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Jersiais

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Ne doit pas être confondu avecFrançais de Jersey ouJersiaise.

Jersiais
Jèrriais
PaysJersey,Sercq (sercquiais)
Nombre de locuteursJersey : 1 700 (2011)[1]
Total : 18 920[1]
TypologieSVO
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielleDrapeau de JerseyJersey (reconnu en tant que langue régionale)
Codes de langue
IETFnrf-JE
ISO 639-3nrf [2]
Étenduelangue individuelle
Typelangue vivante
Linguasphere51-AAA-hc
Glottologjerr1238
État de conservation
Éteinte

EXÉteinte
Menacée

CREn situation critique
SESérieusement en danger
DEEn danger
VUVulnérable
Sûre

NENon menacée
Languesérieusement en danger (SE) au sens de l’Atlas des langues en danger dans le monde
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Extrait en jersiais, avec récitation deMan Bieau P'tit Jèrri par Ben Spink, professeur de jersiais.
Stand avec une banderole « Jèrriais OK! »
Stand de langue jersiais lors de la Faîs'sie d'Cidre (la fête du cidre).
Collecteur pour le recyclage
Collecteur pour le recyclage en langue jersiaise à Saint-Hélier.

Lejersiais (en jersiais et enanglaisJèrriais et parfois appelé enfrançais « normand de Jersey ») est ledialectenormand utilisé sur l'île anglo-normande deJersey.

Situation actuelle à Jersey

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La langue insulaire n'a été reconnue comme langue officielle par le gouvernement de l'île que le. Avant cette date, seuls l'anglais et lefrançais étaient langues officielles sur l'île[3].

La langue jersiaise est également reconnue en tant que langue régionale des Îles Britanniques dans le cadre duConseil Britannique-Irlandais (avec leguernesiais, l'irlandais, legallois, l'écossais, lescots, lescots d'Ulster, lemannois et lecornique.)

L'enseignement facultatif du jersiais se fait dans les écoles de Jersey. Environ deux cents enfants apprennent le jersiais dans les écoles élémentaires de l'île.

On retrouve des éléments du jersiais dans latoponymie normande de l'île, ainsi que dans des noms de rue.

On voit de lasignalétique bilingue dans les musées de Jersey, à l'aéroport, dans les gares maritimes et dans les paroisses.

Selon le recensement de 2011, 1 700 personnes[1] (sur 97 857 habitants, soit 1,7 % de la population) parlaient le jersiais habituellement ou parfois. Selon les enquêtes jusqu'à 15 % de la population ont une compréhension de la langue. Pour la première fois, on a remarqué en 2001 une croissance de l'usage de la langue chez les enfants et les jeunes gens.

Un site web en langue jersiaise existe,Les Pages Jèrriaises. Ce site offre de nombreuses informations diverses culturelles et linguistiques sur lalangue normande de Jersey.

Il ne faut pas confondre le jersiais et lefrançais de Jersey, langue officielle. Le français est toujours utilisé pour désigner les fonctions officielles :connétable,vingtenier,centenier,procureur du Bien Public, etc.

Le jersiais en Gaspésie

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LaGaspésie, région orientale duQuébec, est probablement le seul endroit au monde en dehors l'île deJersey où la langue jersiaise s'est imposée.

Des immigrants jersiais, arrivés enGaspésie, en terrefrançaise, ont pu établir une communauté jersiaise forte et parler le jersiais, au moment où à Jersey l'éducation devenait obligatoire et seulement en anglais.

Au milieu duXIXe siècle, les Jersiais étaient nombreux en Gaspésie et leur langue, lejèrriais, était parlée couramment, principalement àRivière-au-Renard, jusqu'àPaspébiac, dans labaie des Chaleurs.

Lejèrriais participait alors à deux cultures, lafrançaise et l'anglaise. Dans les commerces, on employait la langue jersiaise afin que les habitants, qu'ils soient français ou anglais, comprennent mot aux échanges entre les commis.

Lejèrriais est encore parlé dans les années 1960 mais lefrançais a maintenant largement pris le dessus. Il existe toutefois une Société des Jersiais et Guernesiais de laGaspésie et des emprunts au jèrriais existent toujours dans le français populaire parlé dans certaines régions de la Gaspésie.

