Fils et petit-fils d'amiral, il devient à son tour officier de marine en 1958. Pilote dans l'aéronavale, il est abattu au-dessus d'Hanoï en 1967. Capturé, il est torturé et mis à l'isolement, mais refuse une libération anticipée par solidarité avec ses camarades et pour ne pas servir la propagande duViêt Nam du Nord. Libéré en 1973, il garde des séquelles physiques de la période. Il reprend ensuite le cours de sa carrière navale, mais démissionne en 1981 pour se lancer en politique. Membre duParti républicain, il est élu et siège pour l'Arizona à laChambre des représentants, de 1983 à 1987, puis auSénat, de 1987 à son décès en 2018. Il est un spécialiste reconnu des questions de défense et de politique étrangère.
Bien qu'il partage plusieurs idées avec la base de son parti — notamment sur les questions sociétales etfiscales —, il affiche une certaine indépendance, par sa sensibilitéécologique, sa volonté d'assainir le financement des campagnes politiques, sa condamnation de la torture enIrak et aucamp de Guantánamo, ainsi que son soutien à un projet de légalisation des immigrés clandestins. Cette indépendance, son passé de héros de guerre ainsi que son image d'intégrité et de décence lui valent un respect quasi unanime au sein de la classe politique américaine.
Il poursuit sa carrière au Sénat jusqu'à la fin de sa vie dix ans plus tard, entretenant des relations courtoises avec le président Obama et le vice-présidentJoe Biden, puis prenant position contre plusieurs projets de l'administration deDonald Trump.
Il nait à l'hôpital militaire de la base navale américaine deCoco Solo, où son père est en poste en 1936. Son acte de naissance est signé par le capitaine W. L. Irvine[2]. McCain est considéré comme un citoyen américain de naissance en vertu d'une loi de 1904 sur la citoyenneté américaine, qui enlève toute ambiguïté lorsqu'un enfant d'employés américains nait sur la zone du canal de Panama[3]. A la fin des années 60,Omar Torrijos proclame le canal de Panama comme étant un territoire de la République panaméenne, McCain était donc théoriquement éligible à la citoyenneté panaméenne au cours de sa vie, en vertu du droit du sol dans la constitution panaméenne, même s'il n'en a jamais fait la demande.
John McCain avec sa mère, Roberta, son fils Jack, sa filleMeghan et son épouse Cindy, en 1992.
Divorcé en 1979 de Carol Shepp, qu'il avait épousée en 1965, John McCain se marie en secondes noces, en 1980, àCindy Lou Hensley. Il est le père de sept enfants dont Bridget, adoptée dans unorphelinat demère Teresa auBangladesh en 1991. L'une de ses filles est unemère adolescente, ce qui a conduit certains commentateurs à rappeler son vote en faveur duFamily Support Act de 1988[6].
Son fils aîné, John Sidney McCainIV, est élève officier à l'Académie navale d'Annapolis et son cadet, James, est engagé dans lesMarines et a combattu durant sept mois enIrak entre 2007 et début[7]. Enfin, sa filleMeghan tient un blog consacré à la campagne électorale présidentielle de son père en 2008[8] et est co-présentatrice de l'émissionThe View à partir d'.
En 1967, il est promu au grade delieutenant commander et rejoint la flottille VA-46 "Clansmen" qui vole surA-4 Skyhawk à bord de l'USS Forrestal[9]. Mais le, le déploiement du navire au Vietnam est interrompu à la suite d'un grave incendie lorsque son appareil est percuté par une roquettetirée accidentellement par un autre appareil, alors qu'il se prépare à partir en mission. Il évacue son avion de justesse et n'est que légèrement brûlé, puis blessé par l'explosion d'une bombe lors de l'incendie qui endommage gravement le navire, tue 134 marins et détruit 21 avions[12].
Il accepte alors un transfert dans une autre flottille, la VA-163 "Saints" basée sur leUSS Oriskany[13]. Le, au cours de sa vingt-troisième mission debombardement au-dessus du Nord-Viêt Nam où son objectif est lacentrale électrique d'Hanoï, son avion est abattu par unmissile sol-airSAM-2. Lorsqu'il s'éjecte, la violence du choc lui brise les deux bras et un genou. Tombé enparachute au milieu dulac de Truc Bach, situé au cœur de lacapitale nord-vietnamienne, il manque de se noyer lorsque des habitants le tirent de l’eau, lui arrachent son équipement et le rossent[14].
Il est récupéré par les soldats nord-vietnamiens, dont l'un transperce son épaule avec labaïonnette de sonfusil tandis qu'un autre lui perce lacheville. Il en garde dès lors des séquelles physiques[15] comme unecicatrice sur la tempe, une jambe qui traîne un peu et une démarche assez raide[16]. Une infirmière lui permet d'échapper aulynchage[17].
Grièvement blessé, il est emmené dans uneprison où il est jeté dans une cellule à même le sol. Durant quatre jours, il est interrogé et battu. Au cinquième jour, quand les Nord-Vietnamiens découvrent qu'il est le fils d'un amiral américain, il est transféré dans un hôpital où il reçoit destransfusions de sang et deplasma. Au bout du dixième jour d'hospitalisation, un membre du bureau politique duParti communiste vietnamien lui annonce qu'il va parler à latélévision française. À la suite des menaces d'interruption de son hospitalisation s'il persistait à refuser, John McCain obtempère et reçoit la visite du journaliste français de l'ORTFFrançois Chalais. Ce dernier diffuse dans l'émissionPanorama[18] les images de McCain déclinant son identité et en donne une copie à l’épouse du pilote[16],[19].
