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1979 : prise de participation à 22,5 % deRenault, 46 % en 1983 1987 : rachat à 100 % parChrysler 2009 : prise de participation à 20 % du groupeFiat, 58,5 % en janvier 2012 et 100 % le 21 janvier 2014 2021 : intégration dans le groupeStellantis
À l'origine, les voitures Jeep étaient des véhicules tout-terrain à quatre roues motrices utilisés par l'armée américaine pendant laSeconde Guerre mondiale. Leur popularité a fait que l'on désigne encore aujourd'hui parantonomase sous le mot « jeep » une automobile tout-terrain au style rustique.
Jeep a commencé à produire des véhicules pour le marché civil en 1945. En 2017, Jeep a vendu 1,4 million deSUV pour l'année 2016, soit une augmentation de 500 000 véhicules par rapport à 2008, les 2/3 pour le marchénord-américain.
Plusieurs explications sont avancées quant à l'origine du nom « Jeep »[3], qui se prononce « djip » enanglais.
Il est traditionnellement admis que ce nom fait référence au projet initial proposé parAmerican Austin Car Company puis finalement développé par laFord Motor Company sous le nom de code de « Ford GP-W ». « GP » signifierait soit « General Purpose » (« usage général », ou « voiture à tout faire »), soit « Government Purposes » (« usage gouvernemental »). Le mot « jeep » pourrait donc venir de cetacronyme « GP », prononcé en anglais « dji pi ». On retrouve cette origine de nom dans le film de propagande « Autobiography of a Jeep » des studios United Films en 1943. Cette étymologie, que l'on retrouve dans tous les dictionnaires français, est pourtant controversée[4].R. Lee Ermey, dans sa série téléviséeMail Call, précise que le véhicule a été conçu pour des usages très particuliers, et non généraux(General Purpose), et que par ailleurs, les GI conducteurs du véhicule, à l'origine du surnom, n'avaient sans doute pas eu connaissance de cette dénomination officielle de GP-W donnée dans les bureaux d'étude. Ermey et d'autres avancent que le nom de « jeep » provient de la bande dessinéePopeye d'E.C. Segar, où apparaît en un animal imaginaire du nom d'Eugene the jeep (appeléPilou-Pilou en français)[3]. « Jeep » est alors une onomatopée habituellement utilisée par les dessinateurs pour imiter le cri d'un oisillon. Habile et possédant des facultés extraordinaires, ce petit animal de la jungle est capable de se sortir de situations difficiles. Ce surnom de « jeep » serait alors attribué au véhicule en raison de ses caractéristiques exceptionnelles.
Par ailleurs, le major E.P. Hogan, qui écrivit dès sur la Jeep pour la revue militaireQuartermaster Review, indique que le mot « jeep » désignait déjà pour les mécanos, lors de la Première Guerre mondiale, un tout nouvel engin motorisé reçu pour évaluation[5]. Aussi, dans lesannées 1930 et au tout début desannées 1940, on rencontre plusieurs fois ce mot « jeep », notamment dans la presse. Il peut alors désigner une personne inexpérimentée, voire idiote[6], une recrue ou un novice[7], un gadget technologique[8] ou un véhicule militaire[9].
L'acronyme « Just Enough Essential Parts » (« juste assez de pièces essentielles ») est une autre explication possible. La première série de ces véhicules a été conçue pour être la plus simple et la moins chère possible : la voiture était minimaliste, sans aucun confort, et bâtie pour une courte durée de service. Toutefois, cerétroacronyme a tout aussi bien pu être donné à l'usage, par les GI, après les premières apparitions sur le terrain d'un véhicule déjà appelé « Jeep »[10].
