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Johannes Tinctoris

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Cet article concerne le musicien. Pour le théologien, voirJohann Tinctor.

Johannes Tinctoris
Tinctoris en frontispice d'un manuscrit de ses traités musicaux, parNardo Rapicano,Naples, 1483.
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Jehan Le Teintenier ouJean de VaerwereVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Mouvement
Maître

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Johannes Tinctoris, latinisation deJehan le Taintenier ouJean Teinturier[1], ouJean de Vaerwere (né vers1435 àNivelles[2],[3], mort en1511[2],[3]) est uncompositeur, musicien etthéoricien de la musiquebrabançon de l'École franco-flamande. Auteur du premier dictionnaire de termes musicaux, son œuvre la plus célèbre en tant que compositeur est unemesse qui développe le motif musical d'une chanson souvent utilisée à l'époque dans des compositionspolyphoniques :L'Homme armé (laMissa "Cunctorum plasmator summus").

Biographie

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Statue de Johannes Tinctoris àNivelles vers 1906.

Tinctoris, originaire duDuché de Brabant (dans l'actuelleprovince du Brabant wallon), peut aussi être considéré comme Orléanais, dans la mesure où il effectua ses études de droit à l'Université d'Orléans. Il y fut éluprocurator (représentant) des nombreux étudiants de laNation germanique et exerça, selon les registres de cette Nation, commesuccentor (sous-chantre, en réalitémaître de musique et des enfants de chœur[4]) de lacathédrale Sainte-Croix de1460 à1465.

De 1474 à 1476, il occupa les mêmes fonctions de maître du chœur à lacathédrale Saint-Lambert de Liège (enBelgique wallonne). De 1476 à 1481, il remplit les fonctions dechantre choriste (c'est-à-dire chanteur, membre du chœur, choriste) et dechapelain auprès du roiFerdinand Ier de Naples, àNaples. De 1481 à 1483, il fut de nouveausuccentor à Liège. Il retourna ensuite à Naples jusqu'en 1487. Cette même année, il séjourna à lacour de Bourgogne et à celle duroi de FranceCharles VIII, où Ferdinand d'Aragon l'avait chargé de recruter des chantres.

D'autres indications sont plus ou moins incertaines. Tinctoris séjourna àChartres, commemagister puerorum (maître des enfants et maître du chœur) de lacathédrale Notre-Dame (avant 1474).Bruges (en Belgique,Flandre-Occidentale) se trouva aussi sur son parcours (id.). Il avait également été "petit vicaire" (chantre remplaçant) àCambrai (1460). À une époque plus tardive, il put aussi séjourner àNivelles, où il possédait uneprébendecanoniale. Il semble qu'il était àRome lors de l'élection duPapeAlexandre VI Borgia, en 1492. Il vivait toujours enItalie en 1495 et chanta comme membre de lachapelle papale jusqu'en 1500.

Également un musicologue

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Tinctoris écrivit de nombreux ouvrages consacrés à l'écriture de la musique. Même si ses travaux ne brillent pas par leur originalité (Tinctoris s'inspire fortement d'auteurs l'ayant précédé, commeBoèce,Isidore de Séville ou d'autres), ils nous dressent un instantané très détaillé des techniques et des procédés employés par les compositeurs de l'époque. Il écrivit le premier dictionnaire des termes musicaux (Diffinitorium musices); un ouvrage sur les caractéristiques desmodes musicaux; ainsi qu'un traité sur lesproportions (1473), et un livre consacré aucontrepoint, particulièrement utile durant cette période charnière entreGuillaume Dufay etJosquin Des Prés, où se développent progressivement l'idée de prééminence d'une voix parmi les contrepoints internes, et la notion d'harmonies à lire verticalement. Voici commentRobert Wangermée explicite la position de Tinctoris à la fois comme musicien et théoricien:

