LesJeux olympiques de 2004, officiellement appelésJeux de laXXVIIIeolympiade de l’ère moderne, ont été célébrés àAthènes (Grèce) du13 au. La capitale grecque fut désignée pour la deuxième fois ville organisatrice de cet événement après avoir accueilli les premiersJeux olympiques modernes de l'histoire en 1896. Athènes fut également le lieu desJeux olympiques intercalés de 1906, compétition non reconnue par leComité international olympique. Ces jeux furent les premiers à se tenir enEurope depuis ceux deBarcelone en1992.
Pour la première fois depuis 1996, tous lesComités nationaux olympiques furent représentés. 201 nations et 10 625 athlètes (dont 4 329 femmes) ont participé à 28 sports et 301 épreuves (soit une de plus qu'à Sydney).
Une grande partie des épreuves s'est déroulée aucomplexe olympique d'Athènes (ΟΑΚΑ) tandis que certaines compétitions avaient lieu dans d’autres sites urbains, auPirée, dans la région de l'Attique, voire pour le football dans les quatre autres villes olympiques :Salonique,Volos,Patras etHéraklion.
Le succès d'Athènes est en grande partie fondé sur la volonté des organisateurs de faire appel à l'histoire et au rôle qu'a joué laGrèce dans la promotion du mouvement olympique. Cette attribution est perçue pour beaucoup comme une compensation à l'échec de la capitale grecque à l'organisation des Jeux du centenaire de 1996 qui aurait dû revenir de droit à Athènes, berceau de l'olympisme, même si à cause des Jeux de 1992 àBarcelone, l'alternance des continents n'aurait alors pas été respectée.
Poupée en terre cuite ayant inspiré les mascottes olympiques.
L'emblème des Jeux olympiques représentant une couronne d’olivier sur fond bleu, est une création de Rodanthi Senduka, et l'agence Red Design Consultants[2]. Le rameau d’olivier (oukotinos), est lié à l’histoire de laGrèce et de l'Olympisme puisqu’il récompensait les vainqueurs desJeux olympiques antiques. Le kotinos est par ailleurs, l'arbre sacré de la ville d’Athènes. Les couleurs représentatives de la Grèce, le bleu et le blanc, symbolisent le drapeau et les paysages du pays[3].
Lesmascottes officielles de ces Jeux olympiques de 2004 sontPhevos et Athena. Elles sont censées représenterPhoibos Apollon, dieu de la lumière et de la musique etAthéna, déesse de la sagesse et protectrice de la cité d'Athènes. Les deux mascottes[4] symbolisent le lien entre l'histoire de la Grèce et l'olympisme, leurs couleurs sont le bleu et l’orange (la mer et le soleil de la Grèce). Phevos et Athena sont jumeaux (même si dans la mythologie Apollo etAthéna ne le sont pas) afin de symboliser la fraternité entre tous les participants. Elles sont inspirées des poupées de terre cuite de la Grèce antique datant duVIIe siècle av. J.-C.
La torche olympique est également inspirée des feuilles d'olivier. Sa forme ergonomique courbée lui donne une apparence naturelle prolongeant la flamme de la main du porteur. Le flambeau olympique, composé de métal (magnésium) et de bois d'olivier, pèse 700 g et mesure 68 cm[5].
LeStade olympique Spyridon Louis fut rénové - couverture des tribunes par un toit futuriste - pour ces jeux d'Athènes. D'une capacité de 72 000 places, cette enceinte a accueilli les épreuves d'athlétisme, la finale de football ainsi que les cérémonies d'ouverture et de clôture.
2pistes d'athlétisme d'entraînement pour entraîner les athlètes à la compétition
leCentre olympique aquatique a été le théâtre des épreuves de natation, de plongeon et water-polo.
LeGymnase olympique fut également rénové pour l'occasion. La gymnastique et basket-ball y furent les sports présentés.
LeCentre olympique de tennis comprenait 16 courts extérieurs.
Situé à 30 km du village olympique, lecomplexe d'Helliniko, construit sur le site de l'ancien aéroport d'Athènes, comprend le bassin de canoë-kayak slalom, les stades olympiques de hockey sur gazon, de baseball et de softball le Hall d'escrime, ainsi qu'une immense salle où se déroulèrent des matchs de basket et de handball.
Des sites antiques rénovés furent également utilisés pour ces jeux : le départ dumarathon fut donné depuis la ville du même nom alors que le lancer du poids se déroula dans l'ancien Stade d'Olympie. LeStade panathénaïque accueillit les compétitions de tir à l'arc et l'arrivée du marathon. Des matchs de football furent disputés auStade Karaiskaki qui servit de vélodrome lors des jeux de 1896.
