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| Naissance | Königsberg, |
|---|---|
| Décès | (à 61 ans) Giebichenstein, |
| Activité principale | Compositeur |
| Famille | Franz Benda (beau-père) |
Johann Friedrich Reichardt, né àKönigsberg le et mort àGiebichenstein (arrondissement de Halle) le, est uncompositeur et critiqueprussien, membre de laseconde école de Berlin[1],[2].
Fils du musicien Johann Reichardt, Johann Friedrich Reichardt est, dès l'enfance, initié à la musique, en particulier auviolon. À l'âge de dix ans, il entreprend en compagnie de son père une tournée de concerts d'« enfant prodige » dans toute laPrusse-Orientale. Il étudie laphilosophie àLeipzig de 1769 à 1771. Après avoir offert son opéraLa feste galanti àFrédéric II de Prusse, il est nommé, en 1775,maître de chapelle de la cour de Prusse, un poste précédemment détenu parCarl Heinrich Graun. En 1777, il épouse la chanteuse, pianiste et compositrice de liederJuliane Benda (née le àPotsdam et morte le àBerlin), fille deFranz Benda.
Partisan des idéaux politiques de laRévolution française, il rédige en 1792 sesVertrauten Briefe (littéralement : Lettres intimes) qui lui valent d'être congédié de la Cour sans salaire. Il vit un temps àHambourg, où il collabore au journalFrankreich. En 1796, on lui pardonne ses incartades et il obtient un poste de directeur d'une mine de sel, mais il continue à composer des opéras et se rend à Berlin pour assister aux premières. C'est dans cette ville que sa femme meurt prématurément en 1783.
Après la mort de sa femme, Reichardt séjourne enItalie. Sur le chemin du retour, il s'arrête àVienne où il rencontre l'empereurJoseph II et le compositeurChristoph Willibald Gluck. À partir de 1786, il développe des relations étroites avecGoethe,Herder,Schiller etHamann.
Un voyage à Paris en 1802 amoindrit grandement sa fascination pour les politiques français : il devient même un adversaire deNapoléonIer. Quatre ans plus tard, son manoir est pillé par les troupes françaises et il doit fuir àDantzig où il participe au combat patriotique pour la liberté. En dépit de l'hostilité du compositeur envers les Français,Jérôme Bonaparte, le frère de Napoléon, alors installé àCassel, permet à Reichardt d'obtenir en 1807, pendant neuf mois, le poste de directeur du théâtre de la ville.
En, Reichardt se rend à Vienne en quête de succès. Après avoir entendu la musique deHaydn,Mozart etBeethoven, il marque un penchant pour leclassicisme viennois. Cependant, il revient bientôt à Giebichenstein où il meurt seul, d'une maladie gastrique. Ses œuvres scéniques furent rapidement oubliées après sa mort, mais ses Lieder etBallads im Volkston strophiques (de style folklorique) connurent une popularité considérable tout au long du XIXe siècle, avec l'aide du mouvement Wandervogel.
Il est l'éditeur du journalDeutschland dans lequelFriedrich Schlegel publie des recensions.
De son vivant, et même après sa mort, Reichardt conserve une réputation d'excellent compositeur pour la voix. On lui doit plus de 1500lieder, sur des textes de près de 125 poètes, qui ont marqué le jeuneFranz Schubert. Plusieurs de ses lieder choisissent des textes de Goethe, mais il a aussi mis en musique 49 lieder sur des poèmes de Johann Gottfried Herder.
Il est aussi connu pour ses nombreuxsingspiel, dontDie Geisterinsel (en) (1798), ainsi que ses opéras et ses opérettes.