1 Ne sont comptabilisés que les matchs en compétitions officielles, quel que soit le statut (amateur et professionnel). Les matchs amicaux ne sont pas comptabilisés. 2 Matchs officiels. Dernière mise à jour : 5 mars 2022
Son club de cœur, pour lequel il joue le plus longtemps, est leClub Atlético Bella Vista, dont le stade àMontevideo porte son nom depuis les années 1930. Après l'avènement du professionnalisme en Uruguay, il signe auClub Nacional de Football, l'un des deux grands clubs d'Uruguay, où il remporte ses premiers titres nationaux et termine sa carrière de joueur en 1937.
Il est ensuite brièvement entraîneur et sélectionneur de l'Uruguay, avant de réaliser une carrière professionnelle hors du football.
José Nasazzi est le fils de Jacinta Yarza,Uruguayenne d'originebasque espagnole, et de Giuseppe Nasazzi, émigréitalien originaire deLombardie. Il naît le[Note 1] dans lequartier Peñarol deMontevideo[2]. Après la mort prématurée de son père, alors qu'il n'a que 7 ans, la famille déménage dans lequartier Bella Vista[3], en plein développement près du port de la ville[1]. Il y étudie à l'écolesalésienneDomingo Savio[2], où il développe ses talents de footballeur sous la tutelle du père Guerra[3].
Après avoir quitté l’école, il trouve un emploi à laCompañía de Materiales de Construcción, où l'on travaille lemarbre[4]. Il continue à pratiquer le football en rejoignant leCentro Atlético Lito en 1918, peu après la création du club[2],[1],[3]. Le Lito remporte le championnat de troisième division (Divisional Extra) en 1919[5] puis dedeuxième division (Divisional Intermedia) en 1920[6].
En octobre 1920, leClub Atlético Bella Vista est créé dans le quartier d'enfance de José Nasazzi, et ce dernier veut le rejoindre[3]. Devant le refus des dirigeants du CA Lito de le laisser partir, il doit jouer une année dans un club d'une ligue mineure[7], le CA Rolando Moor enLiga Nacional, afin d’être libéré de ses obligations et pouvoir arriver à ses fins[2],[3].
Comme le CA Lito deux ans plus tôt, le CA Bella Vista remporte laDivisional Extra en 1921[5]. Nasazzi rejoint donc le club au moment de sa promotion enDivisional Intermedia. Il joue alors régulièrement comme avant centre[3] ou comme demi centre[8],[Note 2]. LesPapales, comme on surnomme les joueurs du club pour leurs couleurs blanche et jaune rappelant celles duVatican, remportent le championnat et sont promus enPrimera División, l'élite du football uruguayen[6], dont leCA Peñarol, champion en 1921, etCentral Español, ont été exclus par la fédération[9],[Note 3].
Début 1923, Nasazzi inscrit le premier but du CA Bella Vista en première division[3]. Au mois de mai, après la blessure d'un coéquipier, il se convertit définitivement au poste d’arrière, côté droit[3],[7]. Bella Vista finit3e duchampionnat en1923 et2e en1924. Cette deuxième saison, Bella Vista remporte16 matchs sur 22, ne s'incline qu'une seule fois, terminant malgré tout à deux points duClub Nacional de Football[9].
Le gouvernement uruguayen suspend en 1925 les compétitions domestiques, afin de forcer la résolution du conflit qui déchire le football uruguayen depuis l’exclusion duCA Peñarol, qui a mis sur pied une fédération et un championnat concurrent[10]. LeClub Nacional de Football, triple champion d'Uruguay en titre, en profite pour répondre aux sollicitations consécutives autriomphe olympique de lasélection nationale à Paris en 1924, organisant sa propre tournée en Europe[1]. Elle va durer cinq mois.José Andrade, joueur majeur de la sélection et de Bella Vista, est transféré à cette occasion au Nacional[11]. Confronté à la blessure sérieuse dePedro Petrone et à l'indisponibilité d'Andrade après deux mois de tournée, le Nacional obtient de Bella Vista le prêt de Nasazzi, qui a quitté l'année précédente son emploi à la marbrerie. Il rejoint le groupe en Europe, joue d'abord défenseur puis dépanne à des positions plus offensives[12],[13],[14]. Il dispute finalement17 rencontres et inscrit9 buts[15].
