Jean Cabot, de son nom de naissanceGiovanni Caboto, et appelé John Cabot en anglais, né vers1450 et mort en1498, est unnavigateur etexplorateur vénitien au service de l’Angleterre à partir de 1496.
Jean Cabot est le fils de Giulio Caboto, mort avant 1482[1].
Son lieu de naissance est incertain[1] : certains pensent qu'il est originaire deGênes[2], alors que d'autres le font naître àGaète[3] près deNaples. On considère souvent que Cabot est né vers 1450, mais on ne dispose pas de documents le concernant, antérieurs à 1476[1].
Sa famille part àVenise alors qu'il est encore enfant. Il en obtient la nationalité en 1476[1]. Il épouse une Vénitienne nommée Mattea, qui lui donne trois fils, Ludovico,Sébastien (Sebastiano) et Sancio[1], les deux premiers nés avant 1484[1].
Les activités professionnelles de Jean Cabot pendant sa période vénitienne, qui se prolonge au moins jusqu'en 1484, ne sont pas connues avec certitude[1]. Il semble avoir été actif dans le commerce avec leLevant ; il pourrait avoir voyagé jusqu'en Arabie, aurait établi des cartes et aurait été informé tant du voyage deMarco Polo en Chine auXIIIe siècle que des entreprises maritimes des Portugais[1], qui explorent progressivement la côte de l'Afrique depuis 1420.
Jean Cabot se serait ensuite établi àValence, dans leroyaume d'Aragon, de 1490 à 1493, et aurait travaillé à la fortification du port de la ville[1]. Il aurait donc pu se trouver à Valence, lorsque Christophe Colomb, de retour de son premier voyage de découverte en 1492, y passe[1]. Il semble par ailleurs que Jean Cabot ait cherché un soutien auprès des rois d'Espagne et du Portugal pour ses propres projets d'exploration[1]. Le fait de bien connaître les récits de Marco Polo sur le pays deCathay pourrait l'avoir amené à douter de la conviction de Colomb d'avoir atteint «les Indes»[1].
Il est établi que Jean Cabot arrive enAngleterre avant la fin de l'année 1495, et qu'il souhaite entreprendre une expédition pour atteindre Cathay par l'ouest en voyageant plus au nord que Christophe Colomb[1]. Des navigateurs anglais, partis deBristol, commeThomas Croft etJohn Jay, avaient atteint dès les années 1480 une « terre ferme » située à l'ouest de l'Irlande. Jean Cabot pourrait en avoir entendu parler et cela aurait pu motiver son arrivée en Angleterre[1].
Ayant persuadé le roiHenriVII, lui aussi à la recherche d'une route vers l'Asie, qu'il est possible d'atteindre lesIndes orientales en passant au nord de l'Amérique, il est chargé d'entreprendre une expédition dans ce but, au départ de Bristol[1] par une lettre patente du[4],[5].
Sa première tentative (1496) est un échec : Cabot atteint l'Islande, mais en raison de disputes avec son équipage, du mauvais temps et du manque de nourriture, il est obligé de rebrousser chemin[1].
Le, l'explorateur quitteBristol à bord duMatthew, un navire de 50 tonneaux disposant d'un équipage de dix-huit hommes, dont son filsSébastien Cabot[1]. L'équipage[1] comprend des marins de Bristol, mais aussi des marchands, un barbier génois et unsujet bourguignon[6].
Il touche terre le, mais ne rencontre pas d'indigènes[1]. Il a atteint l'île deCap-Breton ou l'île deTerre-Neuve, à l'embouchure dufleuve Saint-Laurent, sans qu'il soit possible de localiser le lieu exact du débarquement[7]. Il explore ensuite la côte pendant quelque temps, mais ne se rend plus à terre[1].
Il repart pour l'Angleterre et fait le récit de son voyage au roiHenri VII le 10 ou le[1]. Cabot est alors lui aussi persuadé d'avoir atteint l'Asie[1]. Il note l'abondance decabillauds au large des terres découvertes[1].
L'endroit précis de son premier accostage est controversé[1]. En effet, les gouvernements canadien et britannique considèrent qu'il est arrivé dans la péninsule deBonavista.
