du seul but contre le Brésil, il remporte à la fin de l'année leBallon d'or récompensant alors le meilleur joueur européen.
Il se reconverti entraîneur d'abord au Dukla Prague avant de remporter un neuvième titre de champion national, son premier sur un banc, avec le Zbrojovka Brno en 1978. Après un retour en Belgique, à Hasselt en tant qu'entraîneur, il est sélectionneur de la Tchécoslovaquie de 1984 à 1987, puis rejoint l'Indonésie, où il dirige l'équipe junior de 1988 à 1991.
En décembre 2000, Josef Masopust est élu meilleur joueur tchèque duXXe siècle, à l'issue d'un sondage organisée par un magazine sportif pragois. Une statue à son effigie est inaugurée devant le stade du Dukla Prague en 2012, à l'occasion du 50e anniversaire du Mondial 1962.
Josef Masopust naît àStřimice[1], dans les environ deMost[2] près de la frontière allemande[3], est l'aîné d'une fratrie de six enfants[3]. Au début des années 1960, ce village au Nord de laBohême est rasé pour développer l'exploitation de la mine de charbon[2]. Son père estmineur[4] et sa mère femme au foyer.
Josef s'initie au football et prend comme idoleJosef Bican, gardien de but mythique qui berce la jeunesse de son père[3]. Ses ambitions voire rêves partent en fumée lorsque Hitler annexe les Sudètes en 1938[3].
Dès la fin de laSeconde Guerre mondiale, à quatorze ans, alors que son père l’emmène avec lui travailler, Josef rejoint le club de la mine[4], l'Uhlomost Most[2],[5], de 1945 à 1950[6]. Il s'impose rapidement dans l'équipe cadets puis gravit tous les échelons. L'un de ses entraîneurs le recommande à Teplice, promu en première division. Un recruteur fait le déplacement pour voir le jeune homme de 18 ans[3]. Espérant un essai, Masopust se voit immédiatement proposer un contrat[3].
En 1950, Josef Masopust passe sous les couleurs duZSJ Vodotechna Teplice où il commence sa carrière[1] au sein de l'élite nationale[2],[5]. Pour son premier match avec sa nouvelle équipe, il marque un but contre Zilina (7-1).
En 1952, Josef Masopust est déclaré « bon pour le service » et enrôlé par l'ATK Prague[3]. Club de l'armée créé sur le modèle soviétique, les meilleurs joueurs sont obligés d’y effectuer leurservice militaire et, souvent, de rester[1].
Dû à la mauvaise image du club, Masopust devient l'un des joueurs les plus honnis du pays[3]. Pour sa première saison, il obtient son premier titre dechampion de Tchécoslovaquie.
En 1954, champion en titre avec Prague, Josef Masopust obtient sa première sélection en équipe deTchécoslovaquie, lors d'un match contre laHongrie[5], qui se solde par une cinglante défaite (4-1) fin octobre[7]. Josef Masopust doit attendre dix-huit mois avant de réintégrer la sélection pour un match contre leBrésil à Prague.
Le, il se marie avec Viera. De leur union naîtront deux enfants : un garçon Antonin en 1955 et une fille Ivana l'année suivante.
Il obtient son deuxième titre de champion à l'issue de cettesaison 1955-1956.
Le, quelques jours après avoir humilié laSuisse (6-1) àGenève, laTchécoslovaquie obtient un succès historique sur laHongrie (4-2) àBudapest, à l'occasion de la quatrième sélection de Masopust. En août, la sélection domine leBrésil (1-0), àRio.
Avec le club renommé leDukla Prague, il est à nouveau champion de Tchécoslovaquie lors de lasaison 1957-1958, pour la troisième fois.
En, après un mois auCosta Rica, le Dukla Prague participe à un tournoi au Mexique au cours duquel il bat leSantos FC dePelé etZito (4-3), grâce à ses dribbles et son superbe doublé[3].
Lors du tournoi final à quatre nations dupremier Euro en 1960, Masopust, ses collègues de clubLadislav Novák etSvatopluk Pluskal, et les Tchécoslovaques subissent la loi desSoviétiques, futurs vainqueurs, en demi-finale (3-0). Le, Masopust contribue à la victoire de la Tchécoslovaquie sur laFrance, à Marseille, lors du match pour la troisième place (0-2)[8] et fait partie de l'équipe-type du tournoi[9].
Ballon d'or, finaliste du Mondial et octuple champion (1960-1968)
En 1961-62, le club militaire de Prague conserve son titre de champion mais s'incline en finale de la coupe. Entre-temps, Masopust termine dixième ex-æquo duBallon d'or 1961.