En, il parvient pour la première fois à se tenir debout et à marcher mais il est alors placé pendant deux années en isolement total. Suivent ensuite trois années detortures, de solitude et d’angoisse.Prisonnier de guerre, il est ligoté et humilié régulièrement par ses geôliers qui lui cassent à nouveau le bras ainsi que quelques côtes[16]. Roué de coups pendant des jours ou suspendu par ses bras fracturés, il en vient à signer des confessions depiraterie aérienne, avant de tenter de se pendre dans sa cellule[20].
En, il refuse, par solidarité avec ses camarades, une offre de libération anticipée lorsque ses geôliers, réalisant que son père venait d'être nommé commandant en chef duUnited States Indo-Pacific Command, ont espéré en faire une opération depropagande[21]. En, John McCain est transféré à laprison Hỏa Lò, le « Hanoï Hilton », construite par l'administration coloniale française en 1896. Cette fois, il n'est plus en isolement total et peut communiquer avec d’autres Américains, notamment un compagnon de cellule qu’on lui adjoint. À plusieurs reprises, il refuse de rencontrer des délégations étrangères depacifistes venues àHanoï, ce qui lui vaut de nouveaux coups et blessures[16].
Libéré en, après avoir survécu à ses blessures, aux humiliations, aux coups, aux tortures et à deux années de confinement solitaire, John McCain est décoré à son retour par le présidentRichard Nixon.
Promucommander, il est admis, après une période de convalescence de plusieurs mois, à suivre le cours « junior » duNaval College pendant un an[N 4]. À nouveau apte médicalement, il est affecté en 1975 sur la base de Cecil Field (près deJacksonville, en Floride) comme commandant en second de la flottille de conversion opérationnelle VA-174Hellrazors, qui vole surA7 Corsair II[N 5]. Il prend le commandement de la flottille en.
En 1977, il devient officier de liaison de la Navy auSénat des États-Unis. Il est promucaptain (capitaine de vaisseau) en 1979.
En 1982, quand le représentant républicain de l'ArizonaJohn Jacob Rhodes renonce à solliciter un nouveau mandat à laChambre des représentants, John McCain fait acte de candidature pour lui succéder. Lors de la campagne, à son adversaire démocrate qui le traite de « parachuté », parce que McCain n'a aucune attache dans le district, le vétéran du Viêt Nam lui rétorque :« Écoute, vieux, j'aurais aimé avoir le luxe, comme toi, de grandir et de vivre toute ma vie dans un endroit merveilleux comme l'Arizona. Mais en fait, quand j'y pense, l'endroit où j'ai vécu le plus longtemps c'est à Hanoï[14] ». John McCain est élu.
Durant son mandat, il affiche des positions politiques iconoclastes vis-à-vis de son parti et du présidentRonald Reagan, notamment quand il s'oppose au maintien des troupes américaines dans la force multinationale stationnée auLiban[22] et approuve les sanctions économiques contre l'Afrique du Sud pour protester contre la politique de l'apartheid qui était en vigueur[14].
En 1986, il est élu au Sénat au siège laissé vacant par son prédécesseur, le républicain conservateurBarry Goldwater. Deux ans plus tard, il vote en faveur duFamily Support Act comme la plupart des sénateurs, qui demande que lesmères adolescentes, récipiendaires d'aides sociales, poursuivent leur scolarité (high school)[23]. En 1989, il est impliqué dans le scandale politico-financier connu sous le nom deKeating Five[22]. Il est alors reproché à John McCain d'avoir accepté, avec quatre autres sénateurs américains, une importante contribution financière à sa campagne électorale de la part du président d'une association californienne de caisses d’épargne, afin, semble-t-il, de ne pas ébruiter les malversations financières de ce dernier. La commission d’enquête du Sénat chargée de l’enquête conclut à une erreur de jugement du sénateur de l’Arizona dont l'intégrité a alors été mise en doute.
En 1993, c'est avec un autre vétéran du Viêt Nam, le sénateur démocrateJohn Kerry, qu'il milite et obtient la réouverture des relations diplomatiques avec le Viêt Nam.
En 1997,Time Magazine le cite parmi les 25 personnes les plus influentes desÉtats-Unis. En 1999, il raconte dans son autobiographie intituléFaith of my Fathers sa détention au Viêt Nam.
Au Sénat, McCain est un des plus fermes partisans de la réforme du financement des campagnes électorales, qu'il fait aboutir en 2002 avec le sénateurdémocrateRuss Feingold. La loi McCain-Feingold (ouBipartisan Campaign Reform Act) est cependant partiellement annulée par laCour suprême par la suite.
Qualifié alors de républicain progressiste, il est souvent assimilé à l'image de l'ancien présidentTheodore Roosevelt pour « considérer la politique comme une compétition entre l'intérêt national et l'égoïsme des intérêts privés » et défendre « l'idée que le gouvernement devait contrebalancer les abus de la richesse organisée[24] ». Il rencontre à l'époque des responsables démocrates qui espèrent le convaincre de les rallier[24] mais c'est le sénateurJames Jeffords duVermont qui finalement quitte le Parti républicain et permet au Sénat de basculer du côté démocrate.
Le sénateur McCain empêche un contrat espéré par Boeing en 2003 pour lecrédit-bail de 100avions ravitailleursKC-767 et représentant une somme de 23 milliards de dollars. Boeing étant choisi sans concurrence comme seul contractant grâce à un réseau serré d’influence et de corruption ; il déclenche ainsi un scandale qui envoya en prison l'un des dirigeants de Boeing ainsi que l'adjointe au responsable du service des achats de l'US Air Force Darleen Druyun et qui coûta son poste auCEO de Boeing, Phil Condit[25].
Dans la lignée de ses critiques émises lors de la campagne présidentielle de 2016, John McCain continue en 2017 d'exprimer des préoccupations au sujet de laprésidence deDonald Trump[28],[29],[30],[31],[32]. Il participe notamment au rejet de l'abrogation de l'Obamacare par le Sénat[33].
