Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Jeux olympiques d'été de 1936

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour l’article homonyme, voirJeux olympiques d'hiver de 1936.

Jeux olympiques d'été de 1936
Logo
Localisation
Pays hôteDrapeau de l'AllemagneAllemagne
Ville hôteBerlin
DateDu1er au
Ouverture officielle parAdolf Hitler
Chancelier d'Allemagne
Participants
Pays49
Athlètes3 967
(3 632 masc. et 335 fém.)
Compétition
Nouveaux sportsBasket-ball,canoë-kayak etHandball à onze
Nombre de sports19
Nombre de disciplines25
Épreuves129
Symboles
Serment olympiqueRudolf Ismayr
Haltérophile
Flamme olympiqueFritz Schilgen
Athlète
MascottePas de mascotte
Précédent1932Les cinq anneaux olympiques de cinq couleurs différentes1948Suivant
modifier 

LesJeux olympiques d'été de1936, Jeux de laXIe olympiade de l'ère moderne, sont célébrés àBerlin, enAllemagne du1er au. La capitale allemande est désignée pour la seconde fois comme pays organisateur, mais lesJeux olympiques de 1916 ont été annulés en raison de laPremière Guerre mondiale.

Olympiades deBarcelone (1936).

Dans le contexte du moment, les JO de Berlin prennent vite une signification très politique, même si personne ne peut encore prévoir les changements politiques qui vont survenir enAllemagne quand, en1931, leCIO confie à Berlin et à larépublique de Weimar l'organisation des jeux. Après l'instauration durégime nazi en 1933, plusieurs pays demandent leboycott de cesJeux olympiques et organisent des jeux alternatifs, lesOlympiades populaires, àBarcelone, dont le déclenchement de laguerre d'Espagne la veille empêchent l'inauguration. Les Jeux de Berlin se déroulent dans une atmosphère dexénophobie et d'antisémitisme,Adolf Hitler voulant se servir de cet événement pourfaire la propagande dunazisme et la promotion de l'idéologie de la supériorité de larace aryenne, notamment à travers le documentaireLes Dieux du stade deLeni Riefenstahl. Ces jeux sont souvent cités comme exemple de « blanchiment par le sport » organisé par un gouvernement autoritaire et belliqueux.

Sur les49 nations et 3 967 athlètes (dont335 femmes) qui prennent part à129 épreuves dans19 sports, l'Allemagne est le pays le plus médaillé.

Dans le contexte particulier des « Jeux nazis », les quatre médailles d'or remportées par l'athlète noir américainJesse Owens en sprint et saut en longueur représentent un important symbole dans l'histoire des Jeux olympiques modernes. Mais l'athlète le plus médaillé est le gymnaste allemandKonrad Frey (six médailles dont trois d'or). Autableau des médailles, les athlètes allemands imposeront leur large domination tout au long des Jeux, remportant89 médailles dont33 d'or, devant les États-Unis, avec56 médailles dont24 d'or.

Contexte historique des JO de Berlin

[modifier |modifier le code]

LesJeux olympiques étaient déjà attribués à l’Allemagne en 1916, mais ont été annulés à cause de laPremière Guerre mondiale. Incriminée et tenue responsable pour le déclenchement du conflit mondial, l’Allemagne est suspendue desJeux de 1920 et de1924. Cependant, après un long processus de négociation, les autorités allemandes ont réussi à faire réintégrer leur pays pour participer auxJeux olympiques d'été de 1928 et postulent pour accueillir les Jeux d’été de 1936. Leur argument est que les Jeux ont déjà été attribués à l’Allemagne dans le passé — en 1916 — donc, les infrastructures sont déjà prêtes, et la candidature est présentée comme un moyen de redorer son blason.

Malgré les nombreuses confusions, l’événement sportif mondial est attribué aurégime de Weimar, donc avant l'arrivée au pouvoir desnazis. En 1933, avec l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler, la capacité d’organiser un tel événement est sérieusement remise en question, notamment en raison de l'idéologie raciste et discriminatoire du parti nazi. En fait, le régime nazi a aggravé la situation lorsqu’il suggéra l’exclusion des Juifs des Jeux deBerlin.

À la surprise générale, malgré ses propos houleux et haineux envers les Juifs,Hitler approuve la réception des Jeux et promet de tout faire pour la réussite de l’événement. Le dictateur allemand clame publiquement la promotion des relations entre les Nations et le développement du sport chez les jeunes ; cependant, son but ultime est la prospérité acquise des atouts politiques non négligeables de l’organisation des Jeux olympiques[1][source insuffisante].

