La Jordanie est composée principalement d’un plateau désertique aride à l'Est, et d’une région montagneuse à l'Ouest. Lavallée du Grand Rift et leJourdain séparent la Jordanie d'Israël. Le point culminant du pays est le jabal Umm ad Dami (1 854 mètres), tandis que la mer Morte en est le point le plus bas.
Le climat est généralement sec et chaud entre avril et novembre, surtout sur la plus grande partie du territoire occupé par ledésert d'Arabie à l'Est du pays et dans lavallée du Jourdain à l'extrême Ouest. Cependant, le pays a une saison pluvieuse mais qui reste faible, qui est de décembre à mars, dans le mois d'hiver la région montagneuse de l'Ouest, y comprisAmman etPétra est accompagné par de la neige qui reste tout de même occasionnelle. Le mois où le climat est le plus froid est janvier[8].
Beaucoup de civilisations et de royaumes se sont succédé sur le sol jordanien, à cheval entre lecroissant fertile et l'Arabie. Certains peuples historiques y ont établi leurs capitales comme lesAmmonites, lesÉdomites, lesMoabites. D'autres civilisations ont également dominé cette région, tels lesAkkadiens, lesAssyriens, lesBabyloniens, lesPerses, ainsi que l'Égypte pharaonienne ou encore la dynastie juivehasmonéenne desMaccabées. La civilisation la plus connue en Jordanie a probablement été la civilisationnabatéenne qui y a laissé de riches vestiges archéologiques commePétra.
Au cours de laPremière Guerre mondiale, les Britanniques conquièrent sur l’Empire ottoman une bande de territoire limitée au sud par la ligne Aqaba - Bassorah et au nord par la ligne Acre - Damas - Mossoul.
A l'issue de la Première Guerre mondiale, des territoires anciennement ottomans au Proche-Orient sont indéfinis : « Palestine», « Syrie» et «Mésopotamie». En, lors de laconférence de San Remo, les alliés (re)-définissent les frontières de la région en la scindant en quatre mandats dont celui dePalestine mandataire qui comprend les territoires situés entre la mer Méditerranée et ledésert de Syrie, territoires correspondant aujourd’hui auxTerritoires Palestiniens, àIsraël et à la Jordanie. Lemandat de la Palestine est attribué aux Britanniques.
En 1923, lors de l’officialisation du mandat sur la Palestine, et avec la volonté de respecter les promesses formulées envers Hussein ibn Ali et le mouvement sioniste (accords Hussein-Mac Mahon de 1915 etDéclaration Balfour de 1917), les Britanniques scindent la région en deux parties séparées par leJourdain : la Palestine mandataire à l’Ouest du Jourdain incluant un « foyer national juif » et, à l’Est du Jourdain, l'« émirat hachémite de Transjordanie » ditla Palestine Est[réf. nécessaire] (Eastern Palestine en anglais). Cette séparation exclut le territoire de Transjordanie des engagements de l'empire britannique en faveur de la création d’un foyer national juif. Ce territoire de Transjordanie est attribué par les Britanniques àAbdallah bin al-Hussein, déjà présent sur place, afin de le dissuader d'intervenir en Syrie avec ses partisans en 1921 contre les Français qui ont pris le dessus sur sonfrère lors de larévolte syrienne de 1920[9]. Ces liens privilégiés avec la Grande-Bretagne sont la suite de l'alliance victorieuse contre les Ottomans conclue entre sa famille et les Britanniques lors de la Première Guerre mondiale.
Au cours de laSeconde Guerre mondiale, l'armée transjordanienne connue sous le nom deLégion arabe combat en Irak et en Syrie aux côtés des forces britanniques.
En 1946, l'émirat acquiert l'indépendance totale et devient le « royaume hachémite de Transjordanie ». En 1945, il fait partie des membres fondateurs de laLigue arabe et il est admis à l'Organisation des Nations unies en 1955[10].
En 1948, le royaume de Transjordanie est unacteur important de laguerre israélo-arabe de 1948 à l'issue de laquelle il occupe les collines de Samarie et le désert de Judée qu'il annexe et rebaptiseCisjordanie (faisant écho à la Transjordanie). De même, il avance dans Jérusalem et prend le contrôle de lamoitié Est de la ville. Cette annexion est condamnée par la communauté internationale, sauf par la Grande-Bretagne. Les pays arabes ne concèdent à la Jordanie que l'administration du territoire annexé. La Cisjordanie ainsi que la moitié de Jérusalem sont occupées par la Jordanie jusqu'en 1967 et laguerre des Six Jours.