Contre toute attente, McCain gagne les primaires duNew Hampshire, duMichigan, de l'Arizona, deRhode Island, duConnecticut et duVermont et met en difficulté le gouverneur Bush, soutenu par la direction du Parti républicain. Durant ses meetings, utilisant son image nationale d'honnêteté et de probité, il n'hésite pas à se comparer àLuke Skywalker en lutte contre les forces obscures de l'empire, représentées par le gouverneur Bush et lesévangélistesPat Robertson etJerry Falwell, ces derniers étant qualifiés d’ « agents de l’intolérance et de la corruption religieuse et politique ». Cependant, à la veille de l'importante primaire deCaroline du Sud, McCain est victime d'une campagne de calomnie orchestrée par des proches du gouverneur Bush. Il est ainsi accusé d'avoir fait un enfant à une femme noire, d'avoir trahi au Viêt Nam, d'avoir transmis lasyphilis à sa seconde épouse ou d’avoir perdu la raison en captivité[14]. Il est finalement battu par le gouverneur Bush lequel est investi candidat du parti républicain pour l'élection présidentielle de 2000. Il s'éloigne alors du devant de la scène pour soigner un début decancer de la peau et se fait opérer d'unmélanome qui lui laisse une profonde cicatrice sur la joue gauche.
Lors de la convention nationale républicaine en 2004, il apporte un ferme soutien au président sortant, George W. Bush, qu'il a pourtant beaucoup critiqué dans le passé ; il prononce un discours de combat contre les démocrates bien que son amiJohn Kerry, candidat démocrate, ait tenté d'en faire son colistier. Il tient à cette occasion un virulent discours contre les « mensonges et manipulations malhonnêtes des pseudo-réalisateurs gauchistes », visant par làMichael Moore, sans jamais le nommer.
Cette section est trop longue. Elle pourrait gagner à être raccourcie ou répartie en plusieurs sous-sections. Il est également possible que sa longueur crée un déséquilibre dans l'article, au point d'en compromettre laneutralité en accordant à un aspect du sujetune importance disproportionnée.
Lorsque s'ouvre la campagne pour les primaires américaines, McCain, bien qu'âgé, est l'un des prétendants républicains les plus populaires pour l'élection présidentielle de 2008. En 2005, selon les quelques sondages, lui etRudy Giuliani sont les seuls républicains à être donnés vainqueurs d'une confrontation électorale avec n'importe lequel des candidats démocrates.
En, se faisant l'avocat du « conservatisme du bon sens » et de l'incarnation de l'avenir du Parti républicain, dans la veine deRonald Reagan, John McCain annonce la formation de son comité exploratoire chargé de travailler à son éventuelle candidature aux primaires de son parti. Il déclare officiellement sa candidature le. Il est alors le troisième républicain à faire part officiellement de ses prétentions présidentielles après l'ancien maire deNew York,Rudy Giuliani etDuncan Hunter, un élu deCalifornie.
Respecté par ses adversaires et assez charismatique, il reçoit le soutien de l'ancien candidat démocrate à la vice-présidence en 2000, le sénateur indépendant duConnecticutJoseph Lieberman. Les débuts de sa campagne sont difficiles ; pratiquement sans financement, il doit se séparer de plusieurs collaborateurs.
Néanmoins, après avoir été distancé lors ducaucus de l'Iowa par ses concurrents républicains, il arrive en tête des candidats républicains lors desprimaires duNew Hampshire le, avec 36,8 % des suffrages devantMitt Romney (32 %),Mike Huckabee (11 %),Rudy Giuliani (9 %) etRon Paul (8 %), ce qui relance alors sa campagne présidentielle. Lors des primaires suivantes qui se tiennent dans leMichigan, un État gravement touché par la crise automobile, principale industrie locale, il tient un « discours de vérité » déclarant aux électeurs que« la gloire passée ne reviendra plus, il faut s'adapter » alors que son concurrent le plus sérieux,Mitt Romney promet un« redémarrage de l'automobile » par l'octroi de milliards de dollars de fonds fédéraux. Au soir de la primaire le, McCain est second avec 30 % des suffrages, derrière Romney (39 %)[36].
S'il ne parvient pas à rallier une majorité de militants républicains lors des premières primaires, il doit ses bons scores à la mobilisation en sa faveur des électeurs indépendants qui ont la possibilité de participer à ces élections. C'est ainsi qu'il s'impose également face àMike Huckabee enCaroline du Sud. Avant la décisive primaire suivante qui se tient enFloride, il reçoit le soutien du populaire gouverneur de l'État,Charlie Crist, du sénateur de FlorideMel Martinez, très influent auprès de la communauté américano-cubaine mais aussi du généralNorman Schwarzkopf ancien commandant de l'United States Central Command qui avait dirigé les forces de la coalition lors de laguerre du Golfe en 1991. Dans un tout autre genre,Sylvester Stallone est le premieracteur d'Hollywood à appuyer sa candidature[37] suivi peu de temps après parArnold Schwarzenegger, également gouverneur deCalifornie[38], puisClint Eastwood ou Bruce Willis.
En remportant laprimaire républicaine de Floride le avec 36 % des voix contre 31 % à Mitt Romney, John McCain passe pour la première fois en tête des candidats républicains en nombre de délégués. L'élection de Floride est marquée par le mauvais score deRudy Giuliani, arrivé en troisième place, qui solde ses ambitions présidentielles et son ralliement dès le lendemain à John McCain[39].
La campagne du sénateur de l'Arizona se trouve alors financièrement relancée. Alors qu'il était quasiment sans ressources au mois de décembre, McCain recueille en janvier plus de 7 millions de dollars (4,5 millions d'euros)[40] et en deux mois, reçoit le soutien de 17 000 journaux américains, à commencer par leDes Moines Register[41] mais est aussi désigné comme le meilleur choix au sein de son parti par leNew York Times[42].