Il s'agit de laSalle Ano Liosia (judo et lutte), de laSalle Galatsi (tennis de table et gymnastique rythmique), du Complexe olympique Goudi (badminton et pentathlon moderne), de la Salle Nikaia (haltérophilie), de la Salle Peristeri (boxe). Les courses de VTT furent disputés àParnès, celles d'aviron et de canoë-kayak en ligne à Schinias. Le Centre olympique de Vouliagmeni fut le théâtre du triathlon.
Au-delà, les Jeux de 2004 sont l'occasion pour le gouvernement d'ouvrir une large politique d'aménagement d'Athènes. L'ancien aéroport est fermé pour accueillir les stades du site d'Helliniko, et unnouvel aéroport est inauguré en 2001. Une nouvelle rocade, un nouveautramway et de nouveauxtrolleybus sont construits.
Polémiques sur la construction des infrastructures
Désignée comme ville hôte en 1997, Athènes a accumulé les retards sur le calendrier de constructions des sites olympiques et des infrastructures publiques. À tel point que, à l'été 2003, un an avant la cérémonie d'ouverture, seul un site destiné aux médias audiovisuels était officiellement prêt. L'ensemble des retards s'explique par des raisons politiques (corruption, concurrence entre ministères et organes décisionnaires, manque de communication...) et techniques (manque de savoir-faire, marchés fermés aux entreprises étrangères, découvertes archéologiques, mauvaise conception, réduction des budgets…).
Sous la pression des médias étrangers, des sponsors, de certaines nations craignant pour la sécurité de leurs athlètes et duCIO, mais également pour des questions d'orgueil national, le gouvernement grec et le comité organisateur (Athoc) ont mis les bouchées doubles pour rattraper le retard. Cela s'est traduit par une hausse sensible des coûts (effectifs accrus, heures supplémentaires, polices d'assurance…), mais aussi par une augmentation des accidents du travail. Le coût de l'organisation des jeux est évalué de 6 à 27 milliards d'euros selon les sources[8]. CertainesONG ont ainsi dénoncé le recours massif à une main-d’œuvre étrangère illégale pour pallier les insuffisances du bassin d'emploi local.
Le budget fera plus que doubler pour atteindre 13 milliards d'euros, augmentant la dette du pays de 2 à 3 %[9],[10]. D'autre part, officiellement, treize ouvriers ont trouvé la mort. « En réalité, les sources officieuses de la sécurité sociale (IKA) parlent de plus de cent morts et d’au moins quatre-mille-cinq cents blessés, majoritairement des immigrés » venus pour travailler sur les chantiers[11].
La cérémonie d'ouverture a débuté auStade olympique d'Athènes le vers 20h45 locale par un compte à rebours composé de vingt-huit rythmes cardiaques, nombre d’olympiades précédant ces jeux d’Athènes. Le thème du spectacle fut un hommage à la mythologie, l’histoire et la civilisation grecques. La mise en scène fut l’œuvre du chorégrapheDimitri Papaioannou, les costumes de la styliste Sophia Kokosalaki et la musique du compositeurStávros Xarchákos. Papaioannou a placé la cérémonie d'ouverture sous le signe du dieuApollon et des arts grecs. Lors du défilé des athlètes, les différentes délégations pénétrèrent dans le stade selon l’alphabet grec.Sainte-Lucie fut la première nation à se présenter au public et laGrèce, en tant que pays organisateur, fut l’ultime délégation comme le veut la coutume desJeux olympiques. Comme en 2000 àSydney, les deuxCorée défilèrent sous la même bannière. Après le passage des 201 nations et des 10 500 athlètes, la chanteuseNana Mouskouri interpréta une de ses chansons alors qu’une carte du monde fut projetée dans l’écran du stade. Après l’allumage de la flamme olympique, le serment des athlètes fut prononcé par la nageuse grecqueZoí Dimoschákiet le serment des juges par l’arbitre de basket-ball Lazaros Voreadis[12]. Le Président de la République de la Grèce,Konstantínos Stephanópoulos, déclara officiellement ouverts les jeux de laXXVIIIe olympiade, sous les yeux du ComteJacques Rogge, Président duComité international olympique. La cérémonie d’ouverture s'acheva par un feu d’artifice spectaculaire.
