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Jos Jullien

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Pour les articles homonymes, voirJullien.

Jos Jullien
Portrait présumé de Jos Jullien
(photographie anonyme non sourcée).
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
JoyeuseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Conflit
Tombe de Jos Jullien au cimetière communal deJoyeuse.

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Jos Jullien, pseudonyme deJoseph Victor Jullien, né le àTournon (Ardèche) et mort le àJoyeuse (Ardèche) est unmédecinchercheur,inventeur,homme politique,préhistorien,peintre,graveur ethomme de lettresfrançais.

Biographie

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Un médecin de campagne

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Jos Jullien fait ses études classiques àBourg-en-Bresse, où l’héberge son oncle paternel, puis poursuit des études médicales à l'université de médecine àLyon. Il commence son internat à l'hôtel-Dieu, dans le service dechirurgie osseuse du chirurgienLouis Léopold Ollier, originaire desVans enArdèche. Durant ses années de médecine, il travaille tour à tour avecRaphaël Lépine dans le service de médecine expérimentale,Alexandre Lacassagne, fondateur de l’anthropologie moderne qui occupe la chaire de médecine légale de l’université de Lyon[1].

Alexandre Lacassagne

En parallèle, il prend des cours de dessin à l’École des beaux-arts et s’intéresse également à la littérature. Il est membre de la Société d’Anthropologie et côtoieErnest Chantre[2] etClaudius Savoye[3] qui l’initient au monde de lapréhistoire.

En 1902, il soutient et publie une thèse en médecine intituléeL'Industrie des gants : Étude d'hygiène professionnelle et de Médecine légale. Il publie, peu après, un essai sur la syphilis en Vivarais[4]. Il épouse le de la même année, à Joyeuse, Camille Mesclon. Dès lors, il installe son cabinet médical àJoyeuse, tout d’abord rue de la Calade puis plus tard dans la maison Mesclon dans la rue Sainte-Anne à Joyeuse, demeure de deux étages qui donne sur l’actuel square François-André. En 1908, dans la continuité de son travail de thèse, il s’essaie à la construction d’un "conformateur manuel", « dans le but d’obtenir pratiquement une fiche reproduisant avec exactitude diverses dimensions de la main, au point de vue anthropologique et anthropométrique »[5],[6]. Malgré ses tâches médicales, le jeune Jos Jullien ne dédaigne pas non plus la politique locale et devient maire deJoyeuse de 1908 à 1912 puis de 1929 à 1944[7].

Il rejoint l’armée le où il est affecté au service de santé militaire en tant qu’officier du corps de santé de l’armée territoriale, avec le grade de médecin aide major de2e classe.

Mandats politiques

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Un pionnier de la préhistoire en Ardèche

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Outre la médecine et la politique, Joseph Jullien a une autre passion : la découverte et l'étude des premiers occupants des bords de l’Ardèche et laPréhistoire[9]. En se fixant à Joyeuse en 1902, après des études à Lyon qui lui ont permis de rencontrer Chantre et Savoye, il entreprend un important travail sur toutes les périodes de la Préhistoire de ce secteur. Comme ses devanciers, il s’intéresse aux cavités et abris (fouilles à l’abri de Vernon, la Baume Grêna, les Bouchets, la Gleisasse ; avec H. Müller à Peyroche 1...), aux dolmens (groupement de Font-Méjeanne). Mais aussi, fait nouveau, il effectue des ramassages sur une quinzaine de sites de surface et même quelques fouilles de “fonds de cabanes” dans les lapiaz à Beaulieu, ce qui était une première pour ce type particulier et caractéristique de sites néolithiques ardéchois[10]. Il publie essentiellement le résultat de ses recherches dans leBulletin de la Société préhistorique française[11]. Deux publications (Jullien, 1913, 1914) sont des essais de synthèse importants sur le Néolithique ardéchois à l’issue de toutes ces années pionnières. Contemporain deHenri Breuil, il a été marqué par l'œuvre deJacques Boucher de Perthes.