Lors duSuper Tuesday qui a lieu le, McCain remporte neuf États (New York,Californie,Missouri,New Jersey,Illinois,Connecticut,Delaware,Oklahoma etArizona) ce qui lui permet d'obtenir 615 délégués (plus de la moitié de ceux nécessaires pour remporter l'investiture républicaine), contre 268 pour Mitt Romney et 169 pour Mike Huckabee. À la suite de ces résultats, le,Mitt Romney annonce lors d'une conférence àWashington, D.C. qu'il se retire de la course à l'investiture républicaine[43]. Le retrait de Romney permet à Mike Huckabee de devenir le principal rival de McCain sans espoir cependant de pouvoir menacer sa désignation à l'investiture républicaine. Ainsi, le, lors des caucus duKansas et de la primaire deLouisiane, McCain est devancé par Huckabee et ne s'impose, de justesse, qu'avec 26 % des voix contre 24 % à Mike Huckabee et 21 % à Ron Paul lors des caucus deWashington. Le, lors d'une conférence de presse avec le sénateur de l'Arizona àBoston, Mitt Romney annonce son ralliement à la candidature de John McCain lui apportant théoriquement ses 291 délégués assignés lors des élections primaires[44]. Les ralliements se multiplient ensuite, à commencer parJeb Bush, ancien gouverneur de Floride et son père, l'ancien présidentGeorge H. W. Bush.
Mais le maintien de Huckabee dans la course souligne les difficultés de John McCain à faire l'unanimité dans le camp républicain où, aux yeux de la partie la plus conservatrice de cet électorat et dans les milieux religieux, il continue d'apparaître comme un candidat par défaut. C'est aussi à ce stade de la campagne électorale qu'il reçoit néanmoins un appui tacite du président George W. Bush[45].
Alors que John McCain tente de se concilier la droite du parti républicain, des allégations, divulguées par leNew York Times, insinuent qu'il aurait rendu, en 1999 et 2000, des services à une jeune lobbyiste, Vicki Iseman, chargée de défendre les intérêts de sociétés de communication en relation avec une commission sénatoriale alors présidée par le sénateur de l'Arizona. Selon l'article duNew York Times, les clients de lalobbyiste auraient participé à hauteur de plusieurs dizaines de milliers de dollars au financement des campagnes électorales de John McCain. Ces accusations, reposant sur des sources anonymes, peuvent alors remettre en cause l'image d'intégrité et de rectitude morale de John McCain. Les partisans de celui-ci dénoncent alors une « campagne calomnieuse » et accusent le NYT de s'abaisser à de la « politique de caniveau ». John McCain, lui-même, dément les insinuations et affirme qu'il n'a jamais « rendu de services indus à des clients deMme Iseman lorsqu'il était président de la commission du Commerce du Sénat[46],[47] ».
Le, il remporte suffisamment de délégués pour s'assurer de l’investiture du Parti républicain après ses victoires lors des primaires duTexas, de l’Ohio, duVermont et deRhode Island, ce qui conduit Mike Huckabee à abandonner la course présidentielle. John McCain est adoubé dès le lendemain de cette victoire aux primaires par le président George W. Bush[48].
Le début de sa campagne nationale est cependant difficile tant les médias sont accaparés par le duel dans les primaires démocrates entreHillary Clinton etBarack Obama. Quand celui-ci est assuré de pouvoir remporter l'investiture démocrate, il bénéficie encore d'une couverture médiatique nationale bien supérieure à son concurrent républicain, qui déplore une inégalité de traitement médiatique dont il serait la victime. Ainsi, en juillet, leNew York Times révèle que les grandes chaînes de télévision américaine ont consacré, depuis le mois précédent, plus de 114 minutes à la campagne de Barack Obama contre 48 minutes à celle de John McCain, tandis que les magazinesTime etNewsweek avaient consacré 12 couvertures au démocrate en trois ans contre 5 au républicain[49].
John McCain est invité par le président colombienÁlvaro Uribe à assister à la libération de 15 prisonniers de la guérilla, dontIngrid Betancourt et trois agents américains, lors de l'opération Jaque. Considérant que les droits de l'homme n’étaient « pas une raison suffisante », il plaide à cette occasion en faveur de l'adoption par leCongrès du traité de libre-échange signé deux ans auparavant avec laColombie mais bloqué par la majoritédémocrate, et salue également la politique du présidentUribe qui aurait selon lui évité la faillite à la Colombie[50],[51].
En, John McCain change son équipe de campagne dorénavant dirigée par Steve Schmidt, un ancien protégé deKarl Rove, qui avait dirigé avec succès la campagne du gouverneurArnold Schwarzenegger enCalifornie deux ans plus tôt. Schmidt orchestre des changements radicaux, supprimant les conversations informelles du candidat avec les journalistes et organise la réplique à chaque propos du candidat démocrate[53]. Ainsi, alors que Barack Obama effectue en juillet un voyage en Europe, où sa popularité est au zénith, son côté« rock star et ses déclarations pleines de bonnes intentions » contrastent à ce moment avec les prises de position de McCain qui reçoit successivement, le, ledalaï-lama, critique la situation desdroits de l'homme en Chine, demande la libération des prisonniers politiques et exhorte le gouvernement chinois à dialoguer avec leTibet pour une « véritable autonomie[54] ». Cette stratégie s'appuie notamment sur une nouvelle campagne républicaine très offensive orchestrée par Steve Schmidt où le candidat démocrate est notamment comparé àBritney Spears et àParis Hilton[55] avec pour objectif de faire prendre à l'élection présidentielle la tournure d'unréférendum sur la personnalité de Barack Obama[56] en le présentant comme un jeune ambitieux dépourvu d'expérience face à un ancien prisonnier de guerre qui a toujours« placé l'intérêt du pays en premier[53] ».
