Née dans une famille de marins d'Audierne, elle fait l'école normale primaire de Quimper et devient institutrice. En 1937, elle est mutée àMousterlin dans le sud Finistère. Après avoir rencontré puis épouséRobert Bluteau, elle devient professeur de Lettres et suit son époux dans ses différentes mutations, de Brest, où elle enseigne aulycée Kérichen, àBoulogne-sur-Mer au lycéeJean-Charles Cazin (1953-1959), en passant parRouen entre 1959 et 1966, où elle suggère à son époux de nommer le lycée technique qu'il dirige, sis rue des Emmurées,Blaise Pascal, le jeune génie y ayant passé une partie de son adolescence. Elle achève sa carrière àLannion de 1967 à 1974, après avoir enseigné un an àSaint-Brieuc.
Parallèlement à sa carrière professionnelle, Jeanne Bluteau, à partir des années 1950, publie des poèmes, des romans historiques ou autobiographiques, et quelques études biographiques[1]. Son éditeur dans les années 1950 est le résistantPierre Seghers, créateur de la collectionpoètes d'aujourd'hui. À partir de 1974,elle se retire avec son époux,Robert, à Loctudy, dans le Sud Finistère, dans la résidence qu'ils ont fait bâtir en 1954 et qu'ils rejoignaient déjà tous les étés.
Elle est mère de deux enfants, Geneviève et Françoise.
En 1978, elle fait partie de la vingtaine d'écrivains bretons à participer à la création de l'Association des écrivains bretons, sous l'égide deYann Brekilien, à Quimper, puis au manoir de Moëllien àPlonevez-Porzay[2]. Elle fait partie du jury de cette association de sa création à 1982.
Dans sonHistoire de la poésie,Robert Sabatier parle de« simplicité et fraîcheur d'âme chez Jeanne Bluteau, qui chante au plus près de sa Bretagne et des pays celtes, avec une discrétion et une élégance de paroles remarquables. Ces poèmes de forme traditionnelle ne charrient jamais la banalité, ce qu'ont remarquéHenri Queffélec,Gaston Bachelard ouPierre Seghers[n 1], qui parle derésine dorée et desève vraie[3]. »
Comme une pierre dans un mur (E giz eur men er voger), éditionsPierre Seghers, Paris, 1957, réédition Serge Godin éditeur, Paris, 1981, publié sous forme de feuilleton dans l'Ouest-France en 1981.
De cuivre et de lavande, éditions Regain, Monte-Carlo, 1955, 222 p. Editions Le Signor, collection Reprise, 1979, 222 p. Repris par les éditions Pierre Seghers sous le titreLes Amants de Brest, Paris, 1957, 270 p.
Quand cesse d'y battre la mer, Serge Godin éditeur, 1981, 326 p. Réédition avec ce nouveau titre du romanComme une pierre dans un mur.
Les Chansons de la baie d'Audierne, illustrations de l'auteur, éditions Pierre Seghers, Paris, 1954.
Le Petit Livre de mes amis de Brest, illustrations dePierre Péron, éditions Pierre Seghers, Paris, 1955, 39 p.
Bretagne à livre ouvert, de Roger Piault, préface deCharles Le Quintrec, éditions Ides et Calandes, 1958, 80 p. Deux poèmes de Jeanne Bluteau figurent dans cet ouvrage de photographies.
Le Point de salure, Bruxelles, Les Cahiers de la Tour de Babel, 1962, 49 p.
Poésie Féminine Des Pays D'ouest, Collectif,éditions Rougerie, 1968, 72 p.
Les Chemins de Lannion, illustrations deRobert Bluteau, Presses Universitaires de Bretagne, 1970, 106 p.
La Statue de Rouen, éditions Alain Bargain, 1993, hors commerce.
À la demande du maire de l'époque, Gustave Jourdrain, Jeanne Bluteau rédige, pour le magazine trimestriel de la commune deLoctudy nommé l'Estran, un poème intituléDu fond du cœur, rédigé en français, en breton, en anglais et en gallois. Ce poème est daté du, et est accompagné de la reproduction d'une peinture de la poétesse intitulée :Bouquet du avec une rose, deux anémones du Japon et des cinéraires dans le petit pot brun.