Sa culture est majoritairementbritannique. Lalivre sterling est lamonnaie et lalangue natale de ses habitants est, depuis la Seconde Guerre mondiale, généralement l'anglais. Mais elle a une influence normande notable. Ainsi, la langue traditionnelle de l'île est lejersiais, une forme denormand.
Elle est considérée commeparadis fiscal, avec une trentaine de banques sur l'île et231fonds d’investissement avec unactif attractif de394 milliards d'euros. Les revenus des sociétés étrangères sont taxés à 0 %.
Carte des îles du bailliage de Jersey.Évolution du littoral normand et formation des îles Anglo-Normandes.
Le littoral normand a évolué au cours des millénaires. Au moment de laPangée, l'Europe est accolée au continent nord-américain. Elle s'en écarte progressivement et l'océan Atlantique s'engouffre entre les deux masses de terre. Le littoral normand connaît dès lors plusieurs phases au gré desrégressions et destransgressions marines.
Il y a 20 000 ans, le développement des calottes glaciaires autour des pôles et des principaux glaciers fait baisser le niveau de la mer d'un peu plus de100 mètres[8].
Ce va-et-vient maritime a progressivement isolé lesîles Anglo-Normandes des côtes duCotentin. Il était encore possible de se rendre à pied àGuernesey, il y a 8 000 ans[9]. Il faut attendre 4 000 ans avant notre ère pour que Jersey,Chausey et lesMinquiers ne soient plus accessibles par voie de terre[10].
De cette transgression marine, subsiste le souvenir de laforêt de Scissy qui devait alors s'étendre entre les îles Anglo-Normandes et les côtes duCotentin. De nombreuses souches fossilisées ont été collectées sur la côte et sont actuellement aumusée deCherbourg[Lequel ?][11]. Les pêcheurs rapportent que certaines zones de pêches sont inaccessibles, du fait que leurs filets s'arrachent sur des amoncellements de bois[12].
Depuis la côte Est de Jersey on peut apercevoir le littoralfrançais (département de laManche).
Le nom d’Andium représente vraisemblablement le mot gaulois*andion qui signifie « grand », par conséquent il désignerait la « grande (île) », Jersey est effectivement plus étendue que ses voisines[16]. Une évolution phonétique possible a pu aboutir àAngia, à moins que ce dernier ne représente le germanique commun*aujō « île »[17], latinisé enAugia dans les textes.Oye-Plage (OgiaVIIIe siècle ;Pas-de-Calais) etL'Île-d'Yeu (jadisAugia) sont formés avec le même appellatif[18]. Les noms de ce type se seraient répandus sur les côtes de la mer du Nord et de la Manche antérieurement à la période viking[18]. En l’occurrence, le nom est peut-être plus précisément saxon. Cependant, la plupart des spécialistes à la suite d'Auguste Longnon s'accordent sur l'origine scandinave de l'élément-ey (vieux norroisey « île » cf. islandaisey « île ») dans le cas des Îles de la Manche. Le second élément-ey est alors le même que pour les autres îles Anglo-NormandesGuernesey,Aurigny (Alderney en anglais) etChausey, mentionnées respectivement au début duXIe siècle sous les formesGreneroi,Alrenoi etCalsoi (Wace). À noter également qu'*aujō donneīeġ en vieil anglais (īeġ-land > anglaisisland « île ») etei en vieux frison cf. néerlandaiseiland « île ». S'il n'est pas n'interdit de penser que le nom d'origine scandinave se soit superposé au toponyme saxon antérieur, cela semble toutefois peu pertinent dans la mesure où seule la forme antique a été employée par les chroniqueurs et hagiographes jusqu'auIXe siècle[19],[20]. En revanche, le premier élémentGers- >Jers- n'est pas identifié avec certitude.Jean Renaud avance l'hypothèse que le nom ancien pourrait être *Jarlsey[21].
Vue satellite de Jersey.Beauport (Saint-Brélade). Au fond, la baie de Saint-Brélade (à gauche) et Ouaisné (à droite).Chateau Grosnez,XIVe siècle (Grosnez castle)
Un premier peuplement humain daté vers 280 000 ans de l'Homme de Néandertal a été identifié à la Cotte de Saint-Brelade[22]. On y a découvert notamment des dents de Néandertalien datées de −110 000 ans[23].
Il y a 180 000 ans, Jersey se présente comme un plateau rocheux dans la plaine qui s'étendait à la place du nord de l'actuelleManche. Des chasseurs demammouths et derhinocéros laineux fréquentent certaines cavernes des falaises de Jersey.
Devenue une île il y a environ 8 000 ans avec l'élévation du niveau de la mer[Note 2], elle est colonisée par des fermiersnéolithiques qui y érigent lesdolmens et monuments funéraires et culturels que l'on peut encore admirer aujourd'hui.
L'âge du bronze et l'âge du fer se caractérisent sur Jersey par un nombre très important d'enfouissements de trésors.
Pour la période gallo-romaine, il existe peu de données archéologiques. Jersey semble néanmoins pleinement intégrée au monde romain. Il existe les restes d'unfanum, petit temple gallo-romain, au Pinacle, lieu sacré préhistorique des landes du Nord-Ouest.
Cependant, la tradition a retenu le nom desaint Hélier (originaire deTongres, dans l'actuelle Belgique) comme le premier à avoir introduit le christianisme sur l'île, auVIe siècle.