À son retour il retrouve son club deBella Vista. Les dirigeants du football uruguayen ont trouvé un terrain d'accord et organisent en 1926 leTorneo del Consejo Provisorio (enfrançais :« Le tournoi du conseil provisoire. »), une compétition transitoire avant le retour à une première division unique[16],[17]. Bella Vista en remporte la Série B, composée de16 clubs mais sans les têtes d'affiche[16].
Les compétitions nationales officielles reprennent l'année suivante. Fidèle à son club, malgré ses moyens modestes par rapport à ses concurrents, Nasazzi ne parvient à mener son équipe qu'en milieu de tableau les saisons suivantes : elle termine10e sur 20 en 1927, puis9e sur 16 et9e sur 14 les deux éditions suivantes[9]. Comme souvent, le championnat est alors dominé par les deux grands clubs uruguayens, le Nacional et lePeñarol, seulement concurrencés à cette époque parRampla Juniors, dont l'emblématique capitaine est l'associé de Nasazzi en équipe nationale,Pedro Arispe[9].
L'année 1930 est dominée par l'organisation de laCoupe du monde àMontevideo. Comme espéré par tous les amateurs de football du pays, lasélection uruguayenne remporte le titre mondial à domicile. Le championnat 1929, commencé tard en 1929 et interrompu par la competition, s'étire jusqu'à la seconde moitié de l'année 1930, de sorte qu'il n'y a pas de championnat d'Uruguay « 1930 »[9].
Voulant profiter de l'aura de la sélection, Bella Vista organise à son tour une tournée internationale, de à, à travers le continent américain. Elle obtient pour l'occasion le prêt de plusieurs joueurs de la sélection, qui accompagne Nasazzi et les siens. L'equipe joue ainsi successivement auChili, auPérou, àCuba, auMexique, auxÉtats-Unis et auBrésil sur le chemin du retour[18].
Équipe d'Uruguay en 1923. Nasazzi est debout, le premier en partant de la gauche.
Les qualités exprimées par Nasazzi avec Bella Vista ne passent pas inaperçues et lui valent d'être convoqué en équipe nationale parLeonardo De Lucca dès le mois d'octobre 1923, à l'occasion duChampionnat sud-américain organisé par l'Uruguay àMontevideo. Il retrouve en sélection son coéquipier en clubJosé Andrade, un manieur de ballon exceptionnel[19], probablement sans égal dans le monde à l'époque[20],[21]. Titulaire en défense aux côtés deFermín Uriarte, joueur du CA Lito, Nasazzi dispute les trois matchs de l'Uruguay, tous remportés, et gagne ainsi son premier titre international[22],[23]. Il est nommé meilleur joueur de la compétition[24].
Le titre vaut à l'Uruguay d'être invitée à représenter l’Amérique du Sud auxJeux olympiques d'été de 1924 àParis, la première compétition officielle mettant aux prises des sélections nationales européennes et américaines[25]. Pour pouvoir participer à la compétition, Nasazzi quitte son emploi à la marbrerie[3]. Le président de la fédérationAtilio Narancio(es) hypothèque une résidence pour avancer les frais de l'expédition[1]. Les Uruguayens embarquent le de Montevideo pour trois semaines de bateau. À leur arrivée, ils jouent neuf matchs — pour autant de victoires — à travers l'Espagne afin de récolter des fonds[1],[20]. Ces matchs permettent de plus à la sélection uruguayenne de se régler tactiquement en se frottant à de premières équipes européennes[26]. Arrivée finalement fin mai à Paris, laCeleste survole le tournoi olympique, inscrivant20 buts et n'en encaissant que deux, impressionnant grandement les observateurs[27],[20],[21]. Nasazzi dispute les cinq matchs comme capitaine,Pedro Arispe remplaçant Uriarte à ses côtés[25]. Décisif en quart de finale, le capitaine uruguayen dégage une frappe de l'avant-centre françaisPaul Nicolas vers ses avants qui marquent le troisième but dans une victoire5 buts à 1[28]. La demi-finale face auxPays-Bas est la seule rencontre où les Uruguayens sont réellement mis en difficulté. Après avoir concédé le premier but, ils égalisent sur un but que leurs adversaires considèrent hors-jeu, et prennent finalement l'avantage en fin de rencontre grâce à un penalty qui suscite la polémique[25],[20]. La finale face à laSuisse, plus disputée que ne le laisse penser le score final (3-0) et au cours de laquelle Nasazzi multiplie les interventions[Note 4], attire plus de 40 000 spectateurs, sans compter les milliers de malheureux n'ayant pas pu entrer au stade, illustration du succès populaire rencontré par le tournoi[29].