Développant parallèlement son programme électoral, autour notamment de l'indépendance énergétique, John McCain en appelle au développement desforages pétroliersoffshore qu'il souhaite autoriser et le rappel, à cette fin, du Congrès pour une session extraordinaire, obligeant son concurrent démocrate à se repositionner sur la question[57].
À la fin du mois d', John McCain profite encore d'une actualité internationale tendue qui est marquée par laréponse militaire de laRussie à la tentative par lestroupes géorgiennes de reprendre le contrôle de leur province séparatiste d'Ossétie du Sud. Le discours alors ferme de John McCain face à la Russie lui permet de marquer des points contre son adversaire démocrate[58], lequel moins réactif, est d'ailleurs en vacances àHawaï. John McCain comble ainsi une partie de son retard dans les sondages nationaux[59] et talonne voire dépasse Barack Obama au niveau des grands électeurs potentiels[60],[61]. En tête dans l'électorat masculin (46 % contre 41 %), dans la population blanche (essentiellement la catégorie desWASPs) (48 % contre 40 %) et chez les évangélistes (65 % contre 25 %), il reste distancé par Barack Obama au niveau de l'électorat féminin (53 % contre 39 %), de celui des Afro-Américains (94 % contre 4 %) et dans les classes d'âge comprises entre 18 et 54 ans[62]. Aux yeux de 80 % de ses compatriotes, John McCain paraît, selon les sondages, avoir les qualités nécessaires pour être président des États-Unis (contre 48 % pour Barack Obama). Il est de même jugé par 84 % d'entre eux être très patriote contre seulement 55 % pour son adversaire démocrate[59]. Enfin, à ce stade et contre toute attente, il semble mieux fixer les conservateurs derrière sa candidature, que ne parvient Barack Obama à le faire avec sa propre base électorale[63].
Attaqué et raillé par son adversaire démocrate sur son important patrimoine immobilier qu'il ne parvient pas à détailler lors d'une interview, son équipe de campagne réagit en s'en prenant à la valeur estimée du propre patrimoine immobilier de Barack Obama[64] et à ses relations avec le promoteur Tony Rezko, incarcéré pour corruption, qui avait été un collecteur de fonds d'Obama[65].
LaConvention nationale républicaine, chargée d'officialiser sa candidature, se tient àSaint-Paul du au. Le, à la surprise générale, son équipe de campagne annonce queSarah Palin, gouverneur de l'Alaska, sera sa colistière pour le poste device-président des États-Unis[67]. Les observateurs politiques notent alors qu'en choisissant une femme blanche originaire d'une famille modeste, mariée à un syndicaliste, conservatrice en matière de valeurs[68], mais favorable à plus de justice sociale, John McCain s'affranchit de la tendance pro-business du Parti républicain qui voulait lui imposerMitt Romney. Par ailleurs, en faisant un appel manifeste du pied aux électrices d'Hillary Clinton, il se prive aussi de l'argument de l'inexpérience qu'il renvoyait sans cesse à Barack Obama[69].
La Convention débute alors que l'ouragan Gustav progresse dans legolfe du Mexique vers les côtes de laLouisiane et duMississippi. Cet événement perturbe l'organisation, entrainant l'annulation des discours des intervenants ainsi que des travaux prévus le premier jour. John McCain modifie ses déplacements et se rend dans le Mississippi[70] afin de superviser les préparatifs d'évacuation et de protection des populations en compagnie d'Haley Barbour, le gouverneur de l'État. À sa demande, la Convention entreprend de se consacrer à des levées de fonds humanitaires, notamment en faveur de laCroix-Rouge. Lesmécènes et les délégués sont mis à contribution alors que le parti annule ses publicités politiques télévisées[69].
Lors du troisième jour de la Convention, le vote des délégués républicains aboutit sans surprise à la nomination de McCain comme candidat officiel du parti à l'élection présidentielle du. Ce sont les délégués de l'Arizona, État d'où est élu John McCain, qui ont le privilège d'apporter à leur sénateur les voix nécessaires lui permettant d'obtenir la majorité absolue des 1 170 suffrages nécessaires pour être désigné. Au total, John McCain obtient 2 372 voix contre 15 àRon Paul et 2 àMitt Romney[71].
Le, il prononce son discours d'acceptation dans lequel il prend ses distances avec l'administration sortante et vante une ambition réformatrice[72], promettant« apporter le changement dans un Washington dépensier et usé et de mettre un terme à la rancœur partisane[73] ». Le, dans une interview accordée à CBS, il promet de faire entrer des démocrates dans son cabinet en cas de victoire[74].
Selon les chiffres de Nielsen Media Research, le discours de John McCain est suivi par 38,9 millions de téléspectateurs, soit davantage que pour celui de son adversaire, Barack Obama (38,4 millions de personnes) la semaine précédente lors de la Convention démocrate. Il s'agit alors de la meilleure audience jamais enregistrée à l'occasion d'une soirée de Convention[75].
L'embellie que John McCain connait dans les sondages au début du mois de septembre est stoppée net par lacrise financière qui survient après la faillite de la banqueLehman Brothers. Son comportement erratique ajouté à une certaine improvisation, les critiques mettant en cause la compétence deSarah Palin pour le poste de vice-président, la défection de plusieurs personnalités républicaines commeColin Powell et la limitation de son budget de campagne déstabilisent sa campagne face à celle de Barack Obama, qui apparait plus « maître de soi » et rassurant au cours des 3 débats présidentiels[76].