En 1949, pour marquer ses modifications territoriales, le royaume change de nom pour devenir le« royaume hachémite de Jordanie » (sans le préfixe « Trans- ») ou plus communément, la Jordanie[11]. Il accueille également sur son territoire plusieurs centaines de milliers de Palestiniensfuyant la guerre.
En 1951, le roiAbdallah est tué lors d'un attentat palestinien fomenté par les partisans du grand mufti de JérusalemMohammed Amin al-Husseini.
En novembre 1971, le groupe terroriste palestinienSeptembre Noir assassine le premier ministre jordanienWasfi Tall.
La Jordanie ne participera pas activement à laguerre du Kippour de 1973.
Après la guerre des Six Jours, le pays perd beaucoup de son prestige aux yeux des Palestiniens qui développent « un État dans l'État ». Ils mènent leur propre lutte contre Israël depuis le territoire jordanien et Israël y répond par des incursions, comme labataille de Karameh en 1968.
Reconnaissance de l'OLP et libéralisation politique
En 1974, Hussein renonce à toute revendication sur la Cisjordanie et reconnait l'Organisation de libération de la Palestine comme seul représentant légitime dupeuple palestinien, afin de calmer les revendications nationalistes palestiniennes au sein même de la Jordanie[13]. 1989 est marquée par la crise économique et une révolte dans le sud du pays, notamment à Ma'an. Un processus de libéralisation politique rapide est entrepris avec la fin de la loi martiale, le rétablissement d'uneAssemblée nationale et la participation d'une trentaine de partis à la vie politique, incluant leFront islamique d'action. Le succès des forces islamistes est large lors des premières élections libres en. En revanche, les élections de montrent un recul de l'opposition et des islamistes.
Le roi Hussein meurt le. Son fils,Abdallah II, lui succède et poursuit les réformes politiques et économiques du pays commencées dans les années 1990, vers davantage de libéralisme.
Dans les années 2000, et malgré les événements affectant la région, le gouvernement jordanien se montre régulièrement soucieux de rester en paix avec ses voisins.
L'importance de la Jordanie dans l'économie du Moyen-Orient a longtemps été liée à son rôle de transit pour le pétrole d'Irak par l'oléoduc de Mossoul à Haïfa jusqu'en 1948, puis d'Arabie saoudite par l'oléoduc trans-arabe jusqu'en 1983. AuXXIe siècle, elle poursuit la politique de modernisation économique entamée par leroi Hussein dès la fin des années 1980 et amplifiée par son successeur, son fils, le roiAbdallahII. Dans un environnement régional particulièrement difficile, les performances de l’économie jordanienne ont été supérieures aux attentes. Parmi les réussites à porter à l’actif des autorités : l’amélioration de la gestion du secteur public, la gestion des privatisations, la création de la zone économique spéciale d’Aqaba soutenue par son port et de zones industrielles spéciales (QIZ). En 2025, la Jordanie est classée en65e position pour l'indice mondial de l'innovation[21].
Ces éléments ont contribué à porter la croissance économique du pays (7,5 % en 2005), qui est également soutenue par la position de refuge que connaît la Jordanie pour les capitaux irakiens, palestiniens ou syriens, ainsi que par l’aide extérieure (principalement américaine). Le royaume a accueilli fin, pour la troisième année consécutive, la réunion duWorld Economic Forum sur les rives de la mer Morte.
La Jordanie a un endettement extérieur de 5,522 milliards de dollars en 2010[22] et un déficit budgétaire important. Son secteur touristique est sensible aux crises régionales. Une partie non négligeable de la population est pauvre.
De plus, la Jordanie n'a pas été touchée par la crise économique de 2008. Elle a seulement connu un ralentissement en 2009, ce qui a permis de relancer l'économie et la baisse des coûts de la matière première et de la production alimentaire de base. Seule conséquence de cette crise, une diminution des exportations.