Josef Masopust en 1962.
En qualification pour le Mondial 1962, la Tchécoslovaquie a besoin d'un match d'appui contre l'Écosse dans le groupe 8, l'emportant après prolongation (4-2). Avec la plupart de ses joueurs venant duDukla Prague soutenu par l'armée, au premier tour de laCoupe du monde 1962, la sélection tchécoslovaque bat l’Espagne (1-0) sur une passe décisive de Masopust[3]. Le 2 juin 1962, lors du deuxième match de groupe contre le tenant du titre brésilien (0-0),Pelé se blesse et Josef Masopust refuse de défendre sur lui[10],[11]. Ce geste lui vaut le surnom de « Chevalier du football », salué par l'attaquant brésilien[11]. La défaite contre leMexique (1-3) est sans conséquence[3]. Contre leur voisine, laHongrie, les Tchécoslovaques l'emportent difficilement (1-0) en quart. En demi-finale, la Tchécoslovaquie bat laYougoslavie (3-1), championne d'Europe en titre[3]. Le, en finale du Mondial de nouveau contre le Brésil, Masopust ouvre le score mais les Tchécoslovaques s'inclinent finalement 3-1[8]. Il est devancé par Garrincha pour le titre de meilleur joueur de la compétition[3].
En, en récompense des nombreux services rendus au Dukla Prague, il est autorisé à partir à l'étranger[8]. À 37 ans, il trouve preneur enBelgique, auCrossing Molenbeek[8] en tant qu'entraîneur-joueur[5], où il reste deux saisons.
Il offre la montée en Première Division belge au club[5]. Le « Crossing » termine à égalité de points avec l'AS Ostende, termine vice-champion et accède à laDivision 1.
Les dirigeants du Crossing optent pour un déménagement versSchaerbeek (est deBruxelles) où il fusionne avec leR. SC Schaerbeek pour devenir le Royal Crossing Club de Schaerbeek. Le club se maintient et Masopust prend sa retraite des terrains.
En 1973, Masopust devient entraîneur duDukla Prague durant trois saisons[4]. Il obtient la deuxième place du classement en 1973/74[4]. En, il est évincé de la direction technique du club.
Il accepte alors le poste d'entraîneur duZbrojovka Brno, qu'il conduit en à son premier titre de champion de Tchécoslovaquie[1].
En, il revient en Belgique pour entraîner Hasselt[2], un club de deuxième division qui aspire à l'élite. Il y reste quatre ans[2].
Il rentre ensuite à Prague. Sollicité de toute part, il donne d'abord un coup de main àZbrojovka Brno.
Puis il accepte le poste de conseiller technique du Pelikán Děčín, en troisième division, mais il se retrouve rapidement aux commandes après l'éviction de l'entraîneur. En, après deux saisons et demie à la tête de l'équipe de Děčín, il arrête définitivement d'entraîner.
À l'occasion du Jubilé de l'UEFA en 2004, il est demandé à chaque association nationale de nommer son plus grand joueur sur les cinquante dernières années[5]. La République tchèque nomme Josef Masopust comme sonJoueur en or[5]. La même année, le brésilien Pelé, croisé lors de la Coupe du monde 1962 et des tournées du Dukla en Amérique, intègre le meneur de jeu tchèque auFIFA 100, liste de 125 footballeurs ayant marqué leur génération établie et publiée pour les 100 ans de la FIFA[2].
Il possède depuis 2012, une statue de lui-même devant l'enceinte duDukla Prague, leStade Juliska, à l'occasion du50e anniversaire du Mondial 1962 au Chili[1],[8]. Hommage modérément apprécié, considérant que le succès d’un joueur dans un sport collectif ne peut être détaché de celui de ses partenaires[2], il témoigne alors :« Je pense que c’est exagéré. On a même érigé une statue à mon effigie alors que je ne suis pas encore mort ! Vous savez, je ne suis qu’un footballeur, un joueur parmi les milliers qui ont porté le maillot de la Tchécoslovaquie. C’est pourquoi j’estime que c’est trop d’honneurs pour une seule personne »[13].
En 2014, il reçoit lePrix du président de l'UEFA, Michel Platini, récompensant des réalisations exceptionnelles, l'excellence professionnelle et des qualités personnelles exemplaires.
Dernier hommage pour Josef Masopust au stade du Dulka Prague.
Josef Masopust meurt le àPrague, des suites d'une longue maladie à 84 ans[1],[14].
