Huizinga a fait ses études de lettres àGroningue, et a passé ensuite quelques mois àLeipzig, où il a suivi les cours du linguiste allemandKarl Brugmann. Durant ses études, il s'intéresse à l'Inde et apprend lesanskrit. Il soutient en 1897 une thèse sur le rôle dubouffon dans la dramaturgie indienne. Ensuite, il enseigne pendant huit ans l'histoire dans un collège de la ville d'Haarlem. En même temps il donne des cours à l'université d'Amsterdam enétudes orientales. En 1905, il devient professeur d'histoire générale et néerlandaise à l'université de Groningue, poste qu'il quitte en 1915 pour unechaire d'histoire à l'université de Leyde où il enseigne jusqu’en 1942. À cette date, il est emprisonné par lesnazis à Sint-Michielsgestel. Il est décédé en, sans avoir pu vivre la libération de son pays.
À partir de 1905, Johan Huizinga effectue des recherches en histoire duMoyen Âge et de laRenaissance. Il s’intéresse beaucoup à l’art et auspectacle. DansL'Automne du Moyen Âge (Herfsttij der Middeleeuwen, également traduit sous le titreLe Déclin du Moyen Âge), son approche diffère de l’interprétation alors dominante, entre autres, de celle deJules Michelet. Huizinga remet en cause la définition de la frontière qui sépare le Moyen Âge de la Renaissance. Il décrit également le Moyen Âge tardif non comme une période de renaissance, mais comme une période pessimiste et décadente, notamment du point de vue démographique. Cette lecture du Moyen Âge va être développée plus tard par de nombreux historiens médiévistes et par son « vieil ami »[1],José Ortega y Gasset. Pour ce faire, Huizinga analyse les idées, les rêves (l’idéal chevaleresque ou l’idéal courtois), les émotions, les images produites durant cette période[2].
Cet ouvrage, qui lui apporte une renommée importante, est largement reconnu comme une contribution de première importance à l’histoire de cette période, et comparable à l'autre classiqueCivilisation de la Renaissance en Italie, deJacob Burckhardt. Le livre se distingue également par la présentation de la vie culturelle dans une langue riche aux qualités littéraires, et traite principalement l’histoire de laFrance et de la partie sud desPays-Bas de la période du bas Moyen Âge, (XIVe etXVe siècles) jusqu’à laRéforme et à la période de laRenaissance.
DansHomo Ludens (1938), Huizinga étudie l’influence dujeu sur la culture européenne. Huizinga envisage le jeu comme un phénomène culturel et non pas simplement dans une perspectivebiologique,psychologique ouanthropologique. La dimension du jeu (Homo ludens) est essentielle pour comprendre l’homme au-delà des dimensions de connaissance-savoir (Homo sapiens) et de travail (Homo faber). Pour Huizinga, le jeu contribue au développement de la culture. Comme il l’indique, « le jeu est une tâche sérieuse ».Homo Ludens s’est imposé comme un ouvrage incontournable de l’étude du loisir et de la culture.
Pierre-GillesGirault,« La flore de l'automone du Moyen Âge : Johan Huizinga et le monde végétal », dans Pierre-Gilles Girault (dir.),Flore et jardins : usages, savoirs et représentations du monde végétal au Moyen Âge, Paris, Le Léopard d'or,coll. « Cahiers du Léopard d'or » (no 6),, 288 p.(ISBN2-86377-142-6),p. 281-286.
WillemOtterspeer,Orde en trouw, over Johan Huizinga, De Bezige Bij,.
Van Ditzhuijzen, Jeannette (September 9 2005). Bijna vergeten waren ze, de rustplaatsen van roemruchte voorvaderen. Trouw (Dutch newspaper), p. 9 of supplement.
LaurentDi Filippo, « Contextualiser les théories du jeu de Johan Huizinga et Roger Caillois »,Questions de communication,no 25,,p. 281-308(lire en ligne).