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John Berryman, né John Allyn Smith, Jr. à McAlester, Oklahoma, est le fils de John Allyn Smith, un employé de banque et de Martha Little,une enseignante d'école primaire. La famille déménage fréquemment, pour finalement s'installer àTampa, enFloride. À la suite de mauvais placements l'ayant ruiné, son père se suicide en1926. Trois mois plus tard, sa mère épouse John McAlpin Berryman, qui adopte John et lui donne son nom[1],[2],[3].
Ses premiers recueils de poèmes paraissent en1940 dansFive Young American Poets.
Alors que Berryman enseigne àHarvard, il épouse en 1942 la première de ses trois femmes Eileen Mulligan et publiePoems.
Invité par le poète R. P. Blackmur, Berryman enseigne à Princeton.
Pendant les vingt années suivantes, Berryman rédige plusieurs ouvrages dans le cadre universitaire : des critiques deW. W. Greg's The Editorial Problem in Shakespeare, une édition critique deKing Lear, (jamais publiée), des articles surHenry James,F. Scott Fitzgerald etRobert Lowell.
En 1946, il devient professeur associé de création littéraire àPrinceton.
En 1948, son recueils de poèmesThe Dispossessed remporte le prixShelley Memorial Award de laPoetry Society of America.
En 1953, Berryman publieHomage to MistressBradstreet dans laParis Review. Ce poème difficile, un hommage au poète puritain de l'Amérique coloniale, prit cinq ans à Berryman pour le finaliser. Le supplément littéraire duTimes le salue comme un chef-d'œuvre innovant, le poèteRobert Fitzgerald (écrivain)(en) le qualifie de "poème de sa génération".
Avec cette œuvre, Berryman apparaît comme une figure littéraire majeure.
Si sa vie professionnelle est une succession de réussites et de reconnaissances, en revanche, sa vie privée se désagrège progressivement à cause de son alcoolisme et de ses diverses frasques sexuelles.
En 1953, il se sépare d'Eileen et est renvoyé de l'université de l'Iowa après son arrestation pour ivresse publique et trouble à l'ordre public.
En 1956, Berryman épouse Ann Levine, 24 ans, une semaine plus tard; le couple eut un fils. En 1959, il divorce, son épouse ne pouvant plus supporter son alcoolisme.
De 1959 à 1962, il continue sa vie paradoxale succès professionnel (invitation par l'université de Californie à Berkeley, à Bread Loaf dans le Vermont[6], et à l'université Brown, il remporte des prix, etc.) et vie privée marquée des hospitalisations, des aventures sexuelles et un dernier mariage avec Kate Donahue, vingt-deux ans, en 1961 (ils auront deux filles).
La vie de John Berryman fut marquée par la problématique dusuicide. En1924, alors qu'il n'a que 10 ans, son père John Smith, banquier enFloride, se suicide. L’enfant est la première personne à découvrir le corps. Quelque temps plus tard, sa mère se remarie, et c'est en référence au nom de son beau-père qu'il choisit lepseudonyme de Berryman. L'image dusuicide de son père hante l'imagination de l'homme et imprègne ses poèmes, le sujet étant à plusieurs reprises abordé de manière indirecte dansThe Dream Songs, et de façon directe lorsque le poète assène qu'il aimerait pouvoir tuer le cadavre de son père. John Berryman était unalcoolique notoire, et ses amis rapportent que, lorsqu'il étudiait à l'Université Columbia, il semblait avoir une double personnalité suivant l'étendue de son état d'ébriété. L'alcoolisme et ladépression de Berryman ont petit à petit altéré ses capacités à écrire, parler en public, et travailler convenablement. En1972, sonétat dépressif le mène à suivre l'exemple de son père : il se tue en sautant du pont de la Washington Avenue àMinneapolis, dans leMinnesota.
Il repose auResurection cimetery des Mendota Heights, dans le comté deDakota (Minnesota)[7].
John Berryman publie sa première œuvre, intituléePoems, en1942 pendant laSeconde Guerre mondiale, et sa deuxième,Dispossessed, six ans plus tard. Sa première œuvre majeure,Homage to Mistress Bradstreet, paraît en1956. C'est cependant la série de recueils desDream Songs, débutée en1964, qui recueille le plus de succès auprès du public et de la critique.
Le premier volume, intitulé77 Dream Songs, sort en1964 et permet à son auteur de remporter lePrix Pulitzer[8] de la poésie. Le second, intituléHis Toy, His Dream, His Rest, sort en1968. Ces deux volets deDream Songs ont ensuite été publiés en un seul volume sous le titre deThe Dream Songs, en1969. À cette époque, John Berryman est considéré comme une figure importante de l'univers littéraire de la poésie, et bénéficie d'un vaste lectorat parmi ses contemporains.
Dans le recueilThe Dream Songs, les poèmes font entrer en jeu un personnage qui est, tour à tour, le narrateur et son interlocuteur. Dans la mesure où les lecteurs ont considéré qu'il s'agissait là pour Berryman d'une manière de se parler à lui-même, sa poésie a été catégorisée dans le courant duconfessionnalisme. Berryman a toujours démenti son appartenance à ce mouvement.
Amy Jordan, « "All Your Ages at the Mercy of My Loves": Rewriting History in John Berryman's "Homage to Mistress Bradstreet" »,Journal of American Studies,vol. 48,no 4,,p. 999-1018 (20 pages)(lire en ligne),
Hannah Baker Saltmarsh, « “Some / would like you to make room, / mother . . .”: On Mothers and Sons in John Berryman’s The Dream Songs »,Pacific Coast Philology,vol. 51,no 1,,p. 4-22 (19 pages)(lire en ligne),