La sélection uruguayenne, dont les activités ont été suspendues en même temps que le championnat en 1925, participe auChampionnat sud-américain de 1926 auChili. Nasazzi, toujours titulaire et capitaine, dispute les quatre matchs de laCeleste, pour autant de victoires, et remporte un3e titre continental[30],[31]. Nasazzi n'est par contre pas du voyage auPérou pour leChampionnat sud-américain de 1927, où il est remplacé par son coéquipier en clubAdhemar Canavesi. L'Uruguay perd son titre continental en s'inclinant lors du match décisif face à l'Argentine, sur un but marqué contre son camp par Canavesi en toute fin de match (3 buts à 2)[32].
Capitaines et arbitres avant la finale olympique de 1928. Nasazzi est debout à gauche.
Les deux sélections rivales font le voyage l'été suivant auxPays-Bas pour disputer lesJeux olympiques de 1928, qui capitalisent sur le succès populaire du tournoi de 1924 et engendrent une grande attente médiatique[1]. Les Uruguayens sont cette fois attendus et connaissent plus de résistance : ils dominent facilement le pays organisateur au premier tour, mais doivent affronter l'agressivité peu olympique des Néerlandais[33]. Le second match face à l'Allemagne est similaire, le capitaine allemand étant expulsé peu après l'ouverture du score uruguayenne pour untacle dangereux. En fin de rencontre, alors que la victoire uruguayenne est acquise, le buteur allemand et Nasazzi se percutent et le ton monte ; l'arbitre expulse les deux joueurs, alors que Nasazzi est évacué du terrain sur une civière[33],[34]. Bien que le règlement du tournoi ne l'exige pas, la fédération uruguayenne décide de suspendre Nasazzi pour le match suivant[34]. Canavesi prend sa place etArispe le brassard de capitaine pour la demi-finale contre l'Italie, considérée comme la meilleure sélection européenne en présence[33],[Note 5]. Le duel est serré mais l'Uruguay l'emporte finalement, avec difficulté (3 buts à 2)[33]. Nasazzi est de retour en défense aux côtés d'Arispe pour la finale où l'Uruguay retrouve son grand rival, l'Argentine, qui a connu un tournoi plus serein. La première finale s'achève sur un match nul (1-1) et il faut en organiser une2e trois jours plus tard. Contrairement à son adversaire, l'Uruguay renouvelle de moitié son équipe. La rencontre est tout aussi disputée, mais les Uruguayens, qui prennent l'avantage sur le plan athlétique, la remportent finalement (2-1)[35],[36],[33].
Uruguay et Argentine se retrouvent lors duChampionnat sud-américain de 1929, organisé cette fois en Argentine. Privée de Nasazzi pour son premier match, l'Uruguay s'incline face auParaguay et perd dès lors tout espoir de titre. Malgré le retour de son capitaine, l'Uruguay s'incline encore lors du dernier match face à l'Argentine[37], qui prend ainsi sa revanche des Jeux olympiques. C'est la première défaite de Nasazzi en tournoi avec la sélection, six ans après ses débuts[38].
L'Uruguay accueille l'été suivant lapremière édition de la Coupe du monde de football, à l'occasion du centenaire de son indépendance. Inamovible capitaine, Nasazzi est entouré de cinq autres double champions olympiques :José Andrade,Pedro Cea,Pedro Petrone,Héctor Scarone etSantos Urdinarán[1]. Son habituel coéquipier en défense, Arispe, a arrêté sa carrière de joueur et fait partie de l'encadrement de la sélection ; il est remplacé sur le terrain par le jeuneErnesto Mascheroni. En l'absence de plusieurs sélections européennes majeures, les deux grands favoris du tournoi, l'Uruguay et l'Argentine, se qualifient aisément pour lafinale qui se tient dans leStade Centenario, construit pour l'occasion[39].