À l’occasion de son décès, un résumé de cette carrière parallèle est publié dans leBulletin de la Société préhistorique française :« Cet ancien Collègue, qui avait démissionné en 1953, vient de disparaître, âgé de plus de 80 ans. Alliant la plus vaste culture à la plus brillante intelligence, il avait consacré les loisirs de sa vie de praticien à l'étude des sujets artistiques et scientifiques les plus divers. Marchant sur les traces des premiers préhistoriens du Vivarais méridional,Jules de Malbos,Ollier de Marichard[12], il étudia à partir de 1906 les grottes, abris sous roche, dolmens, fonds de cabanes et gravures rupestres de cette région. Citons ses fouilles des grottes des Bouchets, de Peyroche, de Cayre-Creyt, du Ranc d'Aven, de la Padelle, de la grotte d'Ebbou, des abris sous roche de Vernon. Le compte rendu de ces recherches, dont certaines faites avec la collaboration de Vial, Müller, Piraud, a été publié dans notre Bulletin (1900, 1912, 1914, 1947), dans lesComptes rendus de l'AFAS (1906, 1907, 1908. 1911), dans ceux deRhodania (1927), dans laRevue du Vivarais (1908, 1913). J. Jullien rédigea la partie "préhistoire" deL'Histoire du Vivarais de J. Régné (1914)[13]. Mais depuis cette époque, et surtout depuis 1940, leDr Jullien cessa progressivement de travailler sur le terrain. Un grave accident d'automobile réduisit son activité physique tandis que son esprit s'irritait de l'absence d'une aide officielle dont son originalité et sa causticité se fussent d'ailleurs mal accommodées. Il tente sans succès de créer une école de fouilles à Vallon et de faire classer comme parc national le canyon de l'Ardèche, si riche en stations préhistoriques. Le produit de ses fouilles a été dispersé ; une partie cependant en est conservée aux musées des Vans et deSaint-Étienne[14]. » Franck Delarbre ajoute dans sa rubrique nécrologique que Jos Jullien aurait donné la plus grande partie de ses "collections [archéologiques] au musée qui est au Syndicat d'initiative des Vans"[15].

Il est membre de plusieurs sociétés scientifiques, délégué à la conservation des monuments historiques et aux Beaux-Arts, correspondant de l’Institut et directeur des fouilles d’Alba Augusta[16]. En 1931, il profite duXe Congrès de Préhistoire de France, pour proposer le lundi une excursion aux stations néolithiques duGard et de l’Ardèche,Uzès,Joyeuse, le Vié Cioutat[17]. En 1946, il fait le point sur l'état desfouilles d'Alba dans la revueRhodania[18].

Sa passion pour sa région le conduit à envisager la création d'un « musée Vivarois » au début de l'année1914 et à publier une brochure sur le sujet[19],[20]. En raison du déclenchement de laPremière Guerre mondiale, le projet n'a malheureusement pas de suite.

Première Guerre mondiale

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Bataille d'Arras

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Le, la France déclare officiellement laguerre à l’Autriche-Hongrie. Des centaines de milliers de jeunes gens répondent alors à la mobilisation générale et s’enrôlent dans l’armée. Jos Jullien fait de même et rejoint le52e régiment d’artillerie de campagne le où il est nommé médecin aide major de2e classe (lieutenant) le[21],[22], où il côtoieGaston Riou. Il participe en cette qualité à la premièrebataille d'Arras qui débute le. L’armée française tente de déborder l’armée allemande pour l’empêcher de rejoindre laManche. Après une offensive massive de l’armée allemande, les Français sont contraints de se retirer surArras. Cet échec de l’armée française se termine par la prise deLens le. Les Français réussissent cependant à tenirArras. Le médecin aide major Jullien se distingue lors de la défense de la ville et obtient lacroix de guerre avec une citation à l’ordre de la division le :« Venu volontairement sur la position le, en laissant son médecin auxiliaire à l’échelon ; a donné ses soins sous un violent bombardement à de nombreux blessés, particulièrement des fantassins dont le poste de secours était trop éloigné. »

Le médecin aide major Jullien (au centre) sur le champ de bataille vers 1916.

Le, il intègre le118e régiment d’artillerie de campagne[21]. Ses supérieurs le notent comme un« médecin major tout particulièrement dévoué. Très actif, très correct, très militaire. Le médecin aide major Jullien remplit, en donnant toute satisfaction, ses fonctions de chef de service du groupe. » Lors de l’offensive en Alsace, le à Wolfesdorf, il est blessé à la face par un éclat d’obus.