En 2020, il est nommé parmi les vingt milieux de terrain défensifs pour déterminer laBallon d'or Dream Team, le meilleur onze de l'histoire depuis les années 1950. Il n'est pas retenu dans les trois équipes composées.
Josef Masopust évolue commemilieu de terrain relayeur et précurseurbox-to-box[1] voiremeneur de jeu[15]. Il est reconnu pour ses slaloms entre ses adversaires[2], son sens du placement[6], sa conduite de balle tête droite et levée ou encore ses passes précises[13]. Il est capable de « jouer du violon, mais aussi de faire la vaisselle »[6].
Masopust prouve sa maîtrise technique en jonglant avec des sabots en févier 1967.
Sa technique de prise, de conduite et de transmission de balle est exemplaire, que ce soit à la construction du jeu à partir de la récupération du ballon de défense, l'approvisionnement des attaquants de pointe et à l'approche du but adverse[6]. Masopust s'illustre balle au pied, que ce soit en éliminant ses adversaires en pleine course ou en adressant des ballons millimétrés à ses attaquants[3]. Sa frappe de balle lui permet d'effectuer des changements de jeu plus longs, plus soudains et fréquents, mais il se plie aux exigences du jeu collectif tchécoslovaque qui refuse la prise de risques et tend à renoncer aux changements de rythme[6].
Son coéquipier à PragueSvatopluk Pluskal résume :« Peu importe l'adversaire, il était toujours un ton au-dessus". Il ne perdait jamais le ballon. Il enchaînait les une-deux ou il jouait court, jusqu'à ce qu'il trouve un espace. Là, il partait à l'abordage : un, deux, trois joueurs… Il laissait tout le monde derrière lui, comme s'il s'agissait de plots sur le terrain d'entraînement »[3].
Masopust compense son petit gabarit par son endurance[6]. En équipe nationale comme dans son club du Dukla Prague, il se signale surtout par une présence constante, vigilante, devant l'assaut adverse comme au départ des attaques tchécoslovaques[6].
Masopust est surnommé le«Chevalier du football» pour sonfair-play[1]. Il gagne ce surnom lors du premier tour de laCoupe du monde 1962, refusant de défendre contrePelé, blessé[11].
« C'était un gentleman, sur comme en dehors du terrain. Josef était un joueur incroyable pour son époque. Il représentait le milieu typique du Dukla Prague : créatif, élégant, technique et capable de faire trembler les filets » déclare à sa mortMichel Platini, alors président de l'UEFA[5].
Au total, Masopust est octuple champion de son pays comme joueur[1]. En, il obtient son premier doublécoupe-championnat avec leDukla Prague. L'année suivante, le club militaire de Prague conserve son titre de champion mais s'incline en finale de la coupe. En1962, en1963, en1964 et en1966, il remporte à nouveau lechampionnat de Tchécoslovaquie avec leDukla Prague.
Sur la scène internationale, le club atteint remporte l'International Soccer League en 1961 puis l'American Challenge Cup, trois ans de suite[3].
Il est ensuite titré une fois comme entraîneur, avec le Zbrojovka Brno en1978.
Finaliste du Mondial 1962, Josef Masopust reçoit leBallon d'or, premier joueur d’Europe de l’Est à être sacré[1],[6],[13]. Tous les lauréats précédents sont des attaquants buteurs, Masopust est le premier joueurs de l'ombre évoluant plus bas sur le terrain, travailleurs plus obscurs, constructeurs et moteurs[6]. Le tchécoslovaque devance Eusebio (20 ans) avec 65 points contre 53[6],[16]. Il est pendant quatre décennies, jusqu'au sacre dePavel Nedved en 2003, l'unique lauréat tchèque du Ballon d'or[8],[13].
En 2004, laFédération de République tchèque de football nomme Masopust comme sonJoueurs en or, meilleur joueur des cinquante dernières années à l'occasion du jubilé de l'UEFA[5]. Il est choisi la même année parPelé dans la listeFIFA 100[2]. LaFIFA le nommejoueur de légende du football tchécoslovaque, seul nom de cette liste.
Vice-champion du monde en 1962 et médaillé de bronze à l’Euro 1960, Masopust est élu dans l’équipe-type du tournoi au terme des deux compétitions[2].
En 2014, il reçoit lePrix du président de l'UEFA, Michel Platini, récompensant des réalisations exceptionnelles, l'excellence professionnelle et des qualités personnelles exemplaires.
Élu meilleur joueur tchécoslovaque de l'année en1966
↑Masopust s’arrête, conscient du handicap de son vis-à-vis, pour permettre à Pelé de faire une passe. Le Brésilien lui rend la politesse en mettant le ballon en touche.