Élection de la ville hôte

[modifier |modifier le code]
Résultats du choix de la ville candidate
Ville candidatePays1er tour
BerlinDrapeau de l'Allemagne Allemagne43
BarceloneDrapeau de l'Espagne Espagne16
Total des suffrages exprimés59

LeComité international olympique confie l'organisation desJeux olympiques d'été de 1936 à la ville deBerlin, au cours de la29e session du, àBarcelone. La capitale allemande l'emporte face à la candidature deBarcelone par43 voix à 16.Alexandrie (Égypte),Budapest (Hongrie),Buenos Aires (Argentine),Cologne,Francfort etNuremberg (Allemagne),Dublin (Irlande),Helsinki (Finlande),Lausanne (Suisse),Rio de Janeiro (Brésil) etRome (Italie) sont candidates.

Aspects politiques des JO de Berlin

[modifier |modifier le code]

Le contexte socio-politique de l’Allemagne a drastiquement changé en 1933 avec la montée dunazisme et l’accès au pouvoir d’Adolf Hitler. Arrivé au pouvoir dans un contexte de crise économique et politique, Hitler tente d’exclure tous les peuples distincts qui ne cadrent pas dans son idéal derace aryenne. Pour y arriver, Hitler décide de lancer un programme de réarmement qui mène à une politique d’agression. Dès 1934, il établit un régime totalitaire et élimine tous les autres partis politiques, leparti nazi est le seul accepté. La dictature totalitaire d’Hitler module l’Allemagne en État autoritaire et centralisé autour du parti nazi. Il abolit le commerce étranger dans le but de restreindre l’Allemagne à l’autarcie et à l’autosuffisance. Pour atteindre ses objectifs, Hitler crée la police militaire (SS), une police nazie (SA) et une police secrète d'État (Gestapo). La politique allemande devient très vite raciste et antisémite. Selon Hitler, c’est l’idée de race qui domine l’Histoire, et les Jeux olympiques de 1936 représentaient une occasion inégalable pour montrer la domination et la suprématie de la race aryenne[2][source insuffisante].

À côté de l'aspect sportif, les JO de Berlin eurent une signification politique très importante dans le cadre de la montée des tensions au sein de l'Europe. Le souvenir de ces jeux reste lui aussi en très large partie politique : il reste un cas d'école exemplaire de la confusion dusport et de lapolitique et de lapropagande par le sport.

La question du boycott et les contre-Jeux

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Olympiades populaires.

Alors que le choix de la ville de Berlin date de 1931, l'arrivée au pouvoir duparti nazi en 1933 et la montée consécutive des tensions internationales va donner à ces Jeux une dimension fortement politique.

« En 1936, les organisations juives, le mouvement ouvrier international et plusieurs associations démocratiques et humanitaires appelèrent à boycotter les Jeux du Reich. »[3] Les États-Unis menacent l'Allemagne deboycott, mais ne mettent pas leur menace à exécution[4].

Les arguments des partisans du boycott sont les suivants :

  • l’Allemagne nazie discrimine les Juifs, principal motif du boycott ou de la relocalisation des Jeux ;
  • la discrimination n’est guère compatible avec l’esprit sportif ;
  • les Jeux demeurent une plateforme pour le régime nazi afin de promouvoir la supériorité de la race aryenne ;
  • une participation aux Jeux sous-entendrait une adhésion aux persécutions et au racisme.

Les adhérents de la participation aux Jeux olympiques, dont leComité international olympique, défendent les arguments suivants :

  • les aspects sportif et politique doivent être dissociés ;
  • il n’y a pas de discrimination, donc il n’y a pas besoin de boycott ;
  • il n’y a pas de discrimination seulement en Allemagne, il ne faut pas associer le fléau social à l’Allemagne uniquement. LesÉtats-Unis, opposants au régime nazi et favorable au boycott, menaient eux-mêmes des ségrégations raciales contre leur propre population ;
  • les Jeux olympiques sont porteurs de paix, de tolérance, d’égalité et de fraternité[5].