Le, à la suite d'une campagne plus agressive contre Barack Obama, John McCain est sifflé lors d'un meeting tenu àLakeville, dans leMinnesota, en prenant la défense de son adversaire démocrate, cible d'attaques de plus en plus virulentes dans le camp républicain.« Barack Obama est une personne décente, une personne dont vous ne devez pas avoir peur si elle devient président des États-Unis » déclare alors John McCain devant les militants républicains[77]. Cette prise de position inattendue lui vaut d'ailleurs les remerciements du candidat démocrate[78].
À la veille du scrutin, le, John McCain est toujours devancé par son adversaire dans les sondages[79]. Il n'a disposé que de 150 millions dedollars (84 millions de fonds publics et 60 millions que le Parti républicain utilise pour le soutenir) contre 605 millions pourBarack Obama[80]. Selon deux études menées par le Centre pour les Médias et les Affaires publiques et leProject for Excellence in Journalism, les trois grandes chaînes nationales de la télévision américaine (ABC,CBS,NBC) ont favorisé la campagne de son adversaire, en le présentant comme un meilleur choix, lors des deux derniers mois de la campagne électorale[81].
C'est depuis l'hôtel Biltmore dePhoenix, où il attendait les résultats de l'élection présidentielle avec ses partisans, que John McCain reconnaît son échec face àBarack Obama. Il recueille 45,66 % des voix, soit 59 934 814 votes et 173 grands électeurs, face àBarack Obama, qui l'emporte avec 52,92 % et 365 grands électeurs[82]. Dans le discours de défaite qu'il prononce, John McCain insiste quant au caractère historique de cette élection ainsi que sur la« signification particulière qu'elle avait pour les Noirs américains », rappelant qu'un siècle plus tôt, le présidentThéodore Roosevelt avait choqué de nombreux Américains en invitant un Noir à la Maison-Blanche. Assumant seul la responsabilité de son échec, John McCain rend également un hommage appuyé à sa colistièreSarah Palin[83].
Quelques jours plus tard, c'est par l'autodérision, sur le plateau duTonight Show deJay Leno surNBC, qu'il revient sur sa défaite ; il fait plus sérieusement l'éloge de sa colistière à laquelle il prédit un bel avenir[84].
John McCain en février 2017.John McCain auSénat des États-Unis prononçant une allocution, le.Tombe de John McCain au cimetière de l'Académie navale d'Annapolis.
Le, son bureau au Sénat indique qu'une tumeur maligne, unglioblastome, est découverte alors qu'il était opéré pour retirer un caillot sanguin au-dessus de son œil gauche. John McCain avait déjà eu deux mélanomes dans les années 1990 et 2000, desquels il était en rémission complète[85].
Sa famille annonce, le, qu'il arrête son traitement médical[86]. Il meurt le lendemain,, à16 h 28[87] à son domicile deCornville enArizona[88].
Dès l'annonce de son décès, les drapeaux sont mis en berne sur les bâtiments officiels de la capitale américaine et les réactions affluent pour saluer sa mémoire notamment des anciens présidentsJimmy Carter,George H. W. Bush,Bill Clinton,George W. Bush etBarack Obama, les anciens vice-présidentsAl Gore etJoe Biden, du chef de l'opposition démocrate auSénat,Chuck Schumer ou du sénateurLindsey Graham[89]. À l'inverse, le présidentDonald Trump, en conflit avec McCain, bloque le communiqué officiel préparé par laMaison-Blanche[90] et tweete un bref message de condoléances, sans mentionner son parcours, contrairement à ses prédécesseurs[91]. Plusieurs chefs d'État ou gouvernement étrangers ont également réagi[92],[93],[94].
Son cercueil exposé dans la rotonde du capitole de l'Arizona.
John McCain est considéré comme inclassable sur l’échiquier politique[101] et ses positions ont évolué au cours du temps[101]. Si ses positions s'inscrivent, notamment en matière militaire, dans la tradition conservatrice américaine, John McCain se place à la gauche duParti républicain, face àGeorge W. Bush ouSarah Palin. John McCain présente surtout une image derépublicain modéré, humain, sensible « à des solutions de compromis avec lesdémocrates »[101].Le Figaro voit ainsi en lui une incarnation de la« gauchisation » du Parti républicain[102].
Concernant les questions de société, il soutient lemouvement pro-vie, hostile audroit à l'avortement, qu'il qualifie de tragédie humaine et qu'il souhaite voir interdire sauf en cas de viol, d'inceste et d'atteinte grave à la santé de la mère[103] (en 2000, il s'était initialement prononcé pour, avant de changer d'avis en 2007[22]). Alors qu'il se déclare opposé aumariage homosexuel, il a refusé d'amender laConstitution américaine pour interdire cette forme de mariage. Il s'est déclaré favorable au financement public de la recherche sur lescellules souches d'embryons. Ces deux prises de position lui ont attiré les reproches desconservateurs sociaux au sein du Parti républicain[104].
Il se montre un ferme partisan deslois anti-tabac. Il avait proposé de financer des campagnes anti-tabac par des taxes supplémentaires sur les profits de l'industrie du tabac. Favorable à lapeine de mort, il s'oppose au contrôle des armes à feu mais vote toutefois contre la loi restreignant leur port et leur usage ainsi que contre laloi Brady[22].
Partisan d'une réforme libérale de l'immigration à l'instar sur ce sujet deGeorge W. Bush[105] et de la majorité des sénateurs démocrates, il a déposé sans succès en 2006 une proposition de loi prévoyant de renforcer les contrôles aux frontières et de régulariser les clandestins.
Il se montre également sensible à la question duréchauffement climatique[106] et souhaite développer desénergies substitutives, en favorisant lenucléaire (il propose notamment de construire 45 nouveaux réacteurs nucléaires d'ici 2030) et lebiocarburant. Il a ainsi cosigné avec le sénateur démocrateJohn Kerry une proposition de loi rehaussant les normes d'efficacité énergétique des véhicules à essence et a présenté avec le sénateur indépendantJoseph Lieberman un texte imposant un système d'échange de droits d'émission de carbone[24].