«  Johannes Tinctoris (originaire de Nivelles) qui vivait à la cour du Roi Ferdinand d'Aragon àNaples [...] a rédigé d'importants traités de "musique pratique" [...] AuxXVe et XVIe siècles, toutes les compositions musicales ont été régies par les lois ducontrepoint, mais celles-ci ont connu des variantes selon les époques. PourOckeghem et Tinctoris, le contrepoint était une écriture essentiellement horizontale où chacune des voix était perçue comme indépendante des autres[5]. »

Les écrits de Tinctoris influencèrent les compositeurs et les autres théoriciens de la musique de la Renaissance.Comme la plupart des intellectuels de la Renaissance, Tinctoris s'intéressait à tous les domaines de la connaissance. Il était connu comme clerc, poète, mathématicien, et comme homme de loi ; une source le décrit même comme un peintre accompli.

Œuvres

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Traités de musique

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  • Terminorum musicæ diffinitorium (le premierDictionnaire des termes musicaux). Publié àTrévise, par Gerardo de Lisa, vers 1473, 15 folios. Rééd. : Naples, Francesco Truppo, vers 1487.
  • Deux exposés sur lahauteur des sons et sur lanotation rythmique :Expositio manus[6] etProportionale musices (Exposé de la main etDe la proportion dans la musique), 1472-73. Le premier exposé traite des règles de lasolmisation d'aprèsGuido d'Arezzo.
  • Une présentation détaillée dusystème modal :Liber de natura et proprietate tonorum (Livre de la nature et de la propriété des sons), achevé le, àNaples.
  • Liber de arte contrapuncti (Livre sur l'art ducontrepoint), achevé le à Naples, sa contribution majeure concernant lesintervalles, laconsonance et ladissonance.
  • Il consacra une large étude à l'origine de la musique, ses racines, ses différentes évolutions, et ses ramifications à la foisthéologiques etmétaphysiques, en s'attardant sur la pratique instrumentale et surtout vocale :De inventione et usu musicæ (De l'invention et de l'usage de la musique). La fourchette de datation de cet ouvrage s'étend de 1483 à 1487.
  • Et encore :Tractatus de notis et pausis (Traité des notes et des pauses) ;Tractatus de regulari valore notarum (Traité de la valeur régulière des notes), 1474-75 ;Liber imperfectionum musicalium notarum (Livre des imperfections des notes de musique), les perfections correspondant à nos divisions rythmiques ternaires, et les imperfections aux divisions binaires ;Tractatus alterationum (Traité des altérations) ;Scriptum super punctis musicalibus (Écrit sur les points en musique) ;Complexus effectuum musices (Liste des effets de la musique)[7], vers 1474.
  • Choix d'éditions :
  • Albert Seay,Johannis Tinctoris opera theoretica, I, etIIa, [Rome], 1975, 1978 (le volumeIIb n'est jamais paru).
  • Edmond de Coussemaker,Œuvres théoriques de Jean Tinctoris..., in :Scriptorum de musica medii ævi nova series, IV, Lille, Lefebvre-Ducrocq, Nouvelle édition, 1875 (tous les traités sauf leDe inventione, découvert plus tardivement).

Compositions musicales

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  • 4messes (deux à 3 voix, deux à 4 voix).
  • 2motets à 3 voix :O Virgo miserere ;Virgo Dei throno digna (éd.Venise,Petrucci, 1502).
  • 2 motets à 2 voix :Alleluya etFecit potentiam (ce dernier texte, extrait duMagnificat).
  • 7 chansons :

-Vostre regard etHélas, à 3 voix (éd. inHarmonice Musices Odhecaton, Venise, Petrucci, 1501). Ce recueil a été réédité de 1502 à 1504.

-Le souvenir : deux mises en musique (une à 4 voix et l'autre à 2 voix).

-De tous biens playne ;D'ung aultre amer ;Tout a par moy ;Comme femme, les quatre à 2 voix.