Les pays qui décident le boycott organisent des« contre-Jeux populaires » parallèles àBarcelone. Les Jeux populaires de Barcelone abandonnent rapidement ses préoccupations initiales et deviennent une alternative aux Jeux deBerlin de 1936 et le slogan de la protestation contre l’organisation de l’événement sportif par l’Allemagne fasciste. Initialement, sa raison d’existence était d’enrayer la distinction entre la classe bourgeoise et la classe ouvrière dans le milieu du sport. Toutefois, les Jeux populaires de Barcelone avaient leurs propres caractéristiques définies et en contradiction avec certaines règles des Jeux olympiques :

  • il n’y a pas de place pour la commercialisation et la militarisation ;
  • on prône la participation des athlètes des nations non souveraines et des athlètes italiens et allemands exilés ;
  • tous les athlètes ont la chance de concourir : des athlètes de haut niveau, des athlètes intermédiaires et des amateurs ;
  • on sacralise la participation des femmes ;
  • il n’y a pas que des tournois sportifs, on assiste à des compétitions de peinture, de sculpture, de photographie, de littérature, de design ; on met aussi une emphase sur les activités folkloriques et intellectuelles.

La Lituanie a été exclue des Jeux olympiques en raison de la position de Berlin concernant la politique anti-nazie lituanienne, en particulier à cause du procès Neumann et Sass àKlaipėda en 1934-1935.

En tout, vingt-trois nations sont représentées : la Suède, la Suisse, la Hongrie, la Palestine, le Maroc, la Norvège, la Grande Bretagne, la Belgique, le Canada, les États-Unis, la France, la Grèce, le Portugal, les Pays-Bas, l’Algérie, le Danemark, la Tchécoslovaquie, les Émigrés juifs, l’Alsace, l’Espagne, les pays Basques, la Galice et la Catalogne. Les pays les mieux représentés sont la France (1 500 sportifs), la Suisse (deux cents), les Pays-Bas, la Belgique et la Grande Bretagne (cinquante représentants)[6].

Cependant, en plus des difficultés d'organisation, le déclenchement de laguerre d'Espagne par le coup d'État du 17 juillet 1936, compromet définitivement le projet, et le déroulement de ces jeux est annulé[7],[8].

En France, lorsque le débat a eu lieu à l'Assemblée,Pierre Mendès France a été le seul député à s'opposer à la participation française aux Jeux de Berlin.« Mendès, comme lescommunistes, estime qu'il faut s'y refuser. Mais au moment du vote des crédits à l'Assemblée nationale,Maurice Thorez et ses amis se réfugient dans l'abstention (l'électorat ouvrier ne comprendrait pas). Seul PMF vote contre »[9].

Les Jeux olympiques, support de propagande du régime

[modifier |modifier le code]
Le chancelier Adolf Hitler arrive au stade olympique pour assister à la cérémonie d'ouverture.
La cloche olympique à Berlin en1936.

Pour le régime duIIIe Reich, ces jeux devaient être l'occasion de rassurer les pays européens sur la volonté pacifiste de l'Allemagne et faire apparaître le pays comme un interlocuteur valable et ce malgré l'occupation de la Rhénanie par le régime quelques mois plus tôt. Une organisation parfaite serait la démonstration de la puissance du régime et la victoire des athlètes allemands viendrait étayer la thèse de la « suprématie de larace aryenne », selon laterminologie nazie.

Quand Adolf Hitler accède au pouvoir en 1933, il est d’abord hostile à cette compétition attribuée à la ville de Berlin deux ans plus tôt et dont il a hérité. Mais le ministre de la Propagande Joseph Goebbels comprend que ces Jeux permettraient de montrer aux pays vaincus du Traité de Versailles la résurrection de leur pays, de mettre en avant le rôle du national-socialisme dans le redressement de l’Allemagne, sur la scène internationale[10].

Sur le plan intérieur, les Jeux furent utilisés par le régime nazi pour donner une bonne image du régime : Goebbels fait paraître dans le journal l'Angriff l'annonce suivante : " Nous devons être plus charmants que les Parisiens, plus accommodants que les Viennois, plus vifs que les Romains, plus cosmopolites que Londres et plus pragmatiques que New York"[11]. Le filmLes Dieux du stade deLeni Riefenstahl immortalise bien des instants et filme les athlètes de manière novatrice (invention de ladolly par ex.). Riefenstahl filme tout sans exception : des exploits deJesse Owens aux défaites allemandes. L'hymne le plus entendu à l'écran est l'hymne des États-Unis et non celui de l'Allemagne. Au niveau de la politique extérieure, les Jeux olympiques contribuèrent à faire passer momentanément Hitler pour unpacifiste et à rassurer l'Europe quant à ses intentions belliqueuses.

