Ne doit pas être confondu avec la commune française du Pas-de-CalaisHébuterne.

Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes »().
| Naissance | |
|---|---|
| Décès | |
| Sépulture | Grave of Amedeo Modigliani and Jeanne Hébuterne(d)(depuis),cimetière parisien de Bagneux( - |
| Nationalité | |
| Activités | |
| Formation | |
| Fratrie | |
| Enfant |


Jeanne Hébuterne, née le àMeaux (France) et morte le àParis[1], est uneartiste peintrefrançaise. Elle était surnommée « Noix de coco » en raison de son teint blanc laiteux contrastant avec ses cheveux châtain aux reflets roux. Elle fut la compagne du peintre et sculpteurModigliani, avec lequel elle a eu une fille,Jeanne Modigliani. Elle se suicide le surlendemain de la mort de son compagnon alors qu'elle est enceinte de leur second enfant.
La famille Hébuterne est originaire du village deVarreddes (nord de laSeine-et-Marne). Le grand-père paternel de Jeanne Hébuterne y est né. Son père, Achille Casimir Hébuterne, y exerce la profession de comptable, et sa mère, Eudoxie Anaïs Tellier, remplit le rôle de maîtresse de maison. Jeanne Hébuterne naît le àMeaux auno 51 avenue de la République[2].
En 1917, Jeanne Hébuterne étudie la peinture à l'Académie Colarossi à Paris, au 10rue de la Grande-Chaumière dans lequartier Notre-Dame-des-Champs, àMontparnasse qui tend à supplanter à cette époqueMontmartre comme haut lieu de labohème artistique.
C'est son frèreAndré Hébuterne, lui-même peintre paysagiste, qui l'a introduite dans ce milieu. Elle est modèle du peintreFoujita. La sculptrice ukrainienneChana Orloff lui présenteAmedeo Modigliani en, à la brasserieLa Rotonde. Selon un autre témoignage, c'est lors d'un bal masqué que Modigliani, déguisé enPierrot, aurait abordé Jeanne pour la première fois.
Selon Chana Orloff, ses yeux sont vert pâle, Modigliani les peindra toujours en bleu. La jeune fille de bonne famille vit une passion tumultueuse avec le peintre dont la santé chancelle déjà.
Les parents de Jeanne Hébuterne voient d'un très mauvais œil cette liaison. Ils sont fervents catholiques, alors que Modigliani estjuif, à cette époque où l'antisémitisme demeure banal. Le peintre a une réputation bien établie detoxicomane et d'alcoolique. Jeanne Hébuterne rompt alors avec sa famille.
Elle s'installe avec Modigliani auno 8rue de la Grande-Chaumière, juste à côté de l'Académie Colarossi, dans un atelier que leur loueLéopold Zborowski, l'agent du peintre qui peine alors à vendre ses toiles. Néanmoins, convaincu du talent de Modigliani, Zborowski envoie le couple se reposer à Nice où, le, Jeanne Hébuterne met au monde une petite fille, déclarée en premier lieu à l'état civil sous le nom deJeanne Hébuterne (1918-1984)[3]. Modigliani l'aurait reconnue tardivement pour lui donner son nom. D'autres sources indiquent que c'est la sœur de Modigliani qui adoptera l'enfant après la mort de ses parents, afin que celle-ci porte le nom de son père. La petite est placée par la suite en nourrice àChaville près deVersailles, et deviendra la biographe de son père.
À l'automne 1919, le couple est de retour à Paris. Mais Jeanne Hébuterne cesse peu à peu toute activité artistique après avoir fait de la photographie et créé des bijoux et des vêtements. De nouveau enceinte, elle est devenue le modèle préféré du peintre.
L'état de santé de Modigliani ne cesse de s'aggraver. Atteint de pleurésie depuis l'enfance, puis de méningite tuberculeuse, il abuse depuis bien trop longtemps de drogues et d’alcool. Il meurt à 35 ans, au soir du. Les parents de Jeanne Hébuterne consentent alors à accueillir à nouveau cette désespérée nantie d'un enfant et sur le point d'accoucher du second. Le surlendemain, vers quatre heures du matin, échappant à la vigilance de son frère, Jeanne Hébuterne se jette par la fenêtre du5e étage de l’appartement de ses parents auno 8 bisrue Amyot, dans le5e arrondissement de Paris[4],[5].
Chantal Quenneville, qui a été son amie à l'Académie Colarossi, rapporte les faits suivants :« Le corps disloqué avait été ramassé dans la cour par un ouvrier qui l'avait transporté jusqu'au palier du cinquième étage, où les parents épouvantés lui avaient fermé la porte au nez. Le corps avait été ensuite transporté par ce même ouvrier, dans une carriole, jusqu'à l'atelier de la Grande Chaumière, où le portier l'avait refusé, déclarant qu'elle n'était pas locataire officielle ». À la fin, cet ouvrier alla au commissariat où on lui dit de le ramener, sur ordre de la police, rue de la Grande-Chaumière. Le corps resta là, abandonné, toute la matinée[6]. »
Le, Modigliani est enterré aucimetière du Père-Lachaise, accompagné des artistes de Montmartre et de Montparnasse, notammentPicasso,Soutine,Vlaminck,Cendrars.Jeanne Hébuterne est enterrée le lendemain au petit jour aucimetière de Bagneux dans l'intimité. Achille Hébuterne (1867-1925) a refusé aux amis de Modigliani de faire enterrer sa fille aux côtés du peintre[réf. nécessaire].
Une étude[7] publiée par leNCBI en 2018 indique que Jeanne Hébuterne était atteinte dedystonie cervicale, et que cela peut se voir dans les photos de l'époque et dans les peintures de Modigliani.
Dans lesannées 1990, la chanteuse françaiseVéronique Pestel lui rend hommage à travers la chansonJeanne Hébuterne. Chanson qui sera reprise parJann Halexander sur son albumUn bon chanteur est un chanteur mort en 2014.
Au cinéma, elle a été incarnée parAnouk Aimée dans le filmMontparnasse 19 deJacques Becker, et parElsa Zylberstein dans le filmModigliani deMick Davis.
En 2006, c'est la romancièreFrance Huser qui publie un roman,La Fille à lèvre d'orange, dont Jeanne Hébuterne est l’héroïne. D' à, l'autrice« à travers un journal imaginaire, recrée le quotidien passionnel des deux amants. »
En 2002, c'est dans l'atelier de son frère André Hébuterne, auno 12rue de Seine à Paris, que furent découvertes neuf de ses peintures ayant séjourné dans la cave depuis 1978. Elles furent présentées une seule journée aumusée du Montparnasse à Paris, et à nouveau à l'expositionAmadeo Modigliani, de Montmartre à Montparnasse àAncone,Caserte etBari. Seules six peintures d'elle étaient connues avant cette découverte. Elles représentent des portraits de famille et des vues des bâtiments proches de son domicile. Une dixième a été découverte en 2003 chez un brocanteur en Allemagne.
En 2017, l'auteureOlivia Elkaim publie un roman (Je suis Jeanne Hébuterne, éd. Stock) dans lequel Jeanne Hébuterne raconte sa passion pour Modigliani[8],[9],[10],[11],[12].
En 2018, dans l'ouvrageVers la beauté (éditionsGallimard) deDavid Foenkinos, le personnage principal admire l'un des portraits de Jeanne Hébuterne peints par Modigliani, c'est le début de sa guérison par le beau[13].
Sur les autres projets Wikimedia :