Littérature

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Le JersiaisWace est considéré comme fondateur de la littérature jersiaise auXIIe siècle.

Mais il ne reste que quelques bribes de la langue écrite avant l'introduction de l'imprimerie à Jersey en1783. Dès les premières revues et journaux imprimés à Jersey, on retrouve des lettres, des articles et des vers en jersiais.

La première poésie imprimée et datée (1795) sera une annonce publicitaire rimée pour du tabac au nom deMatthew Le Geyt (1777-1849), auteur également de vers satiriques sur la vie militaire et sociale de l'époque.

Sir Robert Pipon Marett
Laelius (Messire Robert Pipon Marett)

Robert Pipon Marett, poète, avocat, journaliste etbailli de Jersey (1820-1884), jouait un rôle important dans la standardisation de l'orthographe. Il avait proposé l'orthographe du français comme base – la langue française étant à l'époque seule langue officielle de l'administration à Jersey. SaFille Malade fut citée parFrançois-Victor Hugo dans son livreLa Normandie inconnue.

Pendant son exil à Jersey,Victor Hugo s'intéressait à la langue des pêcheurs insulaires et accueillait les auteurs du pays. Il trouvait un sympathisant dans le poète Philippe Asplet (1818 -1893). À Jean Sullivan (1813-1899), auteur jersiais, Hugo a écrit en1864 que le jersiais est une « précieuse langue locale » et dans sonArchipel de la Manche, Hugo a écrit : « Quant au patois, c'est une vraie langue, point méprisable du tout. Ce patois est un idiome complet, très riche et très singulier. »

Augustus Asplet Le Gros (1840-1877) écrivait des vers lyriques sur les thèmes de la femme, du patriotisme jersiais et des scènes de genre. Éditeur d'une petite revue annuelle de poésie, il encourageait une littérature sérieuse en jersiais. Il a travaillé, avec l'écrivain jersiaisPhilippe Langlois, à un dictionnaire qui a servi de base auGlossaire du Patois Jersiais édité par la Société jersiaise en1924.

Edwin John Luce (1881-1918), rédacteur du journalLa Nouvelle Chronique de Jersey, écrivait des vers satiriques.

Philippe Le Sueur Mourant (1848-1918) écrivait des séries d'articles pour les journaux et almanachs qui racontaient les aventures de personnages typiquement jersiais, tout d'abord des campagnards et puis à partir de1911 des Jersiais naïfs en ville face à l'anglicisation croissante de la société.

George William de Carteret (1869 -1940), journaliste, écrivait un feuilleton hebdomadaire dans les journaux de Jersey depuis la fin duXIXe siècle jusqu'à l'occupation allemande. Il inventa le personnage duCaouain (chouette) qui commentait les élections, les administrations paroissiales et le bavardage du coin de Jersey. L'anglicisme et l'informalité de sa langue sont marqués.

George Francis Le Feuvre
George Francis Le Feuvre, « George d'la Forge », 29.9.1891 - 27.10.1984, Auteur en langue Jèrriaîthe

George Francis Le Feuvre (1891 -1984) qui écrivait sous le nom deGeorge d'la Forge émigra auCanada après laPremière Guerre mondiale et à la suite devint citoyen desÉtats-Unis, mais entre la fin de laSeconde Guerre mondiale et sa mort, il envoyait une lettre hebdomadaire en jersiais aux journaux de Jersey - des commentaires sur le monde, la politique américaine, mais surtout des mémoires de sa jeunesse à Jersey et le monde disparu de son enfance. Déraciné mais patriote, il gardait un conservatisme et un purisme dans sa langue, surtout influencé par lalexicographie de Fraînque Le Maistre.

Fraînque Le Maistre (1910-2002), fermier, entama avec l'aide deJean Dorey, le travail d'un dictionnaire encyclopédique du jersiais qui fut publié en1966 avec la participation financière des États de Jersey à l'occasion des 900 ans de laConquête de l'Angleterre. Le Maistre, honoré par lesAcadémies de Caen et d'Uppsala, par la Reine Elizabeth II et par la République française, a également longtemps été rédacteur de la revue trimestrielle en jersiais. Défenseur de la vieille langue, il se battait contre l'anglicisme et lanéologie au point de promouvoir desgallicismes et des archaïsmes. Il était poète assez médiocre, mais c'est surtout ses recherches entoponymie et sur le lexique du jersiais qui lui servent de monument.

