Johan van der Keuken (prononciation :/ˈjoːɦɑn vɑn dɛr ˈkøːkə(n)/) est unréalisateur et photographenéerlandais, né le àAmsterdam, où il est mort le(à 62 ans). Passionné par l'image et le réel, son cinéma se situe à la frontière entre le documentaire et l'expérimental.
Johan van der Keuken commence sa carrière par laphotographie dès l'âge de 12 ans. Cinq ans plus tard, en 1955, il publie son premier livre de photos, intituléWij zijn 17 (« Nous avons dix-sept ans »). L'année suivante, il suit les cours de l'IDHEC àParis, « parce que, dit-il, il n'existait pas de bourses pour étudier alors la photographie », et commence à réaliser ses premiers films. Ses photos et textes, sur le cinéma et la photographie, sont publiés dans divers magazines. Il fait un bref passage au journalHaagse Post, en tant quecritique de cinéma (1960-1961).
Dès le début des années 1960, il se consacre à laréalisation de ses films documentaires, osant l'expérimentation, et imposant sasubjectivité. Filmant lui-même ses images, privilégiant des plans souvent longs, des détails, jouant sur la répétition, le mouvement, il s'impose rapidement comme un cinéaste talentueux. C'est au milieu des années 1970 que grandit sa popularité : ses travaux commencent à être montrés à Montréal et à Paris.
À partir de 1977, il signe une chronique intituléeUit de wereld van een kleine zelfstandige (« Du monde d'un petit entrepreneur ») dans la revue cinématographiqueSkrien(nl). Outre la réalisation de très nombreux films, Van der Keuken publie plusieurs recueils de photos, organise des installations et des expositions (notamment auCentre national d'art et de culture Georges-Pompidou en 1987), et dirige des séminaires dans de nombreuses écoles de cinéma en Europe et aux États-Unis.
Les films de Johan van der Keuken ont quelque chose d'organique[pas clair]. Dans une constante recherche, il réutilise ses images, les juxtaposent différemment dans différents films, il s'attarde sur le montage, pour en dégager un langage cinématographique qui devient sensoriel. Le cinéasteNicolas Philibert dit qu'il y a chez lui « une grande disparité de formats, de formes, d'expériences. C’est un ensemble très dense, qui traduit une envie de goûter à tous les modes narratifs. Explorer des voies nouvelles, aller vers l’inconnu, c’est toujours à la fois ce qui nous fait peur et ce qui nous attire[1] ».
Il voyage dans le monde entier en compagnie de son épouse Nosh van der Lely, qui tient le micro et le magnétophone. Alors qu'il apprend en 1998 qu'il ne lui reste plus que quelques années à vivre, il consacre son temps à regarder et à écouter.Vacances prolongées, réalisé en 2000, traite de son combat contre le cancer. Il meurt l'année suivante.
Aventures d'un regard, Album de photographies, films, textes et interviews, en collaboration avecFrançois Albéra, Éditions Cahiers du Cinéma, Paris. Prix Littéraire de la Critique (française), 1999.
L'Œil lucide, (album de photos), 2001
Bewogen Beelden, (album de photos et de textes), 2001