Réputé indépendant et franc-tireur, John McCain s'est attiré tant l’affection d’une partie du grand public, des indépendants et des modérés mais aussi l'hostilité des durs de sa propre famille politique[20]. Il s'est mis à dos une partie de son camp en déposant au Sénat un amendement contre latorture, en défendant, avec le sénateur démocrateCarl Levin, une proposition de loi mettant fin aux niches fiscales et exigeant des entreprises qui versent desstock-options à en révéler le coût à leurs actionnaires ou en faisant adopter une limitation des dépenses électorales. En votant contre les réductions d'impôts du présidentGeorge W. Bush pour ne pas creuser ledéficit budgétaire, il s'est attiré l'animosité des conservateurs fiscaux bien qu'il ait accepté ensuite de les pérenniser[104].
En économie, il se déclare un partisan inébranlable des accords delibre-échange. Le, il déclare vouloir négocier un traité de libre-échange entre l'ALENA et l'Union européenne[107]. Propice à la fin des avantages fiscaux pour les plus riches[22], il est favorable à une réforme libérale du financement des partis politiques, à laquelle il donne son nom en 2001 : le « McCain-Feingold Act » qui ambitionne une plus grande transparence de la vie des partis politiques[22].
Dans le domaine de la santé, en opposition à l'industrie pharmaceutique, John McCain est le coauteur, avec les sénateurs démocratesJohn Edwards etTed Kennedy, d'une proposition de loi sur les droits des patients et s'est allié àChuck Schumer pour soutenir une loi favorisant la vente demédicament générique[24].
Spécialiste des questions internationales et de défense, il est un partisan de l’intervention américaine auKosovo lors du mandat deBill Clinton à qui McCain reprocha cependant de ne pas envoyer davantage de troupes. Lors de sa campagne électorale de 2000, il a proposé un projet depolitique internationale intitulé « Refoulement des États voyous » (Rogue State Rollback). Celui-ci prévoyait de fournir un soutien politique et matériel aux forces locales présentes à l’intérieur et à l’extérieur desÉtats voyous, visant notamment l’Irak, laCorée du Nord et laSerbie, afin de « renverser les régimes qui menacent les intérêts et valeurs américaines ». Soutenu par lesnéoconservateurs, il précise alors qu'en cas d'agression des alliés des Américains, les États-Unis avaient le devoir de répliquer par la force[41].
Partisan de laguerre en Irak en 2003 et du renversement deSaddam Hussein, il a cependant toujours contesté la stratégie mise au point par lesecrétaire à la Défense,Donald Rumsfeld, exigé la démission de ce dernier dès le début des difficultés de l'occupation de l'Irak pour l'impréparation matérielle des troupes. Il a très tôt prôné un renforcement des troupes militaires qu'il n'obtient qu'à partir de. Lors de sa campagne électorale pour la présidence des États-Unis en 2008, il est le seul candidat à brandir l'Irak comme un argument électoral, se refusant de s'engager sur un calendrier de retrait, « même si c'est dans cent ans ! »[21], remarquant en même temps que personne ne demandait combien de temps encore les troupes américaines resteraient enCorée du Sud[41]. Ayant par ailleurs regretté l'absence de soldats américains pour empêcher legénocide des Tutsis au Rwanda, il soutient le principe d'une intervention militaire auDarfour[41]. En 2016, il affirme par ailleurs que tout rapprochement avec laRussie serait« inacceptable » au vu de la politique extérieure qu'elle mène[108].
En 2003, il énonce ce commentaire acerbe au sujet des Français : « Ils me font penser à une vieille actrice des années 1940 qui essaie toujours de se faire inviter grâce à son physique, mais qui n'est plus assez belle pour ça[109] ».
Il préconise uneLigue desdémocraties rassemblant les États de l'OTAN et les autres régimes démocratiques à travers le monde, « Celle-ci pourrait agir quand l’ONU ne le fait pas : allègement de la souffrance humaine au Darfour, combat contre le sida au sud du Sahara, meilleures stratégies pour endiguer les crises liées à l’environnement, accès plus facile aux marchés pour les pays qui acceptent les libertés économiques et politiques[110]. »
Dans le cadre de la crise concernant lesarmes de destruction massive en Iran, il préconise, le sur la chaîne de télévisionABC, des sanctions efficaces et sévères avec les nations démocratiques aptes à faire pression sur le gouvernement iranien.
Certains au sein de son propre camp politique le qualifient de « républicain seulement de nom » (Republican In Name Only,RINO) pour avoir parfois fait défaut à son parti lors de votes cruciaux. Ainsi, lors de la campagne des primaires présidentielles en 2008,Rush Limbaugh, un animateur de radio ultraconservateur, est l'un de ses plus virulents détracteurs alors que l'égérie de la droite républicaine,Ann Coulter, promet le cas échéant de voterHillary Clinton qu'elle estime plus conservatrice que McCain[15].
McCain s'est méfié deMikhaïl Gorbatchev, n'ayant pas confiance en lui et pensait que sa politique d'ouverture vers l'ouest était un piège destiné à faire baisser la garde des États-Unis. Pendant la présidence deBoris Eltsine, il fut l'un des rares sénateurs américains à dénoncer la politique de démilitarisation des États-Unis et de la Russie. En 2017, il considèreVladimir Poutine comme une menace plus importante pour le monde que l'État islamique et l'islamisme[112],[113],[114].