C'est par le recrutement d'un ingénieur de talent,Karl Probst(en), qu'un minuscule constructeur alors inconnu,American Bantam Car Company anciennementAmerican Austin Car Company, parviendra seul à tenir les délais et à emporter le marché face à Ford qui propose son modèle GP (acronyme de « General Purpose »), voiture connue sous le nom de « Pygmée » (à cause de sa petite taille) etWillys-Overland qui propose saWillys quad, au moins dans un premier temps. Il avait eu l'astuce de faire fi du poids maximal, irréalisable, et qui venait d'une demande de l'infanterie. Celle-ci souhaitait pouvoir porter ses voitures à bras d'homme. Karl Probst sut s'accorder les faveurs indispensables deSpicer(en), unique fournisseur de transmissions4 × 4[12].
Arrivés derrière Probst qui construit son prototype en49 jours, Willys etFord allaient devoir attendre que Bantam soit servi pour être livrés. Pour son plus grand malheur, Bantam n'aura pas le marché, car la firme n'a pas la capacité de production des volumes annoncés par leQuartermaster Corps. Pour « compenser », on confiera à Bantam la fabrication des remorques 1/4 de tonne de type T3. Willys fabriquera également les remorques 1/4 tonne de typeMBT.
Les trois sociétés reçoivent l'approbation pour fabriquer un échantillon de70 véhicules livrés en àFort Holabird, une base de l'US Army à Baltimore. Les trois modèles dépassaient tous la spécification de poids de590 kg, mais l'armée se rendit vite compte que cette limite était bien trop faible et elle la releva lors de la commande suivante de véhicules. Soumise aux tests des militaires, la Jeep révéla un certain nombre de faiblesses, mais aussi d'immenses qualités. Malheureusement, le poids de590 kg ne fut pas réalisable. En effet, le prototype pesait920 kg et par la suite le poids sera de 1 060 kg environ selon les versions (MA, MB, M201, M38, M38A1 et Mutt).
Willys, devenu à la fois le plus performant et le moins cher (739dollars), décroche donc le premier contrat pour la fabrication du modèle MB, résultant d'un mélange des prototypes Willys MA et Ford GP. Suivant les règles du Quarter Master Corps de l'US Army, les plans et brevets du véhicule appartiennent au gouvernement qui a le libre choix de ses fournisseurs. Face à la tournure des évènements mondiaux, l'US Army augmente rapidement sa demande et Willys relève rapidement ses limites en capacité de production journalière. Ford tire donc son épingle du jeu, en proposant de prendre la moitié des volumes de Willys pour doubler la quantité de véhicules produits. Début 1942, Ford reçoit ses premiers contrats de production. Le véhicule s'appelle FordGPW. L'origine du « W » reste assez confuse, « War », « Willys »... une douce revanche pour Ford, bien en avant dans son développement technologique. L'idéologie de Ford est marquée. Même si le véhicule sorti des usines de Ford et de Willys est identique dans sa conception, Ford se différencie de Willys en marquant la quasi-totalité des pièces mécaniques de sa jeep avec le « F » symbole de la marque. On retrouve ainsi ce marquage sur l'ensemble des pièces de carrosserie, la visserie, les organes moteur, les joints, la transmission et le châssis, les instruments, les pneumatiques... autant de marquages que de possibilités de se différencier. Willys et Ford fabriqueront 637 770 véhicules de1941 jusqu'à l'été1945, dont près de 60 % par Willys.
Ce véhicule, connu pour sa couleur vert olive, a servi notamment comme véhicule de liaison pour lecommandement et de support pour lestransmissions. De nombreuses modifications sont opérées sur les véhicules. Beaucoup de photos d'époque montrent toute sorte de transformations, allant des simples ajouts, aux blindages, en passant par de vraies personnalisations. Son efficacité et sa large diffusion en ont fait levéhicule tout-terrain de référence, à tel point que l'on appelle encore aujourd'hui « jeep » une automobile tout-terrain au style rustique. Le mot « jeep » étant unemarque déposée devenue un nom commun (antonomase), il ne prend pas demajuscule quand il est utilisé comme tel[13].