Amélia Perchard (1921-2012) est écrivain, dramaturge, poétesse et auteur en langue jersiaise dont les pièces font partie de l'histoire duthéâtre à Jersey.

Historique

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Panneau en anglais, français et jersiais
Un panneau à Saint-Hélier explique le patrimoine linguistique, de l'anglais, du français et du jersiais, des noms de rue.
Panneau à l'aéroport de Jersey
Annonce de bienvenue en jersiais à l'aéroport de Saint-Hélier.
Trois personnes présentent un dictionnaire
Vente duDictionnaithe Jèrriais-Angliais.

En933, Jersey fut incorporé dans le territoire duduché de Normandie. Le normand est arrivé, mais le début d'un développement autonome devait attendre la division de la Normandie en1204.

Le jersiais contient des mots d'origine scandinave, tels que :

  • greune (rocher en mer juste au-dessous de la surface à marée basse)
  • hèrnais (charrette)
  • graie (préparer)
  • hague (cenelle)
  • mielle (dune)
  • bel (cour)
  • hougue (monticule)
  • haûgard (enclos pour les tas de grain)

Lesercquiais, langue normande deSercq, est descendu du jersiais apporté à Sercq auXVIe siècle lors de la colonisation de l'île — inhabitée à cette époque — par des familles jersiaises.

Depuis des siècles, les Jersiaisempruntent des mots à l'anglais. Les servantes venues de la campagne travailler dans des maisons d'Anglophones en ville avaient appris des mots tels que :

  • sâsse-paine (casserole, desaucepan)
  • scrober (nettoyer à la brosse, descrub)
  • ticl'ye (bouilloire, detea kettle)
  • coutchi (cuisiner, decook)
  • ouâchinner (agiter le linge dans de l'eau savonnée, dewash)

Depuis, la technologie a introduit des mots commela bike (le vélo),la motorbike (la moto),stèrter (démarrer, destart) etdêpliodgi (débrancher, deplug).

On retrouve descalques d'expressions anglaises:

  • applyitchi pouor eune dgiabbe (faire une demande d'emploi, deapply for a job)
  • être întérêssi dans tchiquechose (s'intéresser à quelque chose,be interested in something)
  • i' couothit hors (il est sorti en courant, dehe ran out)

Le français a influencé le lexique du jersiais par de nombreux emprunts. Notamment, le motgarçon a remplacé le mothardé, bien quehardelle continue une existence en parallèle à côté defil'ye.

On retrouve un petit nombre de mots d'originebretonne ; par exemple, le motpihangne (araignée de mer) vient debihan (petit),quédaine (vite) degaden (lièvre).

La première étude grammaticale du jersiais (Jersey : Ses Antiquités M. De La Croix), publiée en1859, fut suivie par la première anthologieRimes et Poésies Jersiaises en1865.

UnGlossaire du Patois Jersiais écrit pendant la seconde moitié duXIXe siècle fut publié en1924. C'est cet ouvrage qui inspira le jeune Le Maistre dans son travail lexicographique.

  • Revue trimestrielle en jersiais depuis1952.
  • LeDictionnaire Jersiais-Français publié en1966.
  • Vocabulaire Anglais-Jersiais publié en1972.
  • Grammaire,Lé Jèrriais pour tous, publiée en1985.
  • Méthodes d'apprentissage scolaire en2000 -2004
  • Anglais-jersiais de poche en2003
  • LeDictionnaithe Jèrriais-Angliais en2005

Phonétique

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Panneau de La Nethe rue
« La rue noire » à Saint-Ouën, Jersey : ce nom de rue montre le /th/ jersiais
Panneau du musée des traditions rurales de Jersey
Le musée de la vie à la campagne (le musée des traditions rurales de Jersey).
Carte de Jersey montrant les paroisses
Les paroisses de Jersey en jersiais.