Hitler a le soutien[12] dePierre de Coubertin qui, bien qu'ayant démissionné du CIO en 1925, participa activement à l'organisation de ces jeux[13]. Il en fit le discours de clôture en prononçant ces mots : « Que le peuple allemand et son chef soient remerciés pour ce qu’ils viennent d’accomplir... »[14]. Coubertin admirait « intensément »[15] Hitler, et à la question qu'on lui posait de ce soutien, il répondait : « Comment voudriez-vous que je répudie la célébration de laXIe Olympiade ? Puisque aussi bien cette glorification du régime nazi a été le choc émotionnel qui a permis le développement qu’ils ont connu ». Coubertin et Hitler avaient en commun une sorte de culte au corps et à l'effort.

Organisation

[modifier |modifier le code]

Les Jeux olympiques d'été de 1936 furent organisés par leDeutscher Reichsbund für Leibesübungen (DRL), le Bureau de Sports du Reich.Hans von Tschammer und Osten, leReichssportführer ou chef du DRL, a nomméTheodor Lewald président etCarl Diem secrétaire général du Comité Organisateur des Jeux Olympiques à Berlin. Diem et Lewald introduisent des innovations originales, comme la cérémonie de laflamme olympique[16]. Pour cacher les traces de l'antisémitisme nazi les panneaux antisémites furent provisoirement enlevés et les journaux mirent un bémol à leurs attaques. De cette façon, le régime exploita les Jeux olympiques pour fournir aux spectateurs et aux journalistes étrangers une fausse image d’une Allemagne pacifique et tolérante[17].

Les Jeux olympiques de 1936 à Berlin étaient un moyen de propagande pour Adolf Hitler. En effet, il a utilisé ces JO comme une vitrine pour mettre en avant son idéologie. L’objectif des Jeux deBerlin était de refléter l’image de l’Allemagne nazie à travers le monde entier. L’organisation de cet événement avait pour but de célébrer la gloire d’Hitler et du nazisme en Allemagne. Dans le cadre des JO, Hitler a utilisé différentes formes de propagande : notamment grâce au cinéma, avec les réalisations cinématographiques deLeni Riefenstahl. Toute la propagande des JO, et plus généralement du nazisme, était organisée parJoseph Goebbels. Il organise toute une mise en scène afin de montrer la supériorité de la race aryenne. La publicité autour des JO a permis d’attirer près de 3 millions de spectateurs : c’est une véritable réussite pour les nazis. Leurs idées et leur autorité sont propagées à travers la manifestation sportive. Les nazis ont essayé de faire oublier leur programme antisémite à travers les Jeux olympiques afin de diffuser une fausse image de l’Allemagne nazie. Le sport a donné l’opportunité aux nazis d’afficher tous les moyens de propagande, et les Jeux de 1936 ont permis aux nazis de montrer la supériorité de la « race aryenne » et de mettre en avant leurs qualités physiques. Afin de ne pas être identifiées comme un régime nazi, les affiches de propagandes nazies ont été retirées durant la période des JO. Les nazis ont donc présenté une fausse image d’une Allemagne pacifique. La propagande autour des JO a continué après les 1936 puisqu’en 1938, Leni Riefenstahl a sorti un documentaire pour mettre en avant le parti nazi lors des JO[18].

Sites des compétitions

[modifier |modifier le code]
Le village olympique aujourd'hui.
Lestade olympique de Berlin.
L'entrée du stade en 1936.

Village olympique

[modifier |modifier le code]

Les athlètes furent logés auvillage olympique deDallgow-Döberitz, dont s'occupait l'officier allemandWolfgang Fürstner. Ils eurent à disposition une salle de cinéma, de théâtre, de music-hall et une bibliothèque. Chaque chambre disposa d'une salle de bain et du chauffage central.

Stade olympique

[modifier |modifier le code]

Le monumentalstade olympique de Berlin d'une capacité de 100 000 places fut construit par l'architecteWerner March. Un virage entier est réservé auxSA. Le stade a accueilli les cérémonies d'ouverture et de clôture, les épreuves d'athlétisme, d'équitation et les finales dehandball à onze et defootball. Lebaseball y fut en démonstration.

Autres sites

[modifier |modifier le code]
  • Stade nautique : natation, plongeon, water polo
  • StadeMay Field : polo, équitation
  • Théâtre de plein-air Dietrich Eckart : gymnastique
  • Stade de Hockey : hockey sur gazon
  • Centre de tennis : basket-ball, escrime
  • Salle Cupola : escrime
  • Centre nautique de Grünau : aviron, canoë-kayak
  • Deutschlandhalle : boxe, lutte, haltérophilie
  • Vélodrome : cyclisme sur piste
  • Stand de tir olympique : tir
  • Champ de manœuvres de Döberitz : pentathlon moderne
  • Les régates de voile furent disputées dans la ville deKiel

Cérémonie d'ouverture

[modifier |modifier le code]
La cérémonie d'ouverture.