LaGazette de Césarée en 1812 évoque le nom latin traditionnel de Jersey
Par la suite, desVikings s'implantent durablement dans l'île, comme en témoignent des éléments de latoponymie, très romanisés, et qui ne diffèrent pas de ceux que l’on rencontre dans le Cotentin et plus généralement dans toute la Normandie :La Hougue Bie, le clos du Hottot,(L)ametot, Prétot, Les Écrehou,Grouville, Ingouville, Quetteville,Quétivel, La Houle, Daubeuf, Ronez, etc., ainsi que le nom même de l'île qui remplace un ancien toponyme d’origine gauloise bien attesté dans les textes[26],[27]. En outre, le dialecte normand local conserve de nombreux vocables d'origine scandinave, la plupart également communs au cotentinois :fliées (variante deflies « patelles »),vraitchi (variante devraiqui « ramasser, couper du varech »),tangon « algues brunes »,mielles « dunes de sable »,hougue « monticule, éminence » (mot sorti de l'usage dans le Cotentin),gradile « groseille »,fal(l)e « gorge, jabot des oiseaux », etc.[28]. En revanche, à part peut-être quelques microtoponymes à l'étymologie mal assurée, il ne subsiste apparemment aucune trace onomastique ou lexicale d'un emploi de la langue bretonne dans l'île. Richard Coates qui donne une origine bretonne à certains toponymes comme Le Lecq (pour lui du bretonlech « éclat, ardoise »), n'est guère suivi[29], en effet, la forme la plus ancienne[prioratus de] la Wik (1215 - 1254) et les formes régulières suivantes s'opposent à cette interprétation et montrent qu'il s'agit d'uneagglutination de l'article défini, suivi d'une contraction du vocable scandinavevík « baie »[29],[27] très répandu dans le Cotentin et les Îles, dont les formes évoluées sont très diverses.
En 1155, l'abbaye de Saint-Hélier a été fondée sur l'îlot à côté de l'ermitage de Saint-Hélier.
En 1204, le roi de FrancePhilippe Auguste conquiert la Normandie. Les îles de la Manche restent sous le contrôle deJean sans Terre, roi d'Angleterre etduc de Normandie. Désormais, il y eut uneNormandie continentale et uneNormandie insulaire, séparées. Le roi d'Angleterre fut considéré comme duc de Normandie dans les îles. LesConstitutions du roiJean sans Terre assurent les libertés et l'autonomie des îles – c'est l'origine du gouvernement de Jersey. En 1213, celui-ci vint à Jersey et y séjourna quelque temps[31].
Lechâteau de Mont-Orgueil est construit afin de défendre l'île contre les Français. En 1338, les français avec à leur tête l'amiralNicolas Béhuchet ravagent l'ile et mettent lesiège devant lechâteau de Mont-Orgueil[32]. Aujourd'hui, le château, qui domine la côte à l'est de l'île, est un grand lieu d'intérêt pour les touristes et un symbole de l'indépendance de Jersey.
À laRéforme, un déluge de livres liturgiques imprimés àGenève ou auxPays-Bas ont influencé lecalvinisme qui avait triomphé à Jersey. C'est à cette époque que les vitraux ont été brisés, les statues et les croix abattues et les peintures murales effacées ou blanchies. Il s'agit d'une perte quasi-totale du patrimoine artistique de Jersey.
Sous le règne d'Élisabeth Ire d'Angleterre, le seigneur deSaint-Ouen,Hélier de Carteret, reçoit la seigneurie deSercq sous condition qu'il colonise l'île inhabitée afin de protéger Sercq contre des bandes de pirates qui se servaient de l'île comme base d'opérations. C'est avec40 familles de Saint-Ouen que Carteret a établi le petit État, demeuré féodal jusqu'en 2008.
Nommé gouverneur de Jersey,Walter Raleigh (1554-1618) modernise les défenses fortifiées de l'île pour tenir compte de l'usage du canon. Il entreprend le remplacement du château Mont-Orgueil par une forteresse sur l'îlot appeléL'Islet occupé par l'ancienne abbaye de Saint-Hélier (désaffectée à la Réformation[pas clair]). Le nouveauchâteau Elizabeth garde l'entrée du port de la ville.
C'est Raleigh qui sauve le vieux château que l'on proposait de démolir afin de l'utiliser comme carrière pour la construction des nouvelles fortifications. Il ordonne qu'on laisse « ce noble château ».
Labataille de Jersey, le, fut la dernière tentative française de conquérir l'île. Après cette attaque, l'île anglo-normande fut protégée par la construction d'une trentaine detours rondes.
En 1789, des milliers de réfugiés viennent à Jersey pendant les perturbations de laRévolution française. Au château Mont-Orgueil, le Jersiais Philippe d'Auvergne,duc de Bouillon, organise un réseau d'espionnage contre les autorités révolutionnaires en Normandie et en Bretagne. De nombreux prêtres réfractaires viennent trouver refuge dans l'île.
L'obélisque élevé dans la Grand' rue de la capitale en 1855 à la mémoire de Pierre Le Sueur, cinq fois élu Connétable de Saint-Hélier, rappelle ses réformes[33].
La construction de rues militaires (commencée en 1806) liant les fortifications littorales avec le port de Saint-Hélier a amélioré les communications entre les paroisses autrefois assez isolées. Les cultivateurs peuvent désormais transporter leurs primeurs aux marchés de Londres et de Paris.