Bataille de la Somme

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Depuis le mois de juillet, l’armée française, soutenue par des divisions de blindés britanniques, tente une percée dans les lignes ennemies lors de la bataille de la Somme. Cette bataille fait partie d’une des plus sanglantes du conflit. LeDr Jullien est envoyé au front en qualité de médecin[22]. Il est blessé dans la région lombaire par un éclat d’obus àMaurepas le[21]. Il est alors admis à l’hôpital du Val de Grâceno 11 à Paris au mois de septembre et obtient un congé de convalescence d’un mois à partir du. Cet acte de bravoure lui vaut une citation à l’ordre de l’armée le :« Modèle de sang-froid et de bonne humeur tranquille. Toujours en première ligne et prêt-à-porter secours aux blessés, même étranger à son groupe ; a été gravement blessé le, en se portant au secours de canonniers tombés sous un violent bombardement de 210. »

Hôpitaux militaires

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Le, il rejoint la15e division à Marseille et passe au dépôt de convalescence,rue Vaugirard à Paris, le[22]. Il est ensuite mis à la disposition du médecin général de l’hôpital de Toulon le en tant que médecin traitant. Ses états de services pour l’année 1916 sont les suivants :« médecin major d’un dévouement et d’une correction absolus, tout particulièrement apprécié par tout le personnel du groupe. » Le, il est affecté au14e bataillon des tirailleurs malgaches[23] en formation au camp de Fréjus puis passe au24e bataillon à la suite de la dissolution du14e bataillon. Le, il est décoré de la croix de chevalier de laLégion d’honneur pour « faits de guerre ». Ces mois passés dans les hôpitaux militaires lui permettent d’écrire et de publier dans le numéro du de la revueLe Mercure de France un articule intitulé « la guerre et les progrès de la chirurgie » dans lequel il relate les progrès des soins d’urgence réalisés au cours de ces quatre années de guerre[24]. Il est ensuite affecté à un hôpital d'orientation et d’évacuation (H.O.E)[25] et devient médecin chef le.« Le médecin aide major de1re classe Jullien remplit depuis le 9 avril les fonctions de chef de service médical du14e bataillon de tirailleurs malgaches ; Zélé, dévoué, très consciencieux, il donne à tous égards satisfaction à son chef de corps. D’une éducation, d’un esprit cultivé, d’un caractère militaire, leDr Jullien est appelé à rendre de précieux services. »

Il passe médecin major de2e classe (capitaine) de l’armée territoriale le :« Le médecin aide major de1re classe Jullien, mérite à tous égards de passer au grade supérieur. Officier très méritant, remplissant ses fonctions de chef de service avec un zèle et un dévouement absolu<r. » Au cours de cette guerre, le médecin major Jullien a fait 49 mois de front en deux séjours, dont le premier fut interrompu à la suite d'une évacuation pour blessures[21],[22]. À la fin de la campagne, Jos Jullien est employé pendant sept mois dans une ambulance et un hôpital d'évacuation (hôpital d'origine d'étapes, HOE). Il s’est révélé comme un« officier très brave et d’une correction absolue. » Il est décoré de la croix de guerre avec étoile d’argent le et palme le et de la Légion d'honneur en 1917. Il est démobilisé le et rendu à la vie civile[26].

Carrière artistique

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Au sortir de la grande guerre, Jullien veut faire évader son esprit. À côté de son métier de médecin de campagne (et après avoir fait longtemps de la peinture), il développe un don, qu’il avait toujours pratiqué, celui du dessin. L’éditeur et poète ardéchoisCharles Forot (de Saint-Félicien-en-Vivarais), dont il fait la connaissance en 1920, frappé par ce talent, lui conseille de s’essayer à la gravure, où Jullien, d’emblée, excelle. Ce sera d’abord par la technique du bois gravé, où il fait notamment des portraits (Verlaine,Paul-Jean Toulet), mais aussi une série, intitulée Masques, dans laquelle il représente huit personnages de comédie et de tragédie :Bérénice,Faust,Phèdre,Othello,Sganarelle,Scapin,Tartuffe,Don Juan. Puis, par celles de l’eau-forte et du burin. Ses goûts littéraires l’incitent à composer en 1925 des illustrations pourUne saison en enfer deRimbaud. À la même époque, il dessine et grave une série de portraits d’écrivains, dans laquelle il parvient à se détacher des modéles dont il s’ inspire pour recréer des portraits originaux et personnels :Casanova,Stendhal,Nietzsche,Rimbaud,Ramuz,Anatole France,Pierre Loti,Anna de Noailles,Paul Valéry et bien d’autres. Ces années 1920 sont aussi pour Jullien celles où il orne un grand nombre d’ouvrages, à commencer par ceux des Éditions du Pigeonnier de son amiCharles Forot, puis en agrémentant de dessinsLa Cigale uzégeoise, revue créée par Georges Gourbeyre. Tout ce côté artistique de Jos Jullien, notamment des années 1919 à 1931, doit être lié à ses inclinations littéraires qui aboutissent, par exemple, à des essais sur lecardinal de Bernis, ainsi que sur Casanova, son auteur préféré avecStendhal, à qui il consacre deux écrits :Casanova à Nîmes etCasanova à Aix-en-Savoie[27],[28],[29]. Il rencontra ses contemporainsMarcel Gimond,Hippolyte Paquier-Sarrasin qui réalise pour lui des vitraux à Joyeuse,Jean Chièze.

