Après ces premiers succès, Salk établit son laboratoire personnel à l'université de Pittsburgh enPennsylvanie, où il devient professeur. Peu de temps après, l'Infantile Paralysis Foundation lui offre une bourse très généreuse pour sa recherche, et il découvre unvaccin contre lapolio en 1953. Après l'avoir testé sur lui-même, sa famille et quelques volontaires, il annonce au monde sa découverte le[2]. Après avoir été testé sur plus d'un million d'enfants, le vaccin est déclaré efficace le par l'Université du Michigan[3]. Il choisit de ne pas le fairebreveter pour le laisser plus abordable aux millions de personnes en ayant besoin. Selon les estimations, il aurait ainsi renoncé à un bénéfice d'environ 7 milliards de dollars[4].
Plusieurs laboratoires américains se lancent précipitamment dans la fabrication du vaccin, mais leslaboratoires Cutter fournissent un vaccin insuffisamment inactivé, quicontaminera plusieurs centaines d'enfants, vaccinés ou contacts ; leCutter incident mettra un frein momentané à la campagne[5].
En 1969, Jonas Salk rencontre à La Jolla, par l'intermédiaire d'amis communs,Françoise Gilot, une artiste peintre ayant vécu une dizaine d'années avecPablo Picasso (dont elle avait eu deux enfants :Claude etPaloma Picasso). Ils se marient en 1970 à Paris et vivent ensemble jusqu'au décès de Salk.
Le vaccin ditSalk fut l'un des premiers vaccins efficaces pour l'immunisation contre unvirus en général. Il fut essentiel à la campagne mondiale pour éradiquer lapolio jadis l'une desmaladies infectieuses les plus meurtrières, surtout chez les enfants. Le vaccin fonctionne sur le principe duvirus inactivé par leformaldéhyde. C'est-à-dire que l'injection du virus tué de lapoliomyélite permet au corps humain de développer uneimmunité contre celui-ci sans pour autant provoquer la maladie. Une fois immunisé contre le virus inactivé, le corps est également immunisé contre la forme plus virulente du même virus. En1961,Albert Sabin développera un vaccin administrable par voie orale conçu à partir d'une forme affaiblie du virus (virus atténué).
Salk n'a jamaisbreveté son vaccin contre la polio afin d'en permettre une plus large diffusion[6],[7]. Lorsque, à la télévision, le journaliste Ed Murrow lui demande qui détenait lebrevet, il répond :
« Eh bien, au peuple je dirais. Il n’y a pas de brevet. Pourrait-on breveter le soleil ? »[8].
S'il avait été breveté, ce vaccin aurait pu lui rapporter sept milliards dedollars américains[9].