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Lejeu de billes est unjeu très courant dans lesécoles. La façon la plus classique d'y jouer consiste à lancer sa bille sur celle de l'adversaire afin de l'obtenir. Lacollection et la recherche de billes rares jouent un rôle important dans le jeu. Le jeu de billes est répertorié à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France depuis 2012[1].
Enfants romains jouant aux noix, détail d'un sarcophage d'enfant vers 270-300. Musée Pio Clementino, Vatican.
L'origine du jeu de billes reste inconnue. Des billes d'argile ont été découvertes dans des tombes égyptiennes datant du début duIIIe millénaire mais il est difficile de faire un lien avec le jeu[2]. La première apparition connue du jeu semble remonter à laGrèce antique où l'on pratiquait laτροππα /troppa ; le but du jeu était de lancer un maximum de petits objets ronds dans un trou. Pareillement, les Romains jouaient aux noix (nucibus ludere) ou à l'orca, jeu où il fallait lancer desnoix ou desnoisettes dans un vase ou un cornet à dés (orca en latin)[3].
Entre leMoyen Âge et laRenaissance, la bille devient un objetartisanal en verre. Certains maîtresverriersvénitiens auraient en effet produit des billes auXIVe siècle[4],[3]. Enbois oumétal, de forme grossièrement sphérique, elles sont alors appelées gobilles. Toutefois, malgré cette évolution progressive de la bille, ce n'est qu'auXVe siècle que les jeux s'organisent et que les règles se mettent en place, de façon orale.
AuXVIIIe siècle, les billes s'arrondissent parfaitement. Les matériaux de fabrication, quant à eux, se multiplient ; tout d'abord en terre, la bille peut également être de verre, de pierre, d'agate, demarbre, etc.
Le premier à jouer lance sa bille le plus près possible du trou. Le deuxième fait de même. Si les deux billes entrent dans le trou la première fois, on recommence au début. Sinon à tour de rôle les joueurs essayent de rentrer une bille dans le trou à l'aide de son doigt. S'il réussit il rejoue, s'il ne réussit pas c'est à l'autre. Le joueur qui fait rentrer les deux billes gagne. Si chacun fait entrer une bille, cela fait égalité. On a parfois le droit de tirer directement et de mettre des murs.
Il existe également une variante dans laquelle le gagnant est celui qui fait rentrer la dernière bille en jeu dans le trou.
La règle de la tic, ou tiquette (Ouest de la France), est très simple. Celui qui arrive à toucher la bille de l'autre gagne. Et on peut faire des paris : quand on touche la bille de l'autre, on gagne la bille de l'adversaire. La partie de bille est alors une "vraie" ; sans pari, on joue "à la fausse".
Elle se joue à deux, il faut tracer un circuit. Un joueur lance une bille devant lui. L'autre joueur lance la sienne. Le premier à être arrivé au bout du circuit gagne la bille de l'autre.
Nom originaire du Béarn ou de la Vendée, venant du catalan, signifie le trou, le creux, la grotte…Hautement stratégique, véritable jeu d'échecs de la bille, la clotte, qui tient à la fois du golf et du billard, se pratique sur un terrain quelconque, plus ou moins accidenté, entre un nombre variable de joueurs, individuellement ou par équipes. La clotte proprement dite, d'où le jeu tire son nom, est un creux dans le sol que chaque joueur tentera d'atteindre pour gagner un point, et un tour supplémentaire à jouer.
La particularité de la clotte est qu'un joueur dont la bille frappe celle d'un autre peut compter autant de points que le nombre de pieds (au sens propre) qui sépare sa bille de celle de son adversaire. Ce jeu exige donc une force et une technique particulières lors du lancer de la bille, lequel doit se faire uniquement avec le pouce, sans aucun mouvement de la main.
Si la bille d'un joueur entre dans « la clotte », celui-ci gagne un point et un tour supplémentaire à jouer. Le score atteint par un joueur lui donne également certains avantages, c'est-à-dire qu'il peut s'avancer avant de tirer d'une distance d'une main (à 12 points), de deux mains (à 42 points), voire de trois mains (à 72 points).Le gagnant est le premier qui atteint 100 points.
bande de trouvaille : utilisée lorsqu'on est le premier à apercevoir une bille égarée et que l'on veut s'en affirmer le propriétaire.
la chique : expression désignant l'acte pendant lequel le joueur lance sa bille et la touche.
queuter (à la clotte) : abuser, soit en avançant exagérément sa main avant de lancer sa bille, soit en allongeant subtilement la distance mesurée lorsque le joueur a droit à une, deux ou trois mains.
carreau (à la clotte) : lorsque la bille d'un joueur frappe celle d'un autre et reste sur place.
Quiner, quiner à sec : gagner une bille sur son adversaire, tout lui prendre.