  • Édition complète :
  • Fritz Feldmann puis William Melin,Opera omnia Johanni Tinctoris, [Rome], American Institute of Musicology, 1960, 1976Corpus mensurabilis musicæ, Nos 18 et 18 A), VI-23 p., XV-146 p. (les autres éditions modernes y sont signalées, N° 18 A, pp. XI-XV).
  • Éditions isolées :
  • Missa "Cunctorum plasmator summus" (surL'Homme armé), à 4 voix.
  • Missa sine nomine, n° 1 (à 3 voix).
  • Virgo Dei throno digna, à 3 voix.
  • Vostre regard.
  • Hélas.

Analyse historique

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La première biographie de Johannes Tinctoris est écrite de son vivant parJohannes Trithemius dans sonCatalogus illustrium virorum germanorum paru àMayence en1497.

Historiographie wallonne

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L'historiographie wallonne a remis en cause l'appellation de « compositeur flamand » de Tinctoris et rejette la catégorisation dans une école « franco-flamande ». En effet, avec la montée en puissance des discours communautaires en Belgique au début duXXe siècle, l'historiographie belge doit faire face à quelques voix discordantes qui mettent en cause l'unitarisme et le caractère « flamand » de certains artistes ou courants présentés comme tels[8]. Ainsi, le romaniste belge etmilitant wallonMaurice Wilmotte reprochait auxFlamands de s'approprier un patrimoinewallon :

« Les Flamands avaient tout intérêt à cultiver et à renforcer cette légende, ils ont, avec une tranquillité de pirate, annexé soit nos musiciens,Dufay,Pierre de la Rue,Roland de Lassus, soit nos peintres, unRoger de le Pasture et unPatinier, peut-être l'hypothétique maître de la madone de Flémalle[9]. »

Léopold Genicot, historienbelge proche duMouvement wallon, inscrit également Tinctoris dans un « art wallon » :

« Nous revoilà dans la musique, qui demeurait le grand art wallon. LesHainuyers continuèrent à en commander l'évolution aussi longtemps que lapolyphonie garda la faveur.Dufay l'avait dotée de la messe unitaire, bâtie sur un seul thème. Tinctoris, chanoine deNivelles, lui consacra douze traités, dont leTerminorum musicæ definitiorum, ancêtre des dictionnaires musicaux[10]. »

Annexes

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Notes et références

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  1. François Lemaire,Notice historique sur la ville de Nivelles, et sur les abbesses qui l'ont successivement gouvernée depuis sa fondation jusqu'à la dissolution de son chapitre, Nivelles, F. Guisenaire imprimeur-éditeur, 1848,pp. 124-125,335 p.Lire en ligne.
  2. a etbMarcHonegger,Dictionnaire de la musique : Tome 2, Les Hommes et leurs œuvres. L-Z, Paris,Bordas,, 1232 p.(ISBN 2-04-010726-6),p. 1111
  3. a etbDictionnaire de la musique : sous la direction deMarc Vignal, Paris, Larousse,, 1516 p.(ISBN 978-2-03-586059-0),p. 1402
  4. Cf., infra : Marlène Britta, etc,... Orléans, une ville de la Renaissance, p. 123, note 21.
  5. Robert Wangermée
  6. RaphaëlPicazos, « EXPOSITIO MANUS (Johannes Tinctoris) ca. 1472-3 »,hal.science,‎(lire en ligne, consulté le)
  7. On peut aussi traduireComplexus parEnsemble, ouEnchaînement.
  8. Pirotte Jean, « Belgique et Wallonie face à leur passé : L'histoire au service des causes ? » inBastia France (dir),La Revue générale,125e année,No 6-7, Éditions Duculot, juin-juillet 1989,p. 131-141,(ISSN 0770-8602).
  9. Wilmotte Maurice, « L'équation Flamand = Belge » inLa Belgique française, Bruxelles, 1911.
  10. Léopold Genicot,Racines d'espérance. Vingt siècles en Wallonie, par les textes, les images et les cartes, Didier-Hatier, Bruxelles, 1984p. 136 [(ISBN 2-87088-581-4)]

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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