Du au, l'île est occupée par les troupes allemandes de laWehrmacht. Entre le, date de reddition deCherbourg, et la fin du mois plusieurs militaires et civils s'échappent de la France occupée en s'embarquant deCarteret pour Jersey afin de rejoindre l'Angleterre, parmi eux figure le futur amiralThierry d'Argenlieu qui vient de s'évader[34]. Fuyant l'arrivée des troupes, près de 8 000 habitants de l'île sont évacués vers l'Angleterre et 1 200 habitants de l'île sont déportés dans descamps de concentration en Allemagne et dans l'Europe nazie (principalement àNeuengamme), où vingt d'entre eux y ont laissé la vie.
Le « jour de la Libération » — soit le 9 mai, jour anniversaire de lacapitulation allemande — est un jour férié, célébré chaque année avec faste. Les îles ont été le seul endroit appartenant à la Couronne occupé par les troupes allemandes pendant laSeconde Guerre mondiale.
Les États recensent la population de Jersey tous les 10 ans. En 2011, la population totale de l'île était à 97 857 personnes[35]. Pourtant, des estimations plus récentes ont réévalué sa population à 103 267 (2021)[1]. La population est concentrée sur la côte sud de l'île. Sa densité s'élève à 898,28 / km2 en 2016. Presque un tiers de la population habite àSaint-Hélier.
Taux de croissance de la population (annuel 1991-2003) : 0,31 %
Le bandeau jersiais est un des symboles des Jersiais et montre leur loyauté à la Couronne. Il est hissé à côté de l'Union Jack sur l'île.
Les Jersiais sont des citoyens britanniques. Dans l'acte (loi) du Royaume-Uni sur la nationalité britannique de 1981, Jersey et les autres îles britanniques font partie du Royaume-Uni dans le cadre de la citoyenneté.
Constitutionnellement, Jersey peut limiter l'immigration au bailliage, mais on ne peut pas introduire des contrôles de frontière pour les arrivées provenant de Grande-Bretagne ou d'Irlande, parce qu'elle fait partie de lazone commune de voyage (CTA).
Pour limiter la croissance démographique, le Gouvernement gère un système d'enregistrement pour les habitants. Les natifs de Jersey et ceux qui y ont habité pour dix ans ont le statutEntitled. Les immigrés ont généralement le statutRegistered : il leur faut un permis de travail et ils ne peuvent que louer certains foyers. L’immigration à grande échelle a été facilitée par l’introduction des navires à vapeur lors duXIXe siècle.
En 1840, près de 5 000 Anglais, principalement des officiers à la retraite et leurs familles, s'installent sur l'île.
La croissance du tourisme attire ensuite majoritairement des Britanniques. Après 1945, les ouvriers agricoles sont recrutés principalement auRoyaume-Uni - la forte demande en reconstruction enNormandie continentale et enBretagne employant les anciens immigrantsfrançais.
Jusque dans les années 1960, la population reste relativement stable pendant des décennies : environ 60 000 personnes (hors les années d’occupation allemande). Depuis quelques décennies, la croissance économique entraîne une immigration et une augmentation de la population, soit 102 700 habitants en 2015.
À partir des années 1960 arrivent notamment des travailleurs portugais, principalement dans les secteurs saisonniers de l'agriculture et du tourisme.
L’immigration a contribué à donner à certains aspects de Jersey un caractère urbain distinct, en particulier dans et autour de la paroisse de Saint-Hélier, ce qui contribue beaucoup aux débats en cours entre développement et durabilité dans l’île.
Elle est dirigée par unbailli, secondé par un parlement, lesÉtats de Jersey (51 membres élus). Les États comprennent actuellement le bailli, le Lieutenant Gouverneur, dix sénateurs, lesconnétables des douze paroisses, vingt-neufdéputés, l’Avocat Général et le Procureur Général. Le bailli, nommé par la Couronne, est le président de l’Assemblée des États. Il est également président de la Cour Royale.
Le gouvernement autonome (le Gouvernement de Jersey; enanglais :Government of Jersey) s’occupe des affaires intérieures, des questions d’impôt, d’environnement (par exemple le voisinage de l’usine de retraitement de la Hague), de travail, de culture, de commerce et d’autres questions qui ne touchent pas aux prérogatives de la Couronne.
Le bailliage de Jersey est considéré par leConseil de l'Europe (par le Bureau des Traités et ses services juridiques) comme un territoire dont le Royaume-Uni assure les relations internationales. Lorsque le Royaume-Uni est partie prenante d'un traité du Conseil de l'Europe, Jersey doit demander que le Royaume-Uni déclare explicitement que ledit traité s'applique à son territoire — sans quoi il ne s'y applique pas. Toutefois, selon la constitution, Jersey peut négocier destraités internationaux (finances, questions sociales, environnement…) sauf dans les domaines retenus par la Couronne (diplomatie et défense).
L'absence depersonnalité juridique ne veut pas dire pour autant que le bailliage est assimilé au Royaume-Uni (dont l'État a été formé par l'Union des anciens royaumes d'Angleterre et d'Écosse et la principauté de Galles). Mais historiquement, le duché de Normandie n'a jamais formellement cessé d'exister en tant qu'état (devenu indépendant du royaume de France) alors même qu'il ne subsistait plus ensuite que sur ses dernières terres insulaires.
Bien qu'auparavant regroupé sous l'appellation « îles Britanniques » (« British Isles », à ne pas confondre avec « British Islands »), le bailliage a acquis une autonomie plus importante avec la création desÉtats de Jersey, indépendants desÉtats de Guernesey, auMoyen Âge.
La question se pose donc aujourd'hui sur la reconnaissance du bailliage de la Couronne en tant qu'État, même dépourvus de personnalité juridique au niveau international (ce qui semble ne plus être le cas depuis la reconnaissance du nouveau rôle et les changements de statut électifs pour les « États de Jersey » et la modernisation en cours de l'ancienne constitution médiévale).
