Le grand-père paternel de John Kerry, Frederick Kerry (né Fritz Köhn), est d'origine austro-hongroise. Né àHorní Benešov enAutriche-Hongrie, il grandit àMödling (une petite ville près deVienne enAutriche). Sa grand-mère paternelle, Ida Loewe, naît àBudapest enHongrie. Tous deux d'originejuive, Fritz et Ida se convertissent aucatholicisme en 1901, changent leur nom en Kerry et quittent l'Europe en 1905. John Kerry n'apprit que tard la véritable identité de son grand-père. Frederick et sa femme élèvent leurs enfants, dont Richard, le père de John Kerry, dans la religion catholique.
John Kerry a un frère,Cameron, avocat dudépartement du Commerce des États-Unis, qui s'est converti au judaïsme et a œuvré enIsraël en faveur de la campagne présidentielle de son frère auprès des Américains expatriés. Il a aussi deux sœurs, Diane et Peggy.
Durant son enfance, John Kerry et ses parents passent souvent les vacances d'été en France dans la maison familiale deSaint-Briac-sur-Mer,« Les Essarts », où il fréquente longuement son cousin germainBrice Lalonde, homme politique français, fils de la sœur deRosemary Forbes(en). Détruite par lesAllemands qui en avaient fait un de leurs quartiers généraux lors de laSeconde Guerre mondiale, la propriété fut reconstruite en 1954. Ces longs séjours en France permettent à John Kerry de parler couramment le français.
La famille Kerry déménageant souvent, John connaît beaucoup d'écoles. À l'âge de onze ans, alors que ses parents habitent au Canada, John part étudier dans un internat au Japon[réf. nécessaire] et en Suisse[2].
En 1958, alors que ses parents sont à Montréal, il s'inscrit à l'école Saint Paul deConcord dans leNew Hampshire, grâce au soutien financier de sa tanteClara Winthrop(en), qui couvre ses frais de scolarité que le salaire de son père ne lui permet pas de prendre en charge. C'est là qu'il obtient son diplôme en 1962. Durant ces quatre ans, il développe ses talents d'orateur et se découvre un goût prononcé pour lapolitique. Durant son temps libre, il joue auhockey et à lacrosse avec un camarade de classe,Robert Mueller, qui deviendra directeur duFBI. Il joue aussi de labasse dans le groupe de l'école,The Electras, qui réalise un album en 1961. Seules 500 copies sont produites et en 2004, l'une d'elles s'est vendue sureBay pour 2 551 dollars.
En 1959, Kerry crée le groupe John Winant à Saint Paul. Le but de ce groupe est d'organiser des débats sur l'actualité. Ce groupe existe encore aujourd'hui. Il semblerait que c'est à cette époque qu'il commence à s'intéresser àJohn Fitzgerald Kennedy, signant même ses articles« J.F.K. ». C'est en qu'il donne sa première conférence politique, en soutien à l'élection de Kennedy à laMaison-Blanche.
En 1962, John Kerry se porte volontaire pour la campagnesénatoriale d'Edward Kennedy. Sa petite amie du moment,Janet Jennings Auchinloss, est la demi-sœur deJacqueline Kennedy et l'invite à passer quelque temps dans la propriété familiale des Kennedy, où il rencontre le président John F. Kennedy pour la première fois.
En 1962, Kerry entre à l'université Yale. Il y obtient unbachelor's degree enscience politique en 1966. Il pratique également lefootball, lehockey, lacrosse et l'escrime par équipe, il prend de plus des cours d'aviation. Pour obtenir des revenus supplémentaires durant l'été, il charge des camions chez un épicier et vend desencyclopédies au porte à porte.
Au cours de sa première année àYale, John Kerry devient président de laYale Political Union(en), ce qui lui donne la possibilité de s'impliquer notamment dans le mouvement des droits civiques et le programme deNouvelle frontière deKennedy. Sous la houlette deRollin G. Osterweis(en), professeur d'histoire et entraîneur au débat, Kerry remporte de nombreux concours à travers le pays. En, alors que laGuerre du Viêt Nam bat son plein, il remporte leprix Ten Eyck du meilleur orateur pour un discours critique à l'encontre de lapolitique étrangère américaine. Grâce à son talent, il est choisi pour le discours de fin d'année de sa promotion.