Lacérémonie d'ouverture, orchestrée parRudolf Laban, se déroula le devant les 100 000 spectateurs dustade olympique de Berlin qui assistèrent dans un premier temps au défilé des brigades desJeunesses hitlériennes. Alors que laMarche d’hommage du compositeur allemandRichard Wagner était entonnée par l’orchestre, lechancelierAdolf Hitler pénétra dans le stade sous lesalut nazi des spectateurs[19] et rejoignit dans les tribunes le comteHenri de Baillet-Latour, président duComité international olympique, ainsi que les membres du comité d’organisation.

Un court enregistrement du baronPierre de Coubertin fut diffusé dans l’enceinte :

« L'important aux Jeux olympiques n'est pas d'y gagner, mais d'y prendre part ; car l'essentiel dans la vie n'est pas tant de conquérir que de bien lutter[20]. »

Peu après, Adolf Hitler déclara officiellement ouverts lesJeux olympiques deBerlin, sans autre discours comme le veut l'usage. La flamme entra dans le stade après un relais de plus de 3 000 athlètes. Le dernier porteur du flambeau fut l’athlète allemandFritz Schilgen, qui alluma la vasque olympique. Pour la première fois, laflamme olympique, à l’instigation du professeurCarl Diem, était introduite dans lacérémonie d'ouverture des Jeux. Ce fut aussi le premier grand événement retransmis en direct via latélévision.

Nations participantes

[modifier |modifier le code]
Les nations participant aux Jeux de 1936.
  • Pays participant pour la première fois
  • Pays ayant déjà participé

Les invitations sont lancées par le gouvernement présidé par Adolf Hitler par le biais du comité olympique allemand. L’Espagne, qui entame saguerre civile, déclare forfait le matin même de la cérémonie d’ouverture. Finalement,49 nations participent à ces jeux de Berlin. Cinq d’entre elles apparaissent pour la première fois : l’Afghanistan, lesBermudes, laBolivie, leCosta Rica et leLiechtenstein.

L’Allemagne et lesÉtats-Unis disposent du plus gros contingent de sportifs avec respectivement348 et 310 engagés. LaFrance, laHongrie et leRoyaume-Uni se présentent àBerlin avec plus de deux cents sportifs chacun.

Les 49 délégations participantes
(le nombre de sportifs est indiqué entre parenthèses)
Afrique (2 pays)Amériques (12 pays)Asie (5 pays)Europe (28 pays)Océanie (2 pays)

Compétition

[modifier |modifier le code]

Sports et résultats

[modifier |modifier le code]
Médailles des olympiades de 1936.

Dix-neufsports et129 épreuves composent le programme desJeux olympiques de 1936. Trois nouvelles disciplines olympiques voient le jour : une forme dehandball à onze, lecanoë-kayak et lebasket-ball. Des compétitions devol à voile et debaseball sont disputées en démonstration.

Jesse Owens, le héros des jeux

[modifier |modifier le code]

Lesprinteurnoir-américainJesse Owens fut le héros de ces jeux de Berlin en s'adjugeant quatre médailles d'or sur les quatre épreuves auxquelles il participa[10]. Le sur le100 m, Owens est situé à la deuxième ligne. En quelques foulées, il dispose de tous ses adversaires, et en particulier de son compatrioteRalph Metcalfe pour réaliser le temps de10 s 3. Le lendemain, Owens, âgé alors de23 ans, décroche sa deuxième médaille d'or dans l'épreuve dusaut en longueur sous les yeux d’Adolf Hitler. Dans son duel serré avec l'AllemandLuz Long, il prend l'avantage lors de son dernier essai qui est mesuré à 8,06 m, soit un nouveau record olympique. Le lendemain, l'Américain remporte sa victoire la plus nette sur le200 m en battant de quatre dixièmes (4 m environ) Mark Robinson. Enfin, le triomphe de Jesse Owens[21] s'achève le avec ses partenaires du4 × 100 m américain. Au départ du premier relais, il creuse l'écart sur ses concurrents italiens et allemands. L'équipe desÉtats-Unis remporte la course en établissant un nouveau record du monde en39 s 8 qui tiendra vingt ans.

Les exploits de cetathlète ont d'autant plus de retentissement qu'ils se situent à Berlin en1936 dans le cadre d’une manifestation olympique dont les valeurs clés (culte de l'effort et du corps) résonnent avec le nazisme. Les thèses eugénistes de la supériorité de la race aryenne sur les autres races, les Juifs ou les Noirs[22]sont contredites.