Armoiries des États de JerseyEntrée publique de la Chambre des États de Jersey à Saint-Hélier. Les États font partie de l'Assemblée parlementaire de la francophonie. Certains panneaux sont en français, et d'autres en anglais.
Les séances tenues par le bailli et les jurés justiciers selon lesConstitutions du RoiJean ont donné naissance à la Cour Royale de Jersey. Plus tard, les recteurs et les connétables ont été invités à prendre part aux délibérations. C'est l'origine des États de Jersey. Le titre d'États représentant les Trois États (le judiciaire, l'Église et le peuple) est apparu pour la première fois dans un acte daté du, tandis que les archives des États datent de 1524.
Des changements ont été apportés à la constitution en 1856 et en 1907. Afin de mieux représenter la population croissante de Saint-Hélier par rapport aux électeurs de la campagne, l'élection de députés fut mise en place. Après l'occupation allemande (1940-1945), la lutte pour la démocratisation aboutit aux réformes de 1948 par l'éviction des jurés justiciers et des recteurs des États.
Actuellement, les jurés justiciers, exclus de la législature mais confirmés dans leur rôle judiciaire, sont élus par un collège électoral formé des Membres des États et de représentants des professions légales. C'est le poste élu le plus respecté et honoré auquel un citoyen peut aspirer.
Toutefois, l'Église établie (anglicane) est toujours représentée aux États par ledoyen de Jersey, qui a droit à la parole mais ne peut pas prendre part au vote.
Une nouvelle représentation de membre appelé Sénateur a été introduite en 1948 (mandat de9 ans réduit à6 ans en 1966), et le nombre de députés a été augmenté.
Bien que le bailli n'ait aucun pouvoir politique, il a droit à la parole. Son vote est prépondérant. Il en fait usage afin de maintenir lestatu quo permettant ainsi à l'Assemblée de renvoyer un débat à une date ultérieure.
Jersey est une dépendance de laCouronne britannique. Le monarque du Royaume-Uni est le chef d'état du bailliage, nommé « La Reine/le Roi en droit de Jersey » et communément « La Reine/Le Roi, le Duc de Normandie ».
Drapeau du Lieutenant-Gouverneur de Jersey.
Le représentant du Monarque et son conseiller officiel est le Lieutenant-Gouverneur. Le titulaire est Sir Stephen Dalton. Le lieutenant-gouverneur assiste aux débats sans toutefois y jamais prendre part. Le Procureur Général et l'Avocat Général sont les officiers de la Couronne et sont eux aussi nommés par le Monarque. Ils peuvent participer aux débats mais n'ont pas le droit de vote. Lors de débats, on fait appel à eux pour clarifier certains points de loi.
Depuis le, le chef du gouvernement est le Premier ministre (Sénateur Frank Walker élu le ; suivi du SénateurTerry Le Sueur élu le) qui préside le cabinet des ministres qui a remplacé l'ancien système de comités[37].
Leperquage est un terme utilisé à Jersey pour désigner les chemins sanctuarisés reliant chacune des églises de l'île Anglo-Normande à la côte. Ces chemins avaient uneperche (perque en normand) de large d'où leur nom. Le perquage permettait à tout criminel de quitter l'île définitivement sans être inquiété par le pouvoir judiciaire.
Comme enAngleterre et selon un système multiséculaire, les fiefs peuvent être vendus par les seigneurs à d'autres particuliers. Chaque seigneur est tenu, selon la coutume, de prêter « foi et hommage » au duc ou à son représentant. Cet hommage est parfois mis en scène lors des visites d'État du Monarque, dans les Îles anglo-normandes. La dernière visite du « duc » eut lieu dans le Howard Park le. Une stèle y fut inaugurée pour en rappeler le souvenir.
Devenus propriétaires de plusieurs seigneuries (en anglais :manors), un certain nombre d'habitations seigneuriales ont été reconverties, tel le manoir des Augrès enzoo (devenu hôtel de luxe), ou tout simplement vendues, ce que permet le droit coutumier. Certains seigneurs ont entretenu le domaine riche en essences botaniques rares, et l'ouvrent à la visite, comme le manoir de Samarès à Saint-Clément.
L'exercice de la justice, pour le droit civil comme pour le droit criminel, appartient à la Cour Royale qui se compose du bailli, du député bailli et des douze jurés justiciers. Il appartient au bailli de juger des questions de droit, de se prononcer sur d'éventuels dépens et d'en déterminer le montant.
Aux Assises, un jury de douze personnes rend un verdict à l'unanimité ou à la majorité. Il y a une Cour d'Appel. Les juges du Tribunal d'Instance jugent les affaires civiles de simple police à la Cour pour le Recouvrement des Menues Dettes, tandis que les délits mineurs sont jugés au Tribunal de Magistrat. Les juges du Tribunal d'Instance exercent aussi les fonctions de juges d'instruction dans les affaires criminelles.
La Salle Paroissiale de Saint-Clément, la plus moderne de Jersey. Dans chaque paroisse (sauf Saint-Martin qui possède une salle publique), la Salle Paroissiale est le siège de l'administration municipale.
Jersey est divisé en douze municipalités anciennes appelées « paroisses » ayant tous un accès à la mer. Ci-dessous une liste des paroisses et ses populations.
À la tête de chaque paroisse se trouve unconnétable (équivalent du maire), qui est le chef de l'administration municipale et le représentant de sa paroisse auxÉtats.