Paquier Sarrasin

Carrière médicale

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Jos Jullien s'engage très tôt dans la recherche médicale et publie de nombreux travaux scientifiques[1]. Il fonde deux revues médicales :Le Médecin de campagne etLe Médecin de la famille, et participe en 1931 au deuxième congrès international de pathologie comparée de Paris, lors de l’exposition coloniale internationale.

Lauréat de l'Académie de médecine

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Jos Jullien dans son laboratoire vers 1940.

Dès le début des années 1930, leDr Jullien s’intéresse à labrucellose, appelée aussi fièvre de Malte ou fièvre ondulante[1]. Cette maladie est caractérisée par des crises fiévreuses et une infection généralisée avec état septicémique ou fièvre sudorale-algique[1]. Unefièvre ondulante est alors observée. La température du malade augmente par paliers de0,5 °C jusqu’à39 °C où elle se maintient pendant une quinzaine de jours pour redescendre graduellement. L'état de fièvre est accompagné de sueurs abondantes et principalement nocturnes, qui possèdent une odeur caractéristique de paille mouillée. Il existe aussi un état de malaise avec courbatures,asthénie, douleurs mobiles… Il concentre, dans un premier temps, ses efforts dans l'étude des différentes formes humaines et animales[30],[31]. Il en détermine les symptômes et les caractéristiques, puis propose des outils diagnostiques novateurs permettant de la différencier de la tuberculose. Il crée àJoyeuse un centre de traitement, qui lui permet de regrouper les malades et d'étudier la maladie plus facilement[32]. En 1933, il publie deux études remarquées dans la presse médicale « Brucelloses et Tuberculoses » dansParis Médical[33] et « Le dépistage des brucelloses humaines » dansLe Monde médical[34]. Ses recherches sont récompensées en 1934 par laMédaille d'honneur des épidémies décernée par leministère de l'Hygiène sur proposition de l’Académie nationale de médecine[35], à qui il adresse la même année un livret de 19 pages intituléLe Centre de traitement de la fièvre ondulante de Joyeuse (Largentière, Mazel – 1934). Il y expose les conditions de fonctionnement du centre qu’il a créé. Il donne des indications circonstanciées sur les procédés de dépistage et de diagnostic utilisés, ainsi que sur les résultats de la mise au point d’un vaccin antimélitococcique. Connu sous le nom de « Paronduline duDr Jullien », il est destiné à combattre les surinfections et les complications de la fièvre ondulante chez l’homme[36],[37]. Il est présenté en ampoules renfermant, par centimètre cube et à l’état d’émulsion en soluté physiologique, 25 millions de streptocoques et la même quantité d’entérocoques et sera commercialisé par les laboratoires Ducatte (Dr Fernand Ducatte, 191 rue Saint-Honoré et 31 rue des Francs-Bourgeois à Paris), à partir du milieu des années 1930.

Spiroscope à eau duDr Jos Jullien. Extrait de la notice. (brevet 793.10 - 1935).