Adolf Hitler avait quitté la tribune afin de ne pas saluer le vainqueur du 100 m, Jesse Owens, parce que celui-ci était Noir. Le premier jour des jeux, Hitler avait félicité que les athlètes allemands, ce qui avait eu pour conséquence que le Comité olympique avait demandé, par souci de neutralité olympique, qu'il félicite tous les athlètes ou aucun. Hitler choisit cette dernière option et ne serra plus la main à aucun athlète durant les jeux[23].

À l'encontre de cette légende, Owens précise dans son autobiographie[24] comment Hitler s'est levé et l'a salué :

« Après avoir passé le chancelier, il surgit en me saluant de la main, je l'ai salué en retour. Je pense que des auteurs ont montré un mauvais goût en critiquant l'homme de l'heure en Allemagne. »

Il ajoute[25] :

« Hitler ne m’a pas snobé. C’est FDR (Franklin Delano Roosevelt) qui m’a snobé. Le président ne m’a même pas envoyé un télégramme de félicitations… »

Lors de l'inauguration du nouveaustade olympique de Berlin en 1984, la veuve de Jesse Owens déclara que son mari avait été plus respecté par les autorités nazies que par les dirigeants de sa propre équipe nationale[26].

Autres faits sportifs

[modifier |modifier le code]

Durant les Jeux olympiques de 1936, leLiechtenstein etHaïti ont découvert qu'ils avaient des drapeaux identiques. En 1937, le Liechtenstein a ajouté une couronne, et Haïti ses armoiries.

L'équipe d'Inde dehockey sur gazon.

Enathlétisme, lesÉtats-Unis remportent près de la moitié des épreuves. L'Américain Glenn Morris s'adjuge le titre alors qu'il participe à son troisième et ultime décathlon. Sa compatrioteHelen Stephens décroche deux médailles d'or au total. Les cinq titresallemands reviennent à des lanceurs. Lemarathon bénéficie de repères kilométriques, qui permettent aux concurrents de mesurer leur effort. Tous les trois kilomètres, des points de ravitaillement bien fournis ont été prévus, avec des points chronométriques qui leur donnent l'écart avec leurs prédécesseurs. Ces dispositions permettent de limiter le nombre d'abandons.

L'équipe de France decyclisme repart de ces jeux avec sept médailles en six épreuves au programme.Robert Charpentier, remporte la course sur route individuelle, le contre-la-montre par équipes et la poursuite par équipes (4 000 m).

Engymnastique, lesAllemands Alfred Schwarzmann et Konrad Frey remportent six titres olympiques au total. Dans l'épreuve du deux de couple d'aviron, l'équipe britannique (Leslie Southwood etJack Beresford[27]) remporte la victoire sur le fil. Âgé de douze ans et demi, le barreur français Noël Vandernotte, obtient deux podiums en deux et quatre barré et devient le plus jeune médaillé de l'histoire desJeux olympiques.

Ennatation, le Japon domine les compétitions (onze médailles au total). Auplongeon, l'Américaine Marjorie Gestring, âgée de treize ans et267 jours, devient la plus jeune championne olympique de l'histoire. Les épreuves d'équitation sont toutes remportées par les cavaliers allemands. En sports collectifs, ces Jeux de Berlin voient le sacre desÉtats-Unis enbasket-ball, de l'Italie enfootball, de l'Allemagne enhandball à onze et de l'Inde auhockey sur gazon.

C'est la dernière année où le sport automobile a été inscrit aux Jeux (en démonstration à Berlin). Sur les125 voitures inscrites, les nombreuses voitures allemandes partaient favorites, accompagnées d'une seule voiture britannique, une Singer Le Mans 1500 pilotée par la BritanniqueBetty Haig, petite nièce du maréchalDouglas Haig. Neuf jours plus tard, elle remportait l'épreuve, devenant ainsi la première femme de l'histoire à battre des hommes à une épreuve olympique.

Sportifs les plus médaillés aux Jeux olympiques d'été de 1936
AthlètePaysSportMédaille d'or, Jeux olympiquesMédaille d'argent, Jeux olympiquesMédaille de bronze, Jeux olympiquesTotal
Jesse OwensDrapeau des États-UnisÉtats-UnisAthlétisme4004
Konrad FreyDrapeau de l'AllemagneAllemagneGymnastique3126
Hendrika MastenbroekDrapeau des Pays-BasPays-BasNatation3104
Alfred SchwarzmannDrapeau de l'AllemagneAllemagneGymnastique3025
Robert CharpentierDrapeau de la FranceFranceCyclisme3003
Guy LapébieDrapeau de la FranceFranceCyclisme2103
Giulio GaudiniItalieEscrime2103

Tableau des médailles

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Tableau des médailles des Jeux olympiques d'été de 1936.