En, John Kerry rejoint la société desSkull and Bones à l'invitation de son amiJohn Shattuck(en). Les deux présidentsGeorge Bush etG.W. Bush sont également membres de ce groupe très privé, dont on ne peut être membre que sur invitation.
Kerry épouseJulia Thorne(en) en 1970, ils ont deux enfants : Alexandra (née le) et Vanessa (née le).Alexandra Kerry(en) termine ses études decinéma en 2004. Vanessa, diplômée dePhillips Academy et deYale, poursuit ses études demédecine à Yale. Elle est très active dans la campagne de son père à l’élection présidentielle de 2004.
En 1982, Julia Thorne, qui souffre dedépression nerveuse, demande ledivorce, qui est prononcé le. Le mariage est officiellement déclaré nul par l'Église catholique en 1997. Elle écrira, dans son livre sur la dépression,You are not alone : « Après 14 ans en tant que femme de politicien, je n'associais la politique qu'à la colère, la peur et la solitude ». Julia Thorne épouse en secondes noces Richard Charlesworth, unarchitecte, et vit auMontana, où elle s'implique dans des groupes locaux militant pourla défense de l'environnement. Elle a formellement affiché son soutien à la candidature présidentielle de Kerry en 2004. Elle décède en 2006 des suites d'une longue maladie.
Kerry se remarie le avecTeresa Simões-Ferreira Heinz(en), républicaine modérée et interprète pour lesNations unies, veuve du sénateur dePennsylvanieJohn Heinz. Présentés l'un à l'autre lors d'une conférence politique en 1990, Kerry et Heinz se retrouvent après la mort de John Heinz en 1992 auSommet de la Terre àRio de Janeiro. Teresa, née le auMozambique de parentsportugais, est naturalisée américaine en 1971. Ayant comme Kerry fait ses études un peu partout dans le monde (Afrique du Sud,Suisse,États-Unis…) elle parle couramment 5langues (anglais,portugais,espagnol,français etitalien) et constituait un atout considérable dans la campagne de John Kerry à l’élection présidentielle de 2004, notamment auprès de la communauté hispanique. Elle abandonne le Parti républicain pour le Parti démocrate en 2003.
Après que sa demande de report de service pour des études àParis a été refusée, John Kerry se porte volontaire pour faire sonservice militaire, le. Il commence son service le et s'engage dans les forces armées américaines pour combattre auViêt Nam en 1967. Commandant un patrouilleur (Swift Boat) dans ledelta du Mékong, il en revient bardé de médailles, dont troisPurple Heart, pour blessures légères, alors qu'habituellement laPurple Heart n'est décernée qu'aux « grands blessés ». Pour sa première blessure, le, les rapports médicaux mentionnent que Kerry a reçu un « petit fragment degrenade américaineM-79 dans le bras », blessure qui entraîne la pose d'un modeste bandage et n'empêche pas John Kerry de repartir aussitôt sur son patrouilleur.Il reçoit la médailleSilver Star pour une action risquée à la suite d'une manœuvre où, pris en embuscade par lesVietcongs, il était descendu de son patrouilleur afin de tuer un tireur embusqué qui menaçait son unité de sonlance-roquettes. Il se voit décerner la médailleBronze Star Medal pour avoir sauvéJim Rassman(en), unbéret vert tombé à l'eau. Sous les tirs nourris des Vietcongs, Kerry fit demi-tour pour aller le chercher et le ramener à bord.
En, peu de temps après sa troisième blessure, l'armée signe le retour de John Kerry aux États-Unis. Il rentre au pays en avril de la même année et est officiellement déchargé de ses obligations militaires en. Il est réserviste jusqu'en 1978.