À la demande de ses patients, il met au point unSpiroscope[38], un appareil médical« de contrôle, d'entraînement et de gymnastique respiratoires », surnommé « Spiro duDr Jullien »[39],[40],[41],[42].« La spirotechnique enrichit le sang, tonifie les nerfs, développe les muscles, favorise le jeu de tous les organes » peut-on lire sur la notice. Il préconise d'effectuer les exercice trois fois par jour, matin, midi et soir afin de permettre chez l'enfant :« un développement thoracique, et une préservation contre la tuberculose » et chez l'adulte une« récupération de l'amplitude respiratoire, séquelles de pleurésie, asthme, trouble cardiaque. »Du 11 au, il organise et participe en tant que l’un des meilleurs spécialistes dans le domaine au1er congrès de recherche sur labrucellose chez l’homme et l’animal qui se déroule àAvignon. Les délégués de six pays européens se réunissent pour étudier « le péril social » (terme employé par leDr Jullien) de la fièvre de Malte, qui fait des ravages non seulement sur les cheptels d'animaux mais aussi sur l’homme. On note la présence du délégué du ministère de la santé publique, du ministère de l’Agriculture, du gouvernement tunisien, de nombreux délégué étrangers, surtout de la région méditerranéenne et en particulier de plusieurs professeurs des universités italiennes, de délégués suisses, ainsi que d’un représentant de l’Office impérial britannique des maladies animales. Plus de 200 congressistes étaient présents. Malheureusement, éclate la guerre de 1939 qui stoppe pour un temps le plan de lutte contre cette pathologie. C’est néanmoins ce premier congrès qui permet de jeter les bases d’une coopération européenne dans ce domaine.

Cofondateur des cosmétiquesBiotherm

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Logo de la marque Biotherm.

Au début des années 1940, ses recherches sur la fièvre de Malte l'amènent à proposer les traitements thermaux comme un moyen curatif efficace contre les troubles physiologiques (paralysie, névralgie, névrite…) consécutifs à la brucellose[1],[43]. Ses recherches se concentrent alors sur la crénologie (science étudiant les propriétés curatives des eaux thermales) et lacrénothérapie. Il propose la théorie biogène de laquelle dérive l’hydrobiologie thermale. Il démontre qu’il existe dans les eaux thermales des éléments, comme les minéraux, les vitamines et de façon plus inattendue le plancton, qui peuvent jouer un rôle préventif et curatif important :« j’ai déjà réalisé en collaboration avec mon ami Marissal, des mises-au-point originales de récolte et de sélection des éléments planctoniques. »[44]

En 1947, il publie un article sur l'action bactériologique des eaux minérales dans le bulletin de l'Académie nationale de médecine[45].Ces découvertes entraînent des applications pratiques au laboratoire d’hydrobiologie médicale deMolitg-les-Bains, dans lesPyrénées-Orientales, dont il est le directeur fondateur[1]. Elles permettent des applications encosmétique etdermatologie par voie cutané et digestive, développées par la gammeBiotherm[46],[47],[48],[49]. C’est à ce titre qu’il participe en au congrès international d’hydrobiologie de Munich.

Il est également l’un des premiers à corrélerclimats etmaladies respiratoires dans un article intitulé « Respiration et Climat » paru dans laRevue de cosmologie[50]. Il est également en avant-garde lorsqu’il parle de l’introduction de la radioactivité dans les traitements anti-cancéreux[51],[52].

Titres et fonctions

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Archéologie

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  • Membre de la Société préhistorique française (1908-1956).
  • Délégué à la conservation des monuments historiques et aux Beaux-Arts auprès du ministre.
  • Directeur des fouilles dusite archéologique d'Alba-la-Romaine.

Armée

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  • Médecin commandant honoraire.

Médecine

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Distinctions

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Publications

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Préhistoire et archéologie
  • JosJullien,Un pied d’équidé gravé sur rocher : Congrès d’Aubenas-Vals les Bains, Rhodania,
  • JosJullien,Fouille de deux dolmens du canton de Joyeuse : Congrès d’Aubenas-Vals les Bains, Rhodania,
  • JosJullien,Une hanche pathologique provenant d’un dolmen de Fontgrase : Congrès d’Aubenas-Vals les Bains, Rhodania,
  • JosJullien et H.Muller,Note sommaire sur les grottes de Peyroche : Congrès d’Aubenas-Vals les Bains, Rhodania,
  • JosJullien et H.Muller,La grotte d’Ebbou (Ardèche) : Congrès d’Alès 1938, de Grenoble 1939 et Avignon 1946, Rhodania,
  • JosJullien et H.Muller,Recherches archéologiques sur l’emplacement de la ville romaine d’Alba Augusta Helviorum : Congrès d’Avignon, Rhodania,
  • JosJullien et H.Muller,Quelques propos sur l’Art quaternaire : Congrès de Nîmes, Rhodania,
  • AbbéRouchier,L'Histoire du Vivarais : Chapitre 1. La préhistoire, Largentière, Mazel et Plancher,

