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Naissance | Leipzig, ![]() |
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Décès | (à 67 ans) Copenhague, ![]() |
Activité principale | Compositeur,critique musical,théoricien de la musique |
Lieux d'activité | Copenhague |
Johann Adolf Scheibe (,Leipzig –,Copenhague) est uncompositeurgermano-danois et un importantcritique etthéoricien de la musique.
Johann Adolf Scheibe, naît à Leipzig, d'un père, Johann Scheibe (vers 1675–1748), facteur d'orgue. Il commence à prendre des leçons de piano à l'âge de six ans. En 1725, il a commencé des études de droit et de philosophie à l'Université de Leipzig, et dans le cadre de ses études, il a rencontré le professeur de rhétorique et de poésieJohann Christoph Gottsched, dont les théories esthétiques ont profondément influencé Scheibe. Les écrits de Gottsched, qui ont été principalement dirigés vers la réforme de la poésie et du théâtre allemand, ont laissé une forte empreinte dans la formulation de Scheibe de sa philosophie de la musique. En raison de difficultés financières, Scheibe ne peut terminer ses études universitaires et se consacre plutôt à une carrière dans la musique, avec une formation en grande partie autodidacte.
En 1729, il sollicite en vain le poste d'organiste à l'église Saint-Thomas de Leipzig, oùJean-Sébastien Bach est cantor depuis 1723. Scheibe reste actif dans la vie musicale de Leipzig, jusqu'en 1735.
En 1736, il déménage àHambourg, où il se fait des amis influents, dontJohann Mattheson etGeorg Philipp Telemann. Encouragé par ces deux derniers, Scheibe publie le magazine « Der Critische Musicus »[1] entre 1737 et 1740. Le magazine a une diffusion considérable et reste important aujourd'hui pour ses articles sur les compositeurs contemporains.
En 1739, le margrave de BrandebourgFrédéric-Ernest de Brandebourg-Culmbach, nomme Scheibe son maître de chapelle. L'année suivante, à l'invitation de la sœur du Margrave, la reine danoiseSophie Madeleine, il devient maître de chapelle à la cour du roiChristian VI de Danemark. Il vit dans le pays pendant trente-six ans. Scheibe devient rapidement la figure musicale la plus significative de Copenhague et dirige l'orchestre royal. Il compose de la musique vocale et instrumentale, et est une des forces motrices dans la fondation de la première société musicale,Det Musikalske Societet, qui organise des concerts publics entre 1744 et 1749.
Après la mort du roi en 1746, son successeurFrédéric V s'éloigne dupiétisme des monarques précédents. Théâtre et opéra sont à nouveau autorisés et leThéâtre royal danois est ouvert en 1749. Le goût musical est tourné vers l'opéra italien et l'opéra comique français. Scheibe étant fortement opposé à ce nouveau style, son emploi prend fin en 1748, laissant la place à son successeur, l'italien Paolo Scalabrini.
Scheibe déménage dans le Sud du pays, àSønderborg, où il ouvre une école de musique pour les enfants, tout en continuant à écrire, composer et traduire des textes danois en allemand. Pendant ce temps, il garde le contact avec la vie musicale à Copenhague, en composant des œuvres pour des occasions royales et des concerts. Les cantates funèbres pour le roi Frédéric V et la reine Luisa sont parmi ses plus belles œuvres. Il publie un recueil deNeue Freymaurerlieder mit bequemen Melodien (« Nouveaux airs maçonniques avec mélodies adaptées ») en 1749, après avoir été membre depuis 1746 de laloge« Zorobabel » à Copenhague.
En 1762, Scheibe retourne à Copenhague, où il reste jusqu'à sa mort, quatorze ans plus tard. Bien que la majeure partie de sa musique soit maintenant perdue, il a composé plus de 150 pièces religieuses et oratorios, quelque 200 concertos, deux opéras et de nombreuses Sinfonias, musique de chambre et cantates profanes.
Scheibe a jugéJean-Sébastien Bach etGeorg Friedrich Haendel comme les meilleurs compositeurs de musique pour le clavier. Il a considéré Bach comme le meilleur interprète contemporain pour l'orgue, le clavecin et le clavicorde, incomparable aux autres sauf Haendel. LeConcerto italien de Bach (BWV 971), publié en 1735, était pour Scheibe un parfait exemple d'un concerto bien construit.
Les objections souvent cités émis par Scheibe à l'égard de la musique de Bach, proviennent d'une lettre anonyme de 1737 dans leCritischer Musikus. Scheibe critique la musique de Bach comme étant « ampoulée ». Johann Abraham Birnbaum, professeur de rhétorique à Leipzig, a défendu Bach à cette occasion. La querelle entre Scheibe et Birnbaum a été très longue et intense. Selon Scheibe, la musique de Bach était artificielle et déroutante par le style ; les ornements étaient notés (plutôt que de laisser l'ornementation à l'initiative de l'interprète, comme de coutume). Tout cela obscurcit la mélodie et l'harmonie. Plutôt que d'une division claire entre la mélodie et l'accompagnement, Bach rend toutes les voix égales dans son écriture de la polyphonie. Scheibe ressentait la musique comme surchargée, contre nature et manquant de liberté.
Dans le célèbre livre d'Albert Schweitzer sur Bach[2], Schweitzer décrit Scheibe comme le champion d'un style allemand distinct, qui devait rompre avec les modèles italiens. L'influence italienne conduit à l'artifice et à la complexité. Le goût allemand était vers le naturel et la simplicité, selon la pensée de Scheibe.
Cette théorie fait qu'il est« impossible pour lui de rendre justice à Bach », a écrit Schweitzer. Bach était beaucoup trop compliqué, et donc trop italien, à son goût. Bien sûr tout en reconnaissant les talents de Bach, il concluait que Bach, tragiquement, était tombé« du naturel vers l'artificiel, et de la clarté vers l'obscurité ... on s'émerveille devant tout le travail pénible que cela représente, qui débouche cependant sur rien, car il est en contradiction avec la raison ».
Scheibe croit que le talent musical est inné, et que le musicien ne peut exprimer ses émotions qu'en se soumettant à leur influence par la force de son imagination. Dans de nombreux traités et essais publiés, Scheibe explore la nature du goût, de la mélodie, de l'expression, et l'invention musicale, et défend une conception nationaliste du style musical. Ses théories, qui ont été avancées pour son temps, étaient fondées sur des principes rationnels, la pureté de l'expression, l'imitation de la nature, et l'application des arts rhétoriques pour les processus de la création musicale.
Scheibe a traduit en allemand les œuvres duSiècle des Lumières deLudvig Holberg écrites en danois et norvégien. Il a écrit une biographie de lui et a révisé la2e édition complète de sonCritische Musicus (1745) et son « Abhandlung vom Ursprung und Alter der Musik » (1754) et « Über die musikalische Komposition » (1773).