Les états de service de John Kerry au Viêt Nam sont la source d'une longuepolémique lors de lacampagne présidentielle américaine de 2004. Le groupeSwift Boat Veterans for Truth(en) (SBVT)[3], composé d'environ 200 vétérans du Viêt Nam, publie en 2004 l'ouvrageUnfit for Command (« inapte au commandement »), écrit par John O'Neill (né en 1946), le successeur de John Kerry comme commandant duSwift Boat(en) PCF 94.
O'Neill se livre à une démolition du candidat démocrate, énonçant des dizaines d'accusations graves (mensonges supposés et même affirmation de sa participation à des actes detrahison, ce pour quoi le Viêt Nam l'aurait implicitement remercié en plaçant sa photo dans une section « Héros de la résistance vietnamienne » aumusée de la Guerre de Hanoï(en)). Les défenseurs de Kerry, notamment les hommes de son équipage pendant la guerre, réfutent les allégations portées dans cet ouvrage en soulignant les liens politiques du SBVT avec le présidentGeorge W. Bush. Bien que nombre des accusations portées aient été démenties par l'appui de sources écrites, la polémique a continué de ponctuer la campagne présidentielle.
John Kerry revient duViêt Nam résolument opposé à la guerre. Dès 1970, il rejoint le groupe des vétérans du Viêt Nam opposés à la guerre (VVAW, sigle deViet Nam Veterans Against the War). Les membres du VVAW, ayant vécu la guerre de l'intérieur et, mieux encore, ayant servi leur pays, bénéficiaient d'un vrai respect de la part de la population. Ils étaient considérés comme capables de donner le point de vue du simple soldat et pouvaient se permettre de dénoncer la tromperie officielle. D'autres vétérans cependant, notamment ceux qui en 2004 formèrent le SBVT, voyaient d'un très mauvais œil les activités du VVAW, considérant que celui-ci se moquait de leurs états de service.
Le, Kerry est le premier vétéran du Viêt Nam à témoigner auprès d'un comitésénatorial spécial sur des propositions visant à mettre un terme à la guerre enAsie du Sud-Est. En treillis et arborant ses médailles, il parle pendant près de deux heures avec le Comité sénatorial pour les affaires extérieures(Senate Foreign Relations Committee). Dans son discours, retenu sous le nom deFulbright Hearing (d'après le sénateur J.W. Fulbright, directeur des débats), il exprime son opinion sur le fait que la guerre au Viêt Nam est essentiellement civile, et que le Viêt-Nam ne représente aucune menace pour les États-Unis. John Kerry est persuadé que la guerre continue pour des raisons politiques : « Des hommes doivent mourir afin que leprésident Nixon ne soit pas, et ce sont ses propres mots, le premier président à perdre une guerre ». Il conclut par cette phrase : « Comment pouvez-vous demander à un homme d'être le dernier à mourir pour une erreur ? »
Le lendemain de ce témoignage, Kerry participe à une manifestation avec près de 800 vétérans, au cours de laquelle ils lancent leurs médailles sur les marches duCapitole pour marquer leur opposition à la guerre. Kerry déclare, en explication de son geste : « Je ne fais pas cela pour des raisons de violence, mais pour la paix et la justice et pour tenter de réveiller ce pays une fois pour toutes ».
En 1971, il participe à l'Operation POW (dePrisoners of War, nom choisi en l'honneur des prisonniers de guerre mais aussi pour signifier le fait que les Américains étaient prisonniers de la guerre du Viêt Nam) organisée par le VVAW. Le dernier week-end de mai, des vétérans marchent deConcord àBoston Commons. Le but de cette marche est de réveiller l'esprit de laguerre d'indépendance des États-Unis et dePaul Revere en passant plusieurs nuits sur les sites desbatailles de Lexington et Concord et de labataille de Bunker Hill, en finissant par une lecture publique de laDéclaration d'indépendance des États-Unis à l'occasion duMemorial Day. Le, Kerry est arrêté et relâché moyennant le paiement d'une caution de 5 dollars.