Le secteur du tourisme est considéré comme une pierre angulaire de l'économie et constitue une source importante d'emploi, de monnaie dure et de croissance économique. En 2010, il y avait8 millions de visiteurs en Jordanie. La majorité des touristes se rendant en Jordanie proviennent de pays européens et arabes[25].
La Jordanie n'a qu'un très faible accès à l'eau. Avec97 mètres cubes d'eau par personne et par an, cet état est considéré comme confronté à une « rareté de l'eau absolue » selon la classification Falkenmark.
Le problème d'accès à l'eau s'est aggravé du fait de l'afflux massif de réfugiés syriens en Jordanie, dont beaucoup sont confrontés à des problèmes d'accès à l'eau potable en raison de la vie dans des colonies informelles.
Le secteur industriel, bien développé en Jordanie, comprend l'exploitation minière, la fabrication, la construction, et représentait environ 26 % du PIB en 2004 (dont 13,5 % pour la fabrication ; 4,6 % la construction ; et 3,1 % pour le secteur minier).
Selon un rapport d'Amnesty International, des agents des services de renseignement jordaniens ont fréquemment recours à latorture pour extorquer des aveux à des suspects de terrorisme[27],[28].
Le « crime d'honneur », qui désigne le meurtre de femmes soupçonnées de relations illicites, est souvent puni de manière légère par la police et les tribunaux. Plusieurs tentatives, soutenues par la famille royale, d'alourdir les peines relatives aux crimes d'honneur ont été rejetées par la Chambre de Jordanie[29],[30].
La loi prévoit une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à trois ans pour avoir insulté le roi, calomnié le gouvernement ou des dirigeants étrangers, offensé des convictions religieuses ou provoqué des troubles sectaires et des séditions. Les autorités surveillent et censurent la presse, les médias et les publications. Des amendes sévères pouvant atteindre 20 000 dinars (28 000 dollars) sont ainsi prévues en cas de publication jugéediffamatoire[32]. SelonHuman Rights Watch, les autorités jordaniennes ont utilisé les lois antiterroristes pour poursuivre les militants, dissidents, journalistes et prédicateurs islamiques[33].
Il existe toujours dans la société jordanienne unediscrimination fondée sur le sexe dans ledroit de la famille, le versement des pensions et des prestations de sécurité sociale, ainsi que dans l'emploi et la propriété. Les femmes n'ont pas le même statut que les hommes en ce qui concerne la nationalité : un Jordanien peut épouser une étrangère et transmettre sa nationalité à ses enfants, les femmes ne le peuvent pas. Les femmes ne peuvent transmettre leur nationalité à leur mari et il est interdit aux femmes musulmanes d'épouser des hommes d'autres religions[34].
En 2023, le film "Inchallah a boy" (ان شاء الله ولد) du réalisateur Amjad Al Rasheed, évoque le parcours complexe et difficile d'une jeune veuve qui tente de préserver ses biens et la garde de sa fille, face aux cadres juridique, religieux et culturel qui étouffent ses initiatives et sa liberté[35].
La population de Jordanie est estimée à 9,52 millions en[36]. Environ 98 % de la population sontarabes.
De 1948 à 1967, en raison de l’annexion de la Cisjordanie et d'une moitié de Jérusalem par la Jordanie, sa population était composée à 70 % dePalestiniens[37].
Actuellement[précision nécessaire], il y a 1 951 603 réfugiés Palestiniens dans le pays et plus de2 millions de réfugiés syriens. LesTcherkesses composent la grande partie des 2 % restants, mais les autres groupes ethniques minoritaires sont lesArméniens, lesTchétchènes, lesTurkmènes, lesKurdes et lesBosniaques.
Plus de 50 % de la population jordanienne vit àAmman, la capitale du pays.
La population masculine de la Jordanie est de 6 097 000 hommes et la population féminine de 5 419 000. Une grande partie de la population, environ 60 à 63 %, est d'origine palestinienne et possède un passeport jordanien. On trouve également des personnes d'autres nationalités, comme des Syriens, des Irakiens et des Égyptiens, bien qu'aucune statistique officielle ne soit fournie à leur sujet[38].
↑Le royaume a conservé cette dénomination depuis. En 1967, la Jordanie perd la Cisjordanie lors de la guerre des Six Jours et renonce àtoute revendication sur celle-ci après leTraité de paix israélo-jordanien de 1994.