Parmi les quarante-neuf nations qui participent à ces Jeux, trente-deux repartent avec au moins une médaille. Vingt et un de ces pays gagnent au moins une médaille d'or et vingt-neuf remportent plus d'une médaille. L'Allemagne, pays hôte se hisse en tête de ce classement avec quatre-vingt-neuf médailles dont trente-trois en or, vingt-six en argent et trente en bronze[28]. LesÉtats-Unis et laHongrie prennent les deuxième et troisième places avec respectivement cinquante-six et seize médailles. Le tableau ci-dessous répertorie la liste des 10 pays ayant gagné le plus de médailles, il ne prend pas en compte lescompétitions artistiques organisées conjointement aux épreuves sportives, ni les épreuves d'aéronautique et d'alpinisme.

Tableau des médailles
RangNationOrArgentBronzeTotal
1Allemagne (nation hôte)33263089
2États-Unis24201256
3Hongrie101516
4Italie89522
5Finlande76619
France76619
7Suède65920
8Japon64818
9Pays-Bas64717
10Grande-Bretagne47314

Controverse

[modifier |modifier le code]
La similarité entre le salut olympique et lesalut nazi a entretenu la confusion[29].

Une controverse nourrie surgit relative au salut olympique de quelques délégations devant la tribune officielle présidée par Adolf Hitler. Le salut olympique s'inspire du salut dubataillon de Joinville bras tendu puis replié vers le torse ainsi que le justifia Pierre de Coubertin dont les jeux olympiques de 1924 furent les derniers qu'il organisa.

Lors des Jeux olympiques de 1936, laGrèce qui est toujours le premier pays à faire son entrée sur le stade, fit le salut olympique, ainsi que leCanada, laFrance et l'Italie. Majoritairement, les autres nations choisirent de découvrir la tête, de saluer militairement ou de ne pas saluer.

Les nazis assimilèrent le salut olympique au salut fasciste, et crurent à l'adhésion des délégations à leur idéologie, ce qui déclencha des applaudissements nourris et des levées de saluts fascistes en réponse.

Il est à noter que le salut olympique dit « salut de Joinville » a été modifié dix ans après les Jeux olympiques de 1936 mais n'a pas totalement disparu des cérémonies puisque, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux de Munich, la délégation deBolivie le pratiquait encore.

Médiatisation

[modifier |modifier le code]
  • Ce fut aussi l'occasion pourLeni Riefenstahl de réaliser un film d'anthologie sur les Jeux :Les Dieux du stade, tout autant considéré comme un grand classique du cinéma depropagande que novateur par sa façon de filmer les compétitions sportives.
  • Ce furent également les premiers Jeux olympiques de l'histoire retransmis à latélévision[30].
  • La comédieL'as des as (Gérard Oury, 1982) se déroule à Berlin durant les Jeux olympiques. Le héros du film, interprété parJean-Paul Belmondo, est entraîneur de l'équipe française de boxe et se trouve embarqué à sauver une famille juive, avant de croiser la route d'Hitler.

Dans les arts et la culture populaire

[modifier |modifier le code]

Filmographie

[modifier |modifier le code]

Cinéma

[modifier |modifier le code]

Télévision

[modifier |modifier le code]
Téléfilm
[modifier |modifier le code]
Série
[modifier |modifier le code]
  • 2025 :Breslau de Bartosz Janiszewski et Magdalena Żakowska

Documentaires

[modifier |modifier le code]

Galerie d'images

[modifier |modifier le code]
  • La vasque olympique dans les rues de Berlin.
    La vasque olympique dans les rues de Berlin.
  • Statues olympiques à Berlin.
    Statues olympiques à Berlin.
  • Stade olympique de Berlin, le 1er août 1936 (vu depuis LZ 129 Hindenburg).
    Stade olympique de Berlin, le (vu depuisLZ 129 Hindenburg).
  • La cloche olympique de Berlin (Olympiaglocke).
    La cloche olympique de Berlin (Olympiaglocke).
  • Tableau des résultats des Jeux olympiques de 1936, affiché dans le stade, en 2010.
    Tableau des résultats des Jeux olympiques de 1936, affiché dans le stade, en 2010.
  • Tableau des résultats des Jeux olympiques de 1936, affiché dans le stade, en 2010 (seconde partie).
    Tableau des résultats des Jeux olympiques de 1936, affiché dans le stade, en 2010 (seconde partie).