Malgré son activisme au sein du VVAW, et son désir de faire évoluer ses actions dans un cadre denon-violence et delégalité, Kerry ne parvient pas à empêcher la radicalisation de l'organisation et la quitte pour divergence de vue. Les circonstances de son départ du VVAW alimentent elles aussi la polémique autour de la campagne présidentielle 2004.
Dès le début desannées 1970, Kerry veut étendre son action politique au-delà de la simple protestation. Au contraire de bien des activistes politiques militant contre la Guerre du Viêt Nam, il choisit de se présenter pour l'élection à laChambre des représentants. Ayant occupé par le biais de son action au sein du VVAW le devant de la scène médiatique, il bénéficie d'une reconnaissance publique nationale, mais n'a aucun lien avec un district duMassachusetts qui lui permet de prétendre briguer un poste. À Waltham où il demeure, il est supplanté par le pèreRobert Drinan, prêtrejésuite, au sein du comité électoral anti-guerre qui s'est mis d'accord pour apporter son soutien à un seul candidat. Kerry œuvre donc pour l'élection de Drinan qui gagne le siège.
En 1972, il se présente auxprimaires démocrates dans le district de Lowell contre 9 autres candidats. Malgré le scandale que provoque l'arrestation de son frère Cameron, découvert dans la cave de leurPC de campagne[pas clair] où se trouvent les lignes de téléphone et accusé par Anthony R. DiFruscia (l'un des adversaires de Kerry, dont les bureaux se trouvaient dans le même immeuble) d'avoir voulu mettre en danger sa campagne, il gagne les primaires. Les charges contreCameron Kerry sont abandonnées un an plus tard.
Lors de l'élection générale, Kerry se présente contre le candidat républicainPaul W. Cronin(en), et l'indépendant Roger P. Durkin. LeLowell Sun, journal le plus populaire du district, se positionne contre lui, l'accusant d'opportunisme car il a déménagé seulement quelques mois auparavant dans la région. Le manque de soutien de la population et la défection de Durkin en faveur de Cronin, lui font perdre l'élection et entamer ce qui sera sa « traversée du désert » en politique.
Déçu par ses échecs politiques, Kerry décide que le meilleur moyen de continuer une carrière publique est d'étudier ledroit. Il intègre en 1973 leBoston College Law School(en) à Newton, auMassachusetts. Il est diplômé en 1976, réussit son examen dubarreau et intègre le cabinet du procureur du comté de Middlesex, John J. Droney.
Dès 1977, il est promu premier assistant du procureur. Il se distingue en gagnant plusieurs procès importants et en lançant plusieurs projets destinés à traiter de manière plus efficace les problèmes de crimes et de témoignages.
En 1979, il démissionne du cabinet du procureur et monte son propre cabinet avec l'un de ses collègues. Le cabinet porte le nom de Kilvert & Forbes, d'après les noms de famille de leurs mères respectives. Il ouvre parallèlement un magasin de cookies et muffins dans le quartier deQuincy Market àBoston, qu'il vend en 1988.
Bien que son aventure privée soit un succès, John Kerry est toujours intéressé par l'activité publique, et décide de se présenter au poste delieutenant gouverneur du Massachusetts en 1982. Il remporte les primaires démocrates et le siège, pendant queMichael Dukakis gagne le siège degouverneur. Le poste de lieutenant gouverneur implique peu de responsabilités, mais Dukakis délègue de nombreux dossiers à Kerry, notamment sur l'environnement. Lorsque lesénateur du Massachusetts,Paul Tsongas, annonce en 1984 qu'il démissionne pour raisons de santé, Kerry décide de briguer le poste. Il remporte de justesse les primaires, et bien que le pays ait opéré un glissement vers lesrépublicains à la suite de la réélection deRonald Reagan, ilremporte le siège de sénateur. Lors de son discours d'intronisation en 1985, Kerry souligne le fait que sa victoire implique que le Massachusetts « rejette la politique de l'égoïsme et la notion que les femmes puissent être traitées comme des citoyens de seconde classe ».