En 1946, la société Willys s’associe avec le constructeur françaisHotchkiss pour la vente et la diffusion de jeeps enFrance sous la responsabilité de la SOFIA (Société Financière Industrielle Automobile). En, la marque « Jeep » est déposée par Willys-Overland[14]. En 1953, la marque Jeep est vendue àKaiser Motors. En 1952, Willys concède à Hotchkiss la licence de fabrication et de commercialisation des MB ainsi que celle des pièces détachées. En 1955, l’armée française relance la production de jeeps à la suite des échecs consécutifs de projet de développement d’un nouveau véhicule léger de reconnaissance (VLR), laDelahaye VLR. La première commande porte sur465 véhicules dénommés « Jeep Hotchkiss licence MB ». Après quelques améliorations, les jeeps alors construites prennent l’appellation « M201 licence MB ». La production est presque entièrement destinée à l’armée française. En 1956, Hotchkiss s'associe à Brandt, la production est effectuée dans l’usine deStains. La production s’arrête en 1966 après un total de 27 628 jeeps M201 construites. En février 1981, l’armée française se sépare définitivement des modèles américains[15].
Ce succès militaire incita les dirigeants de la compagnie Willys à développer une version civile de la Jeep.
Par la suite, la compagnie Willys fusionna avec la compagnie Kaiser, puis cette dernière (Kaiser-Willys) fut rachetée parAmerican Motors Corporation (AMC) en 1956. À la suite de ses déboires financiers (qui n'étaient absolument pas dus à la division Jeep), Renault prend le contrôle d'AMC au début des années 1980. La marque a été reprise pendant quelques années parRenault qui a essayé d'en faire une tête de pont vers le marché américain. En 1987, AMC était à l'agonie et fut vendue àChrysler. La division Jeep-Eagle fut immédiatement créée car, peu importe le constructeur, le nom Jeep a toujours été très rentable et très populaire.
Aujourd'hui, Jeep est redevenu un constructeur actif sur la plupart des marchés mondiaux et surfe sur la vague desSUV et destout-terrains de loisir. La marque de 4x4 Jeep enregistre en 2012 son record de ventes mondial avec 701 626 unités écoulées[16].
Sources et textes tirés de l'ouvrage Officiel de la marque Jeep:Jeep, sur les Traces de la Légende de Christophe Le Bitoux et D. Dalet aux éditionsETAI.
Parmi les nombreux modèles de Jeep figurent :
de 1945 à 1986 : la série desJeep CJ (CJ-1 à CJ-10). La désignation CJ signifie « Civilian Jeep » (Jeep civile). La Jeep CJ-7 est distribuée en Europe parRenault entre 1983 et 1986 équipée des moteurs2 litres essence et Diesel de laRenault 20 ;
de 1987 à 1995 : laJeep YJ (appelée « Wrangler » aux États-Unis et en Europe) qui adopte un confort matériel propre aux voitures de tourisme ;
de 1997 à 2006 : laJeep TJ (appelée « Wrangler » aux États-Unis et en Europe) ;
de 2001 à 2007 : laJeep Cherokee KJ (appelée « Liberty » aux États-Unis) ;
de 2007 à 2018 : laJeep Wrangler JK (2-portes) et JKUnlimited (5-portes) ;
de 2008 à 2013 : leJeep Cherokee KK (ou « Liberty » aux États-Unis) ;
Le, Stellantis annonce que la filiale produisant et commercialisant des Jeep enChine a déposé le bilan. Il s'agit pour le groupe Stellantis de redéfinir la stratégie du groupe alors que le risque géopolitique s'aggrave, dans un marché qui n'était pas profitable pour Stellantis et qui devient de plus en plus difficile. Le groupe continue cependant à commercialiser des Jeep en Chine en les important, sans produire sur place[18].
Une usine de d'assemblage automobile de la marque Jeep deBelvidere (Illinois) cesse son activité le. Elle emploie alors 1 350 employés. L'entrepriseStellantis réfléchit à d'autres façons d'utiliser le site[19].
↑Sources de l'ouvrageJeep : Sur les traces de la légende, livre officiel de la marque Jeep de Christophe Le Bitoux et David Dalet chez Éditions Techniques pour l'Automobile et l'Industrie, 2003(ISBN978-2-7268-8339-6).