Le soir du 13 août, le dernier relayeur, celui qui a allumé devant 72 000 spectateurs, la flamme dessinée parSantiago Calatrava Valls, a étéNíkos Kaklamanákis, vainqueur de la catégorie Mistral àAtlanta en 1996.
Après son départ d'Olympie, la flamme olympique parcouru le voyage suivant :
C'est dans un environnement géopolitique mouvant que la préparation des Jeux s'est effectuée. En effet, avec lesattentats du 11 septembre 2001 auxÉtats-Unis d'Amérique, puis ceux deMadrid, le11 mars 2004, lasécurité a pris une part considérable dans l'organisation de l'événement. La peur d’une attaque terroriste fut également alimentée par plusieurs attentats à la bombe qui se sont produits enGrèce quelques semaines avant les Jeux[13]. Sans réelle connaissance de la menace terroriste internationale, les Grecs ont dû revoir tout leur dispositif aussi bien au niveau humain, budgétaire que technique, avec notamment une sécurisation accrue des infrastructures pendant et après les travaux. C’est ainsi que 1,2 milliard d’euros furent consacrés à la sécurité des athlètes, des médias, des dirigeants et des spectateurs[14], un montant qui n'avait encore jamais été atteint jusqu'alors[15] et qui ne fut pas égalé par le budget sécurité des Jeux olympiques de Londres en 2012 qui atteignit environ 700 millions d'euros[16]. Près de 100 000 membres des forces de l'ordre furent mobilisés à travers tout le pays et près de 1 000 caméras surveillèrent la cité athénienne. L’OTAN participa au dispositif en déployant des avionsAWACS pour la sécurité de l’espace aérien, ainsi que sept navires de guerre et un sous-marin. Un dirigeable survola la ville d’Athènes durant tous les jeux. Aucun incident grave ne fut déploré à l’issue de ces Jeux olympiques[17]. Plus anecdotique, le brésilienVanderlei de Lima fut ceinturé par un déséquilibré et retardé pendant plusieurs secondes alors qu'il était en tête du marathon. L’agresseur fut immédiatement interpellé par la police. Après les Jeux, le ministre grec de l’Ordre public, Georges Voulgarakis, exprima son soulagement et déclara que la capacité de la Grèce à organiser les Jeux fut « largement sous-estimée »[18].
Tous les comités nationaux olympiques sont représentés aux Jeux d'Athènes, comme ce fut le cas en 1996. Deux nouveaux pays, lesKiribati et leTimor oriental (qui avait participé en tant qu'athlètes internationaux olympiques en 2000) participent pour la première fois aux Jeux olympiques. LaYougoslavie concourt sous les couleurs de laSerbie-et-Monténégro. LesÉtats-Unis se présentent à Athènes avec le plus gros contingent de sportifs (536). 201 nations et 10 625 athlètes participent aux différentes compétitions.
Les 202 délégations participantes (le nombre d'engagés est indiqué entre parenthèses)
Résultats détaillés La RoumaineElisabeta Lipă remporte sa quatrième médaille d'or consécutive (sa cinquième au total) dans l’épreuve du Huit féminin. Le britanniqueMatthew Pinsent décroche également sa quatrième couronne olympique en quatre sans barreur. À 39 ans, l’australien James Tomkins gagne sa troisième médaille d‘or en cinq participations.
Résultats détaillés Les nations asiatiques dominent les compétitions. LaChine remporte les deux tournois féminins ainsi que le double mixte, la Corée du Sud et l’Indonésie les titres masculins.
Résultats détaillés L’équipe deCuba s’adjuge son troisième titre en disposant en finale de l’Australie. LeBaseball est présent aux Jeux olympiques depuis 1992.
Résultats détaillés La délégationcubaine domine une nouvelle fois les compétitions de boxe (8 médailles dont 5 d’or). LaRussie monte à trois reprises sur la plus haute marche.
Résultats détaillés La canoéiste allemandeBirgit Fischer[19] réussit un authentique exploit en ajoutant, à l’âge de 42 ans, deux médailles supplémentaires (dont une d’or) à son immense palmarès. Elle devient la première athlète à remporter deux médailles à chaqueJeux olympiques auxquels elle a participé. Sa première médaille d’or fut obtenue en 1980 et son bilan est de douze médailles (dont huit d’or) sur cinq olympiades. En slalom, le françaisTony Estanguet conserve son titre en C1 obtenu à Sydney.