Portrait officiel de John Kerry comme sénateur du Massachusetts.
Le, quelques mois après son arrivée auSénat, John Kerry part auNicaragua avecTom Harkin, sénateur de l'Iowa, pour y rencontrer le président,Daniel Ortega. Bien qu'Ortega ait été élu démocratiquement, les liens qu'il entretient avec l'URSS etCuba en font un personnage polémique aux États-Unis, et le voyage est critiqué. L'opposition au gouvernementsandiniste est menée par lesContras, groupe paramilitaire soutenu par laCIA. Kerry et Harkin s'adressent aux deux parties et servent de médiateurs à Ortega, qui par leur truchement propose un cessez-le-feu en échange de l'abandon du soutien américain auxContras. L'offre est déclinée par le gouvernementReagan et taxée d'« initiative propagandiste » destinée à influencer le vote imminent à laChambre des Représentants d'une aide de 14 millions de dollars en faveur desContras, mais Kerry se dit « prêt à prendre le risque ». L'aide n'est pas votée par la Chambre, mais le lendemain du résultat, Ortega accepte un prêt de 200 millions de dollars de la part de l'Union soviétique. Six semaines plus tard, les États-Unis votent l'attribution d'une aide de 27 millions de dollars auxContras.
En, John Kerry et le sénateur démocrateChristopher Dodd proposent qu'une commission d'enquête soit montée concernant les implications desContras dans le trafic de cocaïne et de marijuana.
En marge de la commission, Kerry et ses proches commencent leur propre enquête et publient le un rapport dénonçant les activités illégales dulieutenant-colonelOliver North et d'un réseau impliquant leNSC (National Security Council) et laCIA destinées à livrer des armes aux rebelles nicaraguayens. Kerry accuse North et certains membres de l'administration présidentielle d'avoir apporté leur soutien financier auxContras et de leur avoir livré des armes illégalement, sans l'autorisation duCongrès. Le rapport de Kerry entraîne une série d'enquêtes s'étalant sur plusieurs années qui aboutissent au scandale de l'affaire Iran-Contra dite Irangate.
Dans son élan, Kerry élargit son champ d'investigation et s'intéresse à l'implication des États-Unis àCuba, enHaïti, auxBahamas, auPanama et auHonduras. En 1989, il publie un rapport dénonçant le laxisme de l'administration Reagan dans la lutte contre la drogue au profit d'autres objectifs de politique extérieure. Le rapport dénonce entre autres la politique de l'autruche pratiquée par le gouvernement américain dans lesannées 1980 face à la corruption et aux agissements dans le milieu de la drogue du dictateur panaméenManuel Noriega, qui soutient lesContras. Kerry est taxé de « théoricien de la conspiration », mais dix ans plus tard, l'inspecteur général de la CIA rend publics des rapports confirmant ses dires.
Pendant leur enquête sur l'affaire Noriega, Kerry et ses proches trouvent des raisons de penser que laBCCI (Bank of Credit and Commerce International), basée auPakistan, facilite le trafic de drogue de Noriega et aide au blanchiment de l'argent qui résulte de ce trafic. Par la suite, une enquête est menée et la BCCI est fermée en 1991.
En, Kerry et le sénateur républicainHank Brown duColorado publientThe BCCI Affair, qui relate le scandale et prouve que la BCCI était liée à des organisations terroristes, et confirme l'implication dans le dossier du département de la Justice, du Trésor, des Douanes et de la Banque fédérale, ainsi que d'influents groupes de pression et de la CIA.
Dans leur rapport, Kerry et Brown condamnent l'administration deGeorge H. W. Bush ainsi que le directeur du FBIRobert Mueller alors procureur général pour son manque de rapidité dans le traitement de l'affaire. Kerry par ailleurs est critiqué de toutes parts pour n'avoir pas dénoncé de façon plus virulente les démocrates impliqués dans l'affaire, et par les démocrates pour avoir dénoncé certains de leurs membres[4].