Les Anglais ont affirmé[Quand ?] qu'il était lepremier Européen à découvrir la « nouvelle terre » après lesVikings[8], Colomb étant arrivé dans les Caraïbes, pas sur le continent ; mais l'absence de cartographie ou de journal de voyage est source de problèmes[9].
Sur leplanisphère de Cantino de1502, document cartographique sur lequel figure pour la première fois, avec une annotation claire, une partie significative des contours orientaux duNouveau Monde), leGroenland etTerre-Neuve sont représentés sous drapeau portugais. Lacarte de Pedro Reinel, qui date de1504, atteste clairement de la domination des connaissances portugaises sur à Terre-Neuve par son abondante toponymie.[réf. nécessaire]
Au début du mois de mai1498, Cabot repart deBristol[1]avec cinq navires. Il est probable que l'objectif ait été de passer au sud des terres abordées lors du premier voyage[1], d'atteindre Cathay et d'établir un comptoir, soit à Cathay, soit entre l'Angleterre et Cathay[1]. Très peu de source parlent de lui après, beaucoup de chercheurs disent qu'il a disparu en mer, mais il a pu aussi mourir de maladie dans un port anglais car le retour de ce voyage n'est pas daté.
Cabot n'est jamais revenu en Angleterre et on ignore si l'expédition a réussi[1]. On ne sait même pas avec précision combien de navires sur les cinq sont revenus.
Il reste néanmoins, en 1498, un navire chargé de prendre contact avec l'existence supposée d'un « Grand Khan » à l'intérieur du continent ; l'expédition serait alors passée par le fleuveSaint Lawrence[1], en remontant son cours. Selon un écrivain vénitien, le marinSébastiano Caboto, fils de Jean Cabot, lui succède et navigue sur ce navire en 1498-1499[1].
Dans un ouvrage de 1565, l'écrivain anglaisRichard Hakluyt, qui écrit la premièreGéographie historique de l'Amérique du Nord britannique, signale que Jean Cabot découvre d'abord « Island » et ensuite « the mainland in that northern latitude », en l'occurrence l'île deCap Breton ou laTerre-Neuve[1], puis navigue à l'intérieur du continent en remontant la rivière[réf. nécessaire] (probablement le fleuve Saint-Laurent[réf. nécessaire]).
Cabot disparaît au cours de ce voyage dans des circonstances inconnues[1]. Depuis cette date, plus rien n'apparaît concernant Cabot, et les références postérieures ont toutes pour origine son fils Sébastien[1].
↑C'est notamment ce qu'affirme un contemporain de Cabot, Pedro de Ayala, diplomate de Ferdinand d'Aragon et d’Isabelle de Castille à Londres, le qualifiant en 1498 d’« un de ces Génois comme Colomb » :Lettre de Pedro de Ayala au roi d'Espagne, 25 juillet 1498.
↑« Henrie, by the grace of God, King of England and France, and Lord of Irelande, to all, to whom these presentes shall come, Greeting--Be it knowen, that We have given and granted, and by these presentes do give and grant for Us and Our Heyres, to our well beloved John Gabote, citizen of Venice, to Lewes, Sebastian, and Santius, sonnes of the sayde John, and to the heires of them and every of them, and their deputies, full and free authoritie, leave, and Power, to sayle to all Partes, Countreys, and Seas, of the East, of the West, and of the North, under our banners and ensignes, with five shippes, of what burden or quantitie soever they bee: and as many mariners or men as they will have with them in the saide shippes, upon their owne proper costes and charges, to seeke out, discover, and finde, whatsoever Iles, Countreyes, Regions, or Provinces, of the Heathennes and Infidelles, whatsoever they bee, and in what part of the worlde soever they bee, whiche before this time have been unknowen to all Christians. We have granted to them also, and to every of them, the heires of them, and every of them, and their deputies, and have given them licence to set up Our banners and ensignes in every village, towne, castel, yle, or maine lande, of them newly founde. And that the aforesaide John and his sonnes, or their heires and assignes, may subdue, occupie, and possesse, all such townes, cities, castels, and yles, of them founde, which they can subdue, occupie, and possesse, as our vassailes and lieutenantes, getting unto Us the rule, title, and jurisdiction of the same villages, townes, castels, and firme lande so founde ».The Voyage of John Cabot to America.