La finale revêt d’une importance capitale pour l’Uruguay, José Nasazzi dit à ses coéquipiers avant la rencontre :« Si nous ne gagnons pas aujourd'hui, nous sommes morts »[40]. En première mi-temps, le capitaine fait une erreur sur une longue passe deLuis Monti et permet àGuillermo Stábile d'inscrire son huitième but de la compétition[41]. À la mi-temps, les Argentins mènent par deux buts à un, mais les Uruguayens parviennent à renverser le match en seconde mi-temps et s'imposer par quatre buts à deux devant près de 70 000 spectateurs. Nasazzi, sans être buteur, impressionne particulièrement les observateurs par son influence sur ses coéquipiers[1] et sur le résultat final[42]. Les rues de Montevideo sont envahies par des dizaines de milliers de supporteurs qui célèbrent la victoire de leur pays. Le lendemain, 31 juillet, est déclaré jour férié en Uruguay[43]. Contrairement aux futurs capitaines vainqueurs de la Coupe du monde[Note 6], il n'a pas la chance de se voir décerner le fameux trophée, le protocole ne le prévoit alors pas encore, et celui-ci est remis au président de la fédération uruguayenne Raúl Jude[44],[45].
Après la Coupe du monde de 1930, les Argentins refusent de participer à toute nouvelle compétition officielle avec l'Uruguay, de sorte que les championnats sud-américains sont suspendus. Par ailleurs l'Uruguay refuse de s'inscrire et défendre son titre à laCoupe du monde de 1934 organisée en Italie, officiellement en réponse au faible enthousiasme des Européens quatre ans plus tôt[46],[47]. Nasazzi dispute finalement un dernierchampionnat sud-américain en 1935.Mascheroni parti en Italie, il se choisit un nouvel associé en défense en la personne d'Agenor Muñiz. Nasazzi dispute et gagne les trois matchs disputés par l'Uruguay, et par là son4e titre continental. Après 1923, il est élu meilleur joueur du tournoi pour la2e fois, à 34 ans[24]. Cette victoire offre à l'Uruguay la qualification pour lesJeux olympiques de 1936, mais la Fédération renonce à y participer pour des raisons économiques[48].
En avril 1932, l'Uruguay adopte officiellement le professionnalisme, avec effet immédiat[49]. Dix clubs disputent la première édition de ce nouveau championnat, qui ne prévoit plus de système de relégation[50]. Nasazzi obtient de son club de Bella Vista qu'il puisse en 1933 signer auClub Nacional de Football, alors le club le plus titré du pays[22].
Pour sa première saison, en 1933, Nacional etPeñarol terminent premiersex-aequo après les 27 matchs de la saison régulière. Une finale est organisée en mai 1934. Après 70 minutes, Peñarol ouvre le score en profitant du rebond du ballon sur une valise située à l’extérieur du terrain. Nasazzi s'en plaint si vertement auprès de l'arbitre qu'il est expulsé avec deux coéquipiers et le match interrompu[51]. L’épisode est connu en Uruguay comme « El gol de la valija(es) »[52]. Nasazzi est suspendu un an par la fédération. Le but est finalement annulé deux mois plus tard par la Fédération et le match achevé le 25 août, sans but, malgré deux prolongations. Il faut deux autres finales d'appui, disputées en septembre puis novembre 1934, pour que le Nacional, sans son capitaine, remporte officiellement le titre dechampion de 1933[51]... plusieurs semaines après avoir remporté le titre de champion de1934. La suspension de Nasazzi est finalement levée en décembre 1934 et ce dernier peut reprendre la compétition[52].
En parallèle du championnat, Nasazzi remporte avec son club deux autres compétitions officielles : la première édition duTorneo Competencia en 1934 et leTorneo de Honor en 1935[12].