L'une des particularités du jersiais est le /th/ qui distingue la langue de celle deGuernesey et du normand continental.

/th/
jersiaisfrançais
mouaithemûre
liéthielecture
ouothinnerse tracasser
pithotoie

Le « l mouillé », qui s'écrit en guernesiais et en normand continentalll, s'écrit en jersiais soitli soitly,l'y :

l mouillé
jersiaisfrançais
tabl'yetable
plyiepluie
cliavépanier pour la pêche du homard
bliatchinnercirer les chaussures

Au début duXIXe siècle on trouve le signew utilisé afin de représenter le phonème /w/ (comme on le fait enwallon ou en anglais, par exemple) mais à la suite l'orthographe normalisée a imposé un signeou :

/w/
jersiaisfrançais
bouanbon
ouothelleoreille
ouasseraboyer
achouêmiassommer

On reconnaît leou dans des mots empruntés et adaptés de l'anglais, tels que:ouadgîn (camion, dewagon),oualipe (coup de poing, dewallop),souîndgi (lancer, deswing) etbaûsouîn (maître d'équipage, deboatswain)

Il existe des différences dialectales entre les paroisses de l'ouest et de l'est, ainsi que quelques variations lexicales.

Variations lexicales
jersiais de l'ouestjersiais de l'estfrançais
pônchetpaûchipouce
bandéhaûlinnecorde attachée au panier de pêche du homard
pêtreairangniearaignée
tchênellegliandgland
paînfaisbênardeberce

Lagémination est représentée dans l'orthographe par untrigrammeconsonne-apostrophe-consonne. Par exemple,t't,ch'ch,s's,th'th. On retrouve la gémination surtout dans les noms verbaux et la conjugaison des verbes au futur et au conditionnel :

  • la faîs'sie (action de faire) ;
  • la donn'nie (action de donner) ;
  • la brîng'gie (action de balayer ou brosser) ;
  • ou pâl'la (elle parlera) ;
  • j'féth'thêmes (nous repasserions, nous ferrerons un cheval) ;
  • ou c'mench'chez (vous commencerez) ;
  • ou much'chêtes (vous cacheriez).

Conjugaison

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Panneau de l'école bilingue St Mary's School
Panneau d'école bilingue jersiais-anglais.
  • Le subjonctif se perd actuellement en langue parlée.
  • i'/il représente le masculin et le féminin au pluriel.
  • Le progressif existe au passé et au futur ainsi qu'au présent.
  • Le prétérit parle d'action finie ; le parfait parle d'action liée au présent.

Verbe auxiliaire

aver - avoir
présentprésent progressifparfaitprétéritimparfaitfutur composéfuturconditionnel
j'aij'sis à averj'ai ieuj' eusj'avaisj'm'en vais averj'éthaij'éthais
tu'astu'est à avertu'as ieutu'eustu'avaistu t'en vas avertu'éthastu'éthais
il ail est à averil a ieuil eutil avaiti' s'en va averil éthail éthait
oulle aoulle est à averoulle a ieuoulle eutoulle avaitou s'en va averoulle éthaoulle éthait
j'avonsj'sommes à averj'avons ieuj'eûnmesj'avêmesj'nos n'allons averj'éthonsj'éthêmes
ous avezous êtes à averous avez ieuous eûtesous avêtesou vos n'allez averous éthezous éthêtes
il' onti' sont à averil' ont ieuil' eûtentil' avaienti' lus en vont averil' éthontil' éthaient

Les verbes en « -ch-, -d-, -g-, -l-, -n-, -rr-, -ss-, -s-, -t-, -th- » sont géminés au futur et au conditionnel :