Le pouvoir administratif de la paroisse appartient à l'Assemblée des Principaux et des Électeurs, qui comprend des contribuables possédant une propriété dont la valeur dépasse un certain seuil défini par des parts et des personnes inscrites à la liste électorale[pas clair]. Cette assemblée est présidée par le Connétable pour ce qui est des affaires civiles et par le Recteur lorsqu'il s'agit de questions ecclésiastiques.
Le connétable est chargé d'inspecter, deux fois par an, lors de lavisite du branchage, la taille des haies le long des voies de circulation.
Police honorifique de Jersey.
Le connétable de chaque paroisse doit assurer unepolice honorifique composée decenteniers, devingteniers et d'officiers du connétable. Jusqu'à 1951, il n'y avait une police en uniforme pour l'île entière, mais en 1951 laStates of Jersey Police a été établie sur le modèle de sa consœur du Royaume-Uni. Les policiers honorifiques sont élues par les électeurs de la paroisse pour trois ans. Ils sont bénévoles et la plupart d'entre eux ne portent pas d'uniforme. Ils sont mandatés pour procéder à des arrestations, à des fouilles et peuvent mener des enquêtes au sein de leur paroisse.
Le système scolaire jersiais se conforme ausystème anglais. Les écoles et collèges dans le bailliage sont administrés par le département des enfants, jeunes et compétences (CYPES) du Gouvernement de Jersey. Il y a plusieurs écoles payantes dont quelques-unes sont gérées par le gouvernement.
Les jeunes doivent assister à une école de l'âge de cinq ans jusqu'au fin de l'année scolaire pendant laquelle ils fêtent leurs 16 ans (quand ils passent lesexamens GCSE). Après, la majorité assiste à un collège Sixth Form (où ils peuvent passer lesA-level) et ensuite à une université (normalement au Royaume-Uni).
Plaque de rue à Saint-Hélier : en français, et en anglais. Il manque le nom en jersiais : rue ès Trais Pigeons. Et la plaque en l'honneur de l'artiste Jean Le Capelain, à moitié en anglais et en français .Monument de Wace à Saint-Hélier.
L'île a inspiréClaude Debussy. Sa pièce pour pianol'Isle joyeuse en est une représentation musicale.
Claude Cahun s'est installée à Jersey et y a passé les seize dernières années de sa vie. Elle y vivait avecSuzanne Malherbe et ont collaboré à des œuvres communes surréalistes. Elles ont mené une activité de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale[41].
Après le coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte, futurNapoléon III,Victor Hugo est contraint à l'exil. Réfugié àBruxelles, il doit la quitter après la publication du pamphletNapoléon le Petit. Il décide alors de partir pour Jersey où il vivra de 1852 à 1855. Il habite Marine-Terrace, à la Grève d'Azette, dans le quartier de St Clément, jusqu'en 1855 où, expulsé par les autorités de Jersey, il part pourGuernesey.
C'est sur cette île qu'il écritLes Châtiments,98 poèmes sur sa colère et son indignation face au régime de Napoléon III.
L'anglais est la langue maternelle d'environ 85 % des habitants de Jersey. Elle est la langue maternelle ou seconde de près de 95 % de la population soit 85 000 locuteurs.
Lefrançais est la langue maternelle d'environ 15 % des habitants de Jersey. Elle est la langue maternelle ou seconde d'environ 25 % de la population, soit près de 20 000 locuteurs. Sa variante administrative locale est lefrançais de Jersey.
Lejersiais est la langue maternelle d'environ 3 % de la population soit 2 700 locuteurs (ils étaient 5 700 en 1989). Le jersiais est compris par environ 10 000 personnes soit près de 12 % de la population. La langue insulaire n'a été reconnue comme langue officielle par le gouvernement de l'île que le. Avant cette date, seuls l'anglais et lefrançais étaient langues officielles sur l'île[42].
École élémentaire à Jersey, avec indications en français.
Dans les écoles, lefrançais est enseigné comme langue seconde dans tous les établissements d'enseignement. À Jersey, depuis 1991, un cours de langue française intitulé « Salut Jersey » est enseigné dans toutes les écoles primaires à partir de huit ans. L'étude du français se poursuit au lycée à raison de 10 % de l'horaire scolaire. À l'âge de 16 ans, la plupart des élèves passent et réussissent le « certificat général de l'Éducation secondaire » enfrançais ; quelque 16 % des élèves suivent un cours plus approfondi jusqu'à 18 ans enfrançais[43].
Lejersiais, encore couramment utilisé par une petite minorité de la population, est un dialectenormand. LesÉtats de Jersey ont relancé son apprentissage à l'école. Jersey accueille régulièrement laFête des Rouaisouns. Ainsi, depuis quelques années, il est possible d'enseigner, sur une base facultative, lejersiais dans les écoles primaires de l'île, même dans les écoles secondaires (quelque 200 enfants apprennent le jersiais en plus du français)[44].
Exemple de phrase jersiaise :
Tch'est qu'ch'est l'jèrriais ? Ch'est la vielle langue d'Jèrri (Traduction : Qu'est-ce que le jersiais ? C'est la langue ancestrale de Jersey.)
À la campagne, les noms de rue sont le plus souvent en français ou en jersiais. À Saint-Hélier, beaucoup de rues portent deux noms, l'un anglais, l'autre français ou jersiais, mais rares sont les traductions exactes.
L'imprimerie est arrivée à Jersey pour la première fois en 1784 — l'administration autonome de l'île n'avait exigé que douze copies manuscrites de chaque loi ou ordonnance, dont l'une pour chaque paroisse. Un mensuel,Le Magasin de l'île de Jersey, première publication éditée à Jersey, est critique envers les autorités et est fermé après quelques mois.
La Gazette de Jersey, premier hebdomadaire de Jersey, paraît pour la première fois en 1786.La Chronique de Jersey est fondée en 1814 etLa Nouvelle Chronique de Jersey la concurrence à partir de 1855. Ces deux titres ont fusionné en 1917 sous le nom deChroniques de Jersey. C'estLe Constitutionnel qui représente l'opinion conservatrice jersiaise francophone du milieu duXIXe siècle, à partir de 1820.
Le premier journal enlangue anglaise à Jersey, leBritish Press paraît en 1822.
La langue anglaise est permise dans les débats parlementaires des États de Jersey depuis 1900. Puis, l'anglais devient prédominant au cours duXXe siècle.
Le dernier journal édité en français à Jersey,Les Chroniques de Jersey, ferme à la fin de 1959. Hormis quelques gazettes paroissiales qui éditent de temps en temps des articles enjersiais, depuis 2016, un supplément trimestriel enfrançais,Le Rocher, est publié dans leJersey Evening Post.
Depuis 2010, tous les billets de banque de Jersey sont édités dans les trois langues officielles de l'île de Jersey, l'anglais au recto et le français et le jersiais au verso[45].
Panneau en anglais indiquant les anciens noms de rues rebaptisées en anglais.
Nom de rue à Jersey en français et jersiais.
Nom de rue en jersiais :la rue noire à Saint-Ouën.
Les fruits de mer sont une spécialité de la région —moules,huîtres,homards,crabes, autres coquillages. Les Jersiais aiment surtout lesaraignées de mer. On surnommait les îles Anglo-Normandes leroyaume de congres et en effet la « soupe d'andgulle » (soupe decongre) était autrefois un plat très commun.
Lenièr beurre qui est une spécialité locale à base de pommes à cidre qui a la consistance d'un sirop épais.
Lespais au fou (sorte de soupe auharicots) donnent un surnom aux Jersiais,Jersey beans, c'est-à-dire desharicots de Jersey en anglais, parce que les Anglais arrivés à Jersey croyaient que les habitants ne mangeaient que des fèves. Beaucoup de Jersiais considèrent ce surnom comme injurieux et préfèrent celui decrapaud.
Lesmèrvelles (sorte de beignet en nœud, appelé en anglaisJersey wonder) sont populaires aux fêtes et kermesses.
Le pain jersiais traditionnel est mis au four sur une feuille de choux, avec une deuxième feuille à couvrir, ce qui lui donne un goût particulier.
Le lait jersiais est très riche, mais il n'y a pas de tradition de fabrication de fromage à Jersey. Les Jersiais donnaient la préférence au beurre.
LaFaîs'sie d'Cidre est la fête du cidre qui se déroule chaque année à Jersey en octobre.
Au cœur de la ville de Saint-Hélier, cette sculpture rappelle le surnom des Jersiais : les « crapauds ». C'est l'emblème national du pays.
Trois hypothèses coexistent sur l'origine du drapeau jersiais :
C'est un vieux symbole normand que l'on retrouve à Jersey et dans les armoiries de la famille normande-irlandaise Fitzgerald ;
C'est le résultat d'une erreur cartographique aux Pays-Bas qui a doté Jersey d'un drapeau irlandais ;
C'est la croix rouge du drapeau anglais différencié afin de distinguer les navires jersiais pendant les périodes de neutralité lors de guerres anglo-françaises.
Le drapeau actuel date de 1981 quand le blason et la couronne ont été ajoutés au drapeau par proclamation royale à la suite d'une demande des États de Jersey.
Les troisléopards normands sont tirés dusceau du bailli, mais ont été confirmés comme blason national. Les trois léopards sont librement utilisés par les citoyens de Jersey.
La chansonMa Normandie est chantée comme hymne lors des jeux du Commonwealth, jeux des Îles, ou autre cérémonie quand il est nécessaire de distinguer les pays qui se servent deGod save the King. Mais il y a un mouvement populaire pour le remplacement deMa Normandie par une chanson jersiaiseBeautiful Jersey/Man Bieau P'tit Jèrri.
Les Jersiais sont surnommés par leurs voisins insulaires les « crapauds » (prononcer désormais à la jersiaise ou à l'anglaise « cwapauds ») parce que l'on en trouve à Jersey et pas dans les autres îles de la Manche. Les Jersiais se vengent des Guernesiais en les traitant d'« ânes » ou de « donkeys », selon leur langue.
Depuis 1962 l'ile possède une société de radiodiffusion et de télévision privée indépendante connue sous le nom deChannel Television qui est rattachée au réseau national britanniqueITV.
L'Esplanade de Saint-Hélier est le centre financier de Jersey. Le secteur financier a transformé l'architecture de la capitale.Fête du cidre à Jersey.Manifestants et banderoles enjersiais contre la pauvreté en 2005.
L'économie de Jersey est très développée et principalement du secteur tertiaire. Elle a un PIB par habitant de 45 320 GBP en 2019[46]. Les secteurs importants comprennent les services financiers (40 % de valeur ajoutée brute (VAB) en 2012), le tourisme et l'hôtellerie (8,4 % de VAB), la vente et le gros (7 % de VAB), le bâtiment (6,2 % de VAB) et l'agriculture (1,3 % de VAB)[47]. Il y a eu 53 460 employés à Jersey en 2010, dont 24 % aux services financiers[47].
L'île est principalement connue pour son statut comme centre financier extraterritorial. Elle n'applique aucun taux d'imposition sur les sociétés étrangères[48], ce qui en fait une destination de choix dans la mise en place de montages d'évasion fiscale.
Tourisme (y compris achats détaxés en particulier de parfums) (749 000 visiteurs en 2003, dont 378 900 séjournant ; contribution financière du tourisme en 2003 – 213 millions £) ;
Agriculture (légumes, fruits, fleurs, élevage bovin laitier) (1,6 % de l'économie en 2003 ;5 600 hectares cultivés ; valeur de l'exportation en 2003 – 17 millions £).
Impôts (alcools, tabac, essence) 2003 : 47,5 millions £
Valeur moyenne d'une maison à trois chambres en 2014 : 484 000 £[50]
52 280 employés en
chômage moyen par mois en 2004 -500 personnes
La Chambre de Commerce de Jersey, fondée le, est la plus vieille desDépendances de la Couronne britannique, mais Jersey ne fait pas partie duCommonwealth.
La race jersiaise est originaire de l'île. Depuis 1789, c'est la seule race bovine permise à Jersey.
La récolte devarech se pratique afin de fournir de l'engrais pour les champs. Une particularité de l'agriculture de Jersey est lescôtils, champs labourables en pente. Le terrain à plat étant limité, on avait développé la culture des coteaux, surtout pour les pommes de terre et les primeurs, qui reçoivent le maximum de soleil, orientées vers le sud.
Contrebande : dès leXVIIe siècle, letabac fit l'objet d'une économie parallèle florissante. Elle s'explique par SirWalter Raleigh, gouverneur de Jersey qui fonda enAmérique une colonie baptiséeVirginie. Cette terre lointaine fournit entre autres le tabac. Dès son retour, il ensemence l'île de cette plante. Le tabac y prospéra tant queJacquesIer d'Angleterre, désirant protéger la production de ses colonies et de ne pas perdre ses bénéfices au fisc anglais qui percevait des droits importants sur le tabac américain, interdit toute exportation hors du Royaume-Uni. Ce fut l'occasion d'unefraude organisée qui perdura jusqu'à la fin duXIXe siècle.
Jusqu'au milieu duXIXe siècle, la production decidre était considérable, mais la culture des pommes de terre a remplacé celle des pommiers. Depuis 1987, on encourage l'implantation de vieilles variétés jersiaises de pommes dans le but de réintroduire la production commerciale de cidre et d'eau-de-vie de cidre. Une certaine quantité est désormais en vente.
La spécialisation de Jersey dans la production agricole requérant une importante main d'œuvre saisonnière attira de nombreuxBretons qui souvent finirent par rester sur l'île. L'immigration la plus importante vers Jersey est l'immigration agricole entre 1850 et 1950 (principalementCôtes-d'Armor etMorbihan). Depuis une dizaine d'années, lesPortugais ont remplacé les Bretons à Jersey, puis à partir de 2004 lesPolonais.
Jersey est un centre de finance « offshore » et unparadis fiscal notoire[51],[52],[53]. Elle a un taux d'impôt de 0 % pour la majorité d'entreprises, bien que les sociétés de finance doivent payer un taux de 10 %.
Les organisations de finance situées à Jersey ont employé 13 450 personnes en juin 2020[54] et le secteur représenté 39,5 % de l'économie jersiaise en 2019[55]. Les sociétés établies sur l'île comprennent des banques mondiales comme laBanque royale du Canada etBNP Paribas. En 2020, la valeur totale des versements bancaires tenus sur l'île était à £ 141 200 million et il y avait 33 186 entreprises actives[56].
Aujourd'hui la première ressource de l'île provient de sa fiscalité particulière qui permet aux multinationales étrangères de faire remonter leurs revenus sous forme de dette à une holding non imposée à Jersey afin d'éviter d'être taxés dans les pays où sont effectivement réalisés les profits.
Ces activités font de Jersey, de façon contre-intuitive, l'un des premiers exportateurs de bananes au monde[57].
Jusqu'à 2015, la société Apple faisait remonter deux tiers de ses revenus par un montage financier en Irlande[58]. Lorsque l'Irlande a voulu rééquilibrer ses règles de fiscalité en 2015, Apple a alors déplacé ses activités (virtuelles) à Jersey afin de maintenir son modèle économique[59].
En 2019, la web-télé "Le Media" décrit les mécanismes financiers permettant aux chaînes de télévisionBFM-TV etRMC de profiter de ce système d'optimisation fiscale par le biais de leur holdingAltice à Jersey[60].
Le gouvernement a eu une stratégie de diversification économique depuis 2012 pour réduire l'importance des services financiers à l'économie locale[61].
Les télécommunications sont en partie nationalisées. Le gouvernement de Jersey possède une société de télécommunications qui s'appelle JT (Télécoms Jersey). Pourtant, il y a un nombre d'autres entreprises comme Sure et Airtel-Vodafone.
La poste a longtemps été une compétence de la Couronne après l'ouverture du premier bureau postal à Jersey. Le bureau de poste français a été fermé le selon un accord franco-britannique. Les premières boîtes aux lettres publiques dans les îles Britanniques ont été inaugurées le. Les îles anglo-normandes ont donc utilisé les timbres-poste britanniques, depuis la création de ces derniers en mai 1840. Il s'y est ajouté pendant l'occupation allemande de 1940 à 1945 des timbres apparemment locaux, mais en réalité émis pour le compte de la poste britannique, par les receveurs des postes des deux îles pour faire face à l'impossibilité de s'approvisionner en timbres au Royaume-Uni.