Les deux saisons suivantes en championnat, en 1935 et 1936, le Nacional termine deuxième derrièrePeñarol. Pendant ce temps-là, le Bella Vista, orphelin de son capitaine, termine à la dernière place du championnat en 1933, 1934 et 1935[9].
Nasazzi joue son dernier match avec le Nacional contre son club de cœur, leCA Bella Vista, le 2 mai 1937 auStade Centenario, à l'occasion duTorneo de Honor, la seule compétition à laquelle il prend part cette année-là[12].
Après avoir mis un terme à sa carrière de joueur, Nasazzi occupe le poste d'entraîneur (« Director Técnico ») auCA Bella Vista jusqu'en 1941[8],[Note 7]. Il en sera par la suite un dirigeant[54].
Personnalité appréciée hors des terrains[7], José Nasazzi travaille occasionnellement comme commentateur sportif à la radio[3] et commence une carrière de fonctionnaire à la municipalité deMontevideo, au sein des casinos d’État[3], dont il gravit progressivement les échelons jusqu'à la direction générale[53].
Il est un ami fidèle de plusieurs coéquipiers et adversaires rencontrés sur les terrains, et particulièrement de l'ArgentinManuel Ferreira, le capitaine malheureux de lafinale de la Coupe du monde de 1930. Ils se visitent régulièrement, notamment à la fin de vie de Nasazzi[3]. Atteint d'uncancer de l’œsophage, José Nasazzi meurt en 1968, à 67 ans. Son décès provoque une grande vague d’émotion à Montevideo[2].
En, le journaliste françaisGabriel Hanot le décrit dansL'Intransigeant comme« moyen de taille, très athlétique, habile dans l’art de se placer sur le chemin du ballon, doté d'un jeu de tête à la fois sûr et puissant, excellent dans la manière de bloquer les dribblings, dispose par surcroît d'un remarquable dégagement au pied. Il reprend le ballon sans se préoccuper de sa vitesse, de son angle d'arrivée, de son effet ; il le frappe de volée, de demi-volée, au rebond ou roulant sur le sol, et il l’envoie à ses avants, en une trajectoire très tendue et précise. Un tel mode de dégagement indique un coup d'œil et une maîtrise technique extraordinaires; Le seul défaut de Nasazzi est la nervosité »[63].
Particulièrement influent sur ses coéquipiers, on le considère également comme un inspirateur de laGarra Charua[7],[64],[20], la combativité devenue emblématique des équipes uruguayennes[65]. Ses attitudes sur le terrain, sa confiance en soi et son charisme sont considérés comme des traits de sa personnalité qui ont fait sa réussite[66]. Sa défense fonctionne au rythme de ses cris, de ses grognements et de son souffle[67]. Pour son compatriote uruguayenJosé Andrade, Nasazzi« passait les quatre-vingt-dix minutes à parler. Mais ses mots, ses paroles, faisaient de lui le meilleur coéquipier de tous »[45].
Il est parfois écrit que José Nasazzi a joué plus de800 matchs en club[1]. Bien qu'à l’époque les clubs disputaient de nombreux matchs de gala, non officiels et donc souvent non comptabilisés, cela parait incertain. Avec leClub Nacional, le défenseur dispute ainsi58 matchs de championnat entre 1933 et 1936,74 matchs officiels toutes compétitions confondues, et un total de 110 matchs répertoriés[12]. Auparavant, avec le CA Bella Vista, il n'a pu disputer qu'un maximum d'environ 220 matchs de championnat de première division en huit saisons. Une source uruguayenne indique un total de90 matchs avec le Club Nacional et250 matchs avec Bella Vista[8].
Il honore40 sélections officielles avec l'équipe nationale de1923 à1936[22],[Note 8]. Il dispute également22 matchs non officiels avec la sélection, organisés généralement contre des clubs. Nasazzi dispute par exemple les neuf matchs de la tournée enEspagne organisés en avril et afin de financer le coûteux voyage pour lesJeux olympiques de 1924[68].
Ses talents de meneur d'homme[56] et ses succès comme capitaine de la sélection nationale lui valent plusieurs surnoms parmi lesquelsel Gran Capitan (enfrançais :« Le grand capitaine »),el Gran Mariscal[44] (enfrançais :« Le grand maréchal ») ou encoreel Terrible[2],[7] (enfrançais :« Le terrible »).
