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Lilia Jilma Madera Valiente ( -) est une sculptrice cubaine réputée. Ses deux œuvres les plus célèbres sont leChrist de La Havane et le buste deJosé Martí aupico Turquino.
Jilma Madera est née le, dans une famille aisée de la ville deSan Cristóbal de la province dePinar del Río. Elle effectue ses études àLa Havane et obtient une maîtrise en économie domestique en. Puis Jilma Madera travaille pendant 25 ans dans une école. Pendant les vacances d'été elle suit des cours de pédagogie à l'Université de La Havane et en anglais à l'Université Columbia deNew York. Ainsi elle est professeur d'anglais dans plusieurs établissements à La Havane[1],[2].
Son intérêt desarts plastiques l’a conduit à s’inscrire dans une académie des arts, ce qui lui permet de développer ses passions. Elle intègre l'académie Nationale des Beaux-Arts San Alejandro àLa Havane. Elle est l'élève notamment deJuan José Sicre (en), Armando Maribona, Enrique Carabia. Elle s'y fait remarquer et reçoit divers prix. Devenue professeur de dessin et de modélisation, elle se spécialise dans lasculpture. Elle voyage à travers plusieurs pays d’Amérique et d’Europe. AuMexique, elle découvre la culturepréhispanique. En 1947, Jilma Madera rejointNew York et y réalise des œuvres en marbre, bronze etterre cuite. Elle est alors l'élève du sculpteur espagnol José de Craft[1],[2].
Jilma Madera participe à des expositions collectives, entre 1939 et 1955, au Salón de Bellas Artes, au Lyceum de La Havane, au Centro Asturiano et aumusée national des Beaux-Arts[3].
En 1960, victime d'unglaucome Jilma Madera arrête de travailler à la création d'œuvres artistiques, elle se consacre alors dans la vie culturelle de La Havane. En 1961, pendant larévolution cubaine, elle rejoint la campagne d'alphabétisation en tant qu'enseignante[1],[2].
Jilma Madera est morte à La Havane le[3].
Le musée de deSan Cristóbal regroupe 775 objets liés à la vie de Jilma Madera dont 480 photographies qui jalonnent les principales étapes de sa vie. Il est notamment présenté la mise en situation du buste deJosé Marti sur lePico Turquino, l'investissement de Jilma Madera auprès des ouvriers deCarrare enItalie pour la réalisation duChrist de La Havane[1]. Elle sculpte « El Pacto del silencio », situé dans le Cacahual, et les sculptures de Finlay, Cervantes et Shakespeare. Ses deux œuvres les plus connues sont le buste deJosé Marti et leChrist de La Havane[3].
En 1952, elle réalise le buste de José Marti. En 1953, à l'occasion du centenaire de sa naissance, il est décidé de placer ce buste auPico Turquino, sommet le plus haut deCuba, culminant à 1 974 mètres. L'installation est possible avec le soutien de son amieCelia Sánchez, héroïne de larévolution cubaine, et du père de cette dernière Manuel Sánchez Silveira. Le buste se trouve aussi à l'entrée dumusée de la Révolution de La Havane[2].
Marta Fernandez Miranda de Batista épouse deFulgencio Batista, craignant pour la vie de son mari s’engage à faire construire une sculpture du Christ qui pourrait être vue de l’ensemble des habitants de La Havane si son époux n’est pas tué par les opposants au régime. En 1956 Jilma Madera gagne le concours pour construire lemonument. Elle se déplace en Italie pendant deux ans pour réaliser celui-ci. Une fois terminée la sculpture est bénie par le PapePie XII avant de partir pour Cuba en bateau en 1958. Le cardinalManuel Arteaga y Betancourt, archevêque deLa Havane, inaugure la sculpture le[4],[5]. Contrairement à laStatue du Christ Rédempteur deRio de Janeiro au Brésil, Jilma Madera s'inspire de son idéal d'homme cubain. Elle sculpte un visage aux traits virils, aux lèvres charnues, avec des « yeux obliques qui parlaient d'eux-mêmes », en tongs et aunez grec, un « Christ comme le grand amour de sa vie »[2].
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