Tirés-à-part

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Illustrations
  • EdmondPilon,Olivier de Serres, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au Pigeonnier,
  • HenriMassis,Le Réalisme de PASCAL, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au Pigeonnier,
  • EugèneMarsan,Les femmes de Casanova, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au Pigeonnier,
  • FrançoisThomas,Fresques vivaroises., Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,
  • Gabriel-AugusteFaure,Pages lyriques, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,
  • LucienDubech,La douceur de vivre, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,
  • PierreBenoit,Les guerres d'enfer et l'avenir de l'intelligence, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,
  • François-PaulAlibert,Charles Bordes à Maguelone, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,ici
  • GastonRiou,Epitaphe pour un homme oublié, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,
  • TristanDereme,Guirlande pour deux vers de Gérard de Nerval, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,
  • VincentD'indy,Six chansons anciennes du Vivarais, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,
  • R.de Pampelonne,SYLVIE ou l'impromptu des trois cœurs, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,
  • Daniel Némoz et René Fernandat,Paul Valéry. Essai, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,
  • LéonDaudet,A boire et à manger, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,
  • EugèneLangevin,Louis le Cardonnel, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,
  • LéonBarry,L'aieul, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,
  • AlbertFlory,Les tercets, poèmes, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,, 68 p.
  • Collectif,Almanach Vivarois 1932, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,
  • Collectif,Almanach lyonnaisno 1 1935, Saint-Félicien-en-Vivarais, Au pigeonnier,
  • Collectif,Forez & Vivarais. Itinéraire de l'homme de goût publié : Exposition Internationale de Paris 1937,vol. 1 et 2, Saint-Félicien-en-Vivarais, Comité de la Région XVI bis,
  • Collectif,Almanach De La Cigale, Uzès, Aux Éditions De La Cigale,
  • Collectif,Almanach De La Cigale, Uzès, Aux Éditions De La Cigale,
  • JeanRacine,Lettres d'Uzès, Uzès, Aux Éditions De La Cigale,
  • GGourbeyre,Contes et légendes d'Uzège, Uzès, Aux Éditions De La Cigale,

Autres éditeurs

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Littérature
 
Médecine
  • Boite à pansement aseptique. Patent FR367283-A ().
  • Improvements in Aseptic Surgical Dressing Cases. Patent GB190711910-A ().
  • Spiroscope. Patent FR783105-A ().
  • Dispositif pour l’étude de la végétation des eaux thermales et la culture sur lesdites eaux. Patent FR900052-A ().
 