Au moment de son transfert duCA Bella Vista au Nacional, Nasazzi reverse à son ancien club sa prime de signature (800 pesos[Note 13]) pour aider à l'aménagement d'un nouveau stade[1]. L'enceinte est baptiséeParque Nasazzi en son honneur, alors qu'il est encore actif au Nacional et qu'il lui arrive donc de venir y jouer avec son nouveau club[1]. Le stade, d'une capacité assise de 5 000 places, existe toujours[70]. Son nom a également été donné à une rue deMontevideo[8],[71].
Le cercle des journalistes sportifs d'Uruguay l'a élu « meilleur sportif uruguayen duXXe siècle »[3]. Il fait partie de plusieurs autres classements, par exemple « Les 100 héros de la Coupe du monde » dressé parFrance Football en 1994[72] ou bien les « 100 Greatest Footballers of All Time » publié par le magazine britanniqueWorld Soccer en 1999[73].
Nasazzi a donné son nom à un trophée imaginaire appelé le « bâton de Nasazzi ». Il est virtuellement transmis d'équipe nationale à équipe nationale depuis1930, date de la victoire uruguayenne lors de lapremière Coupe du monde, sur le modèle des ceintures de champions de laboxe : l'équipe « détentrice » le « cède » à son adversaire lors d'une défaite en compétition reconnue par laFIFA[74]. L'origine du trophée est incertaine puisqu'il n'existe semble-t-il pas de sources mentionnant son existence avant les années 2000, bien qu'il soit parfois dit qu'il ait été imaginé par les joueurs uruguayens eux-mêmes[75].
↑Certaines sources indiquent une naissance le 24 mai 1901[1], mais les sources officielles s'accordent sur le 24 mars.
↑La composition habituelle d'une équipe de football à cette époque compte deux arrières, un à droite et un à gauche, trois demis (qu'on appelle aujourd'hui milieux de terrain) et cinq attaquants. On parle de 2-3-5.
↑Le CA Peñarol et Central Español sont exclus du championnat pour avoir organisé des matchs amicaux avec des équipes professionnelles argentines, ce qui est alors interdit par le règlement de la fédération uruguayenne. Ils vont en réaction créer une fédération concurrente et organiser un autre championnat.
↑Une vidéo présentant un résumé de la finale de 1924 se trouve en lien externe du présent article.
↑Et à ce qui est parfois écrit dans certaines sources.
↑Il existe très peu d'information précise sur cette part de son après-carrière, si ce n'est qu'il a peut-être aussi occupé cette fonction dans d'autres clubs que le CA Bella Vista[53].
↑a etbLe championnat uruguayen étant suspendu en 1925 du fait des désaccords entre clubs et fédération, le Club Nacional organise une tournée en Europe.
↑Peu de détails sont connus de ce tournoi sinon qu'il réunit 16 clubs[16], ce qui classiquement correspond à un championnat de 30 journées.
↑Le championnat de 1930 ne se tient pas du fait de l'organisation de la première édition de la Coupe du monde en Uruguay et du décalage de l'édition 1929 du championnat, qui dure de mai 1929 à novembre 1930.
↑a etbLe CA Bella Vista réalise une longue tournée en Amérique, de décembre 1930 à avril 1931.
↑800 pesos en 1933 valent environ469 dollars de l'époque[69], soit9 263 dollars en 2019.
↑Gabriel Hanot, « Le tournoi de football des Jeux olympiques est une épreuve grandiose, riche en exploits et en surprises »,Le Miroir des sports,no 546,,p. 354 et 355(lire en ligne).
↑Nyland, « L'Uruguay a battu l'Argentine par 2 buts à 1 : Les champions olympiques de 1924 ont battu leurs rivaux sud-américains après un match très disputé où la victoire revint à l’équipe la plus athlétique »,L'Auto,no 10043,,p. 1 et 4(lire en ligne).
↑Lucien Gamblin, « Après le Tournoi Olympique de Football : Son bilan moral et sportif »,L'Auto,no 10043,,p. 4(lire en ligne).
La version du 12 mai 2022 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.