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. Caroline M. Solomon,Avery Brundage and the 1936 Olympic Games, mémoire en histoire,université Concordia, 1995.
  2. Kim Perron,La révolution culturelle nazie vue par la presse française entre 1933 et 1939, mémoire en histoire,université de Sherbrooke, 2010.
  3. Jean-Marie Brohm,1936, Les Jeux olympiques à Berlin,André Versaille éditeur, 2008.
  4. Jean-Julien Ezvan,« Le CIO et les JO de Pékin : l'Analyse de Jean-Julien Ezvan »,Le Figaro,.
  5. Éric Monnin et Christophe Maillard,Pour une typologie du boycottage aux Jeux Olympiques, Paris,Presses universitaires de France, 2015 passage=173-198(lire en ligne).
  6. André Guenot, Denis Jallat et Benoît Caritey,Dans les politiques au stade, Rennes,Presses universitaires de Rennes,(lire en ligne),p. 125-143.
  7. Le Monde, supplément livres,.
  8. Jacque Dumont,Socio-histoire et épistémologie des activités physiques et sportives, Paris, Ellipses,, 259 p.(ISBN 2340020395 et978-2340020399),p. 66
  9. Jean Lacouture,Pierre Mendès-France, Paris,Éditions du Seuil, 1981,p. 87.
  10. a etb« Propagande olympique : l'Allemagne nazie à travers les jeux de 1936 », surRTBF(consulté le).
  11. Jérôme Bimbenet,Leni Riefenstahl, la cinéaste d'Hitler, Paris, Tallandier,, 334 p.(ISBN 979-10-210-0381-1),p. 141
  12. Voir le discours préparatoire avant l'évènement de P. de Coubertin, alors président honoraire du CIO : « Dès aujourd'hui, je veux remercier le gouvernement et le peuple allemands pour l'effort dépensé en l'honneur de la onzième Olympiade » Archives radio, Paris, INA cité dans M. Méranville,Sport, malédiction des Noirs, Calmann-Lévy, 2007. Consultable sur Google Books. Allocution tenue à l'occasion d'émissions de campagne publicitaire en faveur de Jeux.
  13. J.-M. Brohm,1936 : Les Jeux olympiques à Berlin, André Versaille éditeur, 2008. voirp. 16, par exemple.
  14. Michel Caillat,Le Sport, éditions Le Cavalier bleu.
  15. Daniel Bermond,Pierre de Coubertin, Perrin, 2008,p. 362.
  16. William Audureau, « Le relais de la flamme olympique est-il une invention des nazis ? », surLeMonde.fr,les décodeurs,(consulté le)
  17. Retour sur les Jeux de Berlin
  18. Jean-Marie Brohm,1936 Jeux Olympiques à Berlin, Bruxelles, A.Versaille Éditeur,
  19. Berlin, un soir d’août 1936,Sportvox,.
  20. Citations de Pierre de Coubertin, ambassade de Grèce.
  21. Biographie de Jesse Owens sur le site du CIO.
  22. Jean-Philippe Lustyk, « JO de Berlin 36, la grande illusion », surFrance5(consulté le).
  23. (en) Rick Shenkman:Adolf Hitler, Jesse Owens and the Olympics Myth of 1936. In: History News Network, (également in Rick Shenkman:Legends, Lies and Cherished Myths of American History. Morrow, New York 1988).
  24. L'Histoire de Jesse Owens, autobiographie, 1970.
  25. « Les petites histoires de Rodrigo : Jesse Owens, le champion noir qui osa défier Hitler », surRTBF(consulté le)
  26. Pascal Boniface, « JO Politiques - Sport et relations internationales », surGoogle Books - aperçu (page 63)(consulté le)
  27. Biographie de Jack Beresford sur le site du CIO
  28. Tableau des médailles des jeux de 1936, site du CIO.
  29. Salut olympique et salut nazi,Historia,no 803,.
  30. « Le premier grand événement retransmis à la télévision », surFranceOlympique.com(consulté le)

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]
v ·m
Disciplines officielles
Disciplines de démonstration
v ·m
Afrique
Amérique
Asie
Europe
Océanie
v ·m
OrganisationAnneaux olympiques
Jeux
Histoire
Symboles
v ·m
Annulés en raison de laPremière Guerre mondiale ;Annulés en raison de laSeconde Guerre mondiale ;§Reportés à 2021 en raison de lapandémie de Covid-19
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Jeux_olympiques_d%27été_de_1936&oldid=230268022 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp