Député à la Chambre des représentants de l'Alabama |
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Naissance | |
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Décès | (à 72 ans) Mobile |
Nationalité | Américain |
Formation | Owen Academy, Mobile |
Activité | Syndicaliste, Journaliste, Homme politique |
Père | Doc LeFlore |
Mère | Clara LeFlore |
Conjoint | Teah Beck |
Organisation | National Association for the Advancement of Colored People |
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A travaillé pour | United States Postal Service Chicago Defender |
Parti politique | Parti Démocrate |
John L. LeFlore, né le àMobile dans l'état de l'Alabama, mort le à Mobile, est un des leadersaméricains pour l'égalité desdroits civiques, fondateur de la branche de laNational Association for the Advancement of Colored People de l’Alabama dont il sera le secrétaire général jusqu'à son interdiction par les autorités de l’Alabama en 1956.
Il est l'un des animateurs de laNon-Partisan Voters’ League, par ailleurs, il devient l'un des artisans majeurs de ladéségrégation de l'Alabama.
Il est élu en 1974 à laChambre des représentants de l'Alabama comme candidat duParti démocrate, son mandat est interrompu par sa mort en 1976.
John LeFlore est le fils de Doc LeFlore et de Clara LeFlore, son père meurt alors qu'il est âgé de neuf mois. Élevé par sa mère, il grandit dans une atmosphère où leKu Klux Klan sème la terreur et où leslynchages d'Afro-Américains sont monnaie courante[1]. Après ses études secondaires à laOwen Academy de Mobile, il est embauché commepostier à l'United States Postal Service[2],[3] grâce au père de son épouse[4].
Son emploi de postier ne le met pas à l'abri des discriminations, en 1925 après une altercation avec un Blanc où il est injustement accusé, il décide de prendre contact avec laNational Association for the Advancement of Colored People[5] et en1926 il devient secrétaire général de la section de laNAACP de l'Alabama[6],[7]. Pour consolider l'action de la NAACP, il noue des contacts avec laNational Urban League et leNational Negro Congress afin de coordonner des actions revendicatives en faveur des droits civiques, notamment pour l'accès à l'emploi et au logement[5].
Durant laSeconde Guerre mondiale, des conflits se produisent autour des politiques d'emploi pratiquées par leChantier naval ADDSCO de Mobile, John Leflore mène alors des actions pour permettre une politique d'emploi et de logement plus équitable[4],[5],[8].
De 1942 à 1952, il travaille comme correspondant local de l'hebdomadaire, leChicago Defender[5].
Après laseconde Guerre mondiale, il lance des actions pour qu'il ait une égalité de salaire entre les enseignants afro-américains et blancs dans l'enseignement public de l’Alabama. L'action aboutit grâce au soutien du sénateurJoseph N. Langan (en) qui déclare qu'il bloquera les subventions pour les établissements scolaires tant qu'il n'y aura pas égalité des traitements[9],[10].
En 1946, laChambre des représentants de l'Alabama vote l'amendement Boswell[11] qui a pour but d’empêcher le vote des Afro-Américains par un examen préalable où ceux-ci devaient montrer leur compréhension des divers articles de laConstitution des États-Unis, pour pouvoir être inscrits sur les listes d'électeurs. John Leflore mobilise la NAACP et obtient à nouveau le soutien du Sénateur Joseph N. Langan et celui de laVoters and Veterans' League / Ligue des électeurs anciens combattants, pour lancer des procédures judiciaires pour abroger cet amendement. Lacour de district des États-Unis du sud Alabama déclare le (cas : Davis v. Schnell, 81 F. Supp. 872 S.D. Ala. 1949) que l'amendement Boswell est inconstitutionnel, contraire auQuinzième amendement de la Constitution des États-Unis qui dans sa section 1 stipule :« Le droit de vote des citoyens des États-Unis ne sera dénié ou limité par les États-Unis, ou par aucun État, pour des raisons de race, de couleur, ou de condition antérieure de servitude »[12],[13],[14]. Grâce à cette action le nombre d’électeurs afro-américains ne cessera de croître, croissance qui permet au vote "noir" de jouer en faveur de tel ou tel candidat, c'est ainsi que Joseph N. Langan sera régulièrement élu à diverses charges grâce au soutien de la NAACP et donc de John LeFlore et ils luttent ensemble contre l'emprise du Ku Klux Klan sur l’Alabama[15],[16].
Le, la Cour suprême des États-Unis rend l'arrêtBrown v. Board of Education[17] (Brown contre les Services de l'éducation deTopeka dans leKansas) qui déclare inconstitutionnelle laségrégation raciale dans lesécoles publiques car violant leQuatorzième amendement de la Constitution des États-Unis[18],[19]. L’Alabama, comme d'autres États du Sud, refuse d'appliquer cet arrêt, alors commence un combat entre la NAACP et les autorités de l'Alabama qui aboutit, en juin1956, à une décision du Procureur général de l'Alabama,John Malcolm Patterson, qui déclare la section de la NAACP de l’Alabama illégale, décision qui sera appliquée jusqu'en1964[20],[5].
Ne pouvant plus agir au nom de la NAACP, John LeFlore, pour continuer son combat pour les droits civiques, crée laNon-Partisan Voters League/ Ligue des électeurs non partisans à Mobile en 1956[21],[22].
En 1957, sous l'égide de laNon-Partisan Voters League, il lance les « Pink sheets » (feuilles roses), qui lors des élections établissent la liste des candidats favorables à la cause des Afro-Américains, initiative qui mobilise les électeurs afro-américains et montre le poids du vote noir dans les élections[4].
À partir des années 1960, les actions jugées trop prudentes de John Leflore sont contestées, c'est ainsi qu'en1966, des jeunes militants afro-américains créent leNeighborhood Organized Workers (organisation de quartier des travailleurs) de Mobile (NOW)[23].
Malgré ses succès dedéségrégation des écoles, des services publics, des boutiques dans la ville de Mobile, son foyer a été l'objet d'unattentat terroriste venant de militants radicaux des droits civiques[4],[24].
Il se lance dans des campagnes électorales, il échoue auxélections sénatoriales de 1972 (en)) sous la bannière duNational Democratic Party of Alabama (en), mais en 1974 il est élu à laChambre des représentants de l'Alabama, depuis la période dite de laReconstruction, il est le premier Afro-Américain à être élu à ce poste avecJerome G. Cooper (en), élu la même année[24].
En 1922, il épouse Teah Jessie, Beck, LeFlore, le couple a quatre enfants[25].
Mort le à son domicile[26] des suites d'uninfarctus du myocarde[27], John Leflore est inhumé au cimetièreMagnolia de Mobile[4].
Les archives de John LeFlore sont déposées et consultables à la bibliothèque de l'université du Sud de l'Alabama de Mobile, laDoy Leale McCall Rare Book and Manuscript Library/ bibliothèque Doy Leale McCall des livres rares et des manuscrits[6],[28].
Une High School (lycée) publique de l'Alabama porte son nom : laLeFlore Magnet High School (en), au 700 Donald Street,Mobile[29],[30],[31].
En 2010 est érigé à Mobile un monument représentant en statue John LeFlore et Joseph N. Langan se serrant la main[32].