cachi - conduire
présentprésent progressifparfaitprétéritimparfaitfutur composéfuturconditionnel
j'cachej'sis à cachij'ai cachij'cachisj'cachaisj'm'en vais cachij'cach'chaij' cach'chais
tu cachetu'est à cachitu'as cachitu cachistu cachaistu t'en vas cachitu cach'chastu cach'chais
i' cacheil est à cachiil a cachii' cachiti' cachaiti' s'en va cachii' cach'chai' cach'chait
ou cacheoulle est à cachioulle a cachiou cachitou cachaitou s'en va cachiou cach'chaou cach'chait
j' cachonsj'sommes à cachij'avons cachij'cachînmesj'cachêmesj'nos n'allons cachij'cach'chonsj' cach'chêmes
ou cachizous êtes à cachious avez cachiou cachîtesou cachêtesou vos n'allez cachiou cach'chezou cach'chêtes
i' cachenti' sont à cachiil' ont cachii' cachîtenti' cachaienti' lus en vont cachii' cach'chonti' cach'chaient
acater - acheter
présentprésent progressifparfaitprétéritimparfaitfutur composéfuturconditionnel
j'acatej'sis à acaterj'ai acatéj'acatisj'acataisj'm'en vais acaterj'acat'taij'acat'tais
tu'acatetu'est à acatertu'as acatétu'acatistu'acataistu t'en vas acatertu'acat'tastu'acat'tais
il acateil est à acateril a acatéil acatitil acataiti' s'en va acateril acat'tail acat'tait
oulle acateoulle est à acateroulle a acatéoulle acatitoulle acataitou s'en va acateroulle acat'taoulle acat'tait
j'acatonsj'sommes à acaterj'avons acatéj'acatînmesj'acatêmesj'nos n'allons acaterj'acat'tonsj'acat'têmes
ous acatezous êtes à acaterous avez acatéous acatîtesous acatêtesou vos n'allez acaterous acat'tezous acat'têtes
il' acatenti' sont à acateril' ont acatéil' acatîtentil' acataienti' lus en vont acateril' acat'tontil' acat'taient
viagi - voyager
présentprésent progressifparfaitprétéritimparfaitfutur composéfuturconditionnel
j'viagej'sis à viagij'ai viagij'viagisj'viageaisj'm'en vais viagij'viag'geaij' viag'geais
tu viagetu'est à viagitu'as viagitu viagistu viageaistu t'en vas viagitu viag'geastu viag'geais
i' viageil est à viagiil a viagii' viagiti' viageaiti' s'en va viagii' viag'geai' viag'geait
ou viageoulle est à viagioulle a viagiou viagitou viageaitou s'en va viagiou viag'geaou viag'geait
j' viageonsj'sommes à viagij'avons viagij'viagînmesj'viagêmesj'nos n'allons viagij'viag'geonsj' viag'gêmes
ou viagizous êtes à viagious avez viagiou viagîtesou viagêtesou vos n'allez viagiou viag'gezou viag'gêtes
i' viagenti' sont à viagiil' ont viagii' viagîtenti' viageaienti' lus en vont viagii' viag'geonti' viag'geaient

Les autres verbes réguliers en « -er » :

freunmer - fermer
présentprésent progressifparfaitprétéritimparfaitfutur composéfuturconditionnel
j'freunmej'sis à freunmerj'ai freunméj'freunmisj'freunmaisj'm'en vais freunmerj'freunm'thaij'freunm'thais
tu freunmetu'est à freunmertu'as freunmétu freunmistu freunmaistu t'en vas freunmertu freunm'thastu freunm'thais
i' freunmeil est à freunmeril a freunméi' freunmiti' freunmaiti' s'en va freunmeri' freunm'thai' freunm'thait
ou freunmeoulle est à freunmeroulle a freunméou freunmitou freunmaitou s'en va freunmerou freunm'thaou freunm'thait
j'freunmonsj'sommes à freunmerj'avons freunméj'freunmînmesj'freunmêmesj'nos n'allons freunmerj'freunm'thonsj'freunm'thêmes
ou freunmezous êtes à freunmerous avez freunméou freunmîtesou freunmêtesou vos n'allez freunmerou freunm'thezou freunm'thêtes
i' freunmenti' sont à freunmeril' ont freunméi' freunmîtenti' freunmaienti' lus en vont freunmeri' freunm'thonti' freunm'thaient