Lors de laguerre civile syrienne, John McCain prend position en faveur d'un départ deBachar el-Assad et affiche son souhait de voir le gouvernement américain fournir un soutien militaire aux rebelles syriens. Il défend une stratégie visant à« affaiblir les capacités militaires du régime de Bachar El-Assad, renforcer celles de l'opposition modérée, permettre un tournant sur le champ de bataille et créer ainsi les conditions d'une sortie négociée du conflit et l'éviction du pouvoir d'Assad et de ses acolytes »[117].
Après lemassacre de la Ghouta, commis le, John McCain se déclare favorable à des frappes contre l'armée syrienne et critique l' « inaction » du gouvernement américain[120].
En, en dépit de l'hostilité de laMaison-Blanche et sans le soutien de laChambre des représentants, il fait adopter au Sénat par 90 voix contre 9 (principalement républicaines) un amendement sur la « prohibition de traitements cruels, inhumains, ou dégradants » envers des prisonniers, une semaine après la condamnation de la soldateLynndie England pour les sévices infligés dans laprison irakienne d'Abou Ghraib, avec l'appui de la démocrateDianne Feinstein qui joint son nom à l'amendement.
Cette démarche reçut le soutien de l'ancien secrétaire d'ÉtatColin Powell et de l'organisation de défense des libertés individuelles (Union américaine pour les libertés civiles) alors que le président Bush menaçait de mettre son veto au budget de la défense.
Cet amendement prescrit qu'« aucun individu sous la garde ou le contrôle physique du gouvernement des États-Unis, quels que soient sa nationalité et son lieu de détention, ne doit être soumis à des traitements ou punitions cruels, inhumains ou dégradants ». Une norme uniforme est fixée à propos des pratiques autorisées lors des interrogatoires de prisonniers (« les hommes et les femmes menant les interrogatoires auront le confort de savoir qu'ils ont des instructions précises sur ce qu'ils peuvent faire et ne pas faire »). Ainsi, la pratique de la « simulation de la noyade » (waterboarding en anglais) et autres tactiques brutales sont désormais interdites dans l'armée américaine[121].
Le gouvernement Bush compta sans succès sur la navette parlementaire avec la Chambre des représentants pour torpiller l'amendement alors que pour John McCain, cet amendement vise avant tout à protéger les militaires américains, plutôt que les prisonniers. Il estime en outre que « les valeurs américaines devraient l'emporter contre toutes les autres dans toute guerre des idées » et qu'on ne peut laisser ces « sévices contre les prisonniers ternir l'image des États-Unis ».
En, John McCain s'est cependant opposé, avec 44 autres sénateurs, à un texte du Sénat étendant les nouvelles règles du manuel d'interrogatoire de l'armée américaine aux agents de la CIA, notamment l'interdiction duwaterboarding (« simulation de la noyade[122] ») alors qu'Hillary Clinton etBarack Obama s'abstenaient de participer au vote[123]. Le texte concernant l'interdiction de la torture par l'eau fit néanmoins l'objet d'un veto du présidentGeorge W. Bush[124].
En 2016, après l'élection deDonald Trump à la présidence, il déclare, en dénonçant les prises de position du milliardaire en faveur des tortures par simulations de noyade :« Je me fous de ce que le président des États-Unis veut faire ou de quiconque d'autre veut faire. Il n'y aura pas dewaterboarding. Nous ne ferons pas cela[125]. ».
↑Dans la marine américaine, les officiers appartiennent à l'une des trois spécialités suivantes : aviation, marine de surface ou sous-marins. Il est rare que les derniers du classement obtiennent l'aviation mais dans son livre "Faith of my Fathers", J. McCain se contente de dire qu'à cette époque, il suffisait d'être apte physiquement.
↑Après un passage dans la flottille de conversion opérationnelle VA-42 qui est basée à terre.
↑Dans le cursus des officiers possédant un potentiel de progression, c'est une première étape, la seconde étant l'admission au cours senior (équivalent à l'École de Guerre en France) quelques années plus tard.
↑Ces flottilles de conversion opérationnelle - appelées RAG pourReplacement Air Group, préparent les pilotes - nouveaux ou confirmés - dès qu'ils sont affectés à un nouveau type d'appareil. Elles sont commandées par des officiers qui ont déjà commandé une flottille opérationnelle mais J. McCain est dispensé de cette exigence du fait de sa captivité.
↑En, dans unreportage de Daniel Roussel, ancien correspondant au Viêt Nam du quotidien communisteL'Humanité, des Vietcongs, en l'occurrence le directeur de la prison et une infirmière ne reconnaissent pas ou ne se souviennent pas cependant des conditions de détention vécues et relatées par John McCain.
↑Cette stratégie lui vaut une réponse cinglante deParis Hilton le citant comme le« mec ridé à cheveux blancs » dans une vidéo (« Paris Hilton réplique à John McCain »,Le Figaro,) ainsi que les critiques des parents de Paris Hilton, donateurs financiers à la campagne de McCain.
↑Selon lesondage réalisé par l'université Quinnipiac du 12 au 17 août 2008 avec une marge d'erreur de plus ou moins 2,5 %, auprès de 1 547 personnes, 55 % des Américains estiment que le sénateur de l'Arizona est plus qualifié pour traiter avec la Russie que le candidat démocrate (27 %).
↑« McCain devance Obama de cinq points dans un sondage »« Copie archivée »(version du surInternet Archive),Nouvelobs.com,, reprenant une étude Reuters/Zogby réalisée entre le 14 et le 16 août 2008. Selon cette étude, McCain reçoit le soutien de 81 % des affiliés républicains alors que Barack Obama ne reçoit le soutien que de 74 % des affiliés démocrates.
↑La chancelière allemande,Angela Merkel a rendu hommage à « un défenseur infatigable d'une alliance transatlantique forte » etJean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, a indiqué que McCain a « toujours été un excellent interlocuteur pour la France »