Résultats détaillés La néerlandaiseLeontien van Moorsel enrichie son palmarès olympique de deux nouvelles médailles, l’or au contre-la montre sur route et le bronze en poursuite individuelle, portant à six le nombre total de podiums olympiques obtenus. Chez les hommes, les pistards australiens obtiennent cinq titres olympiques. Le titre de la course en ligne revient à l’italienPaolo Bettini, et celui du contre-la-montre à l’américainTyler Hamilton. Ce dernier avouera néanmoins s'être dopé et rendra sa médaille d'or en 2011, le titre revenant au RusseViatcheslav Ekimov[20].
Résultats détaillés La délégation allemande remporte trois des six titres mis en jeu. Dans l’épreuve du concours complet par équipes, une de leurs cavalières franchit deux fois la ligne de départ. Après de multiples réclamations, l’équipe d’Allemagne est disqualifiée, puis requalifiée, avant que la victoire ne soit finalement attribuée au deuxième, laFrance.
Résultats détaillés L’Italie et la France se partagent une grande partie des titres avec 13 médailles à eux deux. La françaiseLaura Flessel remporte sa cinquième médaille olympique à l’épée.Marcel Fischer devient le premier escrimeur suisse champion olympique etMariel Zagunis la première américaine. Pour la première fois, une épreuve de sabre féminine est organisée.
Résultats détaillés Le tournoi olympique masculin est remporté par l’équipe d’Argentine qui bat leParaguay en finale (1-0). La délégation argentine obtient sa première médaille d’or en 52 ans. LesÉtats-Unis remportent le tournoi féminin face auBrésil (2-1 après prolongations).
Résultats détaillés L’équipe duJapon remporte le concours général par équipe après leur dernier titre remporté en 1976.Paul Hamm devient le premier américain champion olympique de l’épreuve individuelle, il devance le deuxième de 0,012 pts, soit la plus faible marge jamais enregistré. Au sol, le canadienKyle Shewfelt offre à son pays sa première médaille d’or en gymnastique. La Roumanie domine les épreuves féminines (4 titres sur 6 épreuves de gymnastique artistique), à l’image deCătălina Ponor et ses trois médailles d’or. La Russie remporte les deux épreuves de gymnastique rythmique.
Résultats détaillés LaCroatie remporte le tournoi olympique masculin en disposant de l’Allemagne en finale (26-24) alors que le titre féminin revient auDanemark pour la troisième fois consécutive.
Résultats détaillés Le Japon domine les compétitions avec huit titres sur quatorze, dont cinq chez les femmes. En super-légers,Tadahiro Nomura devient le premier judoka à remporter trois médailles d’or consécutives. La France, deuxième nation à Sydney en 2000 ne décroche qu’une seule médaille.
Résultats détaillés Les Russes obtiennent dix médailles au total (dont cinq d’or). La lutte féminine est inscrite pour la première fois au programme des Jeux olympiques.
Résultats détaillés LesÉtats-Unis remportent la finale en battant l’équipe d’Australie (5-1). Les Américaines ont remporté tous les titres depuis l’apparition du softball en 1996.
Résultats détaillés LaChine poursuit sa domination mondiale en s’emparant de trois des quatre titres olympiques. Sur les 20 médailles d’or attribuées lors des cinq dernières olympiades, seules quatre furent obtenus par des pongistes non Chinois.
Résultats détaillés Comme en 2000, laCorée du Sud remporte trois des quatre épreuves au programme, dont les deux épreuves féminines. Les compétitions se sont déroulées dans le lieu historique duStade panathénaïque.
Résultats détaillés En volley ball en salle, LeBrésil s'adjuge le tournoi olympique masculin et laChine le tournoi féminin. Les épreuves du beach-volley sont remportées par les paires brésiliennes et américaines.
74 nations repartent de ces Jeux d'Athènes avec au moins une médaille. LesÉtats-Unis terminent en tête du classement avec 101 médailles au total (dont 35 en or). LaRussie en remporte 92 mais est devancée par laChine au nombre de médailles d'or. LaGrèce, pays hôte, décroche 16 médailles dont 6 d'or.
Grâce à l'intensification et l'amélioration des contrôles, plusieurs athlètes furent convaincus dedopage durant ces Jeux d'Athènes, les privant du même coup de leur performance et de leur médaille éventuelle. La multiplication des contrôles fut mise en place durant les mois précédant le début des compétitions. Des participants potentiels furent testés positif à l'image de l'ex-champion du monde de cyclismeOscar Camenzind ou du sprinter américainJerome Young alors qu'éclata auxÉtats-Unis le scandale de dopage organisé du laboratoire Balco. Les athlètes contrôlés positifs à Athènes furent les suivants :
Sur les 22 sites des Jeux olympiques d'Athènes, 20 sont abandonnés[23], et ne sont plus utilisés ni entretenus en 2012, ce qui constitue deséléphants blancs[24].