Mais, depuis 1969, la compétence postale est transférée par le Royaume-Uni aux bailliages de Jersey et de Guernesey. Dès lors, Jersey émet ses propres timbres et les figurines de Jersey ont dès lors remplacé les timbres britanniques dans cette île.
De nombreuses études philatéliques ont porté sur les marques postales et timbres britanniques oblitérés à Jersey avant 1969 et notamment pendant l'occupation allemande de 1940 à 1945.
Distributeurs jumeaux à Saint-Hélier : à gauche, billets anglais ; à droite, billets jersiais.
Lalivre jersiaise (billets de banque et pièces de monnaie émis par les États de Jersey) circulent librement aux côtés de billets de banque anglais, guernesiais et écossais et pièces de monnaie de Guernesey et du Royaume-Uni. Des banques proposent un choix de distributeurs de billets afin que les clients puissent retirer des billets de banque jersiais ou anglais selon leurs besoins. Cependant, la livre jersiaise n'a cours légal que sur l'île de Jersey et ne peut être échangée que sur l'île. Il est donc conseillé aux touristes de changer leur monnaie en livres sterling avant leur retour.
Chacun des billets jersiais porte un portrait du monarque britannique, avec la tête d'unevache jersiaise enfiligrane.
1 livre : vert, l'église paroissiale de Saint-Hélier
depuis 2004, un billet commémoratif d'une livre circule pour fêter les 800 ans d'indépendance jersiaise. Il est en vert et or avec une représentation du château Mont-Orgueil (Saint-Martin).
5 livres : pourpre, le phare de la Corbière (Saint-Brélade)
Bien que le Royaume-Uni ait remplacé son billet d'une livre par une pièce, Jersey a gardé son billet et émet également une pièce. La pièce jersiaise présente une image différente chaque année - jusqu'ici on a présenté des séries d'héraldique et de navires historiques. À l'entour du bord, il y a la devise« Insula Caesarea » (« île de Jersey » enlatin). Une pièce de2 livres est également frappée, mais elle reste rare.
Condor 10 à Saint-Malo effectuant la traversée vers Jersey et Guernesey.
Unprojet de pont ou de tunnel Jersey-France est une idée avancée des deux côtés du bras de mer qui sépare l'île anglo-normande de Jersey de la France pour la réalisation d'un ouvrage d'art qui permettrait une liaison routière et ferroviaire directe entre l'île de Jersey et la Normandie.
Un panneau routier en jersiais. Le mot c'mîn veut dire chemin.Ce panneau indique la priorité aux piétons et cyclistes. Les limitations de vitesse à Jersey sont en milles/heure.
À Jersey, on conduit à gauche et la limitation maximale est à40 milles par heure (64 km/h), mais, sur beaucoup de routes, elle est à30 milles par heure (48 km/h) ou20 milles par heure (32 km/h), surtout dans les zones urbaines, mais aussi parfois dans les campagnes.
Leréseau routier de Jersey est divisé en trois : réseau « A », « B » et « C »[précision nécessaire]. Les routes sont souvent étroites et sans accotement ni trottoir. Les routes de campagne portent souvent des noms en français ou jersiais. Le réseau comprend la plus longue route à deux voies des îles anglo-normandes[précision nécessaire].
Les routes de grande communication sont entretenues par le Gouvernement de Jersey et les chemins vicinaux sont entretenues par les Comités des Chemins de chaque paroisse.
↑Robert Lerouvillois,Scicy la forêt engloutie :300 ans d'archéologie en Cotentin, les plus grandes découvertes de l'Antiquité à nos jours, Lassy, Éditions Paoland Connaissance,, 175 p.,p. 41 (cf. Croquis).
↑Source : tradition orale relevée par mes soins lors de mes études, à prendre avec circonspection, mais néanmoins pouvant être notifiée pour mettre en évidence une croyance populaire, bien réelle, d'une forêt engloutie sur les côtes.
↑a etbFrançois de Beaurepaire,Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche., édition Picard 1986,p. 100.
↑Élisabeth Ridel, « Sur la route des Vikings : les îles Anglo-Normandes entre Bretagne et Normandie » in Landévennec, les Vikings et la Bretagne, Université de Caen, 2015, pp. 128 et suivantes (lire en ligne PDF)[1].
↑Coumert, Magali, (1976- ...). Tranvouez, Yvon, (1950- ...).,Landévennec, les Vikings et la Bretagne : en hommage à Jean-Christophe Cassard, Brest, Centre de recherche bretonne et celtique, 2015, cop. 2015, 267 p.(ISBN979-10-92331-11-0,OCLC910348973),p. 135-137.
↑René Lepelley,Noms de lieux de Normandie et des îles anglo-normandes, Éditions Christine Bonneton, 1999,(ISBN2-86253-247-9)
↑a etbJean Renaud,Vikings et noms de lieux de Normandie. Dictionnaire des toponymes d'origine scandinave en Normandie, éditions OREP, 2009(ISBN978-2-915762-89-1), p. 134 à 137.
↑a etbFrançois de Beaurepaire, « Nouveaux regards sur la toponymie des îles normandes de la Manche » inNouvelle revue d'onomastique, 1994, n° 23-24, pp. 31-44 (lire en ligne surPersée)[2]
Michel Monteil,L'émigration française vers Jersey 1850-1950, Publications de l'université de Provence, 2005.
Félix Robiou,Essai sur l'histoire de la topographie, la constitution, les mœurs et le langage de l'île de Jersey, Jersey : Chez F.-A. Romeril, Place Royale, Saint-Hélier, 1843[lire en ligne].