Les verbes en « -tchi » et « -dgi » font une alternance « tch/qu » ou « dg/gu »

coutchi - cuisiner
présentprésent progressifparfaitprétéritimparfaitfutur composéfuturconditionnel
j'couquej'sis à coutchij'ai coutchij'coutchisj'coutchaisj'm'en vais coutchij'couqu'thaij'couqu'thais
tu couquetu'est à coutchitu'as coutchitu coutchistu coutchaistu t'en vas coutchitu couqu'thastu couqu'thais
i' couqueil est à coutchiil a coutchii' coutchiti' coutchaiti' s'en va coutchii' couqu'thai' couqu'thait
ou couqueoulle est à coutchioulle a coutchiou coutchitou coutchaitou s'en va coutchiou couqu'thaou couqu'thait
j'coutchonsj'sommes à coutchij'avons coutchij'coutchînmesj' coutchêmesj'nos n'allons coutchij'couqu'thonsj'couqu'thêmes
ou coutchizous êtes à coutchious avez coutchiou coutchîtesou coutchêtesou vos n'allez coutchiou couqu'thezou couqu'thêtes
i' couquenti' sont à coutchiil' ont coutchii' coutchîtenti' coutchaienti' lus en vont coutchii' couqu'thonti' couqu'thaient

Exemples de phrases

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Panneau avec l'inscription « À bèntôt, et à la préchaine »
« À bientôt, à la prochaine fois » panneau en jersiais au port de Saint-Hélier.
  • Tch'est qu'ch'est l'Jèrriais ? : qu'est-ce que le jersiais ?
  • Ch'est la vielle langue d'Jèrri : c'est la langue ancestrale de Jersey
  • Tchi temps qu'j'avons? : quel temps fait-il?
  • I' fait caud aniet : il fait chaud aujourd'hui
  • Tch'est qu'est vot' nom? : comment vous appelez-vous?
  • Coumme est qu'ous êtes? : comment allez-vous?
  • Tchille heuthe qu'il est? : quelle heure est-il?
  • À bétôt : au revoir
  • Mèrcie bein des fais : merci beaucoup
  • Lâtchiz-mé : laissez-moi
  • chennechîn : ceci
  • ch't'î-chîn : celui-ci

Hymne à Jersey

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Y'a un coin d'tèrre qué j'aime, qué j'n'oubliéthai janmais -
Dans mes pensées tréjous preunmyi -
Car jé n'vai rein à compather à ses bieautés
Dans touos mes viages à l'êtrangi.
Jèrri, man paradis, pus belle taque souos l'solé -
Qué j'aime la paix dé chu Jèrri!
L'amour lé veurt, j'ai si envie dé m'en r'aller
Èrvaie man chièr pétit pays.

Man bieau p'tit Jèrri, la reine des îles -
Lieu dé ma naissance, tu m'pâsse bein près du tchoeu;
Ô, tchi doux souv'nîn du bouôn temps qu'j'ai ieu
Quand j'pense à Jèrri, la reine des îles!

Jé connais touos tes charmes; et combein qu'j'en ai joui
Auve eun-é chiéthe anmie, aut' fais!
Quand même qué pouor achteu jé n'sais pon tout près d'lyi,
N'y'a rein qu'Jèrri dans mes pensées.
Et pis, comme tout bouôn Jèrriais, dans l'fond dé man tchoeu
J'ai grand' envie dé m'en r'aller
Dans l'île tchi m'a donné tant d'amour et d'bonheu,
Èrvaie ma chiéthe et man siez-mé.

Man bieau p'tit Jèrri, la reine des îles -
Lieu dé ma naissance, tu m'pâsse bein près du tchoeu;
Ô, tchi doux souv'nîn du bouôn temps qu'j'ai ieu
Quand j'pense à Jèrri, la reine des îles!

— Frank Le Maistre,Man Bieau P'tit Jèrri

Notes et références

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  1. ab etcEthnologue [nrf].
  2. code partagé avec leguernesiais.
  3. « Dialecte normand, le jèrriais devient l'une des langues officielles de l'île de Jersey », suractu.fr(consulté le)

Voir aussi

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Sur les autres projets Wikimedia :

Wikipédia en normand.

Bibliographie

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  • Frank Le Maistre,Dictionnaire jersiais-français, avec un vocabulaire français-jersiais par A.-L. Carré, Genève, Droz, 1966, 640 p.

Liens externes

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