LesJeux olympiques de Londres en 2012 sont l'occasion pour certains reporters de revenir sur les sites des jeux de 2004. À la suite de lacrise économique qui secoue la Grèce à partir de 2008, la plupart des infrastructures sont très mal entretenues ou abandonnées (malgré les 100 millions d'euros prévus au départ pour leur entretien[26]). Après la polémique sur le coût et la construction des installations, c'est une polémique sur le devenir de celles-ci qui est abordée. De nombreux facteurs ont contribué à cette situation. Tout d'abord, la Grèce était l'un des plus petits pays à organiser les compétitions, d'où la disproportion des équipements au regard de ladémographie du pays. En outre, La Grèce étant le berceau des Jeux olympiques antiques, le gouvernement grec s'est senti la responsabilité d'organiser des olympiades grandioses. La Grèce a traversé durant les années 1990 et au début des années 2000 une période de forte croissance économique, cette embellie a donné lieu à de grand espoirs et des projets hors-normes, qui se sont révélés impossibles à supporter une fois la crise survenue. Enfin, la conception des infrastructures a manifestement été mal réfléchie. Les sites n'ont pas été conçus en vue de leur utilisation après les jeux. Les organisateurs n'ont pas voulu utiliser de structures provisoires, et se retrouvent donc désormais avec des structures pérennes surdimensionnées et non utilisées[27] (une donnée que les organisateurs des jeux de Londres n'oublieront pas pour la construction de leurs infrastructures). La Grèce ne compte qu'un tout petit nombre de pratiquants de sports hippiques, de baseball ou de tennis de table, les installations correspondantes sont donc très peu utilisées ou en friche[28]. Le canal de canoë-kayak est vidé et depuis laissé à l'abandon. Dès 2011, le gouvernement grec souhaite se séparer de la majeure partie du site d'Helliniko et le met en vente[29]. La grande Agora, servant de place centrale sur le site principal est en friche en 2013 (végétation non entretenue, luminaires cassés, fontaines vidées, boutiques et sanitaires désaffectés).
Ainsi, pour assurer un entretien convenable de l'ensemble des installations, l’État grec et sa capitale doivent dépenser, chaque année, depuis la fin des Jeux, 50 millions d'euros au titre de l'entretien des sites olympiques[30]. Des installations tels que les stades de baseball, softball ou le bassin de canoë-kayak sont ainsi abandonnés.
Outre la construction d’infrastructures sportives, les Jeux olympiques d'été de 2004 ont permis la réalisation de travaux d'aménagement urbains et d'infrastructures de transport.
Des infrastructures d'accessibilité d'un coût de 3,5 milliards d'euros, financés par l'Union européenne à hauteur de 50 % (le reste étant financé par l'État grec et la ville d'Athènes)[31],[25].
Les jeux, qui ont coûté 9 milliards d'euros, ont pu avoir un effet sur lacrise économique grecque.
Selon Victor Matheson, spécialiste américain de l'économie du sport,« dans la genèse de la crise actuelle, ils jouent un rôle symbolique », car ils« ont fait exploser la banque ».Jacques Rogge, président duCIO, a admis fin 2011 que la« dette grecque avait crû de 2 à 3 % en raison du coût des JO ». Selon Jean-Louis Chappelet, professeur de management public à l’Université de Lausanne,« il est communément admis que les JO de 2004 ont creusé la dette du pays ».
Un coût important des jeux Olympiques dus, selon Jean-Louis Chappelet,« non seulement aux éléphants blancs, mais aussi à la facture du système de sécurité exigé à l'époque par les États-Unis, ainsi qu'au système de pots-de-vin ».
Des effets sur l'économie à mesurer, car si les Jeux Olympiques n'ont pas arrangé les finances publiques, ils n'expliquent pas à eux seuls lacrise économique grecque car selon Philippe Sabuco, économiste spécialiste de la Grèce chezBNP Paribas,« le pays connaît un déficit structurel depuis le début des années 2000, soit bien avant les JO. Les Jeux ont eu un effet d'amplification ».
De plus, les Jeux Olympiques ont eu un effet sur le tourisme, secteur important de l'économie grecque.« L'année des JO, les touristes ont fui la Grèce, et pour cause : Athènes était devenu un gigantesque chantier », et les touristes ne sont pas revenus en 2005, selon Victor Matheson[32],[33].