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| Archives conservées par | Service historique de la Défense - site de Vincennes(d) (GR 16 P 552829) |
Jetty, Jeannine, aliasJeannette Sontag (née le àZurich, morte le àSaint-Genis-Laval) est uneRésistante française d'origine juive, qui a combattu au sein de l'Armée secrète ainsi que dans les rangs du BataillonFTP-MOI Lyonnais, Carmagnole.
Jeanine Sontag vient d'une famille juive polonaise aisée : son père Usher Sontag, industriel, est né àGrabow et sa mère Lola Spiegel, àVarsovie. Son père, naturalisé français, dirige àStrasbourg une fabrique de vêtements. Elle est élève dulycée des Pontonniers[1], lycée de jeunes filles de Strasbourg de 1929 à 1939, elle a professeur d’histoireLucie Aubrac qui enseigne à partir de 1938. Passionnée par la littérature contemporaine, elle commence à étudier le droit[2].
Après l'invasion des Allemands, la famille s'installe enzone libre, àLyon, dans le6e arrondissement, au 24 rue Cuvier[3]. Jeanine Sontag suit alors une formation de secrétaire. Malgré la réticence de ses parents, elle entre dans laRésistance. Encore lycéenne, elle s'engage d'abord au sein deCombat, puis rejoint l'Armée secrète alors qu'elle étudie le droit. Elle abandonne sa formation et travaille dans une unité de reconnaissance, distribuant des tracts et des journaux, puis devient agent de liaison fin 1943[2]. Au printemps 1944, elle contacte le groupe local de résistanceFTP-MOI Carmagnole d'obédience communiste. Elle veut se battre avec les armes et postule ; après quelques messes basses sur son originegaulliste et ses goûts bourgeois, elle est acceptée et prend le pseudonyme de Jeannette.
À midi, le, le groupe de résistance d'une dizaine de personnes dirigé parMax Sulewicz (Gaby) fait irruption dans le garagerue Gambetta àLyon, un commerce travaillant pour laWehrmacht, au moment où les ouvriers sont en pause déjeuner. Un groupe fait le guet, tandis que l'autre de Jeannette met des explosifs sous les camions. L'objectif est de gêner la logistique des renforts vers lefront de Normandie[2]. Alors que Jeannette tient le directeur en joue, une unité desGroupes Mobiles de Réserve intervient et encercle le bâtiment. Les autres résistants avec leurs chaussures en cuir atteignent le toit de la maison voisine sur une planche étroite, mais pas Jeanine, qui a des chaussures de bois brut, glissantes. Elle se blesse le pied dans la montée puis tombe, se blesse à la jambe et ne peut pas se relever. Elle donne son revolver à un camarade pour s'en débarrasser. Elle est la seule arrêtée par lesGMR.
Elle est donnée à laGestapo. La jeune fille, sous sa fausse identité de Marie-Louise Beroujon, est interrogée, mais ne dit ni son identité réelle, ni aucune des nombreuses informations malgré la torture dans les locaux de la Gestapoplace Bellecour[4]. Elle est ensuite internée à l'infirmerie de laprison de Montluc[2], où elle est emprisonnée avec notammentJeannette Tavernier.
Le, 120 détenus, dont Jeanine Sontag, sont amenés en autocar aufort de Côte-Lorette et sont massacrés - lors de ce qui sera appelé plus tard lemassacre du fort de Côte-Lorette, ou massacre de Saint-Genis-Laval - par une équipe d'exécution de la Gestapo allemande sous les ordres deKlaus Barbie[2]. Son corps explosé à la dynamite a été retrouvé dans le charnier de Saint-Genis-Laval[5]. Brûlé, il est identifié grâce à quelques parcelles de vêtements.
Un square porte son nom àStrasbourg dans lequartier du Neudorf[6].
Son nom est inscrit sur le Caveau des martyrs àSaint-Genis-Laval[7].
Une salle d’études dulycée international des Pontonniers àStrasbourg lui a été dédiée. Une plaque commémorative en son honneur a été apposée à son domicile lyonnais en 2016[7].