Les billes classiques sont faites de verre plus ou moins teint, décorées en leur centre par une ou plusieurs bandes colorées que l'on aperçoit par transparence. Certaines billes sont faites de verre multicolore, plus ou moins opaque, pouvant aller jusqu'à l'apparence de laporcelaine. D'autres, qui commencent à prendre plus de valeur, sont faites deterre cuitevernie.
En fonction de leur décor et de leur conformation, elles portent souvent un nom :
l’abeille
l’agate
l’araignée
l’arc en ciel
l’ASM
le barouleau
la basket-ball
la bulle d’eau
le canari
le caramel
le chien
la cartache / le maillet (en Belgique: grosse bille de verre ou de plomb)
Les billes plates sont appelées « billes chinoises » : elles se présentent en fait comme une sorte depalet, et peuvent servir de décoration dans un aquarium.
Créée en1876 dans laDrôme par Alexandre Barral, la société familiale commença par fabriquer des billes en pierre, avant de se lancer en1928 dans la production de billes en terre cuite. Celle-ci cesse en1935 et durant laSeconde Guerre mondiale, la pénurie de combustible conduisant à abandonner la cuisson. Les billes sont désormais fabriquées avec un mélange dechaux et deciment artificiel, mais on continue de les appelerbilles en terre. Face à la concurrence des billes en verre d'origine asiatique ou américaine, les Barral sont contraints à fermer l'usine en1984. De1985 à1998, la bille reste présente dans la région par l'intermédiaire du musée qui lui est consacré, exploité par la famille Guilhot, propriétaire du bâtiment. En1998, Monsieur Desbois relance la production de billes en terre en créant la société Billes et Traditions, mais des difficultés économiques le contraignent à fermer finfévrier 2009. L'usine a été rachetée (machines et savoir-faire) par M. Yves Renou et s'est installée près deLimoges, àSaint-Maurice-les-Brousses, enHaute-Vienne, depuismars 2009.
Au sein du bâtiment d'origine àMirabel-et-Blacons, le musée de la bille est aujourd'hui géré par l'association « L'Usine à Billes », qui a pour but sa réhabilitation et la rénovation du bâtiment. Il retrace l’histoire des fabriques drômoises (Saoû,Cobonne et Mirabel-et-Blacons) qui ont été les principales usines françaises de billes à jouer.
La collection de billes est un passe-temps apprécié par des milliers de personnes dans le monde.Les billes sont classées par de nombreux facteurs, comme l'état, la taille, le type, le fabricant ou l'artisan, l'âge, le style, les matériaux, la rareté, et l'existence d'emballage d'origine. Une bille de valeur est essentiellement déterminée par son type, sa taille, et son charme, tout ceci associé à laloi de l'offre et la demande. Les billes rares peuvent avoir autant de valeur que celles qui sont de très bonne qualité. Les dégâts de surface (caractérisés par le manque de verre, comme les copeaux ou les puits) réduisent généralement la valeur de 50 % ou plus.En raison du marché important, il existe de nombreuses activités dérivées qui ont vu le jour, tels que la vente de nombreux livres et guides, des sites web consacrés à des enchères en direct de billes seulement, et des rassemblements de collectionneurs. En outre, de nombreux artisans produisent des billes de verre réservées aux collectionneurs, avec certaines ventes qui atteignent des centaines de dollars[7].
Les billes sont fabriquées en utilisant différentes techniques. Les types de fabrication peuvent être classées en deux catégories générales : faits à la main et faits à la machine. À l'origine, toutes les billes étaient faites à la main. Les billes enpierre ou enivoire peuvent être façonnées par broyage.
D’après Corinne Jacquemin, les États-Unis produiraient un million de billes par jour[8]. Selon Bernard Jame, les Français achèteraient 53 millions de billes par an[4].
Pendant les années de pénurie, sous l'Occupation, les billes en terre étaient courantes et ordinaires, parfois dédaignées. Les billes en verre leur étaient nettement préférées. Après 1942, les billes sont devenues en certains lieux si rares qu'on ne jouait plus qu'avec des noyaux de cerises. Ailleurs, on pouvait jouer avec des billes de galle de chêne, bien qu'elles fussent trop légères.
Haydée Silva,Éléments pour une étude historique des billes et des jeux de billes, 2011, 13 p. in: Plus Editions SAS.LeWebPédagogique [En ligne]. lewebpedagogique.com/jeulangue/files/2011/01/Billes.pdf
Corinne Jacquemin,Tous les jeux de billes, Éditions Buissonnières,, 63 p.
Claude Texier,Les billes, Hachette jeunesse/Le petit collectionneur, 1995, 44 p.
Haydée Silva,Éléments pour une étude historique des billes et des jeux de billes, 2011, 13 p. in: Plus Editions SAS.LeWebPédagogique [En ligne]. lewebpedagogique.com/jeulangue/files/2011/01/Billes.pdf