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Nom de naissance | John Richard Hersey |
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Naissance | Tientsin, ![]() |
Décès | (à 78 ans) Key West,Floride, ![]() |
Activité principale | Écrivain |
Distinctions | Prix Pulitzer du Roman pourA Bell for Adano |
Langue d’écriture | anglais |
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Genres | Écrivain,journaliste |
John Richard Hersey (Tientsin, –Key West, ) est unjournalisteaméricain, lauréat duPrix Pulitzer, considéré comme l'un des pionniers duNouveau journalisme, usant des techniques destorytelling du roman mêlées au reportage d'actualité[1].
Le récit d'Hersey sur l'impact et les conséquences de la bombe atomique ayant dévastéHiroshima fut choisi comme le meilleur article duXXe siècle par un jury de 36 membres réunis par le département journalisme de laNew York University[2].
Né àTientsin,Chine, desmissionnaires[3] Roscoe et Grace Baird Hersey, John Hersey apprit à parler chinois avant d'apprendre l'anglais[4]. Il rentra aux États-Unis à 10 ans avec sa famille. Il est élève à laHotchkiss School (en), avant d'étudier à l'Université Yale, où il fut membre de la société secrèteSkull and Bones[5]. Il fut ensuite diplômé de l'Université de Cambridge. À cette période (1937), il travailla en job d'été comme secrétaire privé de l'auteurSinclair Lewis, avant de commencer à travailler pourTime à l'automne[6], où il est embauché sur la foi d'un texte critiquant la qualité du magazine[7]. Deux ans plus tard, il est transféré comme correspondant au bureau duTime àChongqing. Pendant laSeconde Guerre mondiale, il couvre les batailles d'Europe et d'Asie, pourTime comme pourLife. Il accompagne les troupes alliées lors de l'invasion de laSicile, survivant à quatre accidents d'avion[8], et reçoit les honneurs duSecrétaire à la Marine des États-Unis pour son rôle dans l'évacuation de soldats blessés deGuadalcanal[9]. Au sortir du conflit, pendant l'hiver 1945-1946, Hersey était au Japon, en reportage pourThe New Yorker sur la reconstruction du pays dévasté, lorsqu'il tomba sur un document écrit par un missionnaire jésuite qui avait survécu au bombardement atomique d'Hiroshima. Il contacta alors le missionnaire qui lui présenta d'autres survivants[8].
« À exactement huit heures et quinze minutes le matin du 6 août 1945, heure locale, au moment où la bombe atomique explosa sur Hiroshima, Miss Toshiko Sasaki, employée au service du personnel de la East Asia Tin Works, venait juste de s'asseoir à son bureau en tournant la tête pour parler à sa collègue[10].Première phrase d'Hiroshima, John Hersey, 1946[7] »
Peu après John Hersey entama des discussions avecWilliam Shawn (en), rédacteur au journalThe New Yorker, au sujet d'un long papier sur le bombardement de l'été précédent. Hersey proposait une histoire du cataclysme à travers le destin de six survivants: le prêtre jésuite; une veuve brodeuse; deux médecins; un diacre et une jeune employée d'usine. En, Hersey partit pour le Japon, où il passa trois semaines pour ses recherches et ses entretiens. De retour en Amérique fin juin, il commença à écrire. Il en résulta son travail le plus célèbre, l'article de 31 000 mots "Hiroshima (pt)", qui parut le dansThe New Yorker. Le papier faisait le récit de labombe atomique lâchée sur la ville japonaise le, et de ses effets sur six citoyens japonais. L'article remplit à lui-seul tout le magazine –un événement inédit dansThe New Yorker, et jamais renouvelé[11]. Ce numéro arriva dans les boîtes aux lettres des abonnés sous une couverture légère d'un pique-nique estival dans un parc. Rien ne laissait présager du contenu. L'article débutait là où se trouvait habituellement la colonne des rumeurs de la ville. Au bas de la page, la rédaction avait ajouté une courte note :
« A NOS LECTEURS. Le New Yorker accorde cette semaine tout son espace éditorial à un article traitant de l'anéantissement presque total d'une ville par une bombe atomique, et de ce qui devint des habitants de cette ville. Nous agissons ainsi avec la conviction que peu d'entre nous ont déjà compris le pouvoir incroyable de cette arme, et pour que chacun puisse réfléchir sur les terribles retombées de son utilisation. La Rédaction[12]. »
Le reportage eut un immense retentissement et le numéro fut épuisé en quelques heures. De nombreux journaux en reproduisirent le texte, aux États-Unis et dans le monde entier.France-Soir en donne la traduction intégrale en français du 10 au ; et il paraît simultanément en livre aux États-Unis et en Angleterre en novembre. En France,Georges Bataille lui consacre un important compte-rendu, publié dans la revueCritique (no 8-9, janvier-) et intitulé « À propos de récits d'habitants d'Hiroshima », dans lequel il évoque « la représentation durable du cataclysme » et la nécessité qu'« il vaut mieux vivre à hauteur d'Hiroshima que gémir et n'en pouvoir supporter l'idée. »[13]
Lauréats duprix Pulitzer du roman | |
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Années 1910-1920 |
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Années 1930-1947 |
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Années 1948 et suivantes | (prix remplacé par leprix Pulitzer de la fiction) |