Hommages

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Notes et références

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  1. abcde etfJullien 2019,p. 381-398.
  2. « Biographie : Chantre Ernest 1843 - 1924 », surcths.fr(consulté le)
  3. « Le Beaujolais préhistorique - Claudius Savoye : Biographie de l’auteur », surwww.dedale-editions.fr(consulté le)
  4. « Essais de pathologie rurale. La syphilis en Vivarais /Dr J. Jullien », surGallica,(consulté le).
  5. Jos Jullien, Essai de construction d´un conformateur manuel, t. XXIII, Archives d'anthropologie criminelle de médecine légale et de psychologie normale et pathologique, 15 avril 1908, p. 268-270.
  6. Laurent Jullien, Le conformateur manuel Jullien–Souel, un nouvel outil d'anthropométrie médico-légale pour l'identification d'un individu par ses mains, Clystère,no 71, septembre 2020.
  7. d'après le Tableau des maires affiché à la mairie de Joyeuse
  8. Jos Jullien, bien que démissionnaire en 1944, ne fut jamais un proche ou un admirateur durégime de Vichy. S'il conserve sa mairie entre 1940 et 1944, c'est pour mieux venir en aide à ses concitoyens qui traversent cette période particulièrement difficile.« J’étais parti comme volontaire aux armées de 1914. Mon devoir de Français m’imposait de m’engager dans l’armée en 1939. Démobilisé, j’étais très fatigué et ai donné ma démission de maire, en 1940. Je possède la lettre du Préfet d’alors,M. Hild, qui m’imposait de rester en des termes que je ne pouvais me dérober. Combien d’infortunés se sont alors présentés à la mairie ou chez moi. Repliés, réfugiés, expulsés, étrangers, sans patrie. Dépourvus de maison, de vivres, de vêtements – et les pauvres habitants de Joyeuse, et les prisonniers, les jeunes du travail obligatoire. Je n’ai refusé à personne conseil, appui, secours dans la mesure de mes moyens. Un maire de village est bien peu de chose dans les rouages innombrables des administrations. À chacun j’ai essayé d’éviter quelque peine, ai soulagé de nombreuses misères. » Ces faits ont été attestés par les plus anciens de la commune. D'ailleurs, une fois la guerre terminée, personne ne lui reprocha son attitude, ni un hypothétique rapprochement avec l'occupant. Lors de cette période de troubles, il sera resté intègre et fidèle à ses principes.
  9. Odette Gros et André-Charles Gros, « Un pionnier oublié de la préhistoire ardéchoise le docteur Jos Jullien »Ardèche Archéologie, 2005
  10. Alain Beeching « Le néolithique de l’Ardèche : repères historiographiques »Cahiers scientifiques -Département du Rhône - Muséum, Lyon, hors sérieno 3 (2005) -p. 129-142
  11. « P1 - Votre recherche - alba la romaine jullien Au volume », surbnf.fr(consulté le).
  12. « Séance du 28 juin 1956 »,Bulletin de la Société préhistorique française,vol. 53,no 5,‎,p. 264(lire en ligne, consulté le).
  13. Jos Jullien,Préhistoire de l'Ardèche, Largentière, Mazel et Plancher, 1913
  14. Docteur J Jullien, rubrique nécrologie,Bulletin de la Société préhistorique de France, année 1956, volume 53, Numéro 5-6, p. 264.
  15. Revue du Vivarais- Tome LX-no 3-juillet septembre 1956 (No 567)
  16. « Alba Augusta Helviorum », surlieuxsacres.canalblog.com(consulté le) Alba Augusta
  17. « Oppidum de Vié-Cioutat (également sur commune de Mons) à Monteils Gard », surpatrimoine-de-france.com,(archivé surInternet Archive).
  18. Jos Jullien et H. Muller, « Recherches archéologiques sur l’emplacement de la ville romaine d’Alba Augusta Helviorum » Congrès d’Avignon,Rhodania, 1946
  19. (en) « Pour un Musee Vivarois. : Jos Jullien : Free Download, Borrow, and Streaming : Internet Archive », surInternet Archive(consulté le).
  20. Jos Jullien,Pour un musée Vivarois, Aubenas, Imprimerie Habauzit, 1914
  21. abc etdS.H.A.T., état de services, cote 6Ye 55.726, dossier personnel Jullien, Joseph Victor, Cdt médecin, RdC 24.6.38
  22. abc etdLaurent Jullien, Jos Jullien, médecin aux armées en 1914-1918, Archives départementales de l’Ardèche, cote BIB 4 BR 2811, 2014.
  23. « Madagascar », surgrande-guerre-1418.com(consulté le).
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  51. Frank Delarbre, « Par ses recherches hydrobiologiques, un savant ardéchois, leDr Jos Jullien, ouvre à la thérapeutique thermale des horizons nouveaux »,Le Dauphiné libéré, décembre 1952
  52. Air France revue, 1953
  53. Stéphane Rochette, Jos Jullien, une vie gravée en Vivarais, Archives départementales de l'Ardèche, Privas, 2010, 221 pages.http://archives.ardeche.fr/Accueil/Espace_recreatif/Les_publications_des_archives
  54. Photographie de la plaque commémorative visibleici
  55. PDF
  56. « Exposition Jos Jullien aux Archives départementales de l'Ardèche, à Privas (12 avril-30 septembre 2013) », surBlogspot.fr(consulté le).
  57. http://www.uzes.fr/agenda/Exposition-La-cigale-uzegeoise-et-ses-illustrateurs-mediatheque-Uzes_ae316956.html

Voir aussi

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Bibliographie

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Médecine

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Archéologie

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Arts et lettres

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Liens externes

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