John Kerry entérine et propose des centaines de projets de loi, notamment concernant lesPME, l'éducation, lesvétérans et les prisonniers de guerre ou les disparus au combat, leterrorisme et la protection des ressources marines.
John Kerry en campagne lors de l'élection présidentielle de 2004.
John Kerry préside le Comité de campagne sénatorial du Parti démocrate de 1987 à 1989. Il est réélu au Sénat en1990,1996,2002 et2008.
En 2003 et 2004, John Kerry s'impose face à nombre de ses rivaux démocrates, parmi lesquels le sénateurJohn Edwards, l'ancien gouverneur duVermontHoward Dean et le généralWesley Clark. Il remporte ainsi les primaires au sein du parti démocrate pour se présenter contre George W. Bush. Le, il annonce officiellement le choix de John Edwards comme colistier.
Une controverse éclate lors de la campagne en raison de l'appui de Kerry aumouvement pro-choix. De confession catholique, un évêque américain menace de le priver des sacrements. En 2007, le papeBenoîtXVI déclare à ce sujet que de tels représentants politiques se sont d'eux-mêmes excommuniés de l'Église[5].
Le lendemain de l'élection du, John Kerry reconnaît sa défaite auprès deGeorge W. Bush alors qu'il reste des bulletins provisoires devant être contrôlés dans l'Ohio, estimant que ceux-ci ne suffiront pas à inverser le résultat du vote. George W. Bush qualifie son geste d' « élégant ». John Kerry évite ainsi que soit réitérée la critique portée contre les États-Unis à la suite des comptages effectués enFloride, lors de l'élection présidentielle de 2000.
En 2006, Kerry mène une campagne nationale active pour soutenir les candidats démocrates lors des élections de mi-mandats. Partisan d'un calendrier de retrait des soldats américains d'Irak, il refuse de soutenirJoseph Lieberman lors des primaires démocrates duConnecticut avant d'apporter son soutien à son adversaire, le candidat démocrate anti-guerre Ned Lamont (finalement battu parLieberman en).
John Kerry s'illustre par des positions interventionnistes[9]. Il est également reconnu pour son activisme diplomatique, notamment dans sa volonté de résoudre leconflit israélo-palestinien[10].
En, au cours d'une réunion avecMahmoud Abbas, il dit songer à présenter sa candidature à l'élection présidentielle de 2020 face au président sortant,Donald Trump[11]. Mais en, dans une interview à la chaîneSky News, il déclare finalement qu'il n'est pas candidat à l'élection[12].
En 2020, le président éluJoe Biden déclare envisager de nommer John Kerry à un poste d'envoyé spécial chargé du climat, membre ducabinet. Il prend ses fonctions en 2021, après que Joe Biden prête serment en tant que chef de l'État. En, John Kerry annonce sa prochaine démission de ce poste afin de contribuer à la campagne du candidat Joe Biden à l'élection présidentielle de novembre 2024. La démission est effective le[13],[14],[15].
Ses films préférés sontCasablanca etGéant, il aime lescookies et possède uncanari dont le nom est « Sunshine ».En 2003, on lui diagnostique uncancer de laprostate, dont le traitement est un succès.
À ce jour[Quand ?] la fortune de Kerry et de sa femme est estimée à près d'un milliard dedollars, ce qui fait de John Kerry le sénateur le plus riche des États-Unis. Il est en effet l'héritier de plusieurs des membres de la famille Forbes, et Teresa de celle des Heinz (desketchupsHeinz).
Membre en règle de la sociétéSkull and Bones des anciens de l'université Yale[20], Kerry a en outre coécrit un livre sur l'environnement, avec son épouse, paru aux États-Unis à la mi-.
↑"The BCCI Affair ", Report to the Committee on Foreign Relations, United States Senate, Senator John Kerry and Senator Hamk Brown, December 1992 - 102nd Congress2d Session Senate Print 102-140.