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Jeanne (ou Claude) du Lis[2] (oudes Lis), diteJeanne des Armoises, est une femme qui se fit passer pourJeanne d'Arc après le supplice de celle-ci. Son cas n'est pas isolé à l'époque, un certain nombre de « fausses Jeanne d'Arc » apparaissant dans les années qui suivent la mort de la Pucelle sur le bûcher deRouen.
En 1645 le Père Jérôme Vignier, unoratorien découvre dans les archives d'une branche de la famille des Armoises unechronique du doyen de la collégiale Saint-Thièbault et le contrat de mariage entre « Jehanne la Pucelle » et Robert des Armoises, àMetz. Il en fait faire un extrait certifié conforme devant notaire. Son frère Benjamin fait paraître ses découvertes, après sa mort, dans leMercure de France de novembre 1686[3].
D’après lachronique du doyen de la collégiale Saint-Thièbault, Jeanne se serait fait connaître le dans la région deMetz affirmant êtreJeanne d'Arc échappée au bûcher.
« Claude-Jeanne » aurait fondé son imposture sur une vague ressemblance avec l'héroïne du siège d'Orléans. Les frères de Jeanne d'Arc et quelques membres de l'aristocratie messine auraient feint ou l'auraient reconnue pour leur sœur. Plusieurs personnages naïfs ou douteux auraient pu être dupés ou vouloir devenir les complices de l'aventurière pour tirer quelque subside de l'escroquerie.
Vers la fin de la décennie 1430, Jeanne des Armoises côtoieGilles de Rais mais cet événement demeure« mal documenté et difficile à interpréter », estime l'historienJacques Chiffoleau[5]. En 1439, leseigneur de Tiffauges confie à unécuyergascon dénommé Jean de Siquenville« la charge et gouvernement des gens de guerre » qu'il avait précédemment placés sous l'autorité de la fausse Jeanne. Or Jean de Siquenville et ses troupes commettent des pillages en pays angevin et poitevin. Emprisonné sur ordre dudauphinLouis, l'écuyer s'évade et sollicite sa grâce auprès du roiCharlesVII[6]. Consécutivement accordée en, unelettre de rémission évoque les péripéties de Siquenville ainsi que l'épisode antérieur entre Claude et Gilles de Rais. Toutefois, le document ne précise pas pourquoi le maréchal de Rais avait relevé la fausse Jeanne de son commandement en 1439[7],[8],[9].
Pendant ces quatre ans, elle se serait entretenue par courrier avec le roiCharles VII de France qui, pour les tenants des origines royales de Jeanne d'Arc (qui n'avancent cependant aucun élément tangible accréditant leur hypothèse), serait son demi-frère (dont la légitimité de la naissance a également été contestée).
Jeanne des Armoises obtient finalement une audience du souverain qui est le beau-frère du duc de BarRenéIer d'Anjou et dont la maîtresseAgnès Sorel a été suivante de l'épouse dudit René, la duchesseIsabelle Ire de Lorraine.
D'après une relation tardive duchambellan de Boisy, le roi lui aurait demandé quel était le secret qu’il partageait avec elle. L'« héroïne » se rétracta, disant ne pas connaître le roi, et demanda grâce.
Soumise à une enquête de l'Université et duParlement de Paris, elle est démasquée et condamnée en 1440[10]. Elle admit publiquement son imposture et se retira avec son mari au château de Jaulny où elle termina ses jours.
AuXXIe siècle, au visiteur duchâteau de Jaulny, on montre les armes de la Pucelle peintes sur une muraille : une épée pointée vers le haut, entourée de deux fleurs de lys, pénétrant une couronne royale, et les « authentiques portraits de Jeanne et de son mari », Robert des Armoises, tous deux seigneurs de Jaulny, peints dans les caissons d'une cheminée duXVIe siècle.
Jeanne des Armoises, ou Jeanne du Lys, a été enterrée en l'église dePulligny, à proximité du château deRichardménil, également possession de la famille des Armoises.
La ville d'Orléans qui a reconnu Jeanne d'Arc dans Jeanne des Armoises a, à partir de 1440, versé une rente àIsabelle Rommée, la mère de Jeanne d'Arc, rente inscrite sur les registres au nom d'« Isabeau mère de Jehanne la Pucelle », puis à partir de au nom d'« Isabeau mère de feue Jeanne la pucelle », jusqu'en 1447.
↑Etienne Weill-Raynal,Le Double secret de Jeanne la pucelle, Le pavillon / Roger Maria, 1972
↑Pierre Marot, « La genèse d'un roman :Pierre Caze inventeur de la "bâtardise" de Jeanne d'Arc », inJeanne d'Arc, une époque, un rayonnement, Paris, Éditions du CNRS, 1982,p. 276.
AlainAtten, « Jeanne-Claude des Armoises : de la Meuse au Rhin. La trame possible d'une intrigue »,Bulletin trimestriel de l'Institut archéologique du Luxembourg,nos 3-4,,p. 35-88.
MireilleChazan,« La fausse Jeanne d'Arc de Metz », dans Colette Beaune (dir.),Jeanne d'Arc à Blois : histoire et mémoire, Blois, Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher (SSLLC),, 265 p.(ISSN1157-0849),p. 87-106.
Pierre-GillesGirault, « Jeanne Claude des Armoises, l'usurpation »,Histoire du Christianisme Magazine,no 43,,p. 56-60.
Pierre-GillesGirault,« La Dame des Armoises, ou la fausse Jeanne d’Arc : une affaire lorraine (1436-2012) », dans Catherine Guyon et Magali Delavenne (dir.),De Domrémy... à Tokyo : Jeanne d'Arc et la Lorraine : actes du colloque universitaire international, Domrémy et Vaucouleurs, 24-26 mai 2012, Nancy, Presses Universitaires de Nancy - Éditions universitaires de Lorraine,coll. « Archéologie, espaces, patrimoines »,, 408 p.(ISBN978-2-8143-0154-2,présentation en ligne),p. 293-310.
RobertLatouche, « Jeanne la Férone, d'après une lettre de Martin Berruyer, évêque du Mans »,La Province du Maine. Bulletin de la Société des archives historiques du Maine,t. XVIII,,p. 418-427.
PierreMarot,Hommage à Pierre Marot, membre de l'Institut, directeur honoraire de l'École nationale des chartes : à l'occasion de sa promotion au grade de Commandeur de la Légion d'Honneur, Paris, École des Chartes,, 217 p.(ISBN2-900791-00-6), « La genèse d'un roman : Pierre Caze, inventeur de la « bâtardise » de Jeanne d'Arc, fille du duc Louis d'Orléans et d'Isabeau de Bavière »,p. 33-70.
GeorgesPeyronnet, « La Fausse Jeanne d'Arc : Jeanne des Armoises fut-elle manipulée par les Français ou les Bourguignons ? »,Bulletin de l'association des amis du Centre Jeanne d'Arc,no 27,,p. 6-37.
Hans Georg Prutz,Die Falsche Jungfrau von Orléans 1436-57, Munich, 1911, 48 p.
LouisStouff, « Un pari entre deux Arlésiens à propos de Jeanne d'Arc »,Bulletin de l'association des amis du Centre Jeanne d'Arc,no 10,,p. 13-17.
HenryVillard, « Études johanniques : un pari sur la mort de Jeanne d'Arc en 1437 »,Bulletin de la Société des amis du Vieux Chinon,t. VIII,no